Cycle de conférences autour du thème de l'exposition « À bras-le-corps ! Savants et instruments au Collège de France au XIXe siècle ».
Conférence du 30 avril 2024 : Aperçu des chaires scientifiques au Collège de France durant le XIXe siècle
Intervenant : Antoine Compagnon, Professeur du Collège de France
Les chaires scientifiques du Collège de France étaient au nombre de huit sur dix-neuf en 1789, à la veille de la Révolution. Elles furent maintenues jusqu'en 1794, puis sous le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration, lorsqu'elles devinrent vacantes. Sous les régimes successifs, leur nombre augmenta lentement, pour passer à treize sur quarante-deux en 1900. L'évolution des matières enseignées, la démographie des professeurs, les vicissitudes politiques des recrutements méritent d'être examinées. Durant un siècle agité de l'histoire de France, le Collège de France, qui s'était réformé avant la fin de l'Ancien Régime, ne démérita point.
Retrouvez le programme des conférences :
https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/grand-evenement/exposition-bras-le-corps-conferences
Le Collège de France est une institution de recherche fondamentale dans tous les domaines de la connaissance et un lieu de diffusion du « savoir en train de se faire » ouvert à tous.
Les cours, séminaires, colloques sont enregistrés puis mis à disposition du public sur le site internet du Collège de France.
Découvrez toutes les ressources du Collège de France :
https://www.college-de-france.fr
Soutenir le Collège de France :
https://www.fondation-cdf.fr/faire-un-don
Suivez-nous sur :
Facebook : https://www.facebook.com/College.de.France
Instagram : https://www.instagram.com/collegedefrance
X (ex-Twitter) : https://twitter.com/cdf1530
LinkedIn : https://fr.linkedin.com/company/collègedefrance
+ Lire la suite
C’est la grande expérience du deuil, qui est celle de ne jamais sentir autant la présence de quelqu’un qui a l’instant où l’on comprend qu’il a disparu pour toujours.
Elle (Colette) appartient à l'immense génération des classiques modernes de la littérature française : Claudel, Gide, Proust, Valéry, Péguy et Colette sont nés tous les six en cinq ans, entre 1868 et 1873, et ils accapareront la première moitié du XXème siècle. Mais Colette, la seule femme dans ce bouquet, fut à la fois la plus insolente et la plus populaire.
La Recherche fait le procès de l'intelligence, lui oppose l'intuition. Avec la madeleine, le héros a l'intuition d'une autre réalité, puisque la sensation lui apporte l'extase. Nous aurons l'explication des milliers de pages plus loin, mais nous savons déjà que le bonheur de la réminiscence passe par le corps.
Il compare la lecture, toute instruction, à la digestion. Les leçons , comme les aliments, ne doivent pas être goûtées du bout des lèvres seulement , et gobées toutes crues, mais mâchées lentement, ruminées dans l'estomac afin de nourrir de leur substance l'esprit et le corps.
P. 95
NDL : sur Babelio nous nous posons souvent ce genre de questions à propos de nos lecture, trop tôt, trop vite, pas compris ? Ou tout simplement mauvaise digestion.
Quand les Gots ravagèrent la Grèce, ce qui sauva toutes les librairies d'être passées au feu, ce fut un d'entre eux, qui sema cette opinion, qu'il fallait laisser ce meuble entier aux ennemis : propre à les détourner de l'exercice militaire, et amuser à des occupations sédentaires et oisives.
P. 74
Nous lisons parce que, même si lire n’est pas indispensable pour vivre, la vie est plus aisée, plus claire, plus ample pour ceux qui lisent que pour ceux qui ne lisent pas.
Comme Cicéron, Montaigne pense que l'homme n'est pas vraiment lui-même dans la vie publique, le monde et le métier, mais dans la solitude, la méditation et la lecture. Plaçant la vie contemplative au-dessus de la vie active, il n'est pas encore un de ces modernes qui jugeront que l'homme se réalise dans ses activités, dans le 'negotium', le négoce, soit la négation de 'l'otium', du loisir. Cette éthique moderne du travail a été liée à la montée du protestantisme, et 'l'otium', l'oisiveté, a perdu sa valeur suprême pour devenir un synonyme de la paresse.
(p. 46)
La fréquentation de l'autre permet d'aller à la rencontre de soi, et la connaissance de soi permet de revenir à l'autre.
Au nom de la nature, Montaigne efface la frontière de la maladie et de la santé. Les maladies font partie de la nature; elles ont leur durée, leur cycle de vie, auquel il est plus sage de se soumettre que de prétendre le contrarier.
Le refus de la médecine fait partie de la soumission à la nature. Montaigne modifie donc le moins possible ses habitudes quand il est malade.
Vient alors la flèche du Parthe : les médecins ne vivent pas mieux ni plus longtemps que nous ; ils souffrent les mêmes maux et n'en guérissent pas davantage. (p. 124 )
"La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui l'écoute" (III, 13, 1694) (p.82)