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Critiques de Anthony Pastor (187)
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Le sentier des reines

1919, dans un village de Savoie. Les cloches de l'église sonnent à nouveau. Une nouvelle messe se prépare pour célébrer les morts. C'est ce moment que choisit la vieille Blanca pour empaqueter ses menues affaires et quitter ce village qui lui a pris son fils et son mari. Pourtant revenus vivants de la guerre, ils ont péri, avec un couple d'amis, dans une avalanche, laissant deux veuves esseulées et un orphelin, le jeune Florentin. Sur des sols enneigés, bravant le froid et la fatigue, la veuve Dupraz décide de colporter sa mercerie, à la place de son mari, afin de la vendre dans les petits villages. C'est un long et périlleux chemin qui attend les deux femmes et Florentin d'autant qu'ils seront bientôt suivis par un étrange poilu, affirmant connaître le mari de Blanca...



Anthony Pastor aborde, à travers cet album, la vie rurale d'après-guerre et les conditions des femmes. Plantant son décor dans ces montagnes savoyardes enneigées, il trace le parcours de ces deux veuves et de ce jeune orphelin devenus colporteurs. Sillonnant des routes semées d'embuches, au gré des rencontres, parfois dans une tempête de neige, ces trois-là fuient, sans but précis, leur pays empreint de douleurs et de rancunes, suivis de près par ce poilu, ivrogne et parfois violent. L'auteur dépeint deux femmes au caractère bien différent : Blanca est plus rustre, déterminée et forte ; Pauline, elle, est plus incertaine. Quant au jeune Florentin, le narrateur, il perdra peu à peu son innocence dans ces montagnes hostiles. Ce "road-movie" pédestre se révèle dense, étonnant et parfaitement maîtrisé. Graphiquement, Anthony Pastor nous plonge dans des décors magnifiques. Son trait, tout en hachures et méticulosité, rend vivants tous les personnages et les paysages d'autant plus hostiles ou accueillants. D'une précision incroyable, son travail fait mouche à chaque case.
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La vallée du diable

1920. Après avoir quitté leur Savoie au lendemain de la guerre, la vieille Blanca et sa bru, Pauline, le jeune Florentin et l'ex-poilu, Arpin, ont arpenté bien des chemins tortueux et enneigés pour enfin arriver à destination, la Nouvelle-Calédonie. Sur les quais de Sydney, ils firent la connaissance de James Jacques, éleveur de son état et de sa fille, Marie. Intrigués par ce quatuor pour le moins original, il leur proposa aussitôt de les aider une fois le pied à terre en leur offrant du travail et leur prêtant une case.

Cinq ans plus tard, Florentin travaillait toujours pour le compte de James Jacques en tant que cow-boy. Courtisé par Marie, il ne cédait pas à ses avances, toujours amoureux de Pauline qui, pourtant, s'était mariée avec Arpin. Un mariage qui déplut à Jacques, lui aussi épris de la jeune femme. Quant à Auguste, un kanak lui aussi stockman dans la propriété, ne comprenait pourquoi Florentin ne voulait pas se marier avec Marie. Sur fond de tension sociale, les esprits commençaient à s'échauffer...





Après l'immensité des montagnes enneigées et un climat rude, c'est sous un soleil plombant et une atmosphère étouffante et orageuse que l'on retrouve les héros de "Le sentier des reines". Cinq ans se sont écoulés et beaucoup de choses ont changé pour chacun d'eux. Aspirant à un ailleurs meilleur, d'autres tensions vont apparaître, notamment des querelles amoureuses, des trahisons, des jalousies ou encore des frustrations. Sur fond social passionnant, à savoir les conditions des kanaks en milieu post-colonial, Anthony Pastor nous offre un album ingénieux, imprévisible, palpitant et tourmenté. En effet, au fil des pages, les tensions s'intensifient, les fissures éclatent et les masques tombent dans un final explosif, à l'instar de la tempête qui approche et du vent qui souffle de plus en plus fort. Un récit émouvant et original servi par des planches au trait hachuré et aux couleurs en parfaite harmonie avec l'ambiance, fut-elle orageuse, étouffante ou tumultueuse.



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La Femme à l'étoile

Une femme qui porte une étoile de shérif, on pourrait la croire sur parole. Cependant, dans le milieu typiquement masculin de l’Ouest, on pourrait légitimement se poser des questions.



