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Simon Bournel-Bosson (Autre)
EAN : 9782748537093
336 pages
Syros (06/04/2023)
4/5   33 notes
Résumé :

Vous n'aurez plus qu'une question : Sera-t-il là cette nuit ?

Avant, Gaspard était heureux à Paris avec ses parents. Depuis qu'ils se sont séparés, il vit seul à Brest avec sa mère qui croule sous le travail, tandis que son père refait sa vie comme si de rien n'était dans leur ancien appartement. Un jour, sans vraiment le vouloir, il manque de respect à un vieil homme qui balaie la cour de son nouveau collège. Ce balayeur se met alors à hanter... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Gaspard est un jeune adolescent victime du divorce de ses parents. Outre un déménagement de Paris jusqu'à Brest qui le propulse loin de ses anciens amis, dans un collège où il ne connaît personne, le gamin souffre également du manque d'attention de la part d'une mère débordée par ce nouveau départ et de l'éloignement de ce père refaisant sa vie sans lui. de plus, en cherchant à impressionner une fille dont il est secrètement amoureux, il s'attire le courroux du vieux balayeur de l'école, qui lui promet des nuits sans sommeil…

Cette malédiction qui transforme progressivement les nuits de Gaspard en véritables cauchemars, permet à Amélie Antoine d'aborder un trouble du sommeil pour le moins méconnu : la paralysie du sommeil. Ce phénomène insolite au cours duquel le corps s'endort mais pas l'esprit, donne l'impression de se retrouver enfermé à l'intérieur de son propre corps, totalement conscient, mais incapable d'effectuer le moindre mouvement. Cet emprisonnement dans l'immobilité empêche également le sujet de prononcer le moindre son et est de surcroît souvent accompagné d'hallucinations ainsi que d'un sentiment d'oppression, de suffocation, de présence maléfique et de mort imminente.

Ces terreurs nocturnes qui transforment chaque nuit de Gaspard en véritable calvaire, se retrouvant hanté par le balayeur qu'il croise dans la cour du collège, insufflent une dimension fantastique et horrifique au roman, tout en faisant intelligemment écho au mal-être de ce gamin incapable de surmonter seul les bouleversements qu'on lui impose. Se retrouvant subitement en terre inconnue, tentant de s'adapter à une nouvelle vie qu'il n'a jamais demandée, Gaspard a l'impression de ne plus être important pour ses parents, de devenir invisible aux yeux de tous… Même le sommeil ne veut plus de lui !

Ce côté épouvante rendant hommage à Stephen King entretient non seulement le suspense, mais permet surtout d'aborder des thèmes plus profonds tels que l'abandon, la solitude, le déracinement, le divorce, les familles recomposées et l'amitié. Comment dès lors ne pas s'attacher à cet enfant confronté à la séparation de ses parents, incapable de surmonter ses peurs, cherchant sa place dans ce nouvel environnement ? En le voyant sombrer au fil des pages, le lecteur aimerait pouvoir intervenir, lui tendre la main, l'aider à se reconstruire, à le délivrer de ses angoisses, à le sortir de ce cauchemar… à tout simplement exister !

Un roman pour adolescents, saupoudré de fantastique et porté par la plume délicate d'Amélie Antoine, qui ne manquera pas de séduire un lectorat plus large et qui se termine certes sur une fin ouverte, qui à défaut de ne pas offrir toutes les réponses, offre cependant le repos tellement souhaité à Gaspard, ainsi que ce brin d'affection dont il avait tant besoin…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je m'en souviens comme si c'était hier. En avril 2020, les Tréconniers avaient organisé un salon littéraire en plein confinement, dans le plus grand secret, dans lequel étaient attendus des centaines d'auteurs et des visiteurs par dizaine de milliers. Une rave party littéraire unique en son genre où alcool, drogue et lectures improvisées couleraient à flots. Ne sachant quels auteurs seraient présents j'avais loué un camion pour y entreposer mes bibliothèques et y retrouver à l'envie mes romans pour les faire dédicacer. Je suis arrivé à Trécon, ville renommée pour ses meetings politiques, dans la Marne, en fin de matinée. J'ai erré longtemps, aucune affiche n'indiquait bien sûr le lieu des festivités. Et puis, à proximité du célèbre restaurant L'escargot de mamie Chantal, je l'ai enfin repérée. Amélie Antoine, reconnaissable entre mille, qui balayait la cour de son jardin. Bon, c'est vrai qu'elle était rousse, qu'elle était droitière, et qu'elle avait davantage l'air née en 1964 plutôt qu'en 1984, mais c'était bien elle, incontestablement.
Après un échange de sourires, nous nous mîmes à converser.
Avec Amélie on parle vraiment de tout à chacune de nos rencontres. Je l'interroge sur ses romans passés, présents et futurs, ses projets, et elle m'interroge sur ma vie, me posant des questions parfois farfelues mais que je pensais autrefois innocentes et désintéressées.
Jusqu'à ce que je lise A poings fermés.

