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Critiques de Amélie Antoine (1788)
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Raisons obscures

Si pour des raisons obscures, vous décidez d’ouvrir ce roman, soyez certains que vous n’en sortirez pas indemnes...



Amélie Antoine signe son sixième roman, un roman bouleversant, dérangeant et à vif. Ce roman est un brasier qui s’enflamme crescendo, vous voilà prévenus...



D’un côté, la famille Mariani, à la tête de cette famille de deux enfants, on retrouve Claire et Frédéric. Claire est confinée chez elle ou elle s’essaie à la couture tandis que son mari peine à trouver un sens à sa vie enlisé dans un travail en tant que directeur d’entreprise qui ne l’épanouit pas. Il frôle les murs tel un fantôme afin que personne dans ses collègue ne s’aperçoive de l’ennui qui le submerge. Il est proche du bore-out. Leurs enfants, Sarah et Clément. Sarah a 14 ans et se retrouve coincée dans des soucis de diabète. Complexée par son cathéter et ses injections, elle vit très mal ce souci de santé.



De l’autre côté, il y a la famille Kessler et à son bord, Laeticia et Yanis les parents, Marjorie, Orlane et Ezio les enfants. Laeticia est infirmière indépendante, Yanis responsable des transports en commun. La famille déménage dans le même quartier que la famille Mariani.



Tout ce petit monde aurait pu trouver son bonheur si pour des raisons obscures, l’un ou l’autre n’avait pas décidé de bifurquer sur une route dangereuse.

La première partie de ce brûlant roman s’attarde sur la psychologie des parents, tous enfoncés dans des non-dits, des choix indélicats, des mensonges. Le silence et le manque de communication se montrent palpables dans cette première partie. On ressent tout le travail d’Amélie Antoine à donner corps à ces deux familles, on s’exaspère de leurs faiblesses, on les comprend, on les juge un peu aussi mais on les touche parce qu’ils nous touchent chacun à leurs façons. Ils pourraient être vous ou moi.



La seconde partie est d’une abomination qui me laisse bouche bée, consacrée au harcèlement scolaire. C’est insoutenable, écœurant, parfaitement maîtrisé ici encore de la part de l’auteure. J’en reste sans voix tant ce roman m’a fait monter les larmes, serré le cœur aussi. Car ce n’est pas juste un roman, c’est l’histoire de bon nombre d’enfants piétinés car dans les griffes d’un tortionnaire en mal de reconnaissance, tiraillé par le besoin d’être le centre de l’attention.



Un roman qui m’a glacé le sang et qui trouve une parfaite maîtrise suite aux souffrances de l’auteure qui se dévoile à la fin de ce roman.



Le bonheur, la haine, la vie, la mort, tout cela tient finalement à peu de choses... « pour des raisons obscures restant à déterminer ».



Merci à NetGalley et aux éditions Xo pour la lecture de ce roman magistral. Merci à Amélie Antoine d’avoir si bien cerné la nature humaine et de nous proposer un roman à ne pas rater!
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Pourquoi tu pleures ?

Amélie Antoine fait partie de ces auteurs qui parviennent à se glisser dans un quotidien qui pourrait être le vôtre, avec une aisance incroyable. Puis, une fois à l’intérieur, de sa plume incisive, elle gratte là où ça fait mal, sondant l’âme des occupants, libérant des sentiments cachés au plus profond, dévoilant leur face cachée, elle vous piétine le cœur avant de vous délivrer un uppercut final qui vous met définitivement à terre.



Si, du coup, je n’hésite jamais à me ruer sur ses romans, il y a cependant une chose que je déteste chez elle : le fait de ne quasi pas pouvoir vous parler du roman afin de ne pas gâcher votre plaisir de lecture. Vu qu’un simple « Lisez-le ! » serait un peu trop sommaire, je vais tout de même faire une tentative de vous parler de « Pourquoi tu pleures ? » sans rien dévoiler de l’intrigue.



La petite famille qui a cette fois la mauvaise idée d’ouvrir sa porte à Amélie Antoine est composée de Lilas Colombel, une jeune maman, Maxime, l’homme de sa vie, et Zélie, leur petite fille de quatre mois qui vient parachever ce véritable conte de fées. En ce 18 juin 2022, Lilas étant un peu sur les rotules à cause de la petite qui fait ses dents, son mari, on ne peut plus bienveillant, lui propose de souffler un peu : Il se rendra seul avec Zélie à la pendaison de crémaillère de son collègue pendant que Lilas profitera d’une petite soirée en solitaire bien méritée, faite d’un bon bain relaxant, d’une assiette de sushis et de beaucoup de repos. Sauf qu’au petit matin, totalement paniquée, elle téléphone à la police car Maxime et Zélie ne sont jamais rentrés…



Passant constamment de ce présent qui démarre par un événement pour le moins flippant au passé de Lilas livré sous forme de carnets intimes, Amélie Antoine livre progressivement tous les éléments qui permettront de lever le voile sur cette mystérieuse disparition. Au fil des pages, elle nous invite à partager le quotidien du couple, à remonter dans leur passé, retirant un peu de vernis à gauche, dévoilant quelques taches de moisissure à droite, quelques manquements ici et là. Le lecteur se balade, constatant en effet que la maison s’avère déjà moins belle vue de l’intérieur, aperçoit un mur arriver droit devant et se le prend en pleine face, se dit qu’il évitera cette marche défaillante qu’il vient de remarquer, mais les dévale finalement toutes la tête la première. Se dit merde, il faisait tellement lumineux en entrant, mais là ça devient vachement sombre, termine à peine sa pensée et se prend une nouvelle porte en plein dans la tronche, puis trébuche une nouvelle fois sans être certain de pouvoir se relever… Amélie Antoine, le regarde alors totalement hébétée en demandant : « Mais… Pourquoi tu pleures ? »



« Pourquoi tu pleures ? » est un thriller psychologique prenant, que l’on dévore de la première à la dernière page avec l’envie de découvrir toutes les pièces de ce puzzle machiavélique, oppressant, dérangeant et glaçant au possible.



