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Citations de Anne Bernet (33)


L’année 1853 fut anormalement pluvieuse, ce qui gâta toutes les récoltes, des blés et sarrasins jusqu aux patates. Les châtaignes ne donnèrent pas non plus. Par contre, le printemps 1854 fut caniculaire, puis, au début de l’été, il se remit à pleuvoir à verse, au point qu'il fallut entamer une première, puis une seconde neuvaine pour réclamer le retour du soleil. Consternés, les paysans cherchaient à ce désastre une explication. Selon les uns, la faute en revenait à une comète, selon les autres, à la guerre en Crimée...
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(Au trou).
Allongé sur son bat-flanc, parmi les moisissures et les crapauds, malade, épuisé, réduit à l'impuissance totale, le coadjuteur de Saïgon, quand il émergeait de ces périodes de vide où toute réflexion cohérente se dérobait, songeait à ce qu'il aurait pu faire dehors, libre, se reprochait son rôle de serviteur inutile. Se rendait-il compte qu'il s'agissait d'un autre genre de tentation, plus subtil ? Oui, raison pour laquelle il redisait "me voilà, Seigneur, pour faire votre volonté". Même incompréhensible. Cette soumission porta enfin ses fruits :

" Une nuit, au plus profond de mon coeur, j'entendis comme une voix ; elle me dit : ' Pourquoi te tourmenter ? Tu dois faire la différence entre Dieu et les oeuvres de Dieu. Tout ce que tu as accompli, tout ce que tu désires accomplir encore (...) tout cela est oeuvre excellente ; ce sont les oeuvres de Dieu, mais elles ne sont pas Dieu. Si Dieu veut que tu abandonnes toutes ces oeuvres en les remettant entre Ses mains, fais-le tout de suite, aie confiance en Lui ! Dieu le fera infiniment mieux que toi ! Quant à Lui, Il confiera ces oeuvres à d'autres qui sont beaucoup plus compétents que toi ! Tu as choisi Dieu seul, non Ses oeuvres ! " (cité du livre "J'ai suivi Jésus", note 36).