Je n’ai jamais trop apprécié les récits de cet auteur qui rencontre pourtant un succès d’estime car on reste souvent dans une BD d’atmosphère sans réelle intrigue intéressante. J’ai souvent du mal avec son accroche. Je préfère annoncer la couleur.



En l’occurrence, le récit est particulièrement long pour une action qui fonctionne un peu au ralenti dans une sorte de western huis clos. C’est en effet un auteur qui aime prendre son temps pour installer une intrigue en se concentrant sur l’aspect psychologique de ses personnages si bien trempés.



Ainsi, la relation entre nos eux protagonistes dans ce village abandonné se fera tout en douceur. Il faut apprendre à se connaître avant le passage à l’action.

Les décors seront composés principalement de paysages enneigés car on est en plein cœur de l’hiver près de la frontière canadienne. Le froid domine ce qui se ressent dans le graphisme d’Anthony Pastor toujours aussi impeccable. Les couleurs sont par exemple glaciales.



Il est question de la rencontre entre deux fugitifs de sexe opposés qui essayent d’échapper à la justice en unissant leur force. Cela va se transformer en un véritable carnage. Cependant, l’amour va donner des ailes.



Pour autant, cette justice qui se veut implacable n’est pas forcément juste et n’est pas servi par de bons justiciers bien au contraire. Bref, la moralité est que l’habit ne fait pas le moine tout comme le fait de porter un insigne de shérif.



Le passé de ces deux protagonistes va ressurgir par touche et notamment dans des cauchemars qui seront remontés de façon graphique avec une touche d’originalité. Bref, cela fonctionne.



Curieusement, alors que je ne suis pas fan de cet auteur, j’ai plutôt aimé et surtout la fin qui m’a apporté réelle satisfaction. Une fois n’est cependant pas coutume.
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Le sentier des reines

Conseillé par mon libraire préféré (spécialisé BD), « Le sentier des reines » d'Anthony Pastor est une vraie réussite. Nous partons sur les routes enneigées des Alpes au sortir de la première guerre mondiale. Blanca Dupraz meurtrie par la guerre, sa belle fille Pauline et le jeune Valentin, secrètement amoureux de Pauline. En plus des intempéries, du froid et de la faim, le trio doit faire face à un bidasse du nom d'Arpin bien décider à récupérer un objet de valeur. Le périple se montre périlleux.

Une histoire riche et prenante, des dessins aux traits précis, réalistes et visuellement très porteurs. Anthony Pastor signe un album magnifique que je vous conseille à mon tour vivement. Coup de cœur.4.5

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Castilla drive

Noël approche, la neige et le froid, inattendus, frappaient de plein fouet les habitants de Trituro, peu habitués à ce climat. Sally Salinger confie à son amie, Pat, qu'elle aimerait bien que le Père Noël ramène le papa de ses deux enfants, parti Dieu sait où avec une minette bien trop jeune pour lui. Trois ans qu'il n'a pas donné de nouvelles. Pour remplir le frigo et envoyer ses gosses à l'école, elle a repris l'agence de détective que son mari a laissé aussi derrière lui. Un jour, Osvaldo Brown, couvert d'un cache-nez lui cachant ses bandages, frappe à sa porte et demande son aide. En effet, il aimerait retrouver celui qui lui a tiré dessus, avant qu'e celui-ci ne vienne terminer ce qu'il a commencé. Il lui raconte son histoire, l'entrepôt fermé en temps normal, le trou noir vers lequel il se dirige et les coups de feu. Soudain, bien que ce ne soit guère son habitude, il lui dit qu'elle lui plait beaucoup, qu'il aimerait qu'elle l'aide et que la police est au point mort dans cette enquête. Même si ce n'est pas son domaine, Sally hésite...



Hector Pastor plante Castilla Drive dans un décor à la fois stupéfiant, étrange et intemporel. Sur fond de tentative d'assassinat, l'on se retrouve au milieu de ce triangle amoureux, Osvaldo et Ray, le flic et ancien ami du mari de Sally, étant tous les deux secrètement épris de la détective en herbe. L'auteur distille gentiment les éléments, perturbe le lecteur de par ces personnages troublants et troublés, écorchés et solitaires. Ce n'est pas l'enquête qui prime mais bien les caractères de chacun et l'ambiance qui s'en dégage. Le dessin, très original, un brin tristounet, est à la fois racé et sombre. Très peu de couleurs pimentent ce récit mélancolique. Dommage pour le dénouement trop convenu...