Un premier exemple tout bête :
- Vous connaissez Chantal, qui tient le restaurant au bout de la rue ?
- Pas du tout. Vous savez Amélie, je ne suis pas non plus de Trécon. La seule Chantal que je connaisse, c'est ma collègue Chantal Duquenoy, à qui vous avez d'ailleurs dédicacé un ou deux de vos romans par le passé.
Eh bien c'est une dénommée Chantal Duquesne qui va révéler à nos deux chasseurs de fantômes Gaspard et Kaïs le véritable nom du balayeur, en fonctions au collège en 1976. Alors bien sûr ce détail pris isolément ne saurait m'autoriser à crier au plagiat.
Mais il y a tout le reste.

- Vous avez déjà rencontré un marabout ?
- Ca m'est arrivé une fois. Je n'en suis pas très fier, mais j'avais vingt ans et j'étais désespéré après une rupture sentimentale. Alors même si je n'y croyais pas, finalement tout ce que je risquais c'était de perdre deux cents francs. J'avais déjà tout tenté. Quand on a éliminé l'impossible, la réponse, aussi improbable qu'elle soit, est celle qui reste, et j'ai fait mienne cette devise de Sherlock Holmes. le grand professeur Mamadou était capable d'après son CV de ramener l'être aimé. Une photo de nous, les perles égrenées d'un chapelet, des mots psalmodiés, un peu d'encens et hop le tour était joué.
- Et le sortilège a fonctionné ?
- Alors pas encore, mais à la décharge de ce grand sorcier africain, il ne m'a jamais donné de date de prescription. Vingt-six ans se sont écoulés et heureusement je n'ai pas attendu tout ce temps pour refaire ma vie mais un jour elle sonnera à ma porte, c'est certain, c'est écrit.
Et devinez ce que je découvre dans A poings fermés quelques années plus tard ?
Gaspard, notre héros maudit, décide de se faire aider par le professeur Souilhi, grand médium international.

- Et vous mâchez beaucoup de chewing-gums ? Vous les jetez par terre après usage ou vous les collez sous la table ?
- A dire vrai j'ai beau avoir arrêté de fumer il y a plusieurs années, j'ai encore une addiction à la nicotine, et j'avoue consommer encore de nombreuses gommes. Aux fruits, dosage deux milligrammes. Elles finissent majoritairement à la poubelle, même si de petits incidents ne sont pas à exclure.
- de quel genre ?
- Eh bien découvrir dans la journée que l'un d'entre eux s'est collé à vos vêtements : le coude d'un pull, la poche arrière d'un jean, la fermeture éclair d'un sweat. Ou pire encore vous coiffez vos longs cheveux et y retrouvez une masse de pâte caoutchouteuse obstruant le passage du peigne. C'est comme ça que j'ai découvert la véritable efficacité du gel hydroalcoolique, qui contient des substances proactives permettant aux chewing-gums de se détacher facilement du tissu. Pour les cheveux par contre c'est une autre paire de manches et il ne vous reste en général que vos yeux pour pleurer ou vos ciseaux pour couper, en priant le grand dieu capillaire pour que ça ne soit pas un massacre.
Vous m'avez déjà devancé, le roman jeunesse d'Amélie Antoine commence effectivement avec un chewing-gum que Gaspard collera sur un poteau de la cour de récréation de son collège, imitant ainsi Olivia, espérant impressionner cette élève de troisième sur laquelle il a totalement flashé.