Lisez « Raisons obscures », lisez « Quand on n’a que l’humour », lisez Amélie Antoine !
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Un enfant sans histoire(s)

Amelie Antoine, m'a une nouvelle fois conquise avec son dernier roman. Elle excelle dans ce domaine, elle mérite d’être reconnue à sa juste valeur, et jouer dans la cours des grands, devenir la reine des romans psychologiques d'une extrême noirceur, Elle a une énième fois mis la barre très haute, comment pourra t'-elle se surpasser dans l’écriture de son futur roman . Elle a réussi à se surpasser et m’envoûter dés le début dans son histoire.Sylvain et Marianne ont tout pour être heureux, il souhaite agrandir leur famille et devenir parent, mais dame nature en a décide autrement. Il vont avoir recours à l'adoption, Ils vont se rendre en Ukraine , principalement à PRYUVT, où un petit garçon de 18 mois et en attente de parents, La première question qui se pose, comment un petit bonhomme de cet âge est toujours en orphelinat ?. Vadim va combler la vie de Sylvain et Marianne, Un grand miracle se produit, Sylviane est enceinte et donne naissance à Nathan, Une famille comblée au delà de leur attente. Du jour au lendemain, un cauchemar, va toucher et perturber, cette famille. Vadim,a la certitude de voir Voldoya, personnage imaginaire , comme étant son grand frère, Ce personnage devient source de conflit, Vadim se referme sur lui même, il se demande pourquoi personne le croit. Ce personnage imaginaire va changer le comportement de Vadim , il ressent les sensations et les envies de Voldoya. Nathan ne comprend plus son frère, ses parents se savent comment gérer cela, ils sont à bout. Arriveront- ils à se sortir de cet enfer La psychologie des personnages est finement analysée, décortiquée, elle dégage de l’empathie pour cette famille, mais une peur inévitable pour Vadim et Voldoya .j'ai beaucoup aimé la façon de mener cette histoire, nous savons dés le début qu'un drame va se produire, elle remonte dans le passé de l’adoption à aujourd'hui, jour de la tragédie. Un roman psychologique, qui nous met dans le questionnement. Je retrouve la plume percutante, subtile de l'auteure. Elle joue avec les mots, elle sait les placer là où il faut quand il le faut, accentuant la tension créer à travers cette lecture. Rien n'est laissé au hasard tout à son importance . Une lecture addictive, une fois commencée, il est impossible de lâcher ce livre, on le lit d'une traite tant que le suspens est insoutenable. Une fin explosive totalement inattendue Amelie Antoine signe un nouveau roman psychologique, sans fausses notes. Une véritable pépite, un coup de coeur. Un roman à lire de toute urgence.
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Le bonheur l'emportera

Amélie Antoine fait partie des auteurs dont je ne rate aucun livre. J'aime son écriture, j'aime ses histoires universelles.



Le bonheur l'emportera c'est un peu l'histoire de monsieur et madame tout le monde. Un couple Joachim et Sophie complémentaire et qui pourtant commence à moins se comprendre, à être de moins en moins heureux ensemble. Surtout depuis que leur petit bout, Maël, douze ans commence à traverser des zones d'ombre. Sophie est horripilante et agaçante au possible. Obnubilée par sa carrière et ses préjugés, le mal être de son fils elle met ça sur le compte de la préadolescence. Seul Joachim accorde crédibilité à cet enfant tellement attachant.



Pour Maël, la vie est souffrance. Il se sent mal dans sa peau, différent des autres. Il porte un masque tous les jours pour se fondre dans la masse et plaire à ses parents, surtout sa mère qui dés le départ donne le ton : pourquoi garder un enfant handicapé quand on pourrait s'en passer ? La phrase qu'elle fait claquer un peu trop fort au parc en voyant une petite fille trisomique.



Amélie Antoine excelle à nous parler au plus près de nos vies, de nos êtres. Elle questionne sur les frontières de la normalité, où commence le bonheur quand il faut dépasser ses préjugés, ses peurs. Elle parle des couples qui finissent par se tourner le dos, se boucher les oreilles. Elle donne aussi la parole à ces gens différents qui a force d'être à la mauvaise place finissent comme Maël par penser : « J'ignore si j'ai envie de mourir. Tout ce que je sais, c'est que je n'arrive plus à vivre. »



Du bout des doigts, je continue à porter ma préférence sur Raisons obscures et le jour où. Ici, il y avait certaines ficelles que j'ai un peu regrettées. Une fin un peu facile et expéditive.



Mais peu m'importe au final car ce qu'il y a de plus fascinant avec cette écrivaine c'est sa façon d'extirper le réel et de nous dire à travers ces livres, je sais ce que vous vivez, je sais et voici votre histoire.

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Le jour où

J’ai eu difficile à franchir le cap. Le jour où... je l’achète ou je passe ? Après mon immense coup de cœur pour Raisons obscures, j’ai eu peur d’être déçue par ce nouveau bébé. Puis il y a cette couverture qui franchement ne m’attirait pas. Ça ressemblait trop à un feelgood, une romance à l’eau de rose, tout ce que je fuis depuis un moment.



Enfin, j’ai franchi le cap et acheté Le jour où. Ça passe ou ça casse, dans la vie il faut savoir prendre des risques et oser. Et la... magie, merveille, me voila à nouveau ensorcelée et prise dans un émoi difficilement explicable.



C’est l’histoire de deux êtres cabossés par la vie, Benjamin et Rebecca. Ils portent chacun des blessures qui les empêchent d’être heureux, de croire à un lendemain possible. Alors non mes amis, ce n’est pas du tout une romance, ni un roman harlequin. Mais une histoire de maux, d’âmes brûlées vives, avec deux personnages qui se sont posés devant moi et que j’ai entendu pleurer, souffrir, saigner. Non pour du beurre mais parce que la vie est comme Amélie Antoine la décrit, rude, éprouvante, traumatisante, que certaines rencontres nous démolissent et même si d’autres veulent se pointer sous son meilleur jour, il y a des êtres tellement abîmés que le bonheur, ça fait mal partout.



Amélie Antoine choisit ici une construction passionnante entremêlant son récit entre le passé, x jours avant le « jour où » et le présent, x jours après « le jour où », ce qui rend l’histoire immersive à souhait.



Jamais mielleux, jamais larmoyant mais d’une justesse incroyable, avec des passages aussi très surprenants dans l’humour quand les personnages s’accordent momentanément le droit d’être heureux, libérés de leurs ombres. Mais ces zestes d’humour sont fragiles, rares, précieux. Parce que Amélie nous parle de la Vie, d’accidentés de la route, elle nous parle à cœur ouvert sans dénaturer les sentiments ni les ombres, ni sans en faire des tonnes dans la résilience, ça sent le vécu, ça sent qu’ici c’est une femme proche de l’humain qui a écrit ce livre, une femme mère, une femme éprise, une femme comme vous et moi.



