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EAN : 9781549806964
385 pages
Auto édition (09/11/2017)
4.11/5   248 notes
Résumé :
Il était une fois une famille heureuse et unie.
Des jumelles de six ans qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau.
Des enfants fusionnelles qui grandissaient ensemble et s’adoraient.
Jusqu’à un soir de feu d’artifice où l’une d’elles se volatilise brutalement.

Il était une fois deux fillettes inséparables.
Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une.
Il était une fois une histoire qui n’a rien d’un conte de fées.
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Critiques, Analyses et Avis (99) Voir plus Ajouter une critique
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Suite à mon grand et franc coup de coeur pour le dernier opus d'Amelie Antoine, Raisons obscures, je me devais de poursuivre mon aventure auprès de cette auteure plus que talentueuse.

Sans elle est un roman psychologique haletant, brillant, intelligent. Il dissèque les conséquences de la perte d'un enfant dans une famille ravagée par les doutes et un deuil impossible.

Jessica et Coline sont deux jumelles monozygotes de six ans. Pour un flacon de parfum renversé dans la sale de bain, Coline est punie et privée du très attendu feu d'artifice du 14 juillet. Jessica s'y rend seule avec sa mère Patricia. Au milieu des explosions de lumière, Jessica disparaît. Nulle trace de la petite. Toutes les étapes liées à cette disparition sont disséquées et autopsiées de manière très immersive. On suit les premières angoisses, les premières précieuses minutes qui petit à petit se transforment en heures, en jours puis en années... On assiste impuissants au démembrement de toute une famille. La mère sombre dans la maniaco-dépression, le père, plus calme et tempéré tente de protéger Coline. La petite quant à elle devient invisible. Tout tourne autour de la disparition de Jessica, Coline n'a plus de place et grandit dans l'ombre de sa jumelle disparue avec son lot de souffrances. Manque d'amour, culpabilité, rôles inversés, obsessions, paranoïa.

J'ai aimé ce roman parce qu'il voit juste, parce qu'il ne triche pas. On n'a pas affaire à des personnages en toc. Une mère qui manque de patience pour sa fille, un père impuissant, ça ressemble à un naufrage en pleine mer où chacun ne sait plus qui il est. Devant pareil drame, même le bonheur est honteux, la mémoire toxique, la vie fragile, l'espoir tranchant.

Tout tient formidablement bien la route dans ce roman d'Amelie Antoine. Seul bémol sur la fin que j'aurai souhaitée différente.

