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Critiques de Bernard Binlin Dadié (21)
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Un Nègre à Paris

J'ai lu ce livre en tant que " classique " de la littérature francophone africaine. J'y ai trouvé, comme attendu, un esprit, une verve, une belle maîtrise de la langue, une grande culture, une sensibilité politique, etc. Rien que de bons ingrédients.



Alors pourquoi ce sévère 2/5 me direz-vous ? Probablement parce que je n'y ai pris aucun plaisir à la lecture, n'y ai ressenti aucune émotion particulière : plaisir & émotion qui sont les deux mamelles qui nourrissent mes appétits de lectrice.



J'ai trouvé qu'on ne sortait guère d'une longue liste d'anecdotes. Oui, c'est cela, un catalogue d'anecdotes ou de bons mots, mais jamais d'intrigue, jamais de personnages un peu creusés auxquels on puisse se frotter, jamais de construction littéraire intéressante à mes yeux. Beaucoup de clichés et finalement, un discours général qui est peut-être presque autant raciste à l'égard des Parisiens que le racisme qu'il prétend dénoncer.



Évidemment, Bernard Dadié écrit en 1956 ; aucune des colonies africaines françaises n'est encore libérée ou indépendante et ceci est loin d'être un détail, mais tout de même. Est-ce donner de la force au propos " antiraciste " que de s'adonner à une autre forme de racisme ?



À longueur de pages, Bernard Dadié nous parle DU Parisien ou de LA Parisienne, comme si Elle ou Il avaient une essence particulière et propre à ce " peuple " de Paris. J'ai le sentiment qu'à chaque fois qu'on essentialise, qu'on regroupe un ensemble humain et qu'on le baptise d'un même nom générique, comme s'il s'agissait d'un ensemble cohérent alors que manifestement la diversité humaine fait que cette cohérence, et donc cet ensemble, n'existe pas, on établit un boulevard à la pensée raciste, celle qui clive, celle qui fait des paquets, celle qui classe les uns par rapport aux autres.



J'ai donc été assez gênée par cette dénomination : les Parisiens, les Français. Qu'est-ce que ça veut dire les Français ? Comment peut-on parler comme d'un ensemble homogène et ayant des caractéristiques particulières une population de 45 millions d'habitants (à l'époque) ? Pour moi, c'est aussi bête que de dire " les Africains ". Qu'est-ce que ça veut dire les Africains ? Sont-ce les Mozambicains ? Les Mauritaniens ? Et qu'est-ce que ça veut dire les Mozambicains ? les Mauritaniens ? Je n'en ai pas la moindre idée. C'est un peu comme de parler, sous un même chapeau, comme d'une évidence non sujette à variation, des " femmes ", ce modeste ensemble d'un peu plus de trois milliards et demi d'individus…



Voilà, je ne sais pas si je suis très claire avec cette notion, en tout cas, même si Un Nègre à Paris pose certaines questions intéressantes, ce n'est pas ce que j'attends d'un roman. Peut-être que l'essai politique aurait été plus approprié pour exprimer ce que l'auteur semblait avoir envie d'exprimer. D'où cette impression plutôt mitigée voire négative.



Pour le reste, il s'agit d'un " Africain " (Qu'est-ce que ça veut dire ? Toujours la même douloureuse question et c'est en cela que j'aurais aimé avoir un vrai personnage sur lequel brancher mon affectif. Un personnage authentifié, incarné, sublime ou répugnant, mais un personnage, que diable !), Tanhoe Bertin qui se rend pour la première fois de sa vie à Paris. Il relate dans une longue lettre ses impressions pour un interlocuteur " africain ". (Qu'est-ce que ça veut dire ? Décidément…) Il y égraine ses surprises et ses désillusions tout en dressant de nombreuses comparaisons entre les modes de vie au pays et à Paris. (Lesquels contrastes mentionnés étaient probablement aussi poussés à l'époque au sein même de la France métropolitaine, entre zones rurales reculées et grandes villes, soit dit en passant.)



Bref, j'ai trouvé dommage de mettre cette immense culture et cette belle maîtrise de la langue au service d'une sorte de catalogue alors que j'aurais vraiment aimé pouvoir m'attacher à des personnages, les sentir évoluer, m'identifier à quelqu'un, entrer dedans quoi. Tandis qu'ici, je suis restée totalement extérieure au récit. Dommage. Toutefois, ceci n'est que mon avis, aussi stupide et blafard que LA Parisienne (Mais de quelle Parisienne parlons-nous ? Y aurait-il une diversité ?), c'est-à-dire pas grand-chose.
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Un Nègre à Paris

Un Nègre à Paris m'a fait tout de suite penser à une histoire du racisme, beuh, non, Bernard B. Dadié nous propose plutôt de la surprise d'un africain qui, spéculant sur un Paris comme un paradis terrestre, est frappé d'étonnement, une fois qu'il ait foulé le sol parisien, de voir un monde où les hommes se rattachent aux choses pas comme ça se passe en Afrique. L'amour des blancs pour des fleurs, l'homme qui traite la femme comme une fleur avec ses manières galantes alors qu'en Afrique la galanterie est une affaire de femme, la forte considération des animaux domestiques surtout le chat noir qui en Afrique symbolise la sorcellerie, l'influence permanente de la solitude, pas de contact entre voisins alors qu'en Afrique le voisin est ton frère, la solidarité court les rues, la fierté du Parisien pour son histoire, la fierté pour chaque lieu qui représente l'emblème de son histoire surtout la place de la Bastille alors que l'Africain, lui, ne pense qu'à sa survie... Bernard B. Dadié nous conte un Paris dans le regard d'un Africain des années 50 avant d'ailleurs le vent des indépendances en Afrique, on comprend alors notre Africain ne peut que passer tout ce qui est Paris au peigne fin, aucun détail ne lui échappe...

