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Critiques de Alysia Abbott (52)
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Fairyland

Fairyland ou ce cocon délicieux de libertés et d’émancipations sociales, culturelles, politiques et sexuelles que furent les années 60/70. Fairyland ou le quartier du Castro de San Francisco, un enclos fabuleux d’artistes et de bohèmes en tout genre, uniquement préoccupés d’art et de créativité. Fairyland ou cette bulle protégée d’amour filial, celui d’un père, Steeve Abbott, pour sa fille, Alysia. Son unique amour, son grand amour, sa seule compagne de vie. Fairyland ou l’amour inconditionnel d’une fille pour son père, poète fantasque et homosexuel, ardent militant de la cause gay, père dévoué et maladroit, amant souvent déçu, ami sincère et loyal.



Fairyland est tout cela à la fois ; une ode d’amour, que dis-je, une bourrasque d’émotions, une déclaration d’amour faite par Alysia à son père tant aimé et regretté, comme beaucoup mort du SIDA, trop tôt, trop jeune. Alysia Abbott nous raconte cet homme, ce père, ce poète, cet amant, nous dévoilant ces 20 années passées avec celui qui aura tout sacrifié pour elle et tenté de trouver sa place d’artiste et de père, binôme souvent délicat. Elle nous raconte les années de vache maigre, les désillusions, le regard des autres, son rapport à l’homosexualité de son père mais aussi son rapport à l’art, fillette très jeune adepte des lectures poétiques où qui le voulait venait déclamer ses vers et son mode de vie à la face du public. Un cocon intellectuel fait d’émulations esthétiques parfois étranges, mais qui ont façonné la jeune fille puis la femme adulte qu’elle est à plus de 40 ans.



Fairyland c’est aussi l’éveil d’une jeune fille vers l’âge ingrat de l’adolescence, puis la découverte des si vastes possibilités offertes à une femme talentueuse et passionnée. Alysia Abbott nous livre sa confession : comment elle a pu aimer mais détester tout à la fois son père, comment il est possible d’admirer mais également d’avoir honte de ceux qui nous aiment sans condition, d’être dur et tendre coup sur coup. Comment l’envie d’être près des nôtres peut être supplantée en un quart de seconde par le désir ardent de s’enfuir. Comment Alysia Abbott a soutenu son père dans la maladie mais n’a pas compris que cela impliquait de mourir, déterminée à faire la sourde oreille face à l’inévitable.



Magnifique, magistral, quel livre ! Tout en pudeur et retenue, sans faux semblants ni langue de bois, c’est un roman d’une intensité et sincérité rares, enrichi des photos d’Alysia et son père qui donnent encore plus de profondeur à un récit qui n’en a déjà plus besoin. Sublime roman d’amour filial, c’est un livre à comparer au Livre de ma mère d’Albert Cohen ou encore aux Promesses de l’aube de Romain Gary. Tout est dit.
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Fairyland

La vie d'Alysia Abbott démarre mal, elle a tout juste deux ans quand sa mère se tue dans un accident de voiture les laissant elle et son père seuls au monde. Tellement orphelins d'ailleurs que plus rien ne les retient et qu'ils partent s'installer sur la côte ouest où le père d'Alysia espère prendre un nouveau départ en vivant de l'art poétique qu'il pratique en amateur éclairé tout en laissant derrière lui une bisexualité hésitante pour expérimenter pleinement son homosexualité.



Compliqué de vivre cette vie de bohème et cette sexualité nouvellement assumée quand on a en charge une enfant aussi jeune mais Steve Abbott ne se laisse pas décourager et voit sa fille comme une chance, la seule personne qu'il sera capable d'aimer à jamais et décide d'en faire la complice de sa vie – toute sa vie – où qu'il aille il l'emmène, quoiqu'il fasse il la tient au courant, n'ayant aucun secret ni honte sur la vie qu'il mène. Alysia n'est à ses yeux plus simplement une fillette mais une confidente, la seule personne qui le connaitrait assez pour le comprendre et qui malgré cela, l'aimerait tout de même.



Voilà de quoi est fait Fairyland : de souvenirs qui reviennent en mémoire d'une Alysia Abbott, adulte cette fois quand elle vide la maison de son père décédé du sida et trie ses papiers. Elle revisite sa jeunesse à travers les journaux intimes que Steve tenait scrupuleusement, se souvient des garçons qu'elle découvrait le matin dans le lit de son père et qu'elle considérait souvent comme ses propres amis et, dans la foulée, met à jour des vérités qui avaient été par le passé pas mal édulcorées (notamment sur la mort de sa mère, accident de voiture oui mais dans des circonstances dont elle n'aurait jamais douté, et pourtant, son père lui racontant absolument tout c'est dire si ce coup-ci, pour lui cacher une partie des faits, la réalité était graveleuse).

De notre côté, on en profite pour visiter le San Francisco des années 70-80 qu'Alysia Abbott, grâce à moult détails et anecdotes, nous rend aussi vivant que si on s'y promenait de nos jours, entre Haight Ashbury et le plus que mythique Castro, l'émergence du sida, les gays qui n'y croient pas encore et tombent comme des mouches, le militantisme, l'ascension tourbillonnante d'Harvey Milk et son tragique épilogue, les rencontres avec Allen Ginsberg...