Si vous ne connaissez pas encore Amélie Antoine, foncez, elle mérite des lecteurs tant son talent est grand.
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Vous connaissez probablement le jeu du cadavre exquis qui consiste à écrire une phrase à plusieurs sans connaître ce que son prédecesseur a rédigé, et qui a déjà été décliné en littérature dans des récits à plusieurs mains au résultat parfois rocambolesque ? 
Les deux jumelles littéraires que sont Amélie Antoine et Solène Bakowski, particulièrement reconnues dans le milieu de l'auto-édition qu'elles retrouvent d'ailleurs au moins le temps de leur projet commun, innovent en proposant à leurs lecteurs une expérience unique et très originale. 
Elles ont publié le même jour leur dernier roman, Sans elle et Avec Elle, qui sont comme les deux faces d'une même pièce. 
Deux romans qui commencent en effet exactement de la même façon, du prologue évoquant une jolie femme ensanglantée qui s'endort dans le froid aux deux tiers environ du premier chapitre. 
Les personnages sont exactement les mêmes : leur entourage, leur métier, leur caractère, leur lieu de vie... 
Au centre de l'intrigue, la famille Simoëns, qui habite à le Quesnoy, dans le Nord. 
Nous sommes le 14 juillet 2004. Patricia, la mère, se rend avec Jessica, une de ses jumelles de six ans, au feu d'artifice près de l'étang. Sa soeur Coline a quant à elle été punie pour avoir renversé un flacon de parfum et devra rester ce soir-là avec son père, Thierry, à la maison. 
Quand Jessica va repérer un employé de mairie distribuant des colliers fluorescents, elle voudra à tout prix aller en chercher un, tandis que sa mère est en grande discussion avec l'institutrice de ses filles. 
Dans le roman de Solène Bakowski, Patricia ne prendra pas le temps de renouer le lacet défait de sa fille, qui s'écroulera à quelques mètres et assistera au spectacle pyrotechnique avant de rentrer retrouver sa soeur. 
Dans celui d'Amélie Antoine, le lacet sera remis en place. La mère perdra de vue quelques instants Jessica, des secondes qu'elle ne se pardonnera jamais puisque ce soir-là, sa fille va disparaître.
A partir d'un début similaire et d'éléments identiques, les deux romans prendront alors une direction radicalement différente même si on y retrouve de nombreux points communs. Solène Bakowski va s'attarder notamment sur la rivalité entre les deux soeurs, tandis que celui d'Amélie Antoine commencera davantage comme un thriller psychologique et parlera de la séparation de ces mêmes soeurs.
Comme si on leur avait offert un même point de départ et que chacune avait imaginé une suite totalement différente.
Parce qu'un seul petit détail peut changer nos vies à jamais. 
"Lorsque tout bascule dans la vie, n'est-ce pas à chaque fois intimement lié à un petit détail qui aurait pu être différent, un détail insignifiant qui aurait pu changer toute la donne sans que jamais on ne puisse s'en douter ?"
"Si elle n'avait pas lâché la main de Jessica, si elle avait été plus ferme, si ..." 
Ces regrets de Patricia trouvent leur réponse dans le second roman, et rien que pour ça, l'initiative de ces deux romans indépendants qui s'opposent autant qu'ils se complètent se doit d'être saluée.
D'autant plus que le résultat est assez exceptionnel. 
Jusqu'aux couvertures et aux titres des chapitres qui se complètent. 
 
Depuis mes lectures de Fidèle au poste et Au nom de quoi, Amélie Antoine fait partie des auteurs que j'affectionne tout particulièrement, et c'est naturellement que j'ai commencé par son histoire : Celle d'une enfant disparue.
Pas très original ? C'est ce que j'ai pensé au début, qui m'a rappelé le couple d'à côté de Shari Lapena, avec les soupçons des gendarmes emmenés par le capitaine Le Meur qui se concentrent sur la famille. 
"On ne connaît jamais l'intimité, les secrets, les travers d'une famille que tous pourraient juger ordinaire, ordinaire à pleurer."
Mais qui s'étendront rapidement à toutes les connaissances des Simoëns, chacun ayant ses soupçons, son témoignage ambiguë, jusqu'à créer un climat d'hostilité dans toute la ville. 
Mais attention, Amélie Antoine a toujours la même écriture empreinte d'humanité et de sensibilité, et même dans son aspect policier, son roman demeure avant tout psychologique et son écriture permet de restituer tout en finesse les réactions de chacun, préférant s'attarder sur les ressentis de chacun des protagonistes que sur l'enquête, dont chaque avancée et chaque détail est toujours un prétexte pour nous faire vivre l'angoisse, l'espoir ou la culpabilité des principaux intéressés. 
 
Evoquer le deuil fait partie intégrante de la bibliographie de la jeune Lilloise. Dans chacun de ses romans, ce thème est prépondérant même s'il est toujours abordé différemment. 
Ici, c'est d'absence de deuil dont il est question. Tant qu'aucun corps n'a été retrouvé, aucune sépulture n'est possible. Peut-être Jessica est-elle encore en vie, peut-être pas, et ce doute est un acide.
Ne pas savoir. On dit toujours que c'est pire de n'avoir aucune certitude plutôt que d'être fixé sur la mort d'un être cher, au détriment de tout espoir, pour enfin pouvoir avancer. 
"Kidnappée, noyée, écrasée. Volée ou tuée. Torturée, violée, laissée pour morte."
Les hypothèses sont nombreuses, et la famille fait quant à elle du sur place. Allant jusqu'à s'interdire de rire tellement ça paraîtrait indécent. 
Toute l'ampleur du malaise, de la torture d'ignorer ce qui est réellement arrivé à leur soeur, à leur fille prend ici toute sa signification, au sein de cette famille qui fait d'abord front commun, mais qui va bientôt se fissurer. 
 
