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Citations de Anyi Wang (98)


A l’étranger, entendre votre propre langue vous fait chaud au cœur !
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Naturellement, c’était un peu obscène. Voilà pourquoi il ne fallait pas recommencer, une fois n’était pas coutume. Lui-même agirait autrement.
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Des filles comme elle, on en voit partout dans les avenues. On pouvait en désigner une les yeux fermés tant le style à la mode masquait leur personnalité. Elles avaient la même odeur, un certain parfum international. Il fallait un effort considérable pour percer l’enveloppe de surface et discerner les particularités du visage.
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Elle songea à cette beauté de la langue chinoise qui ne dit pas que les fleurs se fanent mais qu’elles font leurs adieux. Quel verbe extraordinaire, vraiment, que celui-là : elles prenaient congé du ciel et de la terre, elles se disaient adieu les unes aux autres. Néanmoins, à ses yeux, les fleurs de cerisiers étaient trop chétives, trop féminines de forme comme de couleur, alors qu’avec Jian Chisheng, sa liaison avait eu la violence d’une explosion volcanique. Elle fut cependant émue par la floraison des cerisiers. Les fleurs emplissaient le ciel et couvraient le sol, et elle ne voyait qu’un mot susceptible de les décrire – cette fois, elle découvrait les limites de la langue chinoise –, il lui fallait recourir à une comparaison, c’était un « brouillard ». Une splendeur par accumulation de petites fleurs qui l’emportaient par le nombre.
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Cet amour sans avenir est pourtant plein de vie, il grandit sans peur du danger, il ne cesse de croître, de bourgeonner, de feuiller. Hier jeune pousse, il est devenu à présent grand arbre montant vers le ciel. Quant à elle, sa nouvelle vie est sortie de terre, partie de rien, appuyée sur cet arbre. C’est grâce à son amour pour lui qu’elle est libérée, et elle est persuadée que lui aussi est libéré grâce à son amour pour elle. Elle ne peut plus revenir en arrière.
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Quand elle songe au verbe « aimer », elle ne peut s’empêcher de frissonner comme une écolière. Elle se rend compte, d’après sa silhouette, que lui aussi frissonne. A travers la distance qui les sépare, leurs frissons à chacun se rejoignent au-dessus d’un rocher. Elle sent alors que son cœur est revenu dans sa poitrine, il est revenu enrichi et victorieux. Après son errance, son cœur est revenu avec une abondante récolte de joies.
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La nuit est fraîche, mais c’est agréable. L’eau de source est douce, mais si l’on en boit trop, elle peut faire du mal. Ils se répètent, se contredisent parfois, faute d’avoir le temps de réfléchir à ce qu’ils disent. Ils se hâtent de parler, de peur de laisser le silence s’installer. Le silence les effraie. Tout le bâtiment est silencieux mais brillamment illuminé, ils ont laissé les airs de danse loin, très loin derrière eux, le corridor vide est si éclairé que l’on ne peut rien y cacher, il leur faut trouver un moyen de recouvrir cette nudité. Leur bavardage détruit le grand silence qui règne dans le corridor.
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Mieux vaut danser en ce lieu à la fois paisible et vivant. Elle n’a guère envie d’aller danser, mais en même temps elle répugne à s’en priver, aussi, après avoir longtemps hésité, se rend-elle quand même au bal.
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On y parle toujours littérature, mais sans traiter d’un sujet particulier. Les rédacteurs et les journalistes venus s’informer remplissent depuis longtemps un coin de la salle lorsque vers trois heures, les écrivains arrivent les uns après les autres pour engager la discussion. Tout d’abord, selon l’usage, le silence règne à la tribune pendant près d’une demi-heure. Puis, toujours selon l’usage, les écrivains font assaut de politesses pendant un temps égal. Enfin, ils se décident peu à peu à prendre vraiment la parole. Au début, chacun fait preuve de réserve, puis ils s’animent de plus en plus, se passionnent, les points de vue sont originaux, la formulation devient véhémente.
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Elle se sent le cœur en paix, toute joyeuse, elle a retrouvé le calme perdu tout à l’heure, elle a repris confiance en elle. Dès lors, éblouie par le rayonnement silencieux et invisible du regard de l’écrivain, rassurée, elle ne tourne plus la tête pour le chercher des yeux. Elle s’applique à danser, la tête légèrement levée, la pointe de ses pieds formant toutes sortes de charmantes figures.