J’ai rarement lu un livre avec des personnages aussi vrais, de ceux qui nous ressemblent, qui me ressemblent. Une description tellement sensible des univers ying et yang.

Oui, je garde une place particulière dans mon cœur pour Raisons obscures, seul roman à ce jour qui m’ait fait pleurer. Mais Le jour où est tout, tout près, je n’oublierai pas Rebecca et Benjamin. Voir, sentir, toucher des personnages c’est chose rare et c’est ce qui s’est passé ici...
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Pourquoi tu pleures ?

Vous avez aimé Raisons obscures de cette auteure ? Foncez lire ce dernier livre ! Il est époustouflant.



La grand-mère d’Amélie préfère quand sa petite-fille écrit des livres gais, des livres qui finissent bien, des livres qui divertissent du marasme ambiant. Et bien moi, chère mamie je vote haut la main pour une Amélie Antoine noire, torturée, bouleversante qui ne craint pas les histoires de tous les jours des plus sordides mais surtout des plus troublantes de réalisme et sans happy end. Je retrouve donc avec une joie non dissimulée l’Amélie de Raisons obscures, l’écrivaine qui a le don de me mettre ko, le cœur littéralement en miettes.



Mieux vaut ici encore en savoir le moins sur cette histoire. Sachez tous que ce livre vous retournera le cœur. Pourquoi ? Parce que c’est vrai, parce que ça existe, parce que la vie n’est pas rose pour tout le monde.



Qu’est ce qui te prend, Lilas? Pourquoi tu pleures ? Pourquoi tu pleures, encore ?



Je crois que je me noie

Que je suffoque

Je veux briser le sort

Que tu m’as jeté.



« Le hasard n’existe pas, dans la vie. Il n’y a que l’ironie du destin ».



Lilas Colombel est une jeune femme qui a toujours souffert d’être l’enfant du milieu d’une fratrie de trois enfants. Avec sa mère, c’est compliqué. C’est au près de son père qu’elle se sent bien. Alors elle va lui écrire durant plusieurs années.



Découpé entre le présent de Lilas et le passé sous forme de carnets intimes, on suit le parcours de cette jeune fille près de son grand amour Maxime, cet homme solaire, sensible, charismatique et charmant. Mais qui semble laisser planer une faille mystérieuse, Lilas l’imagine comme un « goéland mazouté », un « être majestueux englué dans un je ne sais quoi ». Maxime, c’est l’homme de sa vie à Lilas, l’homme qu’elle aime plus que tout. « Une partie de moi ne se rappelle même plus comment c’était, avant. Avant lui. C’est comme si j’avais passé mes vingt-trois premières années sur terre à le chercher. »



Le 18 juin 2022, Maxime emmène leur bébé Zélie a une pendaison de crémaillère chez un collègue. Ils ne reviendront jamais. Que s’est-il passé ?



« Lorsque l’obscurité se dissiperait, tout rentrerait dans l’ordre. Parce que tout est toujours pire, la nuit. Tout est toujours plus effrayant, plus sordide, plus insurmontable ».



Lilas contacte la police et c’est l’inspectrice Myriam Solokoff qui va prendre l’affaire en main.



C’est en remontant dans le passé à travers ses carnets intimes que Lilas livre a son père que le puzzle s’emboîte petit à petit. On ne voit rien venir. On est pris au piège. Puis on tremble. De froid, de peur, de pitié.



On se doute. On trébuche encore et encore.



« Est-ce que vous vous entendez bien avec votre mari, Madame Colombel? »



Quelle question ! Maxime est tellement parfait, gentil, bienveillant, drôle, tellement tout…



Roman coup de poing, coup de cœur qui va de surprise en surprise. Qui nous prend à la gorge, nous prive d’oxygène. Ça tambourine au son de cris aigus, et rien ne se voit, personne n’entend. Gros coup de coeur.
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Ne vois-tu rien venir ?

Une histoire qui parle du harcèlement scolaire, un sujet , malheureusement d’actualité; Ce livre met en avant la violence de Sarah face à Orlane. Cette jeune fille vient de quitter Toulouse , avec sa famille . Nouvelle vie , , se trouver de nouveaux amis , elle qui respire la joie de vivre , une élève brillante, et fière de sa passion de la magie. Ce nouveau départ va s’avérer être une véritable catastrophe , un véritable cauchemar. Dés la rentrée, Sarah star du collège, s’en prend à Orlane, son physique son apparence sont objets de moquerie pour elle et ses amis. Nous assistons, impuissants, face à la détresse d’Orlane, nous assistons à sa descente aux enfers ,dans les méandres de la folie de Sarah et sa clique A travers ce récit, l’auteure donne la parole à plusieurs personnes qui auraient du ouvrir les yeux face à ce drame. Pour Sarah , il n’y aura aucune limite, elle la harcèlera de sms, de messages via les réseaux sociaux, jusqu’à téléphoner tard dans la nuit chez elle. Orlane n’en peut plus, elle est épuisée, elle a peur, elle est prête à mettre fin à ses jours pour que ce cauchemar cesse. Arrivera t-elle à prendre la bonne décision? Un roman révoltant, bouleversant, comment ne rien voir venir lorsqu’un enfant est en perdition totale, voir une mélancolie s’installer, comment ne pas voir le changement physique et psychologie d’une victime. Un roman qui fait mal, qui fait peur. Il faut rester à l’écoute Le milieu scolaire , doit ouvrir les yeux et détecter les premiers symptômes, ils sont le mieux placés . On ne peut pas dire si ce roman est une pépite, un coup de cœur , c’es impossible. Un roman à mettre entre toutes les mains, à roman que les adolescents et parents doivent absolument lire. Il faut arriver à éradiquer ce fléau. Le titre du roman est assez explicite , résumé du cauchemar qu’Orlane subit.
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Un enfant sans histoire(s)

Ce nouveau thriller psychologique délicieusement sombre d’Amélie Antoine invite à suivre les déboires de Marianne et Sylvain, un couple qui avait pourtant tout pour être heureux. Ils ont certes eu du mal à avoir leur premier enfant, mais ont finalement eu la chance de pouvoir adopter un adorable petit garçon de dix-huit mois, nommé Vadim. Puis, quelques mois après l’adoption, comble du bonheur, Marianne tombe miraculeusement enceinte d’un deuxième gamin, qu’ils appelleront Nathan. Le gros problème est que quelques années plus tard, un troisième frère fait subitement son apparition. Sorti de l’imagination de Vadim, ce grand-frère est initialement accueilli avec le sourire, mais lorsque cet ami imaginaire commence à prendre de plus en plus de place, pour carrément devenir envahissant, voire effrayant, le quotidien du couple se transforme progressivement en véritable enfer…