- Quelles ont été vos pire nuits, vos pires cauchemars ? a continué à me questionner la romancière, souriante, à qui j'accordais une totale confiance.
- Vous savez, j'ai surtout souffert d'insomnies. Il y a eu une période assez complexe où je piquais du nez presque chaque jour au travail, ce qui n'enchantait pas spécialement ma hiérarchie.
- D'accord mais pas de troubles du sommeil plus intéressants, plus... spectaculaires ? insista Amélie avec une lueur d'impatience dans les yeux.
- Ca dépend. J'ai vécu certaines siestes pas du tout rassurantes. Je me souviens de certains après-midis où je me suis allongé et où malgré toute la caféine ingurgitée dans la journée j'ai sombré dans un lourd sommeil peu reposant jusqu'à ce qu'un bruit me réveille. Alors il fallait me lever pour vérifier qu'aucun cambrioleur n'était entré subrepticement dans mon appartement. Pourtant, rien à faire, mon corps endormi était une enclume qui refusait de bouger et moi, semi conscient, passager clandestin de cette enveloppe charnelle qui ne répondait à aucune de mes sollicitations, j'étais absolument terrifié.
S'étant de nouveau servie de mes propres confidences, j'ai retrouvé mot pour mot dans A poings fermés la description de mon chaos nocturne, le jeune Gaspard étant victime d'un sortilège. Dormir est une torture pour ce jeune homme et toute sa vie se trouve dévastée par cet épuisement quotidien.
"Tout plutôt que de me retrouver dans le noir à essayer de m'assoupir."
"Je suis convoquée par le principal pour apprendre que tu ronfles en classe, que tu ne fais pas tes devoirs et que tu deviens un cancre ?"

- Vous mettez combien de paire de chaussettes ?
- Je suis assez frileux donc l'hiver ça peut monter jusqu'à quatre. Par contre l'été deux ça me suffit amplement.
Bon, ça n'a pas du tout été repris dans le roman cette fois. Ou il y a eu des coupures lors du montage final.

A l'exception de celui-ci, les exemples pourraient cependant être multipliés. J'ai parlé de l'année où ma soeur et moi n'avions eu qu'un vélo pour Saint Nicolas et notre noël, et de cette façon ingrate que nous avons eu de montrer notre déception alors que nos parents s'étaient ruinés pour nous faire plaisir. Dans le roman que je lirai plus tard un moment familial de nature plus ou moins similaire vient illustrer le même genre de propos.
"Même un cadeau à côté de la plaque aurait eu plus de valeur pour moi que ce chèque signé à la va-vite. "

Les meilleures choses ayant une fin, j'ai salué Amélie, ravi sur l'instant de notre longue discussion.
En repartant de Trécon, j'ai croisé Aloysius Bertrand, l'inventeur du poème en prose, et j'en ai profité pour lui faire signer mon exemplaire de Gaspard de la Nuit.
Très déçu de ce salon littéraire, quand même. J'avais espérer y croiser davantage de monde. Les organisateurs ont été un peu trop secret sur l'endroit des festivités.

* * *

Une fois ma lecture d'A poings fermés achevée, j'étais dans un état de colère épouvantable. J'avais l'impression qu'on avait diffusé des photos de moi tout nu partout sur internet sans mon consentement, que mes secrets les plus intimes avaient été dévoilés au monde. Que je n'avais été au fond que le sujet d'expérience d'une romancière maléfique.
J'ai pensé assigner Amélie Antoine en justice pour harcèlement moral, contrefaçon, profanation de sépulture et mise en danger de la vie d'autrui.
Et puis j'ai réalisé que je faisais fausse route.
Que l'histoire de Gaspard n'était pas la mienne, mais celle de tout un chacun et que tous les lecteurs pourraient se reconnaître à un moment ou à un autre du roman.

Dans la lignée de son précédent livre jeunesse Revi3ns, A poings fermés est également une oeuvre d'épouvante rendant hommage au Stephen King qui a bercé l'enfance d'Amélie Antoine et s'adressant avant tout aux collégiens. Mais celui-ci est beaucoup plus abouti et se destine à mon sens à un lectorat beaucoup plus large.

Je ne peux pas m'exprimer pour l'enfant que je ne suis plus. Mais en plus de l'enquête paranormale très bien faîte qui est parvenue à me séduire, ce roman est aussi estampillé "Amélie Antoine" que bon nombre de ses romans adultes, avec la même finesse d'écriture, la même psychologie travaillée encore et encore jusqu'à rendre tous les personnages plus vrais que nature, la même intelligence de coeur.
Gaspard ne rime pas qu'avec cauchemar puisque c'est avant tout l'histoire d'un garçon contraint à déménager sans son père suite à l'explosion du cocon familial dont il sera le principal dommage collatéral. Comment se reconstruire, comment attirer l'attention, comment continuer à exister tout simplement ?
"Chaque jour, j'ai le sentiment de devenir de plus en plus flou, de plus en plus transparent aux yeux de mes parents, aux yeux de tout le monde."

