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Critiques de Astrid Monet (43)
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Loin du noir océan

Sulyvane et Malone : deux frères aux prénoms irlandais, à cause d'un ancêtre de leur mère.

Le plus jeune, c'est Malone. Né en 1981. Enfin c'était. Hémophile, transfusé, contaminé, puis sidéen et mort à 17 ans.

Il rêvait dans les derniers mois de Barcelone. Pourquoi ? Que voulait-il y trouver ? Sulyvane ne sait pas. Il a décidé d'y aller, fuir la maison et la chambre vide, fuir la tombe récente, fuir le désespoir de ses parents. Le sien est déjà difficile à supporter. Il a de l'argent, l'argent de la honte, honte de ceux qui savaient mais n'ont pas empêché cette tragédie, versé en prix de ces existences massacrées, comme si on pouvait payer pour cela.



Son père sombre dans la dépression et dans l'alcool. Sa mère se juge deux fois coupable, coupable d'avoir transmis le mauvais gène , coupable d'avoir injecté elle-même le sang contaminé dans les veines de son fils. Elle avait suivi un stage Elle voulait lui éviter l'hôpital. Elle a injecté ce sang extrait de poches dont l'étiquette mentionne « non chauffé ». Elle choisira de se battre, d'être de tous les procès, de tous les combats.



Le récit alterne entre l'enfance des frères, puis les procès d'un coté et de l'autre les mois passés à Barcelone par Sulyvane



Sulyvane est en colère. Il ne sait pas vivre sans son frère, il en veut à la terre entière et pourtant petit à petit, il saura apprivoiser à nouveau la vie.



J'ai lu quelques livres sur le Sida, ceux-ci parlaient des homosexuels ou des drogués. Je n'avais jamais rien lu sur ces hommes, ces enfants souvent, atteints parce qu'ils ne pouvaient vivre sans recevoir du sang.



J'ai beaucoup aimé cette histoire, même si les premières semaines avec Sulyvane à Barcelone m'ont un peu désarçonnée tant sa colère est grande, tant il parait difficile de pourvoir l'atteindre, de pouvoir vivre avec lui. Et puis l'empathie, l'émotion ont pris la place de ce sentiment de presque malaise et j'ai aimé le suivre.



La description de la vie de la famille avant le drame sonne très juste : la découverte de l’hémophilie, les contraintes de la vie avec, les piqures et puis en 1985 un courrier, résultat d'analyses, qui mentionne « anti-LAV+. (LAV premier acronyme pour SIDA). L'autrice raconte avec beaucoup de sensibilité la détresse, l'incompréhension, la recherche d'informations, le comportement quelquefois inhumain des médecins, les traitements à l'AZT, et puis la maladie. Comment survivre à cela ? Comment ?



Chaque membre de la famille réagira différemment. Ce sera difficile, mais l'espoir est là.



Un roman difficile, bouleversant, à l'écriture nerveuse, aux mots qui marquent.



Merci à NetGalley et aux éditions Fayard pour cet envoi #Loindunoirocéan #NetGalleyFrance
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Soleil de cendres

Ce que j’ai ressenti:

Déjà, il y a comme une urgence. Plusieurs urgences, d’ailleurs, dans ce Soleil de cendres, à comprendre, à ressentir, à vivre au travers de cette plume puissante. Une urgence climatique en priorité, mais aussi une urgence respiratoire autant que poétique. Une urgence de beauté avant l’inéluctable. Comme s’il fallait mettre des mots sur l’écrasante canicule qui foudroie cette ville, avant le chaos. Comme s’il fallait mettre du relief dans ce panorama de ruines avant l’extinction. Une urgence à regarder le monde bien en face, à se faire à l’idée qu’il est en souffrance. Un danger imminent se pressent dès les premiers lignes…Ce roman époustouflant a des accents de post-apocalyptique brûlant. On n’y respire pas bien dans ces pages, on manque d’air. Il y a des masques aussi sur les visages, et des cendres qui tombent. Des cendres par milliers. Des cendres et une chaleur à crever. Ça et le manque d’eau. Astrid Monet nous emmène dans un Berlin étouffant, -gris-noir-cendré-, et terrassé par une catastrophe naturelle. Et on sent l’urgence de toutes ces urgences vitales, à travers les yeux de trois personnages. Trois membres d’une famille éclatée mais qui pour trois jours, acceptent de recoller les morceaux. Sauf, qu’il y a ce matin-là, le drame.



La nature maltraitée mugit dans un désarroi infini.