Même si de nouveaux éléments et différents rebondissements ou fausses pistes offriront à l'enquête policière de nouvelles perspectives, de nouvelles pistes à explorer et donc de nouveaux espoirs, l'aspect thriller s'effacera doucement pour ne plus offrir qu'un aspect psychologique fascinant de réalisme, où le lecteur partagera les pensées les plus intimes de toute la famille, au travers d'une succession de moments apportant chacun leur pierre à un édifice de culpabilité. Parfois anodins, souvent cruels, chacun de ces épisodes fait avancer l'histoire dans sa chronologie tandis que Patricia et sa fille restent à l'inverse figées dans le passé, quand leur vie a basculé ce 14 juillet 2004. 
Le père s'efforcera quant à lui de continuer à vivre, tant bien que mal. 
Mais avec tant de douleur, tant de rancoeurs, la machine à broyer est en marche. 
"Chacun est enfermé dans sa propre souffrance, incapable de la partager, incapable de soutenir l'autre."
Et pour le lecteur, c'est terrible de voir cette famille si proche se fissurer, sous l'implacable analyse de l'auteure qui décrit à la perfection comment le doute, la colère et l'incompréhension s'installent quand un enfant disparaît ainsi de son foyer, sans que nul ne sache ce qu'il en est advenu. 
Rongée par sa responsabilité dans le drame, Patricia ne prête quasiment plus attention à sa seconde fille, qui elle est pourtant bien présente. Ses réactions se font disproportionnées.
"Patricia est trop obnubilée par l'idée fixe de retrouver son autre fille pour pouvoir profiter de celle qui lui reste."
Quant à Coline, elle ne sait plus vraiment où est sa place. Elle qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la disparue, en dépit d'une personnalité différente et plus solitaire. 
"Est-ce que ses parents seraient moins tristes si c'était elle qui était partie ?"
"Comment surmonter une telle épreuve, comment ne pas se sentir coupable d'être la soeur qui a eu la chance d'être épargnée ce soir-là ?"
Au-delà de son aspect policier initial, Sans elle pose donc surtout la question : Comment se reconstruire sans même savoir ce qu'il est advenu d'un de ses enfants ? Est-ce seulement possible ? 
 
Cette famille devenue bancale, vous allez vous y attacher. Malgré ses imperfections, malgré sa déraison, ses attitudes qui pourraient être jugées parfois excessives, il s'agit d'une famille comme il en existe tant d'autres et l'identification aux personnages n'en est que plus aisée.
Qui peut affirmer qu'il n'aurait pas réagi exactement de la même façon, comment ne pas se mettre à la place de ce père, de cette mère et de cette soeur jumelle qui sont dans une perpétuelle attente ? Dont l'attitude des voisins et amis se met à changer, les plongeant dans une solitude encore plus infinie ?
Comment ne pas comprendre qu'ils se raccrochent à la moindre bribe d'espoir ? Qu'ils imaginent voir Jessica en permanence ? Ou qu'au contraire leurs souvenirs commencent à s'évanouir ?
Combien de temps devront-ils endurer ce cauchemar éveillé ?
 
Amélie Antoine signe donc de nouveau un roman qui ne peut pas laisser indifférent. Sans elle est à la croisée de différents genres, laissant cependant au drame une place privilégiée. Jusqu'à l'éblouissant final dont je me rappellerai longtemps. 
Elle confirme de nouveau tout le bien que je pensais d'elle, signant à nouveau une oeuvre marquante et empreinte de sensibilité.