___« Et si l’ami imaginaire de votre enfant devenait votre pire ennemi ? »



Dès le prologue de l’histoire, Amélie Antoine ne laisse planer aucun doute quant à l’issu de l’histoire : un terrible drame s’est produit… reste au lecteur à découvrir lequel. S’en suit un compte à rebours diablement bien maîtrisé et particulièrement haletant, qui démarre près d’un an avant la tragédie. Une construction implacable qui alterne les points de vue de la mère et du père, entre-coupés de témoignages issus de proches des enfants, allant des grands-parents aux enseignants, en passant par la baby-sitter. Un retour en arrière qui permet de dresser le « portrait » de cette chose, certes invisible, mais de plus en plus présente, qui jette une ombre grandissante sur le bonheur de cette famille, au point de se transformer en véritable obsession !



Cette atmosphère de plus en plus pesante qui s’installe au fil des pages est accompagnée d’une analyse particulièrement pertinente de la psychologie des personnages, qui fait habilement écho aux questionnements du lecteur. Il y a d’une part cette maman poule, surprotectrice et très émotionnelle, qui commence à voir des fantômes partout. Puis, d’autre part, il y a ce papa écrivain, à l’imaginaire plus débridé, qui ne voit pas forcément l’apparition de cet ami imaginaire comme une véritable menace et qui a une approche un peu plus cartésienne des événements. Deux visions complémentaires qui vont aider le lecteur à se faire sa propre opinion… Et, là, j’avoue que malgré ma confiance quasi aveugle envers cette autrice, j’ai eu très peur de la direction qu’allait prendre ce récit, balançant d’une part entre une piste fantastique (genre que je n’affectionne pas du tout) ou la piste archi-usée des troubles comportementaux issus de traumatismes de l’enfance. Force est cependant de constater que, alors que je m’attendais à être déçu par la conclusion, peu importe la direction prise, Amélie Antoine est parvenue à ouvrir une ultime porte et à m’emmener juste là où il fallait, m’abandonnant avec une fin qui me fait encore froid dans le dos et ponctuant le tout d’une citation de Stephen King absolument magistrale, en guise de cerise sur le gâteau.



Amélie Antoine démontre donc une nouvelle fois son incroyable capacité à nous happer avec des intrigues d’un réalisme effrayant, tout en dressant le portrait de gens ordinaires, auxquels le lecteur n’a aucun mal à s’identifier. Puis, elle y ajoute ce petit grain de sable qui bouleverse subitement ce quotidien en apparence si paisible, pour l’envelopper d’un voile de noirceur. Notons également qu’à travers le métier du père, l’autrice prend même le temps de pointer du doigt le monde impitoyable de l’édition, intégrant ainsi un message qui semble venir du cœur.



Au final, « Un enfant sans histoire(s) » s’avère être un thriller psychologique impossible à lâcher, qui installe encore un peu plus solidement Amélie Antoine parmi mes autrices préférées !



Coup de cœur !
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Aux quatre vents

Un roman qui est difficile à chroniquer sans spoiler l'histoire.



un roman à vous couper le souffle, l'auteure signe , une nouvelle fois, un récit époustouflant. Un récit temporel , qui se déroule entre la seconde mondiale, et un retour dans les années 1980.



Sabran sur liys, en 1985, un village où il fait bon vivre, une harmonie entre les villageois, tout le monde ce connait, une harmonie, une paisibilité, une ambiance bon enfant, mais il ne faut jamais se fier au paraitre. Un lourd secret, plane , les villageois vivent du jour au lendemain , avec une épée Damoclès au dessus de la tête. Un personnage mystérieux, énigmatique, s'installe dans le château, avec une vue imprenable sur le village. Il rachète, plusieurs maisons, en détruisant systématiquement les fenêtres et les portes, un sentiment de peur, d'insécurité s 'installe . Qui est cet homme, que personne ne connait, n'a jamais vu, menant une vie de réclusion, et s'entoure de personnes pour gérer ses affaires. Un homme impossible à atteindre.



Léa et sa mère décide de faire un rangement, et elles découvrent certaines lettres camouflées, qui n'ont jamais étaient envoyées. Elles décident de renvoyer ces courriers, avec un espoir que la personne soit encore en vie.



Est ce une bonne idée? Est-il bon de réveiller le passé? Que c'est il passé dans ce village durant la guerre?



Nous faisons la connaissance de Charlotte qui tombe éperdument amoureuse, d'un soldat allemand, ayant un brin d'humaniste, loin des convictions idéologiques, il n'a pas eu le choix et c'est vu enrouler dans cette guerre , bien malgré lui. Un amour caché, mais passionnel de ces deux. personnages. du jour au lendemain tout s'écroule, une mutation, mais il lui promet de venir la récupérer, et trouver le bonheur à la fin de cette période. Tout part en vrille, Charlotte tombe enceinte, elle se voit traiter de colabo, doit vivre sa grossesse seule et dans la honte.



Comment a t'elle pu se faire engrosser par un allemand et déshonorant, la vie de ses parents, amis, voisins, une véritable paria.



Léa vient s'installer au village avec son fils, et décide de comprendre la raison du châtelain d'agir ainsi.



Je dois vraiment m'arrêter et de vous laisser découvrir ce livre. Une histoire bouleversante.



Que c'est il passé entre ces deux périodes temporelles. Une histoire bouleversante, l'auteure joue avec les émotions de ses lecteurs, entre l'amour, la haine, la colère, le désespoir, la honte. L'auteure envoute, sans aucunes difficultés, ses lecteurs, du début jusqu'au dénouement final. Un roman écrit avec beaucoup de réalisme, que nous avons l'impression de lire un témoignage , une biographie.



Nous retrouvons la plume, fluide, sensible subtile de l'auteure, entrainant une lecture addictive, captivante , prenante, on ne peut rester insensible à cette histoire.



Certains passages m'ont mis mal à l'aise, un univers malsain, avec des descriptions déchirantes sans aucune humanité. Un monde d'une extrême noirceur, une quête de soi, de ses origines. Tout est remis en question.



Un livre qui restera ancrer longtemps dans ma mémoire. un roman impossible à lâcher.



