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EAN : 9782266093606
333 pages
Pocket (03/07/2001)
3.94/5   16 notes
Résumé :
En l'an 64, un vieux patricien romain adepte de la secte chrétienne attend d'être brûlé vif sur l'ordre de Néron.
Son nom est Pilate. Il est celui qui, trente ans plus tôt, laissa crucifier cet agitateur galiléen, ce rabbi, ce prophète qui se faisait passer pour messie et fils de Dieu. Pourquoi avoir abandonné Jésus au Sanhédrin, pourquoi s'être lavé les mains du sang de ce juste qui soutenait les pauvres et prêchait le pardon des offenses ? Doute, lâcheté, o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pilate a le triste privilège d'être évoqué à chaque récitation du Credo « Jésus a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli… » et son cas est grave car il est resté sourd aux conseils de son épouse et a commis l'inverse de ce qu'elle suggérait !

Que sait-on, historiquement, de lui ?
Wikipédia résume : « Ponce Pilate, né à un endroit inconnu, vraisemblablement vers la fin du Ier siècle av. J.-C., est un citoyen romain membre de la classe équestre qui, à partir de 26, sous le règne de l'empereur Tibère, et durant dix à onze ans, a occupé la charge de préfet de Judée. Il est renvoyé à Rome à la fin de 36 ou au début de 37, pour une raison inconnue, par le proconsul de Syrie Lucius Vitellius, afin de s'expliquer devant l'empereur. Après son arrivée à Rome, l'histoire perd sa trace.
Il est essentiellement connu pour avoir, selon les Évangiles, ordonné à l'issue du procès de Jésus l'exécution et le crucifiement de ce prédicateur juif, ce qui a conféré une notoriété exceptionnelle à ce simple gouverneur de province.
La pauvreté de sources historiques a permis le développement de légendes et de traditions locales à son sujet, telles celles qui veulent qu'il ait été exilé, qu'il ait fini martyr à Rome ou encore qu'il se soit suicidé en Gaule, à Lyon ou à Vienne.
L'Église éthiopienne orthodoxe le vénère comme saint et martyr avec sa femme, tandis que les Églises grecques orthodoxes honorent seulement celle qui, selon la tradition chrétienne, aurait été son épouse sous le nom de Claudia Procula. »

L'historien Flavius Josèphe et le philosophe Philon d'Alexandrie (Flavius Josèphe, Antiquités juives 18, 55-62 ; La guerre des Juifs 2, 169-177 ; Philon, Légation à Caïus, 299-306) évoquent l'occupation brutale de la Judée et « sa vénalité, sa violence, ses vols, ses assauts, sa conduite abusive, ses fréquentes exécutions des prisonniers qui n'avaient pas été jugés, et sa férocité sans bornes ». Flavius Josèphe décrit la violente répression des Samaritains au mont Garizim, vers 35.

L'évangile évoque sa lâcheté : Pilate prit de l'eau et se lava les mains en présence de la foule, en disant : « Je suis innocent de tout ce sang. Cela vous regarde (Mt 27, 24) ».

L'histoire ne connait rien de Pilate avant 26 et après 37 ce qui laisse le champ libre au talent des romanciers et permet à Anne Bernet de nous offrir les « Mémoires de Ponce Pilate ». Elle imagine ainsi Pilate commençant sa carrière dans les légions envoyées pacifier la rive orientale du Rhin, légions écrasées par les germains, laissant quasi mort notre homme sauvé par son ordonnance devenu désormais inséparable.

Pilate épouse Claudia Procula, de noble ascendance, ce qui lui vaut une promotion rapide en Judée, exil qui l'éloigne de Rome et l'abrite de ses intrigues, mais le plonge dans un territoire troublé par des résistants de divers courants qui profitent du moindre incident pour susciter des révoltes.

En l'an 33 survient « l'incident Jésus » qui déconcerte Pilate manipulé par le Temple et aboutit à la crucifixion de Jésus, puis après divers troubles au rappel de Pilate à Rome en 36-37.

Commence alors la moitié la plus intéressante, à mes yeux, du roman qui révèle les vocations de Pilate, son ordonnance, son épouse, leur fille Pontia et leur gendre. Etapes en Gaule et à Rome, et conversions successives des uns et des autres …

Dénouement inspiré de Ben Hur (Lewis Wallace) et de la veine de "Fabiola ou l'Eglise des Catacombes" publié en 1854 par le Cardinal Nicolas Wiseman ou de Callista de John Henry Newman publié en 1855. Roman très moderne qui aborde des questions occultées au XIX siècle dont l'homosexualité revendiquée du gendre de Pilate.

Ces « Mémoires de Ponce Pilate » m'ont passionné. C'est un livre d'histoire sur la Rome des Césars et la Judée. C'est une évocation de Jésus et des débuts du Christianisme. C'est une histoire d'amour entre le préfet et son épouse qui, comme toujours, finit par avoir le dernier mot et convertit son mari.

Seul petit bémol, pourquoi baptiser Petros, celui qui depuis vingt siècles est connu comme Saint Pierre, et écrire bar Abbas et non Barrabas ? Ces innovations sont déconcertantes, ralentissent la lecture et brouillent la mémoire.

Ces « Mémoires de Ponce Pilate » sont une lecture inspirante en période de carême et rappellent que ce préfet n'est qu'un maillon de la tragédie de la crucifixion et que son admirable épouse mérite d'être vénérée.
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Un roman historique qui se lit par endroits comme.e une enquête policière.
Des relations entre Ponce Pilate et Jésus je n'ai pas appris de nouvelles informations, de même que les confrontations idéologiques entre Pilate et sa femme au sujet du Christ.
La nouveauté vient des premières années de vie de P.Pilate tant comme enfant que ses débuts de guerrier, ses victoires et ses défaites, tout comme sa relation avec son père.
Il est difficile ayant justement lu ces pages de comprendre son revirement et les conséquences qui en ont découlées.
Une bonne lecture.
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Où s'arrête l'histoire ? Où commence le roman ?