pp. 311-312
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On a dit que le rescrit de Trajan, que ses successeurs n'aboliraient pas, avait installé pour près d'un siècle un état de persécution permanente. Ce n'est pas tout à fait vrai. Une persécution permanente eût signifié des poursuites continuelles et systématiques, ce qui, au demeurant, aurait eu le mérite de la logique. Il faudrait parler en vérité d'état d'insécurité permanente, le christianisme, toléré un jour, pouvant être dénoncé le lendemain et une cité d'abord accueillante se muer, sur un mouvement d'humeur, à la suite d'un désastre ou d'une catastrophe naturelle, en piège mortel pour la communauté.
Cette tension morale, cette appréhension constante ont été le quotidien, partout, de quatre générations chrétiennes, à la merci toujours d'une dénonciation particulière ou collective de leur voisinage. Voilà comment Trajan et Hadrien, qui n'étaient ni l'un ni l'autre des persécuteurs véritables, firent, par leur législation, bon nombre de martyrs.
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"La dynastie que la reine Clotilde avait enfantée, exténuée par ses luttes intestines, appauvrit par les incessants massacres entres ses princes, n'était pas destinées à régner longtemps sur la France. Mais son œuvre spirituelle, comme l’œuvre politique de Clovis ; cet établissement, au cœur de l'Europe, d'un royaume catholique et puissant, défenseur naturel de l’Église, perdurerait à travers les siècles, comme Rémi l'avait prophétisé à la veille du baptême.
Clotilde avait sauvé la Gaule et l’Église des Gaules. Mais elle avait aussi décidé de l'avenir du monde et de la chrétienté" (P. 295).
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Souvent, j'ai vu des gladiateurs égorgés dans l arène. Ce n est pas par cruauté que nous nous complaisons à les regarder s affronter et mourir. Ce que nous recherchons au cirque n est pas une satisfaction féroce à la contemplation de la douleur et de l agonie, c'est le secret de la bravoure, c'est l exemple .Lequel d entre nous créerait grâce dans la bataille quand un esclave est capable de périr sans une plainte sur le sable de l amphithéâtre .
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Au vrai, le culte traditionnel, qui ne possédait aucune théologie, se réduisait déjà, du temps de Cicéron, à un ensemble de rites dépassés, vidés de leur substance primitive, dépourvus de signification pour la majorité des sectateurs. Les divers sacerdoces romains n'étaient plus que des magistratures comme les autres, aptes à favoriser un "cursus honorum" et souvent exercées par un clergé qui étalait paisiblement son agnosticisme, ou son athéisme. On ne croyait plus aux dieux dans la classe dirigeante, et guère plus dans la plèbe. Et l'on se bornait à observer les rites avec des scrupules maniaques qui tournaient à la superstition. Situation que l'historien Polybe, observateur impartial de la vie romaine, résumait en disant que la philosophie devait être réservée à l'aristocratie, et la religion ancestrale au peuple, qu'elle permettait de manipuler.
Ces rituels sociaux d'un autre âge auxquels personne ne croyait plus subsistaient au nom de la tradition, du respect des usages, enfin de ce que les Romains réunissaient sous l'appellation de "mos majorum", la coutume des ancêtres, qu'il était bon de conserver sans rien y changer.
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Un esclave me tendit un bassin d'argent ; je me levai et plongeait les mains dans l'eau. Je me purifiai du crime qui m'était imposé
. D'une voix cinglante, une voix de procurateur, la voix de Rome que j'avais soudain retrouvée, je lançai: - Je ne suis pas responsable de ce sang ! Je n'en porterai pas le poids, ni moi, ni César, ni Rome.
C'était le jugement d'autrui que j'entérinais sous la contrainte. Je ne faisais qu'appliquer à la lettre les accords et la loi. Malgré moi.
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Outre que je ne connais pas plus Vilaine façon de mourir, j avais appris que la crucifixion représentait pour les juifs le sommet de l horreur et de la souillure : "il est maudites de Yahve,celui qui pend au bois".
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< < Entre ce monde et l'Autre, il n'y a qu'une pellicule ; il est si proche que nous pourrions le toucher ! > > disait le père Lamy. Toute une vie peut se passer sans que cette pellicule cesse, ne serait-ce qu'une seconde, d'être opaque. Pour quelques âmes, en revanche, la pellicule est toujours transparente. Et puis, il arrive que les deux univers s'interpénètrent, quand l'urgence s'en ressent.
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Élisabeth nourrissait une haute opinion des femmes, pensait que la société ne s'attacherait jamais assez à favoriser leur éducation et leur conférer plus de responsabilités.
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Les semaines, les mois passèrent; le printemps arriva. J'essayais de gouverner la Judée et Lucius Arrius m'y aidait. Mais gouverne-t-on un volcan au bord de l'explosion ? Oeuvre de Pompée, l'annexion de la Palestine à l'Empire remontait à plus d'un demi-siècle et, pourtant, la paix romaine n'y était qu'un vain mot.
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Les Romains eux-mêmes, qui ne se posaient guère, voire pas du tout, de questions morales concernant ces spectacles, leur trouvaient une justification à leurs yeux satisfaisante : les combats de gladiateurs étaient une école de courage et de virilité, de dignité. Ils endurcissaient les spectateurs ; et Rome avait besoin d'hommes durs et braves. Les gladiateurs, esclaves, condamnés, déclassés, donnaient une leçon de vaillance aux citoyens.
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La profession de gladiateur pourrait avoir comme devise : "Amuser, et bien mourir." Qu'il soit injuste de mourir afin d'amuser autrui, que cette pratique soit dégradante, quel combattant de l’amphithéâtre est capable de le comprendre ? Lequel ose se plaindre d'un sort qu'il a plus ou moins choisi, en tout cas accepté, auquel il s'est résigné, finissant par trouver quelques compensations immédiates et tangibles ? On a traité ces gens en sous-hommes, ils ont fini par le devenir. Ils jouissent de l'instant, sans penser, comme des bêtes. Ce n'est pas le "carpe diem" des épicuriens, mais une négation de la condition humaine. Pourquoi avoir pitié d'hommes qui valent moins que des chiens ?
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Au lieu de condamner la gladiature, on frappera d'interdit le gladiateur. Bouc émissaire désigné, esclave, captif, homme acculé aux dernières extrémités et, à ce titre, indigne de la moindre compassion, on lui fera porter, à lui et à lui seul, l'infamie de la société qui l'a inventé, pour l'amusement de laquelle il combat et meurt. La gladiature sera bonne, justifiée, méritoire ; le gladiateur, lui, sera infâme et méprisable.
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Précarité extrême, avenir inexistant ou presque, coudoiement constant de la mort, tel était le quotidien de ces hommes, qu'ils l'aient choisi de leur plein gré ou pas.
Il s'en arrangeaient, vivant au présent, jouissant des plaisirs immédiats, compensant par la recherche de la gloire, l'amour des femmes, l'adulation du public, l'argent et ses facilités l'absence de lendemains, la peur de la déchéance due à la blessure invalidante ou à la vieillesse.
Ces compensations existaient, et leur suffisaient.
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Les Romains qui regardaient combattre les gladiateurs n'avaient pas plus mauvaise conscience que ne l'ont aujourd'hui les organisateurs de combats de coqs ou de pitbulls.
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Ainsi finit la dynastie des Sévère. Et avec elle, la stabilité que l'empire avait, tant bien que mal, cependant connue près de cent cinquante ans.
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En vérité, plus j'étais confronté aux moeurs et aux mystères de l'Orient, moins je les entendais. Rien n'y était à la mesure de l'homme; de cela, j'avais eu l'intuition, pour parler comme Flavius, en arrivant pour la première fois devant Jérusalem. Ou peut-être devrais-je dire que rien n'y était fait à la mesure de l'homme romain, du fils de la Louve, du Citoyen ?
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La paix romaine, les bienfaits de la civilisation ne justifiaient-t-ils pas tout ? Toi, Romain, tu es né pour soumettre les peuples et dicter tes lois à l'univers. Pourquoi commençai-je à douter de la mission de Rome?page 179
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Le père Lamy (Jean-Edouard Lamy) donnera à Biver (comte Paul Biver) de précieuses précisions, d'abord sur l'aspect extérieur des anges et sur leur mission auprès de l'humanité, puis sur le rôle étonnant qu'ils ont tenu tout au long de sa vie.
- Père Lamy : < < Les anges sont bien mieux, comme apparence, que la Sainte Vierge. Avec ces beaux reflets qui changent incessamment de place sur leurs vêtements blancs, ils ont l'air de brillants officiers auprès d'Elle, si simple. > >
< < Je ne leur ai jamais vu d'ailes. Toujours l'aspect de jeunes gens. Ils portent, empreinte sur leur visage, leur bienveillance pour les hommes, tandis que les démons ont un aspect dur, cassant et farouche. > >
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