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3.12/5 (sur 78 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Topeka (Kansas) , le 04/02/1979
Biographie :

Ben Lerner a remporté plusieurs prix de poésie et est l'auteur, à ce jour, de deux romans traduits en français : "Au départ d'Atocha" et "10:04". Il vit à Brooklyn.

Son premier roman "Au départ d'Atocha" a remporté le Believer Book Award.

Ben Lerner est titulaire d'un BA en sciences politiques et d'un MFA en "creative writing" de Brown University. Il a séjourné à Madrid comme "Fulbright scholar". Il a enseigné à l'University of Pittsburgh et au California College of the Art.

Ben Lerner est l'auteur de trois livres de poésie "Les Figures Lichtenberg", "Angle de lacet", et "Le libre parcours moyen". Lerner a été finaliste pour le National Book Award et le Prix Nord de la Californie du livre, un boursier Fulbright en Espagne, et le destinataire d'un Howard 2010-2011 Bourse de la Fondation. En 2011, il est devenu le premier Américain à remporter le Preis der Stadt Münster für Internationale Poesie. Il enseigne dans le programme d'écriture au Brooklyn College.


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Vidéo de

Le 19.11.18, chronique du ?Cavalier polonais? de Ben Lerner dans l'émission ?Des poches sous les yeux? (Radio Béton).

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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
J'éprouvais une grande méfiance envers ceux qui m'affirmaient qu'un poème, un tableau ou un morceau de musique avait "changé leur vie", d'autant qu'en général je les avais connus bien avant leur supposée révélation, sans pourtant déceler le moindre changement.
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Ma mère, à chaque visite au musée, me disait que la peinture semblait s'être développée à rebours ; que si un extraterrestre débarquait aujourd'hui, il penserait que les tableaux abstraits venaient d'abord, des centaines, voire des milliers d'années avant ceux de la Renaissance. Sauf si l'extraterrestre en question ressemblait à un triangle jaune sur fond bleu.
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Un matin, ma place devant le Van der Weyden était prise. L'homme se tenait à l'endroit exact où je me plaçais et ma première réaction fut la surprise, c'était comme de me regarder en train de regarder le tableau, bien que l'intrus soit plus mince et plus brun que moi. Je voulais qu'il s'éloigne mais il ne bougea pas. Je m'interrogeai : m'avait-il observé devant la Descente? S'était-il posté là dans l'espoir de voir ce que j'avais dû, moi remarquer? Agacé, je tentai de reporter mon rituel matinal sur une autre toile mais j'étais trop habitué à celle-ci, à ses dimensions et ses nuances de bleu, pour accepter toute substitution. Je m'apprêtais à déserter la salle 58 quand l'homme éclata en sanglots, secoué de hoquets sporadiques. Faisait-il ainsi face au mur pour mieux dissimuler son visage et un chagrin antérieur à sa visite? Ou vivait-il une profonde expérience esthétique?
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Est-ce que je pouvais fumer ? Question idiote, elle me désigna le cendrier et vint s'asseoir à mes côtés. Puis, sans lâcher sa cigarette ni son verre, elle se dirigea vers une armoire et, je ne sais comment, réussit à se changer devant moi sans cesser de fumer ni de boire, sans rien brûler ni renverser et sans donner l'impression de se livrer à un strip-tease.
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Ils sont là pour évaluer mon fils (pas un homme, évidemment, mais un garçon, un éternel garçon, Peter Pan, un homme-enfant, vu que l'Amérique est une adolescence sans fin)."
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Alex avait suggéré une fécondation avec mon sperme. Non, comme elle l’expliqua sur-le-champ tant bien que mal, in copula, mais par insémination intra-utérine parce que, je cite, «ce serait trop bizarre de te baiser ». Le sujet fut abordé au Metropolitan Museum où nous allions souvent l’après-midi, en semaine, vu qu’Alex était sans emploi et que j’étais pour ma part écrivain. Nous nous étions rencontrés à la fac, moi en première année, elle en dernière, dans un cours ennuyeux sur les grands classiques, et si on avait tout de suite éprouvé une sympathie mutuelle, nous n’étions devenus meilleurs amis qu’en nous retrouvant quasiment voisins à Brooklyn.

Nous avions pris l’habitude de nous promener ensemble : dans Prospect Park, quand les derniers rayons de lumière disparaissaient dans les tilleuls; depuis notre quartier de Boerum Hill jusqu’à Sunset Park, où des cerf-volants aux ailes souples voletaient à l’heure bleue ; et de nuit, le long de la promenade, les intensités menaçantes de Manhattan scintillant de l’autre côté de l’étendue d’eau sombre. Six ans de promenades sur une planète en proie au réchauffement avaient fait d’Alex une présence consubstantielle à mes déplacements dans la ville, et il me semblait qu’elle était en permanence à mes côtés : quand, seul, je traversais un pont en silence, j’avais souvent l’impression que je partageais ce silence avec elle, même si elle était montée voir ses parents dans le nord de l’état ou qu’elle se trouvait avec un petit ami, que je ne manquais pas de détester – pour cela, on pouvait compter sur moi.
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Faisait-il ainsi face au mur pour mieux dissimuler son visage et un chagrin antérieur à ma visite ? Ou vivait-il une profonde expérience esthétique ?
La vacuité ineffable de mon projet éclaterait au grand jour et je devrai rentrer à la maison toute honte bue.
(...)
Mes traits communiquaient une incrédulité blasée, un ennui que seul un vague intérêt anthropologique venait relativiser.
(...)
Si j’étais poète c’était parce que, de toutes les pratiques, la poésie était celle qui pouvait le moins ignorer son anachronisme et sa marginalité et elle validait ainsi ce que j’avais de grotesque.
(...)
Ma voix sonnait faux, maniérée, et je craignais qu’elle ne dépare, qu’elle ne se fonde pas dans les autres.
(…) pas d’imposture ailleurs que dans [son] sentiment d’imposture
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Si je prends les médicaments, c’est comme si je me divisais en deux. Comme un embranchement, dans une route : il y aura celui qui a vécu l’opération et celui qui ne l’a pas vécue. C’est comme si je laissais une version de moi-même seule face à la douleur, que je l’abandonnais.
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Le fait est que prendre conscience de mon égoïsme ne faisait que générer davantage d’égoïsme ; c’est-à-dire que je me sentais seul, je me sentais à plaindre, même si on cuisinait si souvent pour moi, car, dans ma kitchenette, avec mon wok, à l’âge de trente-trois ans, j’étais dévasté de me rendre compte que personne ne dépendait de moi pour ce soin fondamental à la personne qu’est l’alimentation, la nourriture.
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Mon intérêt pour l’art était indissociable de la rupture entre mon expérience personnelle des œuvres et les propos qu’elles suscitaient ; le constat de cet écart – voilà sans doute mon expérience esthétique la plus intense, ou du moins ce qui s’en rapprochait le plus : l’expérience profonde de l’absence de profondeur.
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