Finalement je me contente d'écrire aux éditions Syros et de tout leur expliquer, exigeant quarante pour cent des droits d'auteur pour cette réadaptation de ma passionnante petite vie.
Ils m'ont très rapidement répondu qu'il n'y avait jamais eu de salon littéraire à Trécon, et que leur cliente n'y avait de toute façon jamais mis les pieds.

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Troisième roman de cette autrice appréciée et rencontrée en salon littéraire. Mon fils à qui je l'avais offert et fait dédicacer, me le tend dubitatif alors qu'il avait adoré son précédent « Maudite poupée ». le verdict est sans appel : pour lui, il y a « tromperie sur la marchandise », « ce n'est pas un vrai roman fantastique, plus un roman psychologique ». Son avis m'interpelle – il a 14 ans, est accro à son portable et regarde de longue le foot à la télé !! – son analyse me laisse perplexe, je me jette sur le roman ! Effectivement, présenté par Amélie Antoine comme un récit fantastique, couverture et résumé allant également dans ce sens, je découvre un début de roman sans surprise où le jeune héros de 12 ans, Gaspard, suite à la séparation de ses parents, part s'installer à Brest avec sa mère la mort dans l'âme. Dans son nouveau collège, il ne tarde pas à s'attirer des ennuis avec l'homme d'entretien de l'établissement en collant avec insolence son chewing gum sur le poteau de la cour que le vieil homme balaie soigneusement. Gaspard refuse de nettoyer et le ton monte jusqu'à ce que le balayeur le menace ouvertement de transformer ses nuits en cauchemars éveillés. le fantastique est bien au rendez-vous et les nuits de Gaspard deviennent des vraies séances de torture où l'ombre du balayeur vient chuchoter à l'oreille du garçon paralysé de peur et à bout de souffle. C'est grâce à l'aide de son camarade de classe, Kaïs, que Gaspard va trouver un peu de réconfort – sa mère et son père, plus absorbés par leur nouvelle vie, ne se préoccupant pas vraiment de lui. Les deux garçons cherchent ensemble des solutions bien que Gaspard s'enlise rapidement dans le désespoir, le manque de sommeil aidant.
J'ai trouvé dans cette histoire un écho troublant avec la nouvelle du Horla de Maupassant où le héros subit de la même manière chaque nuit cette présence invisible écrasant sa poitrine et aspirant son souffle vital.
Les motivations de la créature fantomatique resteront – malgré quelques éclaircissements - tout aussi troubles que dans la nouvelle du maître du genre.
La grande réussite de ce roman est effectivement son aspect psychologique – et je suis assez bluffée par mon fils qui a su le déceler ! Gaspard souffre terriblement de la séparation de ses parents et ne se sent jamais à sa place : ni dans cette nouvelle ville avec sa mère débordée, ni dans la nouvelle vie de son père qui a installé dans l'ancien appartement familial sa nouvelle compagne et son fils du même âge que Gaspard. L'adolescent se croyant laissé pour compte sombre dans une dépression profonde aggravée par les cauchemars - réels ou fictifs – et les nuits blanches. C'est brillamment raconté et l'on ne peut que compatir avec le héros. Jusqu'à ce que ses plaintes répétitives finissent un peu par nous lasser et faire tourner le récit en rond. La conclusion de l'histoire arrive de façon abrupte et nous laisse sur une fin tellement ouverte que l'on ne sait quoi penser. Personnellement, plutôt adepte de ce type de point final qui permet au lecteur de dérouler quelques temps encore l'histoire dans sa tête, j'avoue qu'ici cela m'a franchement gênée. de mon avis, tout est lié à la question du lectorat. le choix de tricoter le fantastique et la réalité d'un contexte psychologique difficile chez un adolescent méritait pour moi - quand la cible reste les jeunes lecteurs - de clore de façon plus précise les aventures cauchemardesques de Gaspard qui côtoie la nuit tombée plusieurs fois la mort. On a un peu l'impression d'avoir perdu notre temps dans cette histoire qui a des allures d'ouroboros infernal. C'est dommage car l'écriture d'Amélie Antoine ne manque ni de charme ni de poésie.
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La vie de Gaspard n'est pas des plus douces depuis quelques temps. En effet, ses parents lui ont annoncé leur séparation et cela entraîne un déménagement de Paris jusqu'à Brest pour Gaspard et sa maman. Que de chamboulements ! C'est compliqué de tout recommencer, d'arriver dans un collège où on ne connaît personne, où toutes les amitiés sont à créer. Gaspard est plutôt sociable d'ordinaire mais depuis le divorce, il a perdu une grande part de sa lumière et peine à avancer. Un jour, sans vraiment vouloir être méchant, il fanfaronne devant la mauvaise personne qui lui promet en retour des nuits cauchemardesques.