Trouverons nous toutes les reposes, à nos questions .



Amelie Antoine a encore mis la barre très haute dans ce roman.



Ce livre est une véritable pépite.



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Sans elle

Suite à mon grand et franc coup de cœur pour le dernier opus d’Amelie Antoine, Raisons obscures, je me devais de poursuivre mon aventure auprès de cette auteure plus que talentueuse.



Sans elle est un roman psychologique haletant, brillant, intelligent. Il dissèque les conséquences de la perte d’un enfant dans une famille ravagée par les doutes et un deuil impossible.



Jessica et Coline sont deux jumelles monozygotes de six ans. Pour un flacon de parfum renversé dans la sale de bain, Coline est punie et privée du très attendu feu d’artifice du 14 juillet. Jessica s’y rend seule avec sa mère Patricia. Au milieu des explosions de lumière, Jessica disparaît. Nulle trace de la petite. Toutes les étapes liées à cette disparition sont disséquées et autopsiées de manière très immersive. On suit les premières angoisses, les premières précieuses minutes qui petit à petit se transforment en heures, en jours puis en années... On assiste impuissants au démembrement de toute une famille. La mère sombre dans la maniaco-dépression, le père, plus calme et tempéré tente de protéger Coline. La petite quant à elle devient invisible. Tout tourne autour de la disparition de Jessica, Coline n’a plus de place et grandit dans l’ombre de sa jumelle disparue avec son lot de souffrances. Manque d’amour, culpabilité, rôles inversés, obsessions, paranoïa.



J’ai aimé ce roman parce qu’il voit juste, parce qu’il ne triche pas. On n’a pas affaire à des personnages en toc. Une mère qui manque de patience pour sa fille, un père impuissant, ça ressemble à un naufrage en pleine mer où chacun ne sait plus qui il est. Devant pareil drame, même le bonheur est honteux, la mémoire toxique, la vie fragile, l’espoir tranchant.



Tout tient formidablement bien la route dans ce roman d’Amelie Antoine. Seul bémol sur la fin que j’aurai souhaitée différente.



Si vous ne connaissez pas encore Amélie Antoine, foncez, elle mérite des lecteurs tant son talent est grand.
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Pourquoi tu pleures ?

.Ce livre est une bombe atomique, au summum de la réussite , l'auteure s'est surpassée, elle a mis une nouvelle fois la barre très haute, qui sera dure à franchir pour un prochain roman. J'ai vraiment galéré pour faire une chronique sans spolier l'histoire .Que dire quand un livre est parfait, excellent, magistral. Je viens de le terminer je suis littéralement, scotchée, je reste bouche bée, des frissons dans le dos, un livre qui restera marquer longtemps au plus profond de mon cœur, une histoire qui nous prend aux tripes, un claque, un uppercut. Nous ne pouvons sortir indemne d'une telle lecture, une envie de le lire et le relire absolument .Cette histoire commence comme un compte de fée, la vie de Lilas et de Maxime, un amour passionnel, un mariage et la naissance de Zélis, le plus beau des cadeaux. Ne jamais se fier au paraitre., une vie qui part en vrille ,devient un véritable cauchemar. 2h07, Lilas se réveille, ne trouve pas Maxime à coté d'elle, l'absence de la fille. Une panique, multiples questions pour savoir ce qui se passe. La police, les journalistes, les internautes l'aideront ., mettrons tout en place pour résoudre cette disparition. Je m'arrête là , en espérant , ne pas avoir trop spoilé. l'histoire UN récit hors norme, une maitrise totale de la thématique. Nous évoluons, dans un monde d'une noirceur extrême, un univers malsain, dérangeant, déroutant, nous entrainant dans les méandres de la folie, proche des portes de l'enfer. L'auteure dépeint , la psychologie de Lilas, en profondeur, nous faisant passer de l'empathie, à l'aphatie, pour ce personnage. Elle tient en haleine ,ses lecteurs, du début jusqu'au dénouement final., une fin époustouflante à la hauteur de ce roman. L'amour, la passion, devenir parent , la folie, forment un mélange toxique et détonnant. Un thriller psychologique, qui nous met dans le questionnement. Je retrouve la plume percutante, subtile de l'auteure. Une lecture malsaine, et addictive. Une fois commencée, il est impossible de lâcher ce livre, qui se lit d'une traite. Amelie Antoine signe un roman psychologique, sans fausses notes, un livre au delà de mes espérances. Un véritable chef d'œuvre, une pépite, un coup de cœur. Un roman à lire de toute urgence Bravo Amelie Antoine.
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Ne vois-tu rien venir ?

Venant d’apprendre qu’elle souffre de diabète, Sarah compte bien garder cette information secrète en ce début d’année scolaire. Très populaire au sein du collège, elle tient à conserver son taux de popularité, ainsi que la mainmise sur ce troupeau d’amies prêtes à tout pour faire partie de sa bande. Lorsqu’elle repère une nouvelle élève un peu paumée, qui se tient à l’écart du reste, elle décide de détourner l’attention de sa propre maladie en pointant du doigt celle qui deviendra bien malgré elle le souffre-douleur de toute la classe… Orlane !



Sarah et Orlane ne sont pas des inconnues pour ceux qui ont déjà lu « Raisons obscures », roman dont je conseille d’ailleurs vivement la lecture. « Ne vois-tu rien venir ? » s’avère en effet être une sorte de réécriture de « Raisons obscures », proposant la même histoire mais sous un angle différent. Si la version précédente se concentrait principalement sur les tracas des parents, allant de soucis professionnels à des problèmes de couple, invitant les lecteurs à découvrir les détails annonciateurs du drame qu’Amélie Antoine laissait entrevoir dès les premières pages du récit, cette nouvelle version qui vise des lecteurs plus jeunes relègue les parents au second plan, propulsant les lecteurs au milieu du combat inégal entre cette harceleuse et sa victime… là où de nombreux drames se construisent, dans la cour de récré !



« Ne vois-tu rien venir ? » propose en effet un récit à deux voix, celle de Sarah, véritable star de l’école et peste de service, et celle d’Orlane, gamine passionnée de magie, qui aimerait bien devenir invisible au fil des pages, afin de pouvoir échapper aux persécutions des autres élèves. Cette descente aux enfers qui s’étale sur une année scolaire complète et qui conduit inévitablement au drame est entrecoupée de témoignages de ceux qui n’ont rien vu venir. Du corps enseignant aux parents, en passant par les autres élèves, tous viennent expliquer après les faits pourquoi ils n’ont rien vu, voire rien pu ou voulu faire.