Et souvenez-vous que si vous trouvez le destin de la famille Simoëns trop tragique, Solène Bakowski vous offre quant à elle la chance de les retrouver dans une version où Jessica n'a jamais disparu ce soir du feu d'artifice, dans son roman "Avec elle". 
Mais la Parisienne n'est pas non plus réputée pour l'humour, la joie et l'optimisme qui se dégagent de ses livres, aussi je ne pense pas qu'il faille s'attendre à un conte de fées dans la version qu'elle propose, que j'ai commencée, et dont je ne manquerai pas de faire un compte-rendu dans quelques jours. 
Est-ce que le chemin emprunté dans cette version alternative sera si différent ou est-ce qu'au fond, peu importe l'itinéraire, la destination sera sensiblement la même ? 

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Les tripes en vrac !
Voilà comment je ressors de ma lecture.

Coup de coeur pour ce roman psychologique aux allures de thriller qui retrace la via dolorosa d'une famille amputée d'un de ses membres. Une belle qualité d'écriture, alliée à une bonne maîtrise du rythme, fait de ce récit, à la fois poignant et fort, un petit bijou.

Sous la banalité trompeuse du sujet traité - la disparition inexpliquée d'une mineure - se dissimule une narration plus complexe car Jessica, l'enfant disparue, laisse derrière elle non seulement une mère et un père au désarroi mais encore une jumelle, Coline. Avec une grande finesse d'analyse, Amélie Antoine entre dans la tête de tous ces personnages et suit l'évolution de leurs ressentis et de leurs émotions, en tenant compte de leur âge et de leurs rapports avec l'absente ; et même si Thierry, le papa, m'a semblé être un dégonflé, l'auteure a réussi à m'obliger à me mettre à sa place, et au final, c'est une intéressante pluralité de comportements, tous très humains, qu'elle met en scène.

Fait original, ce roman a été pensé dans une optique innovante, en tandem avec Solène Bakowski, auteure du volet "Avec elle", roman qui offre une autre version possible du même drame, que je vais m'empresser de lire immédiatement.

Une chose est sûre, vous ne verrez plus les faits divers du même oeil...


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Coline a bien de la chance d'avoir été privée de feu d'artifice ce 14 juillet. Elle est restée dans sa chambre à jouer aux Playmobil (ou plutôt à les mettre en vrac, de colère) et à écouter son papa lui lire son histoire préférée, Hansel & Gretel.
Pendant ce temps, pour sa jumelle Jessica, c'était la petite ville en fête et en délire. La musique, les cris, les rires ♪♫ éclataient et rebondissaient autour d'elle. Mais elle a échappé quelques secondes à la vigilance de la maman occupée à discuter. Il faisait sombre, et emportée par la foule ♪♫ la fillette de six ans a disparu.
Ses parents et sa soeur ont crié de douleur, de fureur et de rage. Ils ont pleuré, et espéré... La suite ? A vous de la lire.

On pourrait penser que Coline est privilégiée, elle qui est toujours avec papa-maman, qui les a même pour elle toute seule, ses parents et tous les jeux qu'elle veut. Désormais fille unique, elle n'a plus à partager, à souffrir des comparaisons avec sa jumelle si parfaite - et à supporter cette gamine tellement autoritaire.
En fait non, le sort de Coline n'est pas enviable, loin de là. Après un décès ou une disparition d'enfant, les autres membres de la fratrie sont forcément délaissés par les parents - parents recroquevillés autour de la douleur, du vide, accaparés par les recherches s'il reste un espoir.
Par ailleurs, avec son 'sentiment de toute-puissance', l'enfant (plus encore que l'adulte) a tendance à se croire responsable de tous les drames qui surviennent dans son entourage. En outre, les 'survivants' se sentent coupables d'exister ; Hans-Ulrich Treichel le montre très bien dans 'Le disparu'.