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Debout face au miroir, elle observe longuement son image. Ce qu’elle découvre dans la glace, c’est une autre elle-même qui la fixe, comme si elle avait maintes choses à lui dire, qu’elle saisit parfaitement, en fin de compte, sans les exprimer. Elle tourne un peu la tête, se regarde machinalement sous tous les angles : elle se sent soudain étrangère à cette image d’elle-même, comme si elle ne se retrouvait pas et devait refaire connaissance, s’examiner afin de se rapprocher d’elle-même. Elle a du mal à se reconnaître. Elle est devenue étrangère, distante, mais bizarrement, tout en se connaissant intimement.
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Dépenser son argent pour que les autres en profitent, c’est vraiment comme coudre une robe de mariée pour qu’une autre la porte. Elle est la seule dont les organisateurs ne se méfient pas car ils la considèrent comme une des leurs. Quant à elle, pleine de tact, elle n’aborde pas le sujet des manuscrits avec les auteurs. Elle est d’ailleurs incapable d’y songer à ce moment-là. Demander un texte à un auteur, le relire, le donner à imprimer, puis corriger minutieusement les épreuves, voilà des tâches qui sont à mille lieues de ses préoccupations, encore plus éloignées que si elle les avait accomplies dans une vie antérieure. Elle ne se sent plus du tout la même femme. Entièrement métamorphosée, dans un état d’esprit tout à fait différent, elle devient pondérée, elle se contrôle, garde son sang-froid, et cette maîtrise d’elle-même qui la réjouit devient secrètement son objectif quotidien.
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Elle se sent heureuse, comme si, en l’espace d’une nuit, tout s’était transformé, non seulement sa vie, mais elle-même. Que sont devenues l’anxiété, la tension et la morosité passées ? Elles se sont évanouies comme si elles n’avaient jamais existé. Elle se sent le cœur aussi pur qu’un étang d’eau claire.
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Elle se sent encore plus lasse. La fatigue, telle une énorme bête informe, s’abat sur elle, l’écrase, et il lui faut toutes ses forces pour la supporter, lui résister. Lentement, elle gravit l’escalier. Elle ne peut s’appuyer à la rampe rouillée, et le long du mur opposé, couvert de dessins obscènes, s’entassent toutes sortes d’objets de rebut qui empêchent de s’en approcher. Elle n’a d’autre solution que de monter tout doucement.
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Si jeune, on est attentif à toutes les possibilités, sans se contenter de ce que l’on a. Pour une fille comme elle, qui avait déjà connu le succès, il fallait tenter sa chance de faire carrière. La mode étant au style écolière, elle se fit couper les cheveux et boucler les pointes vers l’intérieur, arbora une paire de lunettes à monture noire et revêtit une robe occidentale, en crêpe vert pomme, aux manches en mousseline et dentelle. Elle chaussa des ballerines de cuir noir à boucle horizontale. Ainsi accoutrée, elle ressemblait à la fée raisin d’une pièce de théâtre pour enfants.
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Elégante, les sourcils fins et le regard clair, charmant, elle avait ce que l’on appelle des « yeux de phénix », dont les coins, lorsqu’elle souriait, se plissaient d’abord vers le bas avant de se relever. Sa bouche était fine, la lèvre supérieure légèrement retroussée. A l’époque, Zhou Xuan étant très en vogue, on l’appela un temps « petite Zhou Xuan ». C’est qu’elle lui ressemblait un peu et en outre savait chanter. Elle n’avait pourtant pas la délicate « voix d’or » de Zhou Xuan, mais un timbre rauque, et les gens de la troupe la surnommaient « Gorge de ciment ». Sa voix, avec ce quelque chose de rogue, ne correspondait guère à son allure exquise. Son atout : elle connaissait les airs de toutes les localités, maîtrisait les différents styles d’interprétation et savait parler tous les dialectes.
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Il avait une façon très personnelle de manier l'accordéon : il entrainait les soufflets sans effort particulier, les laissant se mouvoir d'eux-mêmes.
Sa main droite se faisait caressante ; il jouait des notes légères mais qui avaient un accent de vérité, sans aucune afféterie. Sa main gauche effleurait les touches des basses avec une précision de métronome. Les touches aigües engendraient des mélodies qui s’élevaient en volutes, semblables aux sons cristallins d'une flûte, bientôt rejointe par les basses. La musique prenait vie comme un flot naturel où les basses imposaient leur rythme à la fois doux et puissant. Quand il débordait d'émotion, quand il atteignait ses limites, montait un grondement sourd. Soudain le grondement cessait. Le calme régnait autour de lui, tandis que de la terre sourdaient les sanglots d'une mélodie mutine et amère.
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"Nous séparer est aussi facile qu'il fut difficile de nous rencontrer." Li Shangyin
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