En bref, Fairyland c'est une histoire de vie, d'espérance, de tristesse, de joie, de création et de perte mais avant tout c'est une histoire d'amour sans faille d'un père pour sa fille et – l'adolescence étant ce qu'elle est, même si elle n'a pas toujours hésité à le rejeter lui et ses moeurs qui parfois lui faisaient honte – aussi une histoire d'amour indéfectible d'une fille pour son père, différent des paternels plus ordinaires mais peut-être grâce à ça, aux difficultés rencontrées tout au long de la route, plus aimant. Oui, peut-être.

Un livre en forme d'album de souvenirs comme un cri du coeur, une déclaration d'amour ultime d'une fille unique pour son père qui, malgré ses erreurs de jugement et ses défaillances a tenté de faire du mieux qu'il pouvait avec ce qu'il avait et tout compte fait, y a réussi, largement.

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Fairyland

Suite à un accident de voiture mortel où sa mère trouvera la mort, Alysia ABBOTT nous raconte ce que furent son enfance, son adolescence et sa vie de jeune femme auprès d'un père homosexuel, qui mourra du sida.



A l'âge de deux ans, début des années 70, San Francisco, Alysia découvrira le monde gay. Elle devra se découper en deux : la vie avec son père gay et sa vie de collégienne et d'universitaire où elle s'efforcera d'être une fille comme les autres. Peu de ses camarades sauront que son père est gay.



Elle vivra dans un monde entouré d'intellectuels et de poésie, son père étant poète, mais aussi avec les nombreux petits amis de son père. Un grand amour et une grande affection uniront Alysia et son père.



Elle devra se construire sur cette différence. On ne peut pas dire qu'elle a eu une vie très facile, d'autant plus qu'elle devra mettre sa vie entre parenthèse pour accompagner son père jusqu'à son dernier souffle.



Merci à AnneNY pour cette très belle découverte. Très poignant et tendre.
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Fairyland

J ai adoré ce roman autobiographique .

Alyssia-Rebeccah naît en pleine période « flower power',milieu des années soixante en Californie ,de très jeunes parents hippies ..

Le papa ,hippie barbu et gay (mais pas encore tout à fait sorti du placard à ce moment là ) et la maman ,ouverte à toute expérience anticonformiste, sont touchants de sincérité dans leur désir de se reconstruire un monde doux ,sans préjugés ,loin des impératifs de la société de consommation ,un monde plus fraternel ,plus proche de la nature ,un univers ouvert...bref immergés dans ce que l'on qualifierait chez nous d' «  idéaux de mai 68 »

- pas besoin de faire un dessin à tout ceux qui ,comme moi ,on le même âge qu ‘Alyssia-

La maman décède dans un accident de voiture et la jeune Alyssia est élévée par un père célibataire et ouvertement gay dans le San Francisco de la révolution sexuelle ,des trips sous substances diverses et d Harvey Milk...

Quelques références littéraires qui peuvent être obscures aux européens non initiés pourraient égarer ,mais passez outre ,ce roman est une vraie perle .

Alyssia est touchante et sincère et n'essaie pas de nous embobiner dans un compte de fées sirupeux :en effet,être la fille unique d un père gay dans un univers peuplés d originaux baba -cool et bohème et d artistes presque tous de sexe masculin ,n était pas un chemin de roses !

Ne zappez pas la fin ,émouvante et sans fards .

Une relation père -fille très forte qui met en lumière ,si c était encore nécéssaire ,que pour se construire ,un enfant a surtout besoin d amour ,de sécurité et d affection et non d un couple de parents à tout prix ‘straight » et traditionnels .

L univers du livre semblait fait sur mesure pour Sofia Coppola qui l à adapté au cinéma.
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Fairyland

Alysia Abbott est la fille de Steve Abbott, écrivain et militant homosexuel, auprès de qui elle a grandi dans le San Francisco des années 1970. C’est en découvrant les carnets de son père après sa mort qu’elle a décidé de lui rendre hommage en racontant leur histoire. C’est un bel hommage, sincère, qui ne cache rien des difficultés pour un père célibataire d’élever un enfant, et encore plus d’avoir une vie professionnelle ou personnelle.

Surtout, c’est un portrait du San Francisco de ces années-là, et du quartier de Haight Ashbury dans ces années bouillonnantes sur le plan culturel, de l’arrivée du sida et de sa litanie de tragédies. Une belle plongée dans le temps en compagnie de gens qui méritent d’être connus.

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Fairyland

Ce que j’ai aimé dans ce roman, c’est la tendresse et la lucidité de son auteur, deux ingrédients indispensables pour offrir un récit à la fois sincère, véridique et objectif. Rien ne m’agace plus dans la vie que les histoires manichéennes. Cela fait bien longtemps que je ne crois plus que les méchants sont toujours méchants et que les gentils sont gentils en toutes occasions. Je trouve les défauts et les contradictions plus intéressants que les qualités.



Plusieurs décennies après les faits et après la mort de son père, Alysia aurait pu nous dépeindre un quotidien fantasmé, une vie améliorée par la douceur des souvenirs et par la tristesse d’avoir perdu ce papa très aimant et en même temps, délibérément perdu sans son monde d’artiste/poète/homme adulte en quête d’amour.. Quand on est un peu sentimental, c’est parfois agréable d’embellir un peu le passé… non ?



Si on attrape l’histoire dans un autre sens en considérant la vie instable qui a été celle d’Alysia, une vie sans repères, sans règles, sans cadre, une vie où son père brillait souvent par son absence, on aurait pu s’attendre à une sorte de « procès » littéraire. Le procès d’un père qui a imposé ses petits amis, ses réunions littéraires jusqu’à pas d’heure, ses déménagements et sa vie bohème-sans-le-sou à une enfant qui s’est souvent sentie : bizarre/seule/décalée/en manque d’attention à une époque où les pères gay n’étaient pas si nombreux à élever leur enfant. Du moins, c’est l’impression qu’elle en avait.