Qu’on se le dise avec sincérité, c’est un coup de cœur. Plus que ça même, puisque j’ai été comme hypnotisée, transpercée, la bouche pleine de cendres mais au cœur, un plein soleil éblouissant…C’est un Berlin que j’ai adoré. Plus intense que ce que j’aurai pu rêver, un brin déchiqueté et noyé sous les décombres certes, mais avec une ambiance orageuse à couper le souffle…En fait, la force de ce roman, c’est cette plume très sensorielle, qui permet une projection dans la faille, au cœur même de cette catastrophe sans nom…Toutes les scènes de vie prennent de la profondeur au milieu de cette atmosphère asphyxiante, tous les petits détails deviennent beauté dans cet enfer de gris cendré. L’écriture de Astrid Monet est évocatrice, vibrante, renversante. Ça tombe sur moi, ça me touche, ça m’ensevelit, ça me submerge, et même encore, sous cette pluie de poésie couleur plomb, j’en voudrais encore des rayons exceptionnels de ce Soleil de cendres.



Mais c’est toute la ville qui se vide de sa substance moléculaire, de son âme, tandis que les cendres du volcan continuent de pleuvoir sur les premières ruines du tremblement de terre.



Je voudrai retenir longtemps le souvenir de cette ville, de cette course contre la mort, de cet amour inconditionnel d’une mère pour son enfant. Je voudrai retenir longtemps leurs prénoms. Je voudrai retenir plus longtemps encore, les sensations aussi fortes soient-elle, aussi dévastatrices qu’elles ont pu être sur mon cœur. Juste pour me rappeler encore l’émotion que j’ai ressenti à leurs côtés, je voudrai retenir ce livre. Entre rêve et réalité, entre horreur et douceur, entre l’Allemagne et la France, entre la vie et la mort, entre l’amour et le chaos, il y a une merveille. Soleil de cendres.



Sa voix électrique, hypnotique, transperce le ciel furieux de Berlin pour frapper dans le cœur de Marika. Il faut que ce cœur batte, d’amour, de vie, de colère, de rage.





Ma note Plaisir de Lecture 10/10


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Soleil de cendres

Berlin, en plein été et en pleine canicule : Marika la quarantaine, doit y revenir avec son jeune fils pour que celui ci fasse la connaissance de son père.



Mais un événement imprévu va mettre la ville en plein chaos. Marika et Solal sont séparés, Solal se retrouve alors dans les décombres avec son père et la mère éplorée va tout mettre en œuvre pour le retrouver.



Une écriture dense et poétique et un sens de l'atmosphère un peu angoissant font de cette fable écologique un récit sensible et sobre sur .l'amour filial et le déréglement climatique.



Un conte apocalytpique pas loin de la Route de Mac Carthy mais avec des relents aussi de Réparer les vivants de Maylis de Kerangal..



Encore la preuve que les éditions Agullo - ceux qui publient notamment Valerio Varesi ou Frédéric Paulin ont un catalogue d'une belle exigence et d'une grande qualité .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Soleil de cendres

J'ai mis beaucoup de temps avant de me décider à rédiger mon avis suite à la lecture de Soleil de cendres, parce que je ne savais absolument pas quoi dire de ce roman. Entendons-nous bien, je n'ai eu aucune difficulté à le lire et à en comprendre l'histoire, mais j'étais bloquée. J'étais incapable de dire si je l'avais aimé ou non. Avec le recul, j'ai réalisé deux choses. La première : il m'a laissée indifférente. Il ne m'a absolument pas déplu. Mais je n'ai pas non plus été séduite. L'histoire se lit bien et l'écriture d'Astrid Monet est agréable. Un style fluide, nullement pompeux et quelques jolies formules qui plus est. Cependant, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et l'histoire de cette mère qui cherche désespérément son fils n'est pas parvenue à me happer. La seconde : je ne sais pas dire ce qu'est ce roman, quel objet littéraire il est, et je pense que cela a joué sur mon incapacité à entrer pleinement dans l'histoire. Au départ, c'est l'histoire d'une mère et de son fils, du lien qui les unit, mais également l'histoire d'une séparation, récit très réaliste reposant sur un schéma familial courant. Très vite, des allusions à la chaleur étouffante et au manque d'eau dans une Europe qui ressemble pourtant à la nôtre s'immiscent dans le récit, j'ai cru y voir un message environnemental sous-jacent, mais je dois reconnaître que je ne suis plus très sûre. Enfin, ce tremblement de terre en plein Berlin, qui n'est a priori pas vraisemblable, m'a fait croire à un récit mettant en scène un futur plus ou moins proche mais je crois que ce n'est pas le cas. C'est simplement le récit d'une mère qui cherche son fils, ce que met en avant le bandeau couvrant la première de couverture, mais alors l'auteure a, me semble-t-il, ouvert plusieurs portes qu'elle n'a pas su refermer, ou du moins exploiter, et c'est, finalement, ce qui m'a gênée.