Castilla drive... attention au coup de froid...
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Ice Cream

Fin d'après-midi. Le faubourg est désert. Donna, la barmaid, accueille les rares clients. L'un d'eux, un homme grand et sans front, qu'elle ne connaît pas, vient s'accouder au bar. Il commande un double bourbon. Aussitôt, il lui dit qu'elle lui fait penser à la mort. Il lui parle de son voisin. Et de Jésus Morales...

En ce brûlant après-midi, lui et son pote Sonny surveillent Jésus Morales, cloîtré dans sa chambre d'hôtel, la peur au ventre, celle de se faire descendre. C'était un temps à manger des glaces et Jésus est sorti en acheter deux. Supposant qu'il n'était pas seul dans sa chambre, les deux hommes ont voulu aller vérifier. Alors qu'ils se font gentiment charrier par le réceptionniste, un coup de feu retentit. Un seul. Puis silence complet. Aussitôt, tous les trois accourent, se postent devant la porte et tendent l'oreille. En ouvrant grand la porte, ils trouvent Jésus Morales, assassiné. Mais l'arme du crime a mystérieusement disparu. Le réceptionniste panique, craint pour la réputation de son hôtel tandis que Sonny et son pote se lancent à la recherche de la Mort...



Anthony Pastor nous offre un album noir, rappelant cette ambiance américaine des années 70. A la fois dérangeant et sombre, le scénario nous plonge dans une atmosphère oppressante et terriblement étrange, notamment cet homme à tête d'oiseau. Mais l'on reste au bar à écouter cet homme qui se livre à la barmaid. La mise en page particulièrement accrocheuse, à raison de trois lignes de texte intercalées entre deux cases, est originale et bienvenue. Anthony Pastor nous offre une palette de gris, allant du plus sombre au plus rayonnant. Le trait original est assez époustouflant. Plongée, contre-plongée, finesse du détail, des vraies gueules de cinéma... Remarquable!



Ice cream... parfum gris et noir...
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La Femme à l'étoile

« Jusqu'ici tout va bien. Mais l'important, c'est pas la chute, c'est l'atterrissage. »



Zachary et Perla ne se connaissent pas...encore.

Mais des points communs à revendre.

Tous deux fugitifs en sursis, trimballant un passé compliqué, heureux propriétaires d'un village fantôme où froid de gueux, nature inhospitalière et attente fébrile du pire immanquablement à venir se taillent la part du lion.



Bienvenue dans le Montana.

Bienvenue dans le monde quelque peu contrarié de Zach et de Perla qui, pour survivre, devront déjà apprendre à vivre de concert.



J'ai beaucoup aimé ce western en huis clos qui aurait très rapidement pu s'avérer casse-gueule.

Un siège sur plus de 250 planches, fallait oser, Pastor l'a fait, reprenant ainsi tous les codes du western tout en y apposant une patte féministe habituellement des plus discrètes dans le monde ultra codifié de ce récit de genre.



De splendides aquarelles magnifiées par une bichromie aux teintes bleutées accentuant, si besoin était, ce sentiment de froid, de rudesse et de solitude partagé par nos deux anti-héros, il n'en faudra pas plus pour rentrer bille en tête dans ce nouveau Anthony Pastor, s'y complaire profusément pour en ressortir avec le sourire du p'tit ravi de la crèche, signe d'une parenthèse enchantée que l'on aurait souhaité ne jamais refermer.



Un grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Casterman pour cette âpre ballade ultra plaisante.













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Le sentier des reines

Un road-trip montagnard dans les années 20

*

Quand je lis une bonne BD, que je trouve magnifique, j'ai envie que tout le monde la découvre. Je ne donne pas souvent mon avis sur des romans graphiques, et pourtant j'en lis un paquet. Mais celle-ci est un petit bijou.

En flânant dans le rayon BD de ma médiathèque, la couverture hivernale et le mot "sentier" m'ont attiré. Le résumé me donne quelques indications sur le thème: La Savoie dans les années 20, un road-trip féminin dans les montagnes enneigées.

La grande aventure commence.

*

A travers cet album dense de 120 pages, l'auteur aborde la vie rurale d'après-guerre et les conditions des femmes. Meurtries, oubliées, deux veuves, (une mère et sa belle-fille), escortées d'un adolescent orphelin (le narrateur) sillonnent les routes hivernales de leur petit village jusqu'au Havre. Des colporteuses de mercerie venant chercher la bonne fortune et peut-être découvrir le vaste monde.