Mais non.



Alysia Abbott ne sombre dans aucun de ces travers. Si elle montre avec sincérité (et parfois même avec brutalité) les vices, les défauts et les erreurs d’un homme qui était parfois perdu, irascible, vulnérable, drogué à une époque et égoïste, elle démontre aussi qu’il a toujours tout fait pour conserver son enfant à ses côtés. Qui n’a jamais eu envie d’être autant aimé par un de ses parents, avec bienveillance et sans conditions ?



Je parlais plus haut d’objectivité et c’est justement avec objectivité qu’Alysia se met elle même en scène. De ses peines d’enfance à ses émois de jeune femme, elle se livre avec sincérité mais toujours avec une extrême pudeur. Au cours de ses histoires, de ses moments de vie, elle ne tend jamais le bâton pour se faire battre mais elle n’hésite JAMAIS à mettre en avant ses propres faiblesses et surtout, sa propre intolérance face à un père à la personnalité excentrique. Surtout au moment de son adolescence.



Mais Fairyland, c’est également le portrait d’une génération, un monde littéraire et d’une communauté gay. Nous sommes dans le San Francisco d’Harvey Milk… Forcément, c’est passionnant ! L’auteur nous dépeint parfaitement l’effervescence de cette époque tandis que les références aux œuvres et aux actions de son père prouvent l’implication politique d’un homme qui aura constamment lutté pour les droits des homosexuels.



Je n’ai pas été particulièrement sensible à la poésie de Steve Abbott, dont nous avons certains extraits mais j’ai beaucoup aimé les quelques dessins qu’Alysia nous livre. J’ai surtout eu un gros coup de cœur pour les extraits de son journal intime qui révèlent un homme parfois torturé, tiraillé entre son désir d’indépendance et son besoin d’offrir une belle vie à sa fille (un temps, il a même essayé de reconstruire une famille factice en vivant avec une inconnue et l’enfant de cette dernière).



Steve Abbott est CONSTAMMENT au cœur du récit. C’est Alysia qui nous parle de lui mais à bien des égards, le roman semble avoir été écrit à quatre mains.



La dernière partie de l’œuvre parle également de la montée du sida aux États-Unis et évidemment, dans la ville de San Francisco où la communauté gay était très importante. La père d’Alysia n’y échappera pas. Jamais pleurnichard ou triste, le livre nous parle d’une hécatombe mais également de la fin d’une époque bénie, de cette fameuse « féérie » qu’Alysia et son père auront connu dans leur quartier populaire. Le San Francisco des années 70 a disparu mais ce genre de témoignages nous permet d’y faire un voyage agréable et passionnant.



Fairyland est une fantastique plongée au cœur du San Francisco gay/littéraire des années 70. Mais pas que. Car dans la dernière partie, nous suivrons également Alysia à New York et même en France. J’ai adoré suivre l’évolution de ce père et de sa fille et j’ai trouvé leur histoire et leurs rapports vraiment très émouvants. J’ai souvent eu les larmes aux yeux en lisant les lettres de Steve Abbott mais j’ai également été très touchée par les mots d’Alysia, par son écriture « sensitive » et tellement parlante. Ce livre m’a bouleversée et va me suivre longtemps. J’ai hâte de voir ce que Sofia Coppola va en faire…
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Fairyland

Comment en suis-je venue à lire Fairyland ? Fairyland, le titre, rappelle le Neverland de Peter Pan, le Wonderland d'Alice au Pays des Merveilles. La photographie en couverture, la quatrième de couverture nous expliquent très vite les couleurs choisies pour le titre : la Fairy s'illumine aux couleurs de la Gay Pride, car le père, Steve Abbott, l'homme en couverture, le père de l'enfant, fut l'un des activistes de la scène gay de San Francisco et le violet du Land nous ramènent plus à l'enfant, Alysia, symbolisant la délicatesse mais aussi la mort, le deuil ; et dans le langage des fleurs, le violet symbolise l'amour caché ... l'amour caché d'une fille à son père et d'un père à sa fille.



Ce roman (auto)biographique raconte l'histoire d'Alysia qui se raconte mais qui raconte aussi son père. Au-delà de leur histoire personnelle, elle rapporte aussi l'histoire des gays, notamment des gays de San Francisco, dans les années fin 70-80, jusqu'aux années fin 90. Elle parle de l'épidémie de sida, qui a décimé la communauté, mais elle parle aussi et plus longuement des rencontres, des cercles où gravitaient son père etc, de l'activisme politique que la communauté faisait déjà à l'époque (en lutte contre les conservateurs qui s'inquiétaient pour les enfants qui grandissent dans ces communautés ou qui ne comprenaient pas cette libération sexuelle), des tensions et violences de ces années-là qui rappellent les tensions que nous avons encore aujourd'hui entre la communauté LGBTQI+ et d'autres partis moins "progressistes", que je qualifierais de "réactionnaires" justement en réaction à ce "progressisme" si bien décrit dans ce roman. Et elle parle des courants artistiques de l'époque, et l'on voit comment son père et d'autres sont devenus des écrivains, des poètes, militants, aussi, car son père s'attachait particulièrement à la publication des auteurs gays.