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Loin du noir océan

Malone est né le 11 mai 1981, le lendemain de l’élection de François Mitterrand. C’était un évènement joyeux pour ses parents Caroline et Philippe, et son grand frère Sulyvane. Pourtant, le repas en famille chez les beaux-parents va mal finir, non seulement une roturière a pris leur fils, en plus elle vote à gauche !



Mais, au bout de quelques années, un premier bleu, et c’est forcément de la faute de Sulyvane qui a dû pousser son frère, lais, très vite, les bleus sur le corps au moindre choc ont fini par alerter tout le monde. Il ne s’agissait pas de maltraitance, mais d’une anomalie génétique : Malone était hémophile.



Le diagnostic a causé un premier électrochoc : cette maladie étant transmise par la mère, porteuse saine, mais la maladie chez Malone, apportant le premier combat pour la mère : déjà la famille aristocratique côté du père avait accueilli les dents serrées leur belle-fille, issus d’un milieu ouvrier alors quand le diagnostic est tombé, ils se sont déchaînés : c’était la belle-fille qui avait apporté cette gêne débile voire débilitant, alors ils n’ont plus retenu leurs mépris, les piques…



On suit donc le parcours de la famille pendant cette première phase de la maladie, alors que la mère, rongée par la culpabilité, se met à surprotéger Malone, et à s’éloigner de Sulyvane : c’est l’aîné, il n’est pas malade, donc n’a pas besoin d’elle en gros. Heureusement les deux frères s’tendent très bien, sont très soudés. La mère s’investit à fond, apprend à faire les transfusions, veille à ce qu’il ne lui arrive rien, mais en l’étouffant.



Deuxième coup du sort : un jour, elle remarque pour la première fois, que sur la poche de transfusion figure la mention « sang non chauffé », mais le CTS la rassure, il n’y a pas de danger. Or, nous sommes en 1985, une nouvelle maladie fait son apparition : le SIDA et on connaît tous l’affaire du sang contaminé.



Lors du premier test de dépistage, on n’explique même pas à Caroline, ce qu’est la séropositivité ! Elle est obligée de demander, et on lui affirme que ce n’est pas grave…



La famille va vivre au rythme des dépistages, des informations erronées (à l’époque on sait tellement peut de choses sur ce virus) mais, comment peut réagir une mère qui se culpabilisait déjà d’avoir transmis l’hémophilie ? en se sentant en plus coupable d’avoir contaminé son enfant, car c’était elle qui mettait la transfusion en route…



Au décès de Malone, tout va exploser : Sulyvane s’exile à Barcelone, car Malone avait des brochures sur la ville, pensant peut-être y aller un jour, s’il veut survivre il faut partir, se trouver, tenter de se construire une vie loin de la cellule familiale.



J’ai beaucoup aimé ce livre, car Astrid Monet renvoie le lecteur à une période sombre de notre histoire, avec les procès pour savoir, comprendre, les politiques responsables mais pas coupables (cette phrase m’a fait entrer dans des rages folles à l’époque, il aurait été si simple d’appliquer le processus de précaution !) et qui ne se remettront jamais en question, il y a eu un fusible pour eux : les médecins des CTS, mais eux ? A quoi pensaient -ils ? On délègue… et puis les tests cela coûte cher, c’est connu. Et la vie humaine alors ?



L’auteure parle très bien de la culpabilité qui emprisonne la mère, et exclut plus ou moins les autres de son combat, sans s’en rendre vraiment compte, mais son acharnement suscite l’admiration, alors que le père est sous l’influence de ses propres parents.



J’ai beaucoup aimé le parcours de Sulyvane, plus réaliste, moins obnubilé que sa mère sur le combat dont il comprend assez vite qu’il n’obtiendra pas les réponses. Après une période d’excès de toute sorte, dans un appartement en colocation avec des Hongrois un peu space, il finit par prendre conscience du chagrin qu’il a enfoui, et de la culpabilité du survivant qu’il éprouve. Il s’accroche dans une nouvelle vie, de nouveaux amis, un nouveau métier, car plus rien ne sera comme avant.



Astrid Monet a su trouver le ton juste, elle n’essaie pas de faire pleurer dans les chaumières, mais analyse la tragédie, à travers les réactions de la famille, la solidarité entre les familles d’enfants contaminés, décédés ou encore en vie, et elle cite aussi des documents de l’époque sur le VIH. Elle évoque aussi les douleurs souvent atroces de ces enfants hémophiles, car le sang s’accumule dans les articulations les empêchant de marcher.