Mais ce périple n'est pas idyllique. Une mauvaise rencontre va faire basculer ce voyage dans un chaos.

*

L'auteur se focalise sur la condition féminine. Il évoque l'émancipation, le droit au travail, la liberté. Un clin d'oeil aux premiers pas vers le féminisme.

*

Le dessin sombre reflète la vie âpre de ces montagnards, des paysages hostiles balayés par les vents. La lumière à peine esquissée qui prend plus de place en fin de récit. Le trait est précis, hâchuré et très réaliste. Une image presque monochrome qui retranscrit bien le ton sérieux et austère du récit.

*

Chaque case est à découvrir, à regarder de plus près, à trouver des détails. A s'immerger dedans complètement.

C'est une BD de qualité, un coup de coeur.

*

NB: un bonus à la fin de l'ouvrage: l'auteur réexplique la vie de ces colporteurs du 19-20ème siècle à travers des photos d'époque. Il s'est bien documenté. Ce qui apporte une plus-value. On y sent la passion du dessinateur/illustrateur.

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La Femme à l'étoile

En plein hiver dans la région du Montana Zachary avance dans le froid et la neige. Il fuit. Il fuit des hommes mais il fuit aussi ses cauchemars. Qu’a-t-il donc fait pour être hanté à ce point par son passé ? A bout de force il trouve le village abandonné qu’il cherchait pour s’abriter du froid. Pas si abandonné que ça, une femme,Perla, s’y est réfugiée elle aussi et l’accueil n’est pas des plus chaleureux. Perla semble être traquée et comme Zachary ses démons ne la laissent pas dormir en paix. Deux âmes en peine qui malgré des débuts difficiles vont se trouver. Seulement voilà, leur bonheur sera de courte durée car leurs poursuivants sont du genre tenaces. Cependant les proies n’en sont pas vraiment et sont bien décidées à vendre chèrement leurs peaux. Combattre des hommes même armées n’est pas plus difficile que de combattre les fantômes qui vous hantent.



Anthony PASTOR nous offre ici un western original accès sur l’amour sous toutes ses formes. Une histoire d’amour sauvage, instinctif et salvateur. Les planches au pinceau sont de petits chefs d’œuvres. Il y a un côté impressionniste avec le travail par petites touches. Toute une palette de bleus travaillés de manière très artistique qui renforce le sentiment de froid. Un trait tantôt net et précis, tantôt flou qui rend le dessin vivant et mouvant. Des planches qui exploitent toute une palette de rouges pour illustrer les cauchemars, la peur, la haine. Puis dans les dernières pages des planches teintées d’un vert timide à la fois symbole d’espoir et aussi de l’arrivée du printemps.



Un petit mot sur la couverture de cette BD qui est vraiment superbe. Un portrait de femme qui en dit long et laisse présager la qualité du dessin. A peine terminée elle a disparu subtilisée par ma grande à qui, visiblement, la couverture faisait de l’œil !



Un très grand merci aux éditions Casterman et à babelio pour l’envoi de ce beau cadeau reçu dans le cadre d’une Masse Critique.
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Castilla drive

Sally Salinger n'est pas vraiment au top de sa forme.

Sans nouvelles de son mari depuis des mois, un crédit au compteur, deux ados à gérer, un taf en pointillé, nan, vraiment, peut pas dire qu'elle pète le feu, la Sally. Pas prête de rencontrer son Harry.

Et puis le gars qui vient solliciter ses talents d'enquêtrice aurait plutôt la gueule d'un Javier Bardem dans No Country For Old Men, un bandage lui flinguant la tronche, en sus.

Et s'il s'avérait, finalement, être le détonateur idéal, la pochette surprise inattendue pour liquider cette vilaine amertume qui la taraude. Hein ? Dis ?



Pastor délivre ici une tranche de vie mélancolique sur fond de romantisme dépassionné.

Le récit prend son temps sans électriser, ni lasser, et c'est peut-être là que le bât blesse.

Colorisation et histoire manquent tous deux de peps d'où ce sentiment de linéarité qui étreint le lecteur embourbé dans une pseudo enquête acidulée.



Il n'en reste pas moins un bon moment. Merci Javier...
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Le sentier des reines

Il en faut du courage pour partir seuls sur les sentiers enneigés, à flanc de montagne. Il faut aussi ne plus rien avoir à perdre. Sauf peut-être la vie. Nous sommes en 1920. La guerre est finie, peu d’hommes sont rentrés vivants et ceux qui restent ont « repris leurs droits », reléguant à nouveau les femmes à leur condition d’avant.