Mais il parle aussi dans ses oeuvres de sa vie de père célibataire et d'Alysia, sa fille, qui apparaît dans ses bandes dessinées, sur ses couvertures de livres, dans ses écrits, ses poèmes. Et c'est assez touchant de découvrir son enfant comme sa muse, mais c'est aussi inquiétant, je trouve, de voir qu'Alysia a été, enfant, embarquée dans des soirées où les hommes se mettaient à nu (lors de la lecture de poèmes), ou se mettaient véritablement nu, et se travestissaient, et faisaient je ne sais quoi pendant qu'elle, enfant ne sachant pas nager, se retrouve à barboter sans surveillance dans une piscine ... ou se voit confiée par son père à des colocataires drogués, ou se retrouve à jouer avec les pailles qu'elle trouve dans les poubelles, pailles qui ont servi à la consommation de cocaïne ( heureusement que son père n'utilisait pas de seringue dans l'appartement ...) ou se retrouve perdue seule, la nuit, dans les rues de San Francisco et manque de justesse de s'embarquer dans la voiture d'un inconnu ... D'où mes deux étoiles ... Cette lecture m'a vraiment dérangée par moments ... Mais bon, vous serez prévenus. Ceci n'est pas un manuel d'éducation pour jeunes filles et ceci n'est pas un manuel d'éducation pour les pères célibataires ou pour les familles monoparentales ou pour les familles aux parents gays ... Et ce n'est pas non plus un manuel d'éducation sexuelle (enfin j'espère, sinon ça serait bizarre d'impliquer une enfant là-dedans, bien que certains me diraient qu'il est important de faire de l'éducation sexuelle aux enfants ... mais ouais, non ... I would prefer not to ...)



Spoil : Alysia survit jusqu'à la fin. Alors certes, son père ne s'en sera peut-être pas si mal sorti que ça ? Même si Alysia dit elle-même qu'elle s'est sentie par moments délaissée, abandonnée (maltraitée, non, elle ne le dit jamais - elle n'adresse d'ailleurs pas vraiment de reproches à son père), et Alysia dit aussi qu'elle s'est sentie comme dissociée d'elle-même, à la fin ... Elle aura donc assez souffert de cette relation et moi aussi avec elle, et avec lui, d'où ma note douloureuse. Mais je comprends ceux qui n'auront retenu que le positif de cette histoire, car c'est un beau témoignage d'amour que ce livre, d'une fille à son père et d'un père à sa fille. Malgré les manquements et malgré les errances. Vraiment.
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Fairyland

C’est doux et tendre. Une histoire racontée par une fille qui grandi auprès de son père homosexuel. Son enfance après la mort de sa mère dans un accident de voiture alors qu’elle n’avait que deux ans.



Et comme deux adultes-enfants dans une barque, pris dans la tempête de leurs émotions, ils tentent de rester à flot. Bousculées entre leurs incompréhensions et un amour indéfectible.



Une enfance chahutée dans le San Francisco de la drogue, des hippies, des gay et du regard des « autres ».



Et l’arrivée du SIDA.
Lien : http://noid.ch/fairyland/
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Fairyland

Entre enquête et souvenirs, Fairyland est un document émouvant qu’Alysia Abbott écrit sur son père. À l’âge de deux ans, Alysia perd sa mère dans un accident de voiture, et son père, Steve Abbott, veut en assumer seul la garde. Il rejoint rapidement San Francisco et la communauté homosexuelle où il se sent mieux accepté.

Alysia grandit au milieu des amis de son père, et elle décrit autant ses relations avec son père que les années 70 et 80 à San Francisco. Celui-ci écrit, de la poésie, des articles de journaux, des manifestes activistes concernant les droits des homosexuels. Mais survient le sida qui fait des ravages parmi son entourage, Steve tombe malade à son tour lorsque sa fille est ado.

Le point fort du livre est de donner la parole à Steve Abbott grâce à des passages de son journal que sa fille a retrouvé. Les souvenirs d’Alysia sont parfois en concordance, et parfois en opposition avec les paroles intimes de Steve.

L’auteure relate les faits, ne cherche pas à obtenir l’émotion par des effets d’écriture, et pourtant réussit à toucher le lecteur. Si je n’ai pas eu le coup de cœur que j’imaginais (voilà ce que c’est d’être trop imaginative !), j’ai toutefois aimé cette immersion dans un milieu et une époque que je connaissais peu, sauf par le film Harvey Milk, sur le conseiller municipal et activiste homosexuel de San Francisco. On remarque le travail d’Alysia pour faire remonter ses souvenirs, et rendre au mieux ses sentiments de petite fille, d’adolescente, puis de jeune femme. On partage les inquiétudes de son père concernant l’éducation d’un jeune enfant, ses choix qui ne sont pas toujours faciles, son angoisse par rapport à l’avenir. Ce très beau document mérite d’être connu.
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Fairyland

Je ne vais pas trop m'étendre. J'ai a-do-ré.

On suit Steve et Alysia pendant une vingtaine d'année. Le décès de la mère, San Francisco, la vie de bohème, l'école primaire, la crise d'ado de la fille, l'évolution artistique du père, les études entre NY et Paris et .... l'arrivée du SIDA.

Mais ce livre est avant tout le récit d'une magnifique relation père-fille. Malgré des périodes un peu tendues, ces deux là forment un tout. Leur amour est inconditionnel.

Je dois bien admettre que j'ai versé ma petite larme à la fin.