Clin d’œil : Caroline a choisi les prénoms de ses enfants, Malone et Sulyvane car elle a un lointain ancêtre irlandais, entré sans la légende familiale et celui-ci va passer brutalement du statut de légende, à celui de transmetteur de l’anomalie génétique.



Ou encore, la visite du musée Salvador Dali à Figueras, où avec son copain Frantz, ils sont aussi défoncés que pouvait l’être le génie. Ce musée est absolument magnifique, je confirme, j’en suis tombée amoureuse dès la première visite !)



J’ai choisi de parler de ce roman, que j’ai terminé il y a une dizaine de jours, en ce long week-end consacré au Sidaction, car le fléau est toujours là et les gestes barrière, préservatifs, dépistages, sont un peu trop relégués aux oubliettes.



J’ai bien envie de retrouver la plume de l’auteure avec son précédent roman : Soleil de cendres.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.



PS : je vous conseille, au passage, une excellente série britannique: « It’s a sin » consacrée aux années SIDA que j’avais déjà vue sur canal à l’époque.



#Loindunoirocéan #NetGalleyFrance !
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Loin du noir océan

🌊Chronique🌊



-Choses tristes et vagabondes-



Dis-moi, ton cœur parfois s’envole-t-il, Sulyvane?

Loin du noir océan de la belle Barcelone

Vers un autre océan où la colère éclate!

Crue, forte, profonde, ainsi que le pardon?

Dis-moi, ton cœur parfois s’envole-il, Sulyvane?



La mère, la battante mère, crie à la justice!

Le démon des années 80 ronge la jeunesse

Et comme l’Act Up grogne sur les bancs

Il n’est plus de berceuses pour les morts

La mère, la battante mère, crie à la justice!



Emporte-moi SIDA, enlève-moi plutôt que lui!

Loin! Loin! Ici les souvenirs sont faits de pleurs

Est-il vrai que parfois ton triste cœur Sulyvane

Dise: loin de vous, du sang contaminé, des mensonges?

Emporte-moi SIDA, enlève-moi plutôt que lui?



Comme vous êtes beaux, ainsi, frères unis

Où dans vos étreintes coulent l’amour

Où dans vos regards brillent la fierté

Où dans vos cœurs sonnent la musique

Comme vous êtes beaux, ainsi, frères unis!



Mais le paradis de vos souvenirs communs

Les transfusions, le skate, le foot, les rires

Le deuil vibrant derrière les poumons

Avec les poches de sang, le rouge, non chauffé

Mais le paradis de vos souvenirs perdus



Qui est coupable, responsable de tuer des innocents?

Sont-il si menteurs et lâches devant ce tabou

Peut-on rappeler ce scandale sanitaire

Et en faire une prouesse, un si doux roman

Qui est coupable, responsable de tuer des innocents?
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Soleil de cendres

Paru cette année aux éditions Agullo, Soleil de cendres est une petite claque en terme de narration. L'histoire prend place dans un futur très proche. Les dégâts climatiques se font de plus en plus sentir, notamment à Berlin, où manifestation, chaleurs intenables et incompréhension flirtent avec un climat social proche de l'implosion.



Marika, mère de Solal 9ans décide de lui présenter son père, après l'avoir quitté et être partit élever seule son fils. S'ensuit une catastrophe climatique d'ampleur, suite au réchauffement climatique, un volcan millénaire entre en éruption et englobe toute Berlin d'un brouillard de cendres et d'une chaleur suffocante. Marika est séparée de son fils qui se retrouve avec un père qu'il ne connait que depuis deux jours.



Dès les premières pages on sent que le roman ne va pas être tendre avec ses personnages. Entre traumatisme ouvert, caractères forts et passif douloureux, cette escapade à Berlin semble tourner au cauchemar. On ne nous prend pas par la main et tous les clichés sont balayés d'un coup. On ressent l'urgence et parfois même la détresse que ressentent cette mini-famille brisée avant même d'avoir eut le temps de se reconstruire.



Le roman est porté par une narration très subtil qui ne verse pas dans le pathos. Les parents sont ingénieusement construit et la figure du père très élégamment mise en avant. Solal quant à lui porte le rôle de cet enfant débrouillard, intelligent mais emprunt de naïveté enfantine touchante. Enfin, la mère, verse peut être un peu trop dans le clichée de «retrouver mon fils à n'importe quel prix», quitte à en oublier sa propre sécurité et celle des autres. Un peu trop badass pour le passé qu'elle porte et le traumatisme qui se joue, cependant elle reste très bien écrite.