Un joli récit vraiment amusant, on ne peut s'empêcher de sourire en tournant chaque page.
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Le Pagne noir

je ne suis pas entrée dans cet univers de contes malgré leur qualité
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Monsieur Thôgô-gnini

jadore ce livre

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Un Nègre à Paris



Peut on qualifier un livre de pervers ? Un Nègre à Paris, écrit en 1956 séduit (les pervers sont de grands séducteurs/manipulateurs) par son thème : la découverte de Paris vu par un habitant d’Abidjan. Proposé par Mabanckou comme « un exotisme inversé », Bernard Dadié « dissèque la civilisation occidentale ». Effectivement, joints à une vision de Paris décrite avec distance et une certaine exactitude, de longues phrases enrubannées et apparemment naïves s’enchainent dans son livre extrêmement bien écrit, avec les dictons populaires: « mentir comme un arracheur de dents, tout finit en chanson, les hommes posent des lapins, ils n’aiment pas les langues de vipère, et maintes fois répété : sauter a pieds joints, avoir du pain sue la planche, être à point nommé »



A quoi sert cette litanie enchainée des proverbes des Parisiens ? à les critiquer sévèrement, ou à tout le moins à en épingler la différence avec la société africaine: « Avec ces hommes, on ne sait jamais, il peut y avoir du vrai, surtout qu’il n’y a pas de fumée sans feu » -La lecture est agréable, drôle souvent, bien vue aussi parfois « Jésus… avait dit de tendre constamment la joue. On ne savait plus laquelle tendre lorsque les deux avaient reçues leur part de gifles. » ou « on perd si souvent de vue la voie de la paix que le Parisien a posté à chaque carrefour un gardien pour vous la montrer ».

Cependant , outre que Dadié invente son propre monde ( lorsqu’il parle des guerres en Europe, des douanes et autres restrictions individuelles , comme si la Côte d‘Ivoire ou le Sénégal dans les dernières années du colonialisme étaient le parangon de la liberté et même des quartiers différents des villes ), il sabote consciencieusement la société qu’il a pour but de nous présenter.

Un Lévy Strauss se permettant de parler de « ces gens-là » tout en en méconnaissant leur culture.

Citant la patronne de Paris, Dadié dit naïvement « je n’ai pas vu de statue de Sainte Geneviève » Mais il n’avait ou qu’à se renseigner, ou à ouvrir les yeux sur le pont de la Tournelle.

Il parle des statues autour de la place de la Concorde, sans savoir que ce sont les huit villes principales qui sont représentées.

On arrive donc au sujet sous-jacent : si le héros de Dadié a du mal à s’orienter dans le métro, c’est que les Parisiens sont racistes, sans parler des femmes qui ne se laissent pas séduire par une entrée en matière sur le temps qu’il fait. Ça, vraiment, c’est moche. Pire encore, ce sont elles qui portent la culotte, ce sont elles qui jouent dans ce pays un rôle prépondérant ( culotte ou slip, pour nous qui regardons, (ose-t-il) c’est le même nylon premier choix. ). Sans ajouter que, comble, une Parisienne convoite non pas les cadeaux, mais « d ‘être tendrement aimée, comprise, devinée ».

Il est vrai qu’à Abidjan, c’est mieux : « si les hommes sont polygames, c’est pour que leurs femmes les aiment plus en rivalisant d’attention »

Dadié, en cela pervers, n’arrête pas d’affirmer que nous sommes tous les mêmes, que même les Parisiens ont un cœur, que d’ailleurs ils aiment leurs enfants, n’allez pas croire et il ajoute, mine de rien, que les Parisiens s’embrassent sur la bouche, devant tout le monde, avant de divorcer, que les femmes se fardent pour occulter qu’elles sont vieilles, qu’ils aiment tous, ces gens-là, les fleurs, les animaux, et ils courent après le temps , ils se croient les rois du monde alors qu’ils ont coupé la tête de l’un de leurs.… ce que dans les villages africains on ne fait pas.

J’aimerai citer ce qu’en dit Nastasia B : « A longueur de pages, Bernard Dadié nous parle DU Parisien ou de LA Parisienne, comme si Elle ou Il avaient une essence particulière et propre à ce " peuple " de Paris. J'ai le sentiment qu'à chaque fois qu'on essentialise, qu'on regroupe un ensemble humain et qu'on le baptise d'un même nom générique, comme s'il s'agissait d'un ensemble cohérent alors que manifestement la diversité humaine fait que cette cohérence, et donc cet ensemble, n'existe pas, on établit un boulevard à la pensée raciste, celle qui clive, celle qui fait des paquets, celle qui classe les uns par rapport aux autres. »

Voilà.

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Légendes africaines - Afrique debout, Climbié, ..

L espoir de l Afrique . Le poète de par ses vers console et promet un avenir meilleur a l Afrique .... Chose que nous espérons
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Le Pagne noir

Mourtada.5@hotmail.fr
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Le Pagne noir

Cool
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Un Nègre à Paris

Un nègre à Paris, c’est d’abord un récit qui porte en filigrane les marques du genre épistolaire. En effet, Tanhoe Bertin, le personnage-narrateur, écrit à un correspond sous couvert d’anonymat, demeuré en Afrique.



L’une des caractéristiques majeures de ce récit est son ton humoristique, ironique et sensiblement enjoué.

Quelque forme triviale que puisse prendre parfois le discours de Tanhoe Bertin, l’écriture des stéréotypes et des aprioris négatifs est élaborée à travers le prisme d’un observateur faussement candide.



L’image paysanne et campagnarde de l’Afrique y contraste avec Paris dépeinte comme un véritable musée à ciel ouvert. Toutefois, c’est bien