Citations de Andrea Camilleri (1034)
Tout compte fait, étant donné son âge, il pouvait dire avoir eu peu d’amitiés dans son existence.existence. D’un côté, il en était content, de l’autre mécontent : peut-être aurait-il mieux valu, avec les signes de vieillesse qui se multipliaient à la vitesse d’une fusée spatiale, avoir quelques amis à ses côtés.
À chacun sa façon de faire la fête.
Un homme, rongé par la jalousie, se méprend sur le sens d’une phrase que sa femme prononce dans son sommeil, et pendant des jours se tourmente, soumettant la femme à des interrogatoires et des scènes et lui tendant des pièges. C’est seulement quand il se défait de sa jalousie insensée qu’il obtient sa récompense. De fait, la femme lui révèle fortuitement le vrai sens, parfaitement innocent, de la phrase prononcée durant son sommeil. Et l’homme sent qu’à partir de ce moment il aime encore davantage la femme de sa vie.
Ce qu’on a toujours sous les yeux, on finit par ne plus le voir.
Un corps mort ne l’impressionnait pas, c’était l’imminence de la mort qui le bouleversait à des profondeurs abyssales.
En général, ceux qui font un enlèvement ont tout à gagner au silence
Le vrai problème n’est pas le comment, mais le pourquoi.
Les déshonnêtes, en revanche, sont convaincues d’avoir toujours agi honnêtement. Et donc, honnêtes ou pas, les gens sont mal à l’aise. Et cet état permet de trouver le défaut dans la cuirasse défensive de chacun.
...si à l’aller, l’espoir était mince comme un fil de toile d’araignée, maintenant au retour, il était adevenu gros comme une corde.
Il ne supportait pas ces personnages qui se déplaçaient en avion d’un continent à l’autre pour aller exploiter la pauvreté, la misère matérielle et morale de la plus ignoble manière.
L’Italie continuait à être servante d’au minimum deux maîtres, l’Amérique et l’Église, et la tempête était devenue journalière à cause d’un pilote ch’era megliu perdirlu ca truvarlu, qu’il valait mieux le perdre que le trouver.
— Cette maison ne nous aime pas.
— Allez ! Une maison, c’est une maison, elle ne peut ni aimer ni détester.
Nous n'avons pas estimé devoir répondre à vos trois courriers des 12 juin, 12 juillet et 12 août 1891 car il apparaît avec évidence qu'il s'agit d'une erreur de votre part.
En effet, la Préfecture n'est pas un bureau d'information, d'autant plus qu'elle n'a rien à voir avec l'administration des Postes et Télégraphes à laquelle vous auriez dû plus justement vous adresser.
Je profite de cette occasion pour vous préciser que le nom de son Excellence le Préfet est Marascianno et non Parascianno comme vous vous obstinez à l'appeler.
-Il transpirait
-Il quoi ?
-Il transpirait, contre l'Etat.
-Conspirait ! Pippo Genuardi, conspirer ? Il sait même pas que ça existe, l'Etat !
- Ecoutez, je vous l'ai dit, que je dors avec ma bonne.
- Vous pouvez bien dormir avec le Pape, je m'en moque pas mal !
Ce qui est fait est fait. Mais à partir de maintenant, attention à ne pas éveiller les frelons.
Cette ville, cher maître, est comme un chat qui dort. Elle garde les yeux fermés, sans se dégrober et on est convaincu qu’elle dort. Alors qu’en réalité le chat compte les étoiles dans le ciel. Ici on sait tout sur tout le monde, on ne peut rien cacher.
Si on reste chez des riches, le choléra qui cavale à toute éreinte pourrait bien se faire redouiller en nous prenant pour eux. Ensuite parce qu’ici on dispose à revorge de farine, fromage, sardines salées, tomates et eau. On peut ne pas mettre le nez dehors de trois mois. On boucle la porte sur la rue et on n’ouvre plus à personne.
La patience a des limites.
On ne peut tout de même pas avaler le gorgeon à chaque fois.