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Fairyland

Il y a des lectures qui envoutent. Ce livre est un hommage d'une fille à son père, portée par l'admiration et le respect. Tout dépeint une époque, une société. Le regard des autres sur sa cellule familiale atypique, différente et tout ce que cela lui a permis de vivre, de développer et de grandir sans occulter la dureté et les épreuves. Un regard empli de tendresse, de force, de bienveillance et bien sûr, d'amour.
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Fairyland

A la mort de sa mère, la petite Alysia âgée de 2 ans se retrouve sous la responsabilité de son père, Steve Abbott, poète bohème et homosexuel. Tous deux partent s'installer à San Francisco où l'on suit leur épopée difficile, d'abord dans l'exaltation des années 1970, puis la noirceur surjouée des années 1980 marquées par la New Wave, et enfin des années 1990 qui sont aussi les années sida. San Francisco et plus particulièrement le Haight forment le décor magique et fascinant de ce récit intime, profondément enraciné dans l'identité de la cité californienne et dans l'esprit d'une époque mythique.



C'est un condensé d'émotions que nous livre ici Alysia Abbott, nous faisant revivre son amour véritable pour son père, mais aussi leurs moments les plus durs, l'insouciance et l'incompréhension de l'enfance, la colère de l'adolescence. Sans complaisance ni pour lui ni pour elle, elle retrace les souffrances et les joies de sa différence, en tant que seule enfant au milieu d'un cercle d'hommes s'aimant entre eux, dans une Amérique encore fortement homophobe. Sa difficulté à trouver son identité mais aussi le bonheur de se sentir spéciale et unique, enveloppée dans une relation fusionnelle avec cet homme de génie qu'est Steve Abbott.



Puis vient l'épidémie, terrible et effrayante parce que vécue de l'intérieur : le déni face au sida tant qu'il n'est pas encore "déclaré", les amis et les proches qui sont emportés les uns après les autres, la honte de s'avouer malade et la mort qui vient dans la solitude et la misère, la lente dégénérescence du corps et de l'esprit. On ne peut que partager la colère d'Alysia, quand on sait que seulement quelques années plus tard le sida cessera d'être considéré uniquement comme une maladie de déviants et ne sera plus systématiquement mortel. Combien d'années auraient été gagnées sans les a priori homophobes qui ont conduit les pouvoirs publics à fermer les yeux ?



Je ne suis pas spécialement fan du genre autofiction, mais ici j'ai été emportée dès les premières lignes par cette histoire à la fois tendre et dure, révoltante et magnifique. On est pris aux tripes et on ne lâche pas le livre avant la dernière page. Dans la dernière partie du livre, j'ai revécu la stupeur et la nausée ressenties en me promenant dans le mémorial du sida au Golden Gate Park, où la beauté et le calme paisible de la végétation côtoient le fantôme d'un drame d'une ampleur qu'on parvient à peine à imaginer.
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Lorsque sa femme meurt en 1974, le père d’Alysia, 2 ans, décide de tout plaquer pour aller vivre à San Francisco, où il pourra vivre son homosexualité et devenir poète. Alysia Abbott nous raconte ici ses vingt premières années, la vie à SF, les problèmes d’argent, les relations père-fille parfois difficiles, la maladie.



J’ai été très attirée par ce roman en raison des thèmes qu’il aborde en toile de fond : l’émergence du mouvement gay aux USA et en particulier à SF, l’arrivée du Sida, les premières familles homoparentales… Tous ces sujets sont effectivement abordés dans le livre, mais j’ai été très gênée par la part autobiographique qui prend une place considérable, trop à mon goût. Plutôt qu’un portrait d’une époque, Alysia Abbott a écrit un roman cathartique sur sa relation avec son père et y avoue tout ce qu’elle regrette avoir fait ou pas fait. C’est plutôt courageux (si ce qu’elle raconte est vrai bien sûr), d’autant que cela ne la rend pas très sympathique, mais je trouve qu’elle se perd parfois dans des détails qui ne sont pas intéressants pour le lecteur lambda.



Cependant, elle montre aussi des relations père-filles réalistes, pleines de tendresse, dans un contexte de mono/homoparentalité forcément compliqué. Le récit mêle ses souvenirs à des extraits du journal intime de son père ou de lettres, donnant un double point de vue instructif. On se rend compte que Steve fait de son mieux pour offrir à sa fille un foyer heureux, mais qu’il ne sait pas vraiment comment s’y prendre, et ne se rend pas compte que laisser seule une petite fille pour aller à des soirées d’échanges poétiques ou la traiter trop tôt comme une égale n’est pas forcément facile à vivre pour elle.



En conclusion, j’ai eu du mal à finir ce roman et en suis ressortie frustrée, mais il y a quand même beaucoup de bonnes choses à en retirer, sur le contexte historique et cette relation père-fille pas comme les autres.
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J’ai eu envie de lire ce livre suite à la vidéo de Floflyy pour le #loveislovereadingchallenge. Je ne pensais pas le sortir aussi vite mais je me suis dis que même si le challenge s’étendait sur 3 mois, j’avais quand même envie de terminer le mois de la pride avec une lecture #LGBTQIAP+ et celui là était parfait, pas trop long donc nickel pour être lu sur 2 jours.