"– Les femmes ne peuvent pas faire ça.

– Tu as oublié tout ce qu’on a déjà fait là-haut, dans les champs et avec les bêtes… Le colportage, ça ne devrait pas être beaucoup plus dur.

– Les femmes peuvent pas faire ça."



Fin de discussion.



A bout de ressources, Blanca décide d’emmener Pauline, sa belle fille, veuve tout comme elle et Florentin, l’orphelin, vers un avenir meilleur, ou tout au moins, la possibilité d’une vie libre et loin du joug des hommes. C’est à ce voyage que nous convie Anthony Pastor. Les deux femmes et le jeune garçon vont devoir affronter le climat savoyard et ce mystérieux poilu qui aurait été le compagnon d’infortune du mari de Blanca.



Le dessin est âpre, comme le temps et la vie des montagnards. Ses hachures multiples collent aux personnages et aux paysages. Les pages de cette marche insensée sur les pans de montagne enneigés, sous la tempête, sont magnifiques.



Anthony Pastor passe d’un blanc lumineux aux couleurs sombres d’une page à l’autre avec aisance, collant ainsi parfaitement au récit.



L’auteur évoque également les premiers pas du féminisme et ouvre son récit sur cette quête de l’émancipation et de la liberté.
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Le sentier des reines

Voilà un album bien sombre, tant par l'histoire que les personnages et les dessins.

Nous sommes en Savoie au lendemain de la Grande Guerre. Dans un pays meurtri un nouveau malheur est survenu : des hommes ont été emportés par une avalanche. C'est ainsi que Blanca et sa belle-fille Pauline se retrouvent veuves et le jeune Florentin orphelin.

Nos héros au caractère bien trempé, comme il se doit pour des montagnards, ne vont pas rester à se lamenter et décident de s'unir. Affrontant le froid, la neige et la fatigue d'un trajet long et dangereux, ils partent poursuivre l'activité des hommes disparus : le colportage.

La route est semée d'embûches, notamment en la personne d'un ancien soldat sans scrupules.

Au-delà de l'histoire, cet album présente un intérêt historique, l'auteur ayant fait de nombreuses recherches. À ce sujet, les quelques pages en fin d'ouvrage dans lesquelles il explique son travail sont très intéressantes.

Suivre la vie des trois héros, montagnards courageux et déterminés, a constitué un agréable moment de lecture dont je remercie Babelio et les éditions Casterman.

Les couleurs et les lumières s'harmonisent parfaitement avec l'atmosphère de l'album. Tristes et sombres au début, sur lesquelles le blanc de la neige tranche radicalement, elles évoluent vers un peu plus de gaieté en fin d'album. L'effet est très réussi.

Je me permets de terminer sur une note plus négative : je n'ai pas du tout aimé les visages des personnages. Certes, les traits sont durs pour exprimer la dureté intérieure des protagonistes, mais je n'ai pas du tout aimé la façon dont ils sont dessinés, je les ai trouvés franchement laids. Comme on dit, c'est une affaire de goût, mais je n'ai pas aimé, voilà.
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La Femme à l'étoile

Club N°53 : BD sélectionnée ❤️

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Tellement beau que j'ai réemprunté les précédents albums de Pastor.



Tout y est, la beauté du dessin et la délicatesse du scénario.



Merci !



Gwen E.

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Je découvre Anthony Pastor avec cet ouvrage.



Grandes planches peu découpées à l'aquarelle, des couleurs qui se marient aux saisons de l'histoire, et nos deux âmes qui se retrouvent par hasard au fond d'une vallée encaissée, isolés de tous sauf de leurs démons.



Un très beau Western hivernal qui garde en haleine le lecteur tout du long, sans temps mort et une galerie de personnages approchées de manière intéressante notamment la relation au père ou notre iroquois.



Que résonne le 6 coups !



Greg

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Très belle histoire servie par un dessin magnifique.



À lire absolument !



David

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Excellent western.



Encore une superbe BD de Pastor.



Wild57

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Les dessins sont superbes, au service d'une très bonne histoire : Au top !



A croire qu'histoire d'amour et montagne font partie des ingrédients pour une BD réussie (La dernière reine de Rochette) :)



Clément

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Dans le Montana de la fin du 19eme siècle, une femme et un homme, qui ne se connaissent pas, se retrouvent terrés dans un village abandonné poursuivis par les autorités.