Sous la plume d'Amélie Antoine, les personnages sonnent juste - la mère effrayante qui peut nous ramener à notre propre intransigeance et notre manque de patience ; le père si bienveillant, si doux, si protecteur... L'auteur décrit également très bien le naufrage d'un couple et d'une famille, la façon dont la souffrance peut mener à la folie et/ou à des comportements autodestructeurs, la douleur d'une petite fille séparée de sa jumelle - petite fille jugée trop jeune pour avoir droit à des explications, qui doit se contenter de saisir au vol des bribes de conversations entre adultes, et souffrir en silence...

Ce roman subtil et intense est d'autant plus poignant qu'il résonne douloureusement avec un drame médiatisé.

• Un grand merci à Sandrine 😘 pour le prêt, et à la MC Babelio qui m'a fait découvrir une auteur que je vais continuer à lire...
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Titre : Sans elle / Avec elle
Auteurs : Amélie Antoine, Solène Bakowski
Editeur : Michel Lafon
Année : 2017
Résumé : Un point de départ identique pour deux histoires distinctes. Deux jumelles dans une petite ville de province, l'une est fantasque et souriante, l'autre taciturne. Dans Sans elle, Jessica la volubile, disparait brutalement un soir de fête. Tout la ville se met alors à sa recherche et nous assisterons à la lente dislocation de cette famille confrontée au drame de la disparition. Les enjeux seront différents dans Avec elle, où le désamour des parents et la rivalité des deux jumelles précipitera la désintégration de la cellule familiale.
Mon humble avis : Voici un projet original de la part de Solène Bakowski et Amélie Antoine , deux auteurs certainement complices pour deux romans distincts partant du même postulat de départ : une famille classique, deux jumelles et leurs parents vivant dans une petite ville de province ; dans l'un des romans l'une des jumelles disparait et dans l'autre non. A partir de cette base, Solène et Amélie développent deux histoires forcément différentes, l'une se rapprochant plus du thriller ( sans elle ) et l'autre plus classique ( avec elle ) décrivant des traumatismes et leurs conséquences chez les deux gamines. Personnages identiques, unité de temps et de lieu et deux plumes différentes, le projet aurait pu être casse-gueule si en terme de qualité l'équité n'avait pas été respecté, mais ce n'est pas le cas, pour le plus grand plaisir du lecteur. J'avais beaucoup aimé Quand on a que l'humour d'Amélie Antoine il y a quelques mois, c'est donc avec grand plaisir que je retrouvais son style simple mais efficace et la tendresse qui parcourt chacune de ses lignes. Sans elle et Avec elle sont deux romans réussis, de qualité égale, deux romans décrivant minutieusement les sentiments humains, les fêlures, les séparations et leurs conséquences. Bien sûr le texte d'Amélie Antoine est plus trépidant, puisque la disparition de Jessica engendre une enquête, des recherches et une ambiance de polar, mais celui de Bakowski n'est pas en reste avec une analyse très fine de la gémellité et de la rivalité qui peut naître entre deux soeurs. Bien sur c'est parfois un peu redondant, mais le talent des deux auteurs permet de passer outre cet écueil et ces deux romans sont, en définitive, de vrais plaisirs de lecture. 
J'achète ? : Oui, Avec et Sans elle sont deux jolis romans, très introspectifs, agréable à lire et psychologiquement très aboutis. Pour cela et pour l'originalité du projet, n'hésitez pas.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