« Ne vois-tu rien venir ? » est un récit insoutenable, qui remplit le lecteur d’un mélange de colère, d’impuissance, de frustration, d’écœurement et d’effroi au fil des pages et lui donne constamment envie de crier « STOP »… il faut absolument que le harcèlement scolaire cesse !



« Ne vois-tu rien venir ? » est un cri d’alerte indispensable, visant à sensibiliser les adolescents au harcèlement et invitant les témoins directs ou indirects à tendre la main à ces victimes, de plus en plus nombreuses, qui n’ont plus nulle-part où se mettre à l’abri au cœur d’une société où les réseaux sociaux amplifient encore ce fléau… un harcèlement scolaire qui se prolonge malheureusement loin en dehors des établissements scolaires, poussant de trop nombreux jeunes au désespoir. STOP !
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Le bonheur l'emportera

Bonjour, partons à la découverte de le bonheur l'emportera d' Amélie Antoine.

C'est l'histoire de Sophie , Joachim, et Mael

Une même, vie , avec un ressenti différent.

Une famille que tout le monde peut envier, mais hélas, tout ne ce passe , comme il le faudrait.

Sophie est une femme qui ne vit , que pour son travail, au détriment de sa vie d'épouse et de maman.Elle vit dans une bulle, où tout se passe ., pour elle c'est la normalité Elle vit dans le déni.

Joachim, est totalement différent. Il prend à coeur son rôle de père, toujours à l'écoute de son fils, un mari aimant, Il est un membre actif de Greenpeace, et revendique haut et fort ses convictions.

Mael, est un jeune garçon qui est en souffrance, Il façonne sa vie, par rapport aux regards, vivre dans un monde de réalité, pour ne pas décevoir ses proches., principalement sa mère, qui ne le comprend.

Que cache Mael ,

Ce livre est bouleversant, traite en parti d'un sujet, qui est malheureusement, d'actualité, mais elle le fait d'une manière pudique.

Une thématique excellente

Un mélange ,d'amour , de souffrance, d'humilité,. d'humanité.

Une écriture fluide.

Une lecture addictive

Un roman , où l 'on ne sort pas indemne,.

Une remise en question de soi , après avoir fini ce roman.

Un véritable coup de coeur

Uppercut.
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Le bonheur l'emportera

Etant fan des romans d’Amélie Antoine (« Quand on n’a que l’humour », « Le jour où », « Sans elle ») et de « Raisons obscures » en particulier, je ne pouvais bien évidemment pas passer à côté de son dernier roman.



« Le bonheur l’emportera » démarre dans le bonheur, en compagnie d’une bien jolie famille, composée de Joachim, militant Greenpeace et papa aimant travaillant de la maison, de Sophie, carriériste et maman débordée, et de Maël, jeune collégien de onze ans qui se réfugie dans les livres. Si le papa perçoit le mal-être de ce gamin solitaire et taiseux, la maman préfère mettre cela sur le compte de la préadolescence…



Si ce nouveau roman d’Amélie Antoine parle des problèmes qui poussent certains couples à progressivement se tourner le dos et à se déchirer, souvent au détriment des enfants, il donne surtout la parole à la différence. À l’instar de « Raisons obscures », l’auteure invite les parents à être à l’écoute de leurs enfants et à être attentif à chaque forme de repli sur soi et d’isolement, qui est souvent synonyme de malaise. Chaque enfant est différent et il faut donc éviter de vouloir absolument les formatter afin de les faire entrer dans le moule d’une société qui ne laisse pas de place à la différence.



Ce roman choral qui donne alternativement la parole aux trois protagonistes au fil des chapitres, démontre une nouvelle fois la capacité de l’auteure lilloise à se glisser dans la peau de ses personnages, allant au plus profond de l’âme humaine. La manière dont elle restitue le mal-être et la déchirure de ce gamin tellement mal dans sa peau qu’il cherche à devenir invisible, est tout bonnement bouleversant !



Un roman riche en émotions et profondément humain, qui invite à embrasser la différence et à accepter nos enfants comme ils sont !
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Aux quatre vents

Comme dit le père d’Amélie Antoine après avoir lu son manuscrit, ouais ça fonctionne. On peut en dire autant de ce roman, Aux quatre vents.



Pourtant ce n’était pas gagné d’avance mais avec Amélie, j’ai appris la patience et que souvent c’est plus tard qu’advient l’émotion.



Que se passe t’il en 1985, à

Sabran-sur-la-Lys, petit village où tout le monde se connaît ? Le château vient d’être racheté et depuis l’arrivée de ce fantomatique châtelain, le village se défigure. Plus de quarante maisons sont amputées de leurs portes et fenêtres laissant les habitants dans une peur indescriptible.



Pour comprendre ce qui s’abat sur ce village, il faudra voyager dans le temps, retourner dans les années quarante durant la seconde guerre mondiale et cerner les drames et secrets qui ont déchaîné le village aujourd’hui défiguré.



Les personnages sont nombreux, les ellipses tout autant, j’ai du m’accrocher et faire confiance à Amélie. Car l’auteure ne se défait pas de sa verve romanesque qui lui sied comme un gant. Quand le puzzle commence à s’imbriquer(passé la moitié du livre), l’émotion émerge peu à peu. Ne rien voir venir et se sentir piégé la gorge nouée.



Ouvrir ce livre, c’est la certitude de passer plusieurs jours aux cotés d’êtres ébranlés où les décisions et opinions déteindront sur d’autres dans la plus injuste déshumanisation. L’humain est ici au cœur de ce roman perdu entre amour et haine.
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Fidèle au poste

Et je vous entends encore me dire qu'il faut absolument que je lise Amélie Antoine... Oui, vous tous, là !

Inutile de vous cacher, je vous vois.

Et de toute façon, j'ai les noms.



Mais en fait, je l'avais déjà lue, puisqu'elle m'avait offert son livre Sans elle, qui faisait pendant à Avec elle de Solène Bakowski.

J'avais adoré. Honnêtement, gros coup de coeur, surtout pour Avec elle.



Des jumelles sont en cause.

Dans le roman d'Amélie, l'une disparaît lorsqu'elle est avec sa mère à un feu d'artifice tandis que sa soeur est punie, alors que dans celui de Solène, les deux fillettes sont présentes.