Le roman propose une vraie rencontre entre la catastrophe et le motif de la famille. Il apporte pas mal au genre et n'essui aucun essoufflement. Certaines scènes hors narration sont très subtiles et les personnages secondaires apportent du ciment à l'intrigue. Un roman d'une justesse bluffante, qui ne s'encombre pas de clichés, refusant la facilité ou la paresse d'écriture, Soleil de cendres s'inscrit comme un roman d'anticipation ingénieux et méticuleusement réussit.
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Soleil de cendres

Berlin sous les cendres, l'humain sous cette catastrophe caniculaire. Soleil de cendres réveille les angoisses d'une femme de retour à Berlin pour retrouver le père de son fils. Astrid Monet fait de ce désastre écologique, de ce retour de l'état policier, une plongée dans le passé, la psyché, de son personnage en quête d'elle-même.
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Soleil de cendres

Chez Agullo éditions, on n’aime pas s’enfermer dans des cases.

Polar, science-fiction, fantastique, le lecteur n’a que l’embarras du choix et de nombreux horizons à visiter. Avec son second roman, Soleil de cendres, la française Astrid Monet quitte Paris pour une autre capitale européenne : Berlin.

Une occasion de se projeter dans une Europe qui ploie sous la chaleur et le manque d'eau. Un contexte climatique difficile qui rappelle encore et toujours l’urgence de la question environnementale alors que le roman se concentre sur trois jours d’une vie ordinaire, celle de Marika et de son fils, Solal.



Retrouver le passé

Divisé en trois parties, Soleil de Cendres s’ouvre sur le départ de Marika, une française de trente-huit ans, et de son fils, Solal, âgé de sept ans. Leur destination ? Berlin. Leur but ? Rencontrer Thomas, l’ex-petit-ami de Marika et père de Solal, un enfant qu’il n’a pas revu depuis des années.

Immédiatement, le lecteur s’aperçoit que quelque chose cloche dans le monde de Marika. La chaleur est accablante, étouffante. L’eau est rare, jalousement gardée, et dans l’indifférence générale, les plus pauvres et les plus vulnérables meurent sur les trottoirs de la capitale. Tandis que Marika embarque dans un avion à destination de Berlin, des manifestants haranguent les passagers pour éveiller les consciences avant qu’il ne soit trop tard. Mais la nature humaine est têtue.

Si l’on pourrait croire au départ que l’histoire ne sera qu’un simple empilement d’avertissements climatiques vus et revus, Astrid Monet s’attache très rapidement à la description de ses deux personnages principaux : Marika et Solal. C’est grâce à l’adjonction d’un troisième personnage, Thomas, le père et le compagnon perdu de vue, que l’autrice s’avère le plus efficace.

Pendant sa première partie, le roman s’attarde à la fois sur les blessures passées de Marika mais aussi sur l’envie touchante de Solal de découvrir son père, tiraillé entre la peur et la curiosité. Au travers de ces retrouvailles, Astrid Monet décrypte le passé et les fêlures des uns et des autres tout en tirant le portrait de Berlin, capitale historique et culturelle. Berlin s’anime sous la plume de la française qui parvient de façon tout à fait remarquable à intriquer passé et présent, RDA et RFA, intime et faits historiques.

Très réussie, cette première partie promet beaucoup, à la fois sur le plan émotionnel mais aussi sur le plan humain.



La catastrophe

Puis, d’un coup, ce drame intime devient un drame tout court avec une éruption volcanique et un tremblement de terre qui liquident la capitale allemande. Les images d’Apocalypse envahissent le roman d’Astrid Monet, saisissantes et hallucinantes… mais qui brisent la dynamique initiale.

Dès la seconde partie, Astrid Monet transforme le récit d’une rencontre en un récit catastrophe où l’enjeu devient de retrouver l’autre, répétition en mode action/aventure des pages précédentes.

Et avec le réchauffement climatique, l’ensemble sonne creux et artificiel. On a déjà lu tout ça, déjà vu ce genre de choses et rien ne vient véritablement surprendre le lecteur qui doit désormais suivre une mère à la recherche de son fils et un fils à la recherche de sa mère. Une sorte de The Impossible de papier à qui il manquerait la vraie impulsion émotionnelle.

L’échec de ce virage s’avère d’autant plus flagrant à l’aune de quelques réussites mineures du récit. On pense notamment au parallèle entre ce qui arrive à Marika et à la voisine d’immeuble qui attend depuis des dizaines d’années le retour d’un mari qui n’arrivera jamais. Une illustration parfaite de ce que manque Astrid Monet en s’engouffrant trop vite dans un récit-catastrophe à grande échelle. La seule belle chose qui émerge de toutes ces pages, c’est le sacrifice d’un père et la lettre d’un fils qui parle enfin. Dommage que rien n’est véritablement exploité là-dedans au final.

