Imposteur est donc lié à l'idée d'en imposer, de mentir sur sa nature et d'adopter ainsi une posture usurpée, d'occuper illégitimement une place. À ceci près que ceux dont tu parles ici ne le font pas volontairement, ne le font même pas du tout : ils se prennent pour des imposteurs, c'est leur rêve grinçant, leur cauchemar, leur peur - pas leur identité. Ce que tu veux décrire : une de ces formations chimériques de l'esprit qui obsèdent un être, conditionnent parfois sa vie (un aspect de sa vie), ou du moins la gâchent ponctuellement. Et toi, tu vas pourchasser la chimère car tu sais qu'elle a des chances de s'évanouir sous les assauts de la description.
L'émerveillement résulte du regard désirant posé sur le monde ; mais aussi il est source de mouvement désirant même. Nous sommes voués au monde, et tant mieux car ce monde, dans sa splendeur comme dans sa modestie, est désirable. Équivalence avec le désir sensuel : l’homme n’était ni attendu ni imaginé, mais face à lui mon désir le reconnaît, il est accordé à ce mystère en moi qui lui est congruent – il lui est suffisamment accordé (sinon il s’agirait d’une sorte de magie), et la plasticité de ma perception parfait l’ajustement ; de sorte qu’il devient exactement accordé.
C’est bien ainsi qu’il faut comprendre le « hasard objectif » des Surréalistes. Parce que le monde est fait pour nous, il recèle ce que le désir sait y convoquer. Un hasard n’est souvent qu’une vigilance inconsciente.
Ici est notre séjour, y porter un regard attentif est le plus sûr remède contre le nihilisme.
Quoi ! On voudrait me réduire à un seul mot ! Serais-je, moi, si multiple, identifiée comme on ose le faire des typhons enragés baptisés d'un prénom, comme on le fait des bateaux qui risquent de sombrer ! Je me trouverais enfermée dans les pages d'un dictionnaire ; j'aurais des jumelles comme les synonymes, une origine fixe due à l'étymologie ! Je serais citée, utilisée, galvaudée, devenue une recette de bonheur, un parfum ou un vin ? On pourrait me contraindre en me diminuant ! Mais toi, conclut-elle, toi qui me parles si souvent de Barbey D'Aurevilly, n'as-tu pas lu son récit "Une histoire sans nom" ? Nommer en unifiant, c'est trahir le virtuel, tronquer le possible, limiter le sens. Non, je veux rester le secret de chacun, une énigme [...].
Beloizo dit que la nature commande aux hommes de jour tout de suite et que seul l’art permet de durer.
excellente analyse d'un sentiment peu étudié mais omniprésent sans que nous en soyons conscient parfois. A mettre entre toutes mains !