Bref, j'avais été très émue à la lecture de celui de Solène et ai voulu découvrir l'autrice plus avant. Je prends un autre de ses romans et j'en ai été déçue.

Bêtement, je me dis que si j'ai été déçue par l'une, ce sera pareil avec l'autre.

Et je mets Amélie Antoine de côté.

Avec tout ce qui s'accumule depuis des années dans mon pense-nouille, elle ne me manquait pas trop.



Mais j'ai fini par céder à l'appel des baleines qui gazouillent le long des côtes bretonnes et je me suis saisie de Fidèle au poste, espérant ressentir l'emballement quasi unanime pour l'autrice.



J'ai un roman choral à trois voix entre les mains.



Une certaine Chloé se lance en premier. Elle nous dit que son mari, Gabriel, va s'inquiéter pour elle. Qu'il est très protecteur et anxieux à son sujet, mais qu'il devra attendre pour avoir de ses nouvelles...

Elle se voit et elle le voit...

Elle prévoit aussi qu'il va souffrir, mais on n'en sait pas plus.



Seconde voix, Gabriel, le mari follement amoureux de ladite Chloé, qu'on retrouve perplexe parce qu'elle ne répond ni à ses appels ni à ses SMS alors qu'ils doivent déjeuner ensemble, mais il ne s'inquiète pas trop... jusqu'au soir.



Troisième voix : Emma, une jeune photographe qui vivote de clichés classiques en attendant le grand jour où elle aura assez d'argent pour se rendre aux endroits où l'His.toire avec un grand H se déroule.



Voilà pour la mise en bouche, si vous avez encore un creux, des coupelles de cacahuètes sont à votre disposition un peu partout autour de la chronique, n'hésitez pas à vous servir.



Jusqu'à la moitié du livre, je me demandais où pouvait bien se dissimuler le côté thriller, les frissons, et tout ça.

Mais l'autrice nous préparait un rebondissement spectaculaire auquel je ne m'attendais pas du tout... mais vraiment pas du tout !



Pour moi, la suite du récit oscille entre le ridicule, le grotesque, l'aberrant... vraiment le truc qui ne passe pas du tout. On n'y croit pas une seule seconde.

Et cette hypothèse est la meilleure des options, parce que si ça pouvait être possible, ce serait tellement ignoble que...

J'en perds mes mots.



Comment on peut ne serait-ce que penser faire ça aux gens qu'on aime ?

N'attendez pas trop, vous n'aurez pas de détails. Sachez juste que j'ai été sidérée et que le soufflé est retombé direct.

J'ai lu la fin, mais elle par contre, je l'avais vue venir de loin, c'était téléphoné.



Le style ne compense pas. S'il est fluide, il n'a rien de remarquable.

Déçue, je vous dis.



Je mettrai probablement encore un bon bout de temps à faire confiance à Amélie Antoine.

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À poings fermés

Gaspard est un jeune adolescent victime du divorce de ses parents. Outre un déménagement de Paris jusqu’à Brest qui le propulse loin de ses anciens amis, dans un collège où il ne connaît personne, le gamin souffre également du manque d’attention de la part d’une mère débordée par ce nouveau départ et de l’éloignement de ce père refaisant sa vie sans lui. De plus, en cherchant à impressionner une fille dont il est secrètement amoureux, il s’attire le courroux du vieux balayeur de l’école, qui lui promet des nuits sans sommeil…



Cette malédiction qui transforme progressivement les nuits de Gaspard en véritables cauchemars, permet à Amélie Antoine d’aborder un trouble du sommeil pour le moins méconnu : la paralysie du sommeil. Ce phénomène insolite au cours duquel le corps s’endort mais pas l’esprit, donne l’impression de se retrouver enfermé à l’intérieur de son propre corps, totalement conscient, mais incapable d’effectuer le moindre mouvement. Cet emprisonnement dans l’immobilité empêche également le sujet de prononcer le moindre son et est de surcroît souvent accompagné d’hallucinations ainsi que d’un sentiment d’oppression, de suffocation, de présence maléfique et de mort imminente.



Ces terreurs nocturnes qui transforment chaque nuit de Gaspard en véritable calvaire, se retrouvant hanté par le balayeur qu’il croise dans la cour du collège, insufflent une dimension fantastique et horrifique au roman, tout en faisant intelligemment écho au mal-être de ce gamin incapable de surmonter seul les bouleversements qu’on lui impose. Se retrouvant subitement en terre inconnue, tentant de s’adapter à une nouvelle vie qu’il n’a jamais demandée, Gaspard a l’impression de ne plus être important pour ses parents, de devenir invisible aux yeux de tous… Même le sommeil ne veut plus de lui !



Ce côté épouvante rendant hommage à Stephen King entretient non seulement le suspense, mais permet surtout d’aborder des thèmes plus profonds tels que l’abandon, la solitude, le déracinement, le divorce, les familles recomposées et l’amitié. Comment dès lors ne pas s’attacher à cet enfant confronté à la séparation de ses parents, incapable de surmonter ses peurs, cherchant sa place dans ce nouvel environnement ? En le voyant sombrer au fil des pages, le lecteur aimerait pouvoir intervenir, lui tendre la main, l’aider à se reconstruire, à le délivrer de ses angoisses, à le sortir de ce cauchemar… à tout simplement exister !



Un roman pour adolescents, saupoudré de fantastique et porté par la plume délicate d’Amélie Antoine, qui ne manquera pas de séduire un lectorat plus large et qui se termine certes sur une fin ouverte, qui à défaut de ne pas offrir toutes les réponses, offre cependant le repos tellement souhaité à Gaspard, ainsi que ce brin d’affection dont il avait tant besoin…
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Raisons obscures

📖 « Ils avaient tout pour être heureux. »



C'est encore perturbée et même chamboulée - par ce qui fut pourtant une lecture salvatrice {spéciale dédicace à Antyryia ; merci à toi} - que je couche sur papier mes premières pensées sur Raisons obscures, le dernier roman d'Amélie Antoine, et mon premier de cette auteure plus que prometteuse.

Les émotions me nouent la gorge et j'ai l'impression d'avoir le coeur à vif...



📖 « Le temps passe si vite. Et ne se rattrape pas. »



Si j'ai assez rapidement dévoré ce livre, il me faudra par contre beaucoup plus de temps avant de m'en dépêtrer totalement tant il m'a marqué de manière indélébile ; au fer rouge, littéralement - cette sale histoire colle à la peau, s'insinue et s'incruste jusqu'aux moindres recoins de l'esprit, empoisonne l'âme viscéralement et la déchire en petits morceaux pour les piétiner de plus belle ensuite...