De quoi ça parle ? « En 1973, après la mort de sa femme, Steve Abbott, écrivain et militant homosexuel, déménage à San Francisco. Avec sa fille de deux ans, Alysia, il s'installe dans le quartier de Haight-Ashbury, le centre névralgique de la culture hippie. Là où Joan Baez a pris le micro dix ans plus tôt pour appeler à lutter contre la censure et en faveur de la liberté d'expression. Là où les représentants officiels de la Beat Generation - William Burroughs, Jack Kerouac, Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Neal Cassady - annoncèrent l'avènement de la révolution psychédélique. Steve Abbott découvre une ville en pleine effervescence dans laquelle la communauté gay se bat pour ses droits, il rejoint la scène littéraire de l'époque et fréquente cette génération de jeunes gens bien décidés à tout vivre, tout expérimenter. Commence pour le duo père-fille une vie de bohème, ponctuée de déménagements, de fêtes et de lectures de poésie à l'arrière des librairies. Alysia Abbott revient sur les aventures de son enfance alors que le virus du sida ronge peu à peu la ville.»





Que dire de ce roman à part WAOU ? Vraiment j’ai adoré ! Alysia Abbott nous raconte son père le poète Steve Abbott à travers les 400 pages de ce roman.

Alysia est née à Atlanta en pleine révolution sexuelle, d’une mère ouverte à toutes les expériences et d’un père gay ou plutôt bi à ce moment-là qui ne se sentait pas forcément la fibre paternelle. Seulement voilà, Alysia se retrouve orpheline de mère à 2 ans et son père décide de l’élever seul. Il part à San Francisco et sort totalement du placard, Alysia nous raconte son enfance et son adolescence dans le milieu queer. Les difficultés à cette époque d’assumer l’homosexualité de son père face à ses amis. Alysia nous dépeint un S.F des années peace and love libéré et insouciant. Elle nous raconte les soirée gay auxquelles elle participe, les lecture de poésie que fait son papa et les premières Pride auxquelles elle assiste et à quel point elle se sent bien dans cette fête des fiertés elle qui a tant de mal à assumer la sexualité de son père. Et on voit au fil des années tout ce que Steve fait pour le bien être de sa fille. L’amour inconditionnel qu’il lui porte, la fierté de ce papa et puis l’amour d’Alysia pour son père. On nous raconte l’arrivée du sida, tout ce qui a changé à cause de ce virus.

Et puis on voit Alysia grandir, s’émanciper de son papa, se raconter, écrire son histoire entre NY et Paris. Elle nous raconte bien tout ce qu’elle n’avait pas vraiment compris à l’époque mais qui lui semble si évident avec les années de recul.

Alysia qui mettra sa vie entre parenthèse pour être avec son père dans ses derniers instants ! La fin est à la foi belle et triste, moi qui suis un peu sensible j’ai versé quelques larmes !

Ce roman est une autobiographie, Alysia se raconte à travers les yeux de son papa, le récit est entrecoupé de quelques lettres d’archives que Steve envoyé à sa fille. La plume d’Alysia Abbott est parfaite, le récit ne souffre d’aucune longueur, c’est fluide et écrit avec beaucoup de sincérité ! Un très bon moment de lecture !



Note 10/10 COUP DE COEUR
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Fairyland

Un livre magnifique, formidable, génial ... j'ai pas de mots pour dire que j'ai adoré ce texte. Tout est dit sur la page de couverture : un papa homosexuel dans les années 70 à SAN FRANCISCO. La fille de Steve Abott raconte l'aventure de son père, poète, éditeur de revues, toujours fauché, mais élevant sa fille aussi dignement que possible tout en vivant sa vie d'homme qui aime d'autres hommes. Un vie de parent isolé (son épouse est morte dans un accident de voiture) dans une ville ouverte et changeante comme l'époque où il arrive avec sa fillette. Alyssia se raconte aussi : l'amour qu'elle porte à son père, sa colère à l'adolescence d'être issu d'un milieu marginal, son désir d'en sortir et sa fierté aujourd'hui d'avoir vécu ces moments à cette époque avec son papa. Ce livre est d'une grande tendresse : ce papa, cet homme peut être fier de sa fille et vice-versa. A lire plus, plus ...
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Fairyland

La douceur du souvenir finit pas prendre le pas sur la douleur de la perte.





Alysia Abbott écrit un récit autobiographique.Elle raconte sa vie, son enfance, son adolescence et sa vie de femme avec son père Steve Abbott,un poète homosexuel à la personnalité fantasque, à San Francisco, dans les années 70, elle n'a jamais connu sa mère décédée dans un accident de voiture alors que Alyssa n'était âgée que deux ans Pour écrire ce livre, elle s'est appuyé sur ses souvenirs personnels, des entretiens avec sa famille, des amis, des articles et des livres d'histoire et tout particulièrement sur les écrits (poèmes, journaux intimes,) laissés par son père et trouvés quatre mois avant sa mort, liée au sida ,.

Ce poète était en avance sur son temps, il a fait son coming out, en 1968 , ce qui lui a valu de perdre des amis. le comportement homosexuel était considéré comme un délit à cette époque. Peu importe, Il a toujours défendu la cause gay........

Alyssa rend un vibrant et émouvant hommage à son père. Leur proximité est affectueuse et indéfectible. Elle, gamine entourée, ­aimée, heureuse en dépit des difficultés ressenties, de plus en plus intensément en grandissant, à assumer l'homosexualité de son père, son mode de vie marginal. Lui, père célibataire et gay dont elle dresse un tendre portrait.