Anne Bernet retrace dans ce roman la vie de Ponce Pilate, des débuts de sa carrière, en Germanie, à ses vieux jours, à Rome, en passant par le proconsulat de Judée et l'exil à Vienne... Avec, en plaque tournante, évidemment, la rencontre avec un certain Jésus bar Joseph...

Beaucoup de choses sont vraies, dans ce roman, notamment en ce qui concerne les grands événements historiques, comme les batailles, victoires et défaites, la succession des empereurs au pouvoir et leurs traits de caractère, mais aussi les détails de la vie quotidienne et des moeurs romaines.

La vérité, c'est qu'historiquement, on perd la trace de Ponce Pilate à son retour de Rome. Mais Anne Bernet lui invente une vie après la Judée qui nous permet d'assister aux premiers temps du christianisme, à la façon dont la foi s'est répandue à travers le monde romain, et aux premiers martyres.

En faut, il y a beaucoup plus de véracité historique dans ce roman qu'on ne pourrait le croire : Anne Bernet va au bout des connaissances de cette époque, et, quand elle arrive au bour, elle imagine, bien sûr, mais c'est tellement vraisemblant !

Une très belle découverte pour ma part.
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J ai beaucoup aimé et beaucoup appris de ce qu est devenu Ponce Pilate après s être lave les mains suite à la condamnation de Jésus par le Sanhédrin.
Cette explication romancée m a plu car l auteure met en corrélation des réalités historiques avec des interprétations probables.
La recherche historique est présente sans être pesante..
A lire
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Un style agréable à lire, une période de l'histoire que je trouve passionnante, des personnages historiques auxquels l'auteur a su redonner vie… Tout cela pour dire, que j'ai apprécié ma lecture, cependant sans que cela soit un véritable coup de coeur.
Le personnage de Ponce Pilate, sujet aux atermoiements, apparait pendant la majeure partie du récit comme pusillanime et j'ai eu du mal à m'y attacher. De plus, j'aurais aimé des notes ou des références historiques, ou en tout cas une bibliographie. N'étant pas spécialiste de l'histoire de l'Antiquité, il m'est difficile de distinguer parfois entre ce qui est choix personnel de l'auteur et évènement réel.
Bref, c'est à mon sens un bon roman qui a le mérite de traiter, entre autre, d'un des plus célèbres procès de l'histoire de l'humanité, mais pas forcément un livre historique de référence.
Quel était le but de l'auteur en l'écrivant ? Je ne sais pas…Sans doute, réhabiliter Ponce Pilate ? La fin du récit est belle en tout cas, et va dans ce sens.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Souvent, j'ai vu des gladiateurs égorgés dans l arène. Ce n est pas par cruauté que nous nous complaisons à les regarder s affronter et mourir. Ce que nous recherchons au cirque n est pas une satisfaction féroce à la contemplation de la douleur et de l agonie, c'est le secret de la bravoure, c'est l exemple .Lequel d entre nous créerait grâce dans la bataille quand un esclave est capable de périr sans une plainte sur le sable de l amphithéâtre .
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Un esclave me tendit un bassin d'argent ; je me levai et plongeait les mains dans l'eau. Je me purifiai du crime qui m'était imposé
. D'une voix cinglante, une voix de procurateur, la voix de Rome que j'avais soudain retrouvée, je lançai: - Je ne suis pas responsable de ce sang ! Je n'en porterai pas le poids, ni moi, ni César, ni Rome.
C'était le jugement d'autrui que j'entérinais sous la contrainte. Je ne faisais qu'appliquer à la lettre les accords et la loi. Malgré moi.
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L'an passé, comme Petros venait de baptiser un groupe de néophytes, j'ai entendu l'un d'entre eux, d'un ton déçu, glisser à un ami :
-Ce n'est donc que cela…
A quoi s'était-il attendu ? A l'une de ces mascarades dans lesquelles sont passés maîtres les prêtres d'Isis l'Egyptienne, quand la statue de la déesse, mue par un habile mécanisme caché derrière un mur, s'anime soudain, et parle ? A un parcours semblable à celui auquel se soumettaient, dit-on, les initiés d'Eleusis, traversant à tâtons des corridors obscurs, à la poursuite de Demeter et de Perséphone ?
Oui, ce n'était que cela : un peu d'eau, et Petros, debout dans le bassin, levant sa main dont j'ai constaté, non sans tristesse car nous sommes du même âge, que le rhumatisme la déformait chaque jour un peu plus. Mais cela, c'est ce que voient les yeux...
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Les semaines, les mois passèrent; le printemps arriva. J'essayais de gouverner la Judée et Lucius Arrius m'y aidait. Mais gouverne-t-on un volcan au bord de l'explosion ? Oeuvre de Pompée, l'annexion de la Palestine à l'Empire remontait à plus d'un demi-siècle et, pourtant, la paix romaine n'y était qu'un vain mot.
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En vérité, plus j'étais confronté aux moeurs et aux mystères de l'Orient, moins je les entendais. Rien n'y était à la mesure de l'homme; de cela, j'avais eu l'intuition, pour parler comme Flavius, en arrivant pour la première fois devant Jérusalem. Ou peut-être devrais-je dire que rien n'y était fait à la mesure de l'homme romain, du fils de la Louve, du Citoyen ?
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Anne Bernet. Les apparitions mariales au XIXème siècle.
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