Le dessin en couleurs directes d'Anthony Pastore est plus que magnifique, à base de bleu qui accentue la froid ressenti.



Chaque case donne la sensation d'être devant un tableau d'un grand impressionniste.



Aaricia

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Le sentier des reines

Lire une BD de cette qualité, me conforte dans mon envie de découvrir plus avant cet univers qui m’est, je dois bien l’avouer, pratiquement inconnu.

J’ai longtemps été persuadée que la bande dessinée était destinée à ceux qui n’aimaient pas lire. Idée préconçue et idiote s’il en est !



Blanca et Pauline quittent leur village Savoyard, pendant la messe, pour passer inaperçues, presque comme des voleuses, accompagnées de Florentin, un jeune homme taiseux et de quelques objets de mercerie qu’elles veulent revendre en route. La guerre est passée par là. Elle a pris leurs hommes et ne a rien laissé.

Avec leur maigre camelote et leur immense courage les deux veuves tentent de gagner quelques sous et survivre pour pouvoir un jour revenir, c’est du moins le souhait de Pauline. Blanca, elle, a d’autres rêves.

Sur « Le sentier des reines » j’ai suivi le trio dans ce périple parsemé de belles et de mauvaises rencontres, dans un paysage enneigé et hostile.

L’histoire est portée par le réalisme des illustrations. Les visages sont magnifiques, lumineux ou angoissants.

Un grand coup de cœur !



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La Femme à l'étoile

La femme à l’étoile vit recluse dans un village ravagé, inhospitalier, fantomatique. Ce village est le but de l’errance de Zachary: atteindre cet endroit avant que le froid de la mort ne lui grignote la raison et les membres.

C’est une histoire dessinée qui s’emballe dans les codes du western pour coller sur les paysages grandioses et presqu’inaccessibles du Montana.

C’est beau, c’est bleu, c’est meurtrier! Quand deux criminels en cavale s’allient, de la plus belle des façons, pour repousser ceux qui sont à leurs trousses, le lecteur/la lectrice ricoche, s’exclame, s’effraie, se réjouit.

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La Femme à l'étoile

La femme à l’étoile est un western classique et actuel à la fois, mais un western d’ambiance tout d’abord.



Zachary est en fuite, il se réfugie dans un village abandonné du Montana, sous la neige et le froid. Le village n’est pas totalement abandonné, une femme portant une étoile de shérif s’y trouve déjà. Ne pas se fier aux apparences, elle n’est aucunement shérif, elle aussi est en fuite.



Le dessin est travaillé entièrement en lavis monochrome bleu, au pinceau, dans un style réaliste, un travail d’observation jouant sur les nuances de la neige, l’enchevêtrement des branches d’arbres. Le village perdu transforme l’aventure en un huis-clos lourd et pesant, les grands espaces ne parviennent pas à éviter l’étouffement et la tension de la situation des deux protagonistes. Puis de temps en temps, le monochrome bleu est remplacé par un rouge, pour les scènes de rêves ou de flashbacks, on découvre au compte-gouttes comment Zachary et Perla en sont arrivés là.



On retrouve le thème du western classique, avec un schéma qui a déjà fait ses preuves : la rencontre pour commencer, la méfiance puis la confiance, l’association et enfin la confrontation contre ceux qui les pourchassent. Le couple va tenir un siège, avec l’attente puis l’affront jusqu’au bain de sang inévitable. Les thèmes sont classiques, la vengeance, la justice expéditive, la chasse à l’homme, et là dessus viennent se greffer des thématiques plus actuelles comme les violences familiales, et même l’homosexualité, mais jamais on ne tombe dans la lourdeur et l’anachronie, c’est judicieusement pesé. C’est du bon western en quasi huis-clos, très peu de personnages, mais tous bien campés.



Le graphisme donne de l’intensité à ces scènes sous la neige, les portraits des personnages dans leur regards et l’exactitude de leurs postures les rendents touchants et le suspense est fort et haletant, même si ce dernier point est peut-être déjà vu, mais le western se savoure aussi avec ses clichés, et ce western se savoure, les amateurs du genre s’y retrouveront, c’est indéniable.
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Le sentier des reines

1919. Blanca et Pauline ont vu leurs hommes revenir de la guerre mais la montagne les a repris aussitôt. Les récentes veuves quittent la montagne accompagnée de Florentin, un jeune orphelin. Sur leur chemin, elles se rendent compte qu'elles sont suivies par Arpin, un homme qui semble leur vouloir quelque chose...