Ce qui manque à Astrid Monet, c’est d’arriver à susciter l’émotion en dévoilant peu à peu ses personnages comme dans sa première partie, ce qui manque, finalement, c’est la catastrophe intime et non celle du monde autour, qui n’apporte rien à l’ensemble, sinon un background écologique-light.



Malgré sa dimension intime initiale, Soleil de cendres s’enlise dans une apocalypse qui rejoue les poncifs du genre. Bouffé par son manque d’originalité et sa cible émotionnelle manquée, le roman d’Astrid Monet laisse tiède sur un sujet pourtant brûlant.
Lien : https://justaword.fr/soleil-..
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Soleil de cendres

Livre tiré au sort au dé parmi ma PAL. Je l'aurais lu bien plus tôt si j'avais su à quel point il me plairait !



Dans un futur que l'on espère lointain, au coeur d'un Berlin caniculaire frappé par la sécheresse, Sandrine rejoint le père de son fils Solal afin qu'ils se rencontrent après 8 ans de séparation. Elle redécouvre les rues de la ville qu'elle a connue plus jeune et note les changements liés à l'urgence climatique.



Par petites touches, Astrid Monet plante le décor apocalyptique de sa dystopie. Même si tout paraît normal, des indices ne trompent pas : les lacs sont asséchés, les piscines fermées, l'arrosage et le plastique interdits, sans compter les températures qui dépassent les 40 degrés...



Le temps du présent choisi par l'autrice ajoute à cette urgence, qui n'est pas que climatique. Quand la ville se déchire en deux à cause d'un violent tremblement de terre, Sandrine se retrouve séparée de son fils, resté avec son père.



Une pluie de cendres toxique s'abat sur la ville, encombrant les bronches, bouchant la vue et couvrant les décombres et le chaos d'une boue grisâtre et poisseuse.



Sandrine retrouvera-t-elle Solal ? Comment survivre à cette indicible catastrophe et à la disparition de son fils ?



Un récit très fort, qu'on ne lâche pas. le contexte fait froid dans le dos malgré la chaleur et interroge sur notre avenir face à la question environnementale.



La quête de cette mère est très poignante. On cherche son fils avec elle, haletant.e, et ce nouveau monde à feu et à sang nous frappe par son absurdité.



J'ai été tour à tour atterrée, en colère et très émue en tournant ces pages. Une palette de sentiments bien humains, comme l'est ce très beau texte d'Astrid Monet à l'écriture à la fois poétique et cinématographique.



Aucune fausse note ! Ce texte est une performance, un petit bijou littéraire de science-fiction qui fait la part belle à la psychologie de ses personnages.



Quand Berlin se retrouve à nouveau divisée, cette fois-ci par une faille béante...



Merci aux éditions Agullo, dénicheuses de talents ! 😉
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Soleil de cendres

Astrid Monet connaît bien Berlin puisqu'elle y a vécu une douzaine d'années. Son roman s'y déroule entièrement, mais dans un Berlin défiguré par un séisme et un nuages de cendres qui se dépose dans le moindre recoin de la ville et sur ses habitants. Pas mal de thèmes sont abordés dans ce roman, deux sont prégnants : l'amour filial, l'attachement d'une mère pour son fils et vice-versa et le dérèglement climatique, ce dernier -avec ses conséquences- jouant le contexte pendant que le premier s'exprime à travers les personnages. Ceux-ci, qu'ils soient principaux comme Marika et Solal ou secondaires sont très réalistes et attachants. Ils ont leurs fêlures, leurs forces et leurs faiblesses, leurs doutes. Astrid Monet décrivant en avance ce qui nous attend sans doute : des températures caniculaires quasi insupportables, un manque d'eau, des conditions de vie difficiles et un avenir pas enthousiasmant, ses personnages ne sont pas très optimistes. Ils se questionnent beaucoup sur leurs actes, sur leurs relations, sur le mal qu'on se fait parfois sans intention. C'est l'apocalypse mais les humains veulent toujours y croire.