J'aurais presque envie d'appeler ça un « feel bad »... parce que, honnêtement, il est juste impossible, impensable, d'en sortir le coeur léger ou un sourire dessiné sur les lèvres. Et en même temps, c'est absolument une oeuvre ( /une auteure, en l'occurrence) à ne pas rater ! Courez vous le procurer si ce n'est pas déjà fait... vous n'en sortirez pas indemne, c'est certain, mais vous ne le regretterez pas non plus :)





📖 « La peur doit être un moteur, pas un frein. »



Bouleversant, poignant, tragique.



Rarement récit fut si prégnant et si douloureusement magnétisant à la fois ; ils ne sont pas si nombreux à pouvoir décortiquer le riche panel des sentiments avec autant de réalisme et d'objectivité, sans glisser sur la pente forcément dangereuse des clichés.

Les protagonistes de cette terrible fiction sont bien plus que crédibles : ils sont simplement réels, tant dans leurs propos que dans leurs réactions - ç'en serait presque drôle...





📖 « Parce que c'était elle, parce que c'était moi. »



[Deux familles où, en apparence, tout va bien.

Jusqu'à ce que tout déraille...

Pour des raisons obscures.]



📖 « Et j'ai songé que cette nuit, mon pire ennemi, ça avait sans doute été moi-même. »





Raisons obscures se présente en deux tons ; deux familles, les Kessler et les Mariani ; les parents d'un côté - occupant la première partie du roman - et les enfants de l'autre - donnant leurs voix à la seconde.

Je voudrais vraiment pouvoir en dire plus, infiniment plus, mais c'est juste inimaginable sans risquer de dévoiler les tenants et aboutissants, qui sauront sans aucun doute vous laisser éprouvés, amers et pantelants devant le pathétisme de tant d'ironie... (aux sens premiers des termes).

Et de toute façon, sincèrement, je serai bien en peine de poser davantage de mots sur mon ressenti propre.



📖 « La pitié, c'est la cerise sur le gâteau de la cruauté. »



Finalement, je ne peux que confirmer ce qui a déjà été dit.

Pour peu que vous ayez, comme moi, vécu l'une ou l'autre situation dans une autre vie, pour des raisons obscures ou non, vous ne pourrez qu'être touché en plein coeur par les écrits ravageurs d'Amélie Antoine.





📖 « Pour qu'ils comprennent.

Pour faire table rase.

Pour qu'enfin tout s'arrête.

(...)

Pour des raisons obscures restant à déterminer. »



***



Retrouvez Amélie Antoine ici :

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Ou sur sa page Facebook :

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Raisons obscures

La situation initiale est banale. Deux familles, les parents quadra , trois enfants, avec les problèmes du quotidien, boulot, fatigue, ados, usure du couple, la routine en quelque sorte. Et toute la première partie du roman est construite dans ce décor ordinaire, tandis que surgissent pour chaque couple quelques événements un peu plus dramatiques : adultère, voisin bruyant, rien non plus qui puisse faire la une d’un journal même local. Mais si cette réalité dépeinte avec un souci du détail était l’arbre qui cache la forêt? Si derrière ce tableau familier se tramait un drame redoutable?



C’est la deuxième partie qui le dira. Ecrite sur un ton très différent, laissant parole aux enfants et surtout deux d’entre eux, on découvre ce qui couvait sous la cendre, et même si encore un fois et malheureusement il n’y a rien d’original, on est secoué par ce qui se dessine, et sans espoir, puisque le dernier chapitre de la première partie laisse deviner l’issue.





Tout l’intérêt du roman réside dans l’approche intime des processus psychologiques qui sont en cause dans le harcèlement, que ce soit chez le victime ou chez le bourreau. On comprend très bien toute la souffrance et les mécanismes de défense à l’origine de la relation mortifère, sans pour autant avoir envie de l’excuser, et la descente aux enfers de la victime, avec la dépréciation de soi, la culpabilité, et la volonté de protéger son propre entourage.



On ne peut s’empêcher d’en vouloir un peu aux parents, pris dans leurs propres difficultés, alors que certains détails auraient dû attirer leur attention. Le phénomène est hélas suffisamment fréquent pour que l’on soit vigilant.





Les deux parties sont donc très inégales, la première étant une mise en place du décor. elle prend cependant toute sa valeur lors du récit des deux ados, en révélant ce que l’on devait repérer derrière les faits insignifiants



Un bon état des lieux et une analyse pointue du harcèlement.



#RaisonsObscures #NetGalleyFrance


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Fidèle au poste

Ceux qui me connaissent sont au courant que je suis une grande admiratrice d’Amélie Antoine. Depuis quand ? Et bien, depuis son dernier roman Raisons obscures que j’ai trouvé brillant et bouleversant. Combien d’années séparent ces deux romans ? Seulement trois ans... Pourtant ce fidèle au poste m’a semblé à cent mille lieues de Raisons obscures.



Un pseudo thriller qui n’en a aucune allure et une histoire aussi abracadabrante que superficielle en tous points. Quelle mascarade ce roman. Rien de crédible, rien de passionnant selon mon avis. Grosse déception.



Roman choral à trois voix. On suit à tour de rôle une Chloé morte noyée qui parlerait de l’au delà, un Gabriel démonté par la mort soudaine de sa Chloé et Emma, la photographe qui rejoint le groupe de parole des endeuillés dans un projet bénévole.



Tous ces personnages m’ont semblé superficiels, creux, vides et inintéressants au possible. C’est tellement peu crédible le tout que cette histoire m’a véritablement agacée et déçue. Absence d’émotions, de psychologie, de suspens. Rien. Nada. Ça frise le paranormal pour nous retourner le cerveau bêtement en seconde partie sans aucun travail psychologique sur les conséquences psychiques de la manipulation qui plombe tout ce roman.



Bref, Amélie Antoine c’est mieux aujourd’hui selon moi. Raisons obscures, oui à 100%. Fidèle au poste, non, ça n’a pas marché avec moi.



Au moins ce roman m’aura permis de me rendre compte que si on aime follement un roman, il est parfois vain de vouloir s’obstiner à lire les précédents opus de cet auteur au risque d’être déçus, faute à un manque de maturité ou d’expérience jadis. Ce qui est excellent aujourd’hui n’est pas toujours du meilleur goût pour les précédents romans. À mon humble avis tout à fait personnel.
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