Une BD qui a le mérite de parler de la condition de la femme. Quand elle n'est pas accompagnée d'une homme, elle n'est pas grand chose. Cette course poursuite, souvent dans la neige, est prenante et ne laisse que peut de répit, Arpin ne lache pas l'affaire et arrive à les retrouver... On éprouve un peu de pitié pour cet homme, on se demande ce qui lui est arrivé pendant la guerre.

Le début a été laborieux, entre la compréhension des liens entre chacun et le dessin qui est difficile à décrypter, j'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire. Au final, c'est une belle BD sur la femme et sa condition au début du XXe siècle dans une France encore meurtrie par la guerre.
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Le sentier des reines

Quel bonheur de renouer avec la bande dessinée,  après plusieurs décennies,  d'abstinence grâce au  magnifique album  : le sentier des reines.



L'histoire est à la fois simple mais originale : dans la Savoie de 1920, Blanca et Pauline ont vu leurs hommes rentrer de la guerre miraculeusement saufs, mais la chance a tourné et ils sont morts dans un accident de montagne, peu de temps après.



Les deux femmes décident alors de saisir leur destinée à bras-le-corps et quittent leur village enneigé et sclérosé de conventions et de non-dits.

La grande aventure commence pour elle au travers d'un long chemin forcément initiatique, jonché d'obstacles mais qui les mènera vers une libération sociale, humaine et donc féministe.



Le traumatisme de la Grande Guerre a bouleversé la société française dans son ensemble et dans son intimité,  à commencer par la cellule familiale. Entre aspiration au droit de vote, émancipation féminine,  colportage traversant les cols, émigration savoyarde, traumatismes des tranchées ...... ce road movie aventureux dans la France d'après 14-18 se révèle, grâce à un superbe dessin graphique et un texte court mais toujours juste, pudique et intelligent, une ode à la liberté pour deux femmes courageuses, car en avance sur leur temps.



Leurs pérégrinations (montagnardes seulement au départ) sont autant d'immersions touchantes dans la France d'alors et dans les mentalités de l'époque. le tout, vous l'aurez compris, est formidable à suivre, puisque textes et images se coordonnent merveilleusement bien pour nous emporter dans un voyage fabuleux flottant entre réalités et fiction.

A la fin de l'ouvrage, l'auteur précise quelques points en expliquant les liens ente son récit et le contexte de 1920, photos anciennes à l'appui.



Un beau et riche moment de lecture  !
Lien : http://justelire.fr/le-senti..
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Le sentier des reines

L'histoire se déroule en Savoie après la première guerre mondiale. Les hommes sont revenus de la guerre, mais elle les a changés, et ils meurent prématurément.

Blanca Dupraz et sa belle-fille Pauline se retrouvent veuves, et pour s'en sortir doivent prendre la route à travers les Alpes pour vendre de la mercerie dans les villages qu'elles vont traverser. Elles vont devoir faire face à différents périls avec l'aide de Florentin, un jeune garçon qui les accompagne.



Je retiens de ce superbe album, que je vous conseille vivement, de beaux portraits de femmes et de magnifiques paysages. Les dessins sont sombres, froids, mais splendides, et ils donnent à ces planches une atmosphère très particulière.
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Le sentier des reines

1920, en Savoie. A la suite du décès de son mari, de son fils et des parents de Florentin sous une avalanche, Blanca décide de quitter le village, avec sa belle-fille, Pauline et Florentin, un dimanche d’hiver, sous la neige. Elle part avec sa mercerie, afin de la vendre dans les villages qu’ils vont traverser.



Leur groupe sera poursuivi par Félix Arpin, poilu, qui veut récupérer une montre en or que le mari de Blanca aurait récupérée et qu’ils avaient décidé de vendre.



Mais Blanca est une femme forte et elle ne se laissera pas faire aussi facilement. On va suivre les pérégrinations de ce petit groupe dans leur voyage, on va trembler pour ces femmes et ce jeune garçon.



Si vous voulez savoir s’ils vont arrivés à bon port, je ne peux que vous conseiller de lire cette BD. Les dessins sont superbes, les paysages et les atmosphères sont très bien décrits et on s’attache aux personnages.



Un bon petit plaisir de lecture.

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