Le roman est oppressant tant par le monde qu'il décrit que par l'écriture d'Astrid Monet, intense : tout est dit en un minimum de mots et d'effets. C'est un concentré, pas besoin de lire un roman-catastrophe de cinq ou six cents pages lorsqu'une autrice -j'ai tendance à dire auteure, mais beaucoup d'éditrices et d'autrices disent autrice, comme Agullo, alors, je respecte- peut vous le faire en 200 pages sans superflu ni manque. Phrases plutôt courtes -mais pas toujours-, rythme enlevé, un peu de dialogue pour alléger, Astrid Monet a su construire et écrire un roman d'une densité et d'une force incroyables. Noir, évidemment, la cendre est omniprésente, mais des lueurs parviennent à la transpercer, on les sent, on les lit entre les lignes.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Soleil de cendres

La rentrée littéraire chez Agullo va être très chaude voir caniculaire avec ce superbe roman « catastrophe » d’Astrid Monet.

Soleil de cendres commence comme un roman d’amour, celui d’une mère pour son fils et qui décide d’offrir à ce petit garçon quelques jours à Berlin pour qu’il fasse connaissance de son père. C’est cet amour qui va porter tout le roman, qui va en être le moteur.

Dans un décor résultant d’un réchauffement climatique extrême, à une époque où l’eau devient une denrée plus rare que n’importe quel gemme, Marika et son fils Solal vont être des souffles d’espoir.

Dans un Berlin apocalyptique, la mère et l’enfant sont séparés. Solal va découvrir son père le temps d’une catastrophe. Marika n’aura d’autre but que de retrouver son enfant.

Certains lecteurs vont certainement se focaliser sur le thème de fond, écologique. On pourra penser qu’il est un peu poussé et alarmiste. On pourra croire que boire dans des bouteilles en plastique va provoquer des éruptions volcaniques et des tremblements de terre. On peut être sûr que les richesses naturelles s’épuisent. C’est un thème en vogue qui sert ici de base à ce que j’ai davantage considéré comme un roman d’amour maternel. Le personnage de Marika, c’est la mère courage, prête à tout pour retrouver son enfant, oubliant la peur et la souffrance, refusant l’évidence et gardant, envers et contre tout un espoir immense. L’espoir de retrouver son fils mais aussi celui de fuir ce Berlin dévasté, de fuir la réalité d’une planète mourante et d’une nature assoiffée d’eau mais aussi de vengeance.

C’est vraiment un très bon roman avec de l’action, des sentiments et un vrai message. L’écriture est juste, sensible et je vous prédis pas mal d’émotions.




Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Loin du noir océan

Je m’appelle Sulyvane, et mon petit frère Malone.

Nous devons nos prénoms à un aïeul irlandais du côté maternel.

Je suis l’aîné, mon petit frère est décédé en 1998.

Malone rêvait d’aller à Barcelone ; il n’en a pas eu le temps.

Je vais faire ce voyage dont il nous parlait tant. C’était son rêve. Moi je ne rêve plus, et je ne suis pas sûr d’avoir encore envie de vivre.

Mes parents non plus ne vont pas fort. Maman trouve encore la force de se battre ; pour Papa c’est plus compliqué.

Comment accepter l’inacceptable ?

Comment continuer à avancer, alors que le rire de Malone nous manque tant ?



*********************



Loin du noir océan est basé sur l’histoire vraie de plusieurs milliers de familles ayant perdu un proche à cause de la négligence et de la cupidité d’une poignée d’individus.

Un sujet assez peu abordé en littérature et au cinéma.



Pour savoir, pour comprendre, pour compatir.

Pour ne pas oublier, pour avoir -malgré tout- le droit de vivre, de rêver et de continuer à avancer.
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Soleil de cendres

Quel beau roman que ce Soleil de cendres.J'avais plus qu'apprécié le précédent roman de la prometteuse Astrid Monet et j'avoue que ce deuxième opus est encore meilleur.Dans un Berlin dévasté par un tremblement de terre une mère recherche son fils et son ex.Un roman fort bien écrit avec une belle sensibilité et un sens de la narration bien maitrisé...On ne s'ennuie pas un seul instant.On attend le prochain avec impatience du coup !!!

Toutes mes félicitations Astrid Monet.J'espère qu'un large public aura l'envie de découvrir votre univers et votre plume?
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Soleil de cendres

⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Ce livre fait parti de mes coups de cœur de cette rentrée littéraire.

Je l’ai ouvert et je ne l’ai pas lâcher !!

Je l’ai lu d’une traite et en apnée.

Le sujet traité sur l’écologie est tellement réaliste ...

En tant que maman j’ai ressenti le lien maternel invisible entre Marika et Solal, qui fait qu’elle abandonne jamais.

Un roman très puissant !

À lire de toute urgence 🚨
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Soleil de cendres

Un récit haletant qui vous prend et vous entraine par une mécanique de précision finement articulée dans un chaos apocalyptique.

Une écriture qui réussit a rester fluide malgré la densité du récit et le déferlement des évenements.

En toile de fond une belle déclaration d'amour au Berlin bouillonnant des années 90.