Les Richet ignorent que Thierry, la veille, a dit à Coline que parfois, lorsqu’il la regardait, ça lui faisait mal tellement son visage le ramenait à celui de Jessica. Ils ignorent le cataclysme que ça a produit en Coline, qui a l’impression de ne plus être que l’ombre, le fantôme de sa sœur. Qui souvent en vient à regretter de ne pas être celle qui s’est volatilisée. Celle dont l’absence est intolérable. Les Richet ignorent qu’ils viennent de gâcher l’un des rares moments de gaieté d’une famille brisée, ils ignorent à quel point être fixé du regard par d’autres qui les jugent, qui leur interdisent implicitement de se montrer joyeux, peut ravager leur cœur et leur espoir de parvenir à avancer sans Jessica. Patricia, Thierry et Coline restent là, au milieu du chemin, désarçonnés. Et Sylviane Richet, à quelques mètres d’eux, murmure à son mari : « Ils n’ont même pas honte ! ». Suffisamment fort pour que les trois l’entendent distinctement, suffisamment fort pour que les mots viennent crisser à leurs oreilles comme une craie sur un tableau.
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A-t-on conscience, lorsqu’on vit quelque chose, que ce moment se transformera en un souvenir qu’on chérira de toutes nos forces plus tard ? La plupart du temps, non. Mais parfois, tout au fond de soi, on sent que quelques instants de joie sont en train de se graver dans notre mémoire au moment même où ils se produisent, on est capables de ressentir ce processus d’enregistrement, de se dire qu’on ne les oubliera pas.
Qu’un jour, c’est à ces bribes de vie qu’on se raccrochera à tout prix.
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[...] il replonge dans des souvenirs d'il y a sept ans avec nostalgie, raconte la grossesse quelques mois après le mariage, la joie que Patricia tombe enceinte aussi facilement, la surprise d'apprendre à la première échographie que deux minuscules coeurs battaient la chamade dans le ventre de son épouse. Thierry avait été ravi, deux bébés, c'est deux fois plus d'amour, deux fois plus de rires, deux fois plus de bonheur dans notre vie ! Patricia avait eu plus de mal à digérer la nouvelle, c'est vrai, deux bébés, c'était deux fois plus d'argent à prévoir, deux fois plus de couches, deux fois plus de cris, deux fois plus de stress. Elle craignait déjà de ne pas être à la hauteur avec un enfant, alors deux ? Thierry l'avait rassurée tout au long de la grossesse, il connaissait son naturel anxieux, il savait aussi qu'elle n'avait plus sa mère depuis bien longtemps pour la réconforter ou l'aider. Et lorsque les jumelles avaient pointé leur nez, toutes les craintes de Patricia avaient été englouties par une vague d'amour irrésistible.
(p. 113)
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Y a une gamine qui a disparu, et c’est la mienne, hurle intérieurement Patricia , fébrile , fiévreuse , féroce . Elle continue à courir dans tous les sens, à guetter, à traquer le moindre signe , elle cherche , à l’affût des boucles pâles qui virevoltent , à l’affût de la robe fuchsia parsemée de papillons blancs et rose pastel , à l’affût du rire cristallin de sa petite , son rire qui signifierait « Je t’ai bien eue , Maman , regarde , je suis là ! » Si elle pouvait humer l’air, humer le chemin de terre et de gravillons, humer les vêtements des inconnus autour d’elle à la recherche de l’odeur si caractéristique de sa fille – un mélange de shampoing à la camomille et de fragrance naturellement sucrée — , elle le ferait . Elle se mettrait à quatre pattes, fermerait les yeux pour se concentrer, et elle sentirait. Elle redeviendrait un animal aux aguets, prête à tout pour retrouver sa petite.
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Au fur et à mesure que l’après - midi s’étire, au fur et à mesure que le paquet d’affiches diminue , Patricia réalise à quel point son geste doit sembler dérisoire et pitoyable . Accrocher des avis de recherche pour sa fille comme on en accrocherait pour un chien ou un chat égaré. D’ailleurs, à la boulangerie, la vendeuse a scotché la feuille A4 juste à côté de la photo d’un teckel marron, Bandit , qu’il s’appelle , et son maître promettait une récompense à quiconque le ramènerait . Est - ce qu’elle aussi aurait dû mentionner une récompense pour sa Jessica ? Est-il plus facile de retrouver un chien qu’une petite fille ?
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