Qui aurait peur d'une telle menace ? Certainement pas Gaspard qui ne la prend pas au sérieux. du moins, pas au début. Car dès la nuit qui suit, il se passe des choses très inquiétantes. Cette nuit sera-t-elle unique ? Je vous laisse le plaisir de le découvrir. Par contre, évitez de commencer ce livre, comme moi, en vous disant que vous allez vous détendre avec un petit roman jeunesse. « A poings fermés » est étonnamment angoissant et diablement efficace. À peine ouvert, j'ai eu envie de connaître le dénouement.

Un roman rempli de suspens, qui aborde des sujets importants et qui le fait de manière originale. Je me suis attachée à Gaspard, à ce jeune adolescent qui parfois agace un peu mais que j'avais surtout envie d'aider. Un gros plus pour le personnage de Kaïs que j'aurais aimé rencontrer il y a vingt ans. Partez à la rencontre de ces personnages hauts en couleur, drôles, attachants et de cette amitié qui pousse vers le haut et efface les peurs.
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Tout d'abord un grand merci à Amélie Antoine pour m'avoir proposé la lecture de son nouveau roman jeunesse ainsi qu'aux éditions Syros Jeunesse.

J'aime la plume d'Amélie et tous ses romans m'ont à chaque fois emportée. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Et d'ailleurs j'avais aussi lu et aimé son précédent roman jeunesse, "REVIENS" sorti en octobre 2021 et qui nous faisait frissonner au moment d'Halloween.

Ici nous suivons Gaspard, 12 ans, qui vit, heureux, à Paris, entouré de son père, de sa mère et de ses 3 meilleurs amis. Et du jour au lendemain, il apprend par son père que ses parents vont se séparer. Il doit alors suivre sa mère à Brest, qui vient d'obtenir un nouveau poste de directrice dans un Hôtel 5 *. Il intègre un nouveau collège et après avoir fait un mauvais geste, il voit ses nuits hantées par le balayeur qu'il croise dans la cour du collège. C'est le début de l'enfer pour lui, qui n'ose pas se confier de peur d'être pris pour un fou. Mais chaque nuit son calvaire recommence au moment de s'endormir, il se retrouve paralysé à entendre des bruits et à voir des ombres terrifiantes.

Pour les jeunes ados qui aiment frissonner, ce roman va les enchanter. Mais ne vous étonnez pas si vous les retrouvez agenouillés à jeter un coup d'oeil sous leur lit avant d'aller se coucher ou à sursauter au moindre bruit...

C'est l'histoire d'un adolescent un peu perdu, qui ne sait plus vraiment où est sa place entre ses deux parents séparés. Une mère toujours débordée et un père qui refait sa vie loin de lui avec une tendance à l'évincer. D'un côté, l'insouciance de l'enfance. de l'autre, l'hostilité du monde adulte. J'ai souvent eu mal au coeur pour lui et aurais aimé pouvoir le prendre dans mes bras. C'est un jeune garçon perdu, qui ne sait plus comment faire pour retrouver sa vie d'avant.

Alors certes c'est un roman fantastique, mais pas seulement. On navigue plein vent entre malédiction et cauchemars, dans une quête effrénée entre surnaturel et réalité. C'est une histoire d'une grande sensibilité, qui nous fait ressentir avec justesse ce que peut éprouver un ado forcé d'accepter les choix que les adultes font pour lui, se retrouvant alors un peu perdu. Un roman qui fait référence aux paralysies du sommeil, un phénomène bien réel au cours duquel votre corps s'endort mais pas votre esprit, et qui vous enferme à l'intérieur de vous-même. Je ne connaissais pas pour ma part ! Un phénomène visiblement peu connu, mais qui fait partie des troubles du sommeil tels que le somnambulisme ou la narcolepsie.

C'est un roman que j'ai beaucoup aimé, que je recommande évidemment vous l'aurez compris et que l'on peut conseiller aux ados qui n'ont pas froid aux yeux et qui aiment se faire peur ! Une fin un peu trop ouverte à mon goût mais vue avec mes yeux d'adulte...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mais voilà, la tristesse ne se partage pas, on est chacun avec sa peine, seul.
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Tu sais, je connais tout un tas de contes de fées ou le héros refuse d'accorder son aide à un pauvre malheureux, et ça ne finit jamais bien...
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