Enfin et surtout une humanité émouvante (sur le couple, la parenté, l'identité et autres..) qui se dévoile et se révèle à mesure que se dechaîne la Nature.

Une fiction forte et très réussie, un très beau moment de lecture...
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À Paris coule la mer du Nord

Un petit roman a lire d'une traite qui nous plonge dans un univers urbain aigre doux, entre la dureté des milieux populaires et l'immense tendresse et solidarité qu'il nous cache. j'ai adoré
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Soleil de cendres

C’est la fin du monde. Un fils retrouve son père. Les échanges franco-allemands vont bon train.



C’est très pénible à lire car l’auteure sans vouloir s’en donner les airs nous fait la leçon, traduisant les phrases en allemand, expliquant que la Spree est le fleuve de Berlin et que Fassbinder a fait du cinéma. Cet univers où les sens sont filtrés par des connaissances s’efface derrière son grillage et les explications du guide qui s’est privée de la possibilité de nous le faire vivre ne visent plus qu’à prétendre éclaircir ce qu’elle voudrait que l’on voie. Mais on ne voit que des morceaux épars et ternes, comme des cendres.
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Soleil de cendres

Par un été brûlant, qui bat tous les records de température, Marika, jeune femme de trente-sept ans, entreprend le voyage retour vers Berlin avec son fils de sept ans, afin qu’il rencontre enfin son père qu’il n’a jamais vu. Les deux s’acceptant plutôt bien, Marika laisse Solal pour la nuit chez son père, mais au matin, alors qu’ils ont rendez-vous, une éruption volcanique sur l’Ouest de l’Allemagne, suivie d’un tremblement de terre à Berlin, les empêchent de se retrouver. Marika, folle d’inquiétude, se met à rechercher son fils, dans une ville coupée en deux, et à la fois désorganisée et soumise à des contraintes policières aussi aberrantes que rigoureuses.

Le roman comporte trois parties, et se déroule sur trois jours, le jour du retour, le jour du tremblement et le jour sans nom.



Ce que j’ai aimé dans ce roman ? Tout d’abord, l’écriture. Les personnages sont bien caractérisés, ils prennent vie en quelques mots, quelques phrases. J’ai surtout été intriguée par le père de Solal qui, s’il se dévoile plus progressivement, montre une évolution particulièrement intéressante, face à son fils et aux circonstances. Quant aux lieux, l’immersion dans la ville de Berlin se fait aisément, on voit que l’auteure la connaît bien et donne un aperçu de son atmosphère qui ne peut que donner envie de mieux la découvrir. En outre, des trouvailles littéraires viennent relever certains passages un peu moins denses, peu nombreux, car le déroulé du roman ne laisse pas de répit, et la quête de Marika à la recherche de son enfant est forcément prenante. Ainsi les passages avec Marlène Dietrich dont la jeune femme est absolument fan.

Maintenant, ce que j’ai un peu moins aimé. Je n’ai pas éprouvé de sympathie d’emblée pour Marika, pour je ne sais quelle raison, qui a sans doute à voir avec son attitude face à la vie, mais cela ne m’a pas empêché d’imaginer être à sa place, et de compatir. Je pense que cette distance par rapport à ce personnage tient aussi à certaines situations que j’ai trouvé « fabriquées ». Ainsi, Marika explique pourquoi elle n’est pas retournée à Berlin en sept ans, sans qu’on comprenne et surtout sans qu’on adhère vraiment à ses motivations. De plus, j’ai regretté certains dialogues qui ne sonnaient pas tout à fait juste. Ce n’est qu’un ressenti personnel, et dans l’ensemble, j’ai trouvé la lecture fluide et prenante, avec des scènes marquantes, et une écriture que je retrouverai volontiers dans un futur roman.
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Soleil de cendres

Un grand merci à masse critique de m'avoir permis de lire ce roman.

J'ai pris du plaisir à sa lecture. L'écriture est agréable et je n'ai pas du tout été surprise de voir que l'auteure elle-même avait vécu dans les deux grandes villes (Paris et Berlin) où se déroulent l'histoire.

La trame relationnelle et émotionnelle est particulièrement soignée, sans jamais en faire de trop. J'ai par contre eu un léger goût de trop peu par rapport à ce contexte catastrophe (mais mes attentes étaient peut être trop élevées, étant fan de roman post-apocalyptique). Je ne vous en dirai pas plus au risque de spoiler mais petit manque à ce niveau là. L'ensemble du roman est par contre qualitatif. Peut -être justement pourrait il devenir une pépite pour les personnes n'étant habituellement pas attirée par ce genre....
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