Ce texte est très agréable à lire. Il se lit d'une traite. Il s'y dégage plein d'amour, d'humour et de tendresse. On s'attache à Alysia qui nous entraîne sur les chemins de son enfance. Elle nous prend la main. On lui accorde toute notre confiance. Alors faîtes comme moi, plongez vous dans cette lecture .Le lecteur prendra plaisir à partager tous ces souvenirs, Par ailleurs, il goûtera à un délicieux vent de libertés culturelles, politiques et sexuelles des années 60 70 ,Cependant ce paysage féerique se voit noirci par l'arrivée du sida dans les années 80.


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Fairyland

A travers un récit juste et touchant, Alysia nous raconte sa vie, son enfance. Elle nous raconte en toute sincérité le manque de sa mère, l'étrangeté de son père qu'elle aime et déteste tout à la fois.



Elle ne le déteste pas parce qu'il est homosexuel, mais parce qu'il est irresponsable. C'est un homme, comme beaucoup d'autres, qui a du mal à assumer ses responsabilités de parents et qui du jour au lendemain se retrouve seul avec une gamine sur les bras qu'il doit gérer, alors qu'il ne sait pas se gérer lui-même. Bien souvent, pour des intérêts artistiques et/ou bien plus personnels il la laisse seule à la maison.



Alysia n'a pas eu une vie facile, pourtant, un monde se crée petit à petit : celui de fairyland. Un monde sans règles, ni lois mise à part celle de la créativité infinie. Alysia a le droit d'écrire sur les murs, de manger n'importe où, de partir chez des copines sans demander l'autorisation de son père, Alysia a le droit d'aller coucher très tard ; Alysia a une vie bien différente des fillettes de son école.



Cette différence et la manière de la gérer au quotidien est la partie du roman qui m'a le plus captivé.



Mais l'autre point fort du roman c'est son aspect historique ! Alysia nous donne à voir une fresque historico-politique des années 1970 / 80, avec les premières gay pride, les premières manifestations gay, les années hippies, la drogue, le sida et sa considération par l'opinion publique. Et je vous assure que c'est la partie qui m'a émue le plus parce qu'elle traite de sujets forts, et de sujets encore tabou aujourd'hui. Encore aujourd'hui on peut entendre des blagues salaces sur les homosexuels ou bien sur les personnes atteintes du SIDA, encore aujourd'hui, une majorité de personnes les voit comme des pestiférés. Et qu'on ne le veuille l'admettre ou non c'est la vérité. Il reste encore un grand pas à faire dans ce domaine, pour que ces personnes puissent être considérées comme tout le monde, parce qu'elles sont tout le monde ; et une personne atteinte du SIDA n'est pas pestiférée.



Et pour nous offrir une telle intensité et vérité historique, l'autrice s'appuie sur des recherches solides dont elle nous donne toutes les références bibliographiques à la fin du roman.



Même si parfois Alysia m'a un peu cassé les pieds, surtout lors de sa vie étudiante, où elle se plaint continuellement de son père alors que finalement elle peut vivre ses rêves comme elle l'entend. Elle voyage, fait tout ce qu'elle veut, alors que beaucoup de jeunes personnes ne vont pas avoir ce niveau de liberté et d'indépendance, avec du recul j'ai compris. J'ai compris ce qu'elle avait pu ressentir, ce tiraillement entre liberté et contrainte, entre indépendance et amour.



Finalement son père est toujours présent. Jamais, du début à la fin du roman il disparaît pour laisser une place centrale à Alysia. On peut donc affirmer que le personnage principal, malgré un récit à la première personne, n'est pas Alysia mais bien son père.



Et ce point est encore plus affirmé lorsque des fragments de ses carnets, de ses poèmes ou de ses dessins font leur apparition entre les pages du roman.



On peut même aller plus loin et dire que ce roman est écrit à quatre mains puisqu'Alysia se sert de ses souvenirs et de ceux de son père pour nous raconter son histoire, l'histoire de bien plus d'un américain de cette époque.



Pour résumer, Fairyland m'a touché pour plusieurs raisons, et je le conseille volontiers aux fan des seventies, aux lecteurs en quête d'émotions, de questionnements et de remise en question, je le conseille aux amoureux de belles histoires. C'est un roman que je conseillerais également à des personnes qui ne savent pas trop quoi lire, parce que je peux l'affirmer haut et fort : Fairyland est une source sûre !
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Fairyland

Fairyland est un merveilleuse déclaration d'amour d'une fille à son père. C'est avec vingt ans de recul qu'elle écrit ce livre et nous fait revivre sa vie dans un milieu de tolérance, de joie mais aussi d'isolement et de souffrance. Un père qui tente de vivre de son art, de son engagement politique, tout en assumant son homosexualité et son rôle de père célibataire. Alyssia Abbott n'édulcolore pas son enfance et le fait sans langue de bois, ce qui donne toute la saveur à son récit. Elle n'hésite pas à montrer ses propres faiblesses, et celles de son père. Mais aussi son intolérance face aux choix de vie de son père qu'elle ne comprend ou n'accepte pas toujours. L'incroyable sincérité et l'amour qui se dégage de ce livre m'ont littéralement transportés du début à la fin.





Fairyland d'Alysia Abbott 10/18

Fairyland est aussi une fresque de l'histoire de l'homosexualité, l'occasion de mesurer l'engagement du milieu artistique gay des années 70 et les conséquences de l'apparition du sida dès le début des années 80 qui marque définitivement la communauté homosexuelle. Notamment du point de vue politique : la campagne contre les homosexuels lancée par Anita Bryant, l'assassinat du conseiller municipal Harvey Milk, et les (non) choix d'engagement de prévention contre le sida par l'Etat américain.



Fairyland est un récit à la fois pudique et sans retenue, d'une intensité émotive bouleversante. Une histoire d'amour mais aussi de liberté. J'ai définitivement adoré.
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Fairyland

Ce récit aurait pu être écrit par le père de l’auteur mais il est décédé quand elle avait à peine vingt-deux ans. Des années plus tard, elle a repris les journaux intimes, les textes, les lettres de son Papa, ses souvenirs personnels, quelques photos, et elle s’est lancée. Dans ce livre, sur fond d’années sida pratiquement impossible à soigner, c’est l’amour, d’un père et de sa fille, accompagné d’un quotidien un peu bohème que le lecteur découvre. C’est représentatif d’une époque, d’un certain mode de vie, de choix le plus souvent assumés. C’est empli d’une forme de douce et tendre folie, de poésie.

Alyssia avait deux ans lorsque sa mère est morte. Son père décide alors de partir avec elle à San Francisco où il pense que ses penchants homosexuels seront plus faciles à assumer. La fillette le suit de locations (quand il paie) en hébergements chez des « amis ». Lui, ce qui le motive, c’est la poésie, c’est son moteur, son ambition. On ne s’improvise pas père alors il galère et sa gosse avec lui. La marginalité du paternel rejaillit sur elle et fait d’elle une marginale, les autres gamines la persécutent. Elle se tait, ça pourrait empirer. Elle sent, elle sait, que ce n’est pas la norme mais pas vraiment le choix.

« Il allait me falloir des années […] avant que je perçoive ma différence comme l’éclat désirable de la vie bohème »

Elle n’a pas « le rôle » d’une petite fille. Elle est la seule relation continue et stable de son paternel. Il fait tout pour elle et elle fait tout pour lui. Elle reçoit ses confidences, trop quelques fois, mais elle est là pour lui-même si ça lui pèse à certains moments.

Quand elle est jeune, elle le voit fréquenter des personnages atypiques, faire des soirées qui n’e finissent pas. Elle devrait être au lit et se retrouve sur le siège d’une voiture ou sur les genoux d’un copain. Elle ne dit rien. Inconsciemment, elle le protège par ses actes, par ses silences.

Plus tard, même quand ils sont un peu éloignés, jamais ils ne s’abandonnent. Parfois, elle se questionne sur sa mère, son attitude avant sa mort. Mais elle revient vite à celui qui remplit toute sa vie. Plus grande, elle s’éloigne, va vivre à Paris mais quand il appelle, elle vole à son secours.

Pas facile d’élever un enfant quand on essaie de se « nourrir » de la poésie, qu’on mène une vie bohème et qu’on souhaite assumer son homosexualité. C’est un sacré défi !

Au-delà de cette forte relation père / fille, l’auteur nous fait découvrir Sans Francisco en 1970/ 1980. Le sida qui fait son apparition et dont elle espère qu’il épargnera son père, les événements politiques, les soirées etc. Elle partage des anecdotes, des peurs, des espoirs, des coups de mou, des éclairs où tout paraît possible. Parfois, elle en a assez, elle veut dire non, stop, mais elle repart parce que le lien qui unit ces deux-là est tellement solide qu’il ne peut en être autrement.

Texte intime, avec une écriture fine (merci au traducteur), Alyssia montre combien il lui a été difficile de se construire. Elle ne souligne pas les manquements de son père (même si le lecteur les lit), elle ne lui en veut sans doute pas mais on comprend bien que parfois elle était totalement déstabilisée, presque abandonnée, elle aurait pu être signalée aux services sociaux je pense. Mais à côté de ça, je crois que cette vie unique, indéfinissable l’a « forgée » et a fait d’elle la femme qu’elle est. Une écrivaine lucide qui nous offre un portrait de famille d’une authenticité bouleversante.


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Fairyland

Comme un père envers sa fille adorée : totalement et sans condition !



- (citation de la page 286, une réflexion d'Alyssia sur son père et leur relation) :

Avec mon père, je ne ressentais nulle pression à devoir me comporter de telle ou telle manière. Je pouvais être banale, ennuyeuse, égoïste, irritable. Je n'ai jamais eu le sentiment qu'il existait quelque chose que j'aurais pu dire ou faire qui aurait mis en péril son affection. Ce père-ci est celui que j'ai toujours voulu.



- (citation de la page 342) :

« Je crois que je ne vais pas pouvoir faire ça, ai-je répété. Je ne suis pas prête. »

Alors il m'a répondu et ses paroles m'ont fait l'effet d'une gifle. « Moi, je n'étais pas prêt à m'occuper de toi quand ta mère est morte. Mais je l'ai fait. » Je n'avais aucune réponse à cela.



Le sous-titre de ce livre annonce qu'il s'agit de l'histoire d'un poète homosexuel et sa fille à San Francisco dans les années 1970. Ça n'est pas tout à fait exact :

- Ce récit ne se situe pas uniquement à San Francisco, mais aussi à New York, à Paris et même en Bretagne.

- Ce récit ne couvre pas seulement les années 1970, mais aussi les années 1980 et le début des années 1990 (jusqu'en 1992 en fait).



Un très beau récit mis en couleur par Alysia Abbott (maintenant âgée d'une quarantaine d'années), des personnages et des anecdotes intéressants, une belle histoire d'amour et de liberté.

Je recommande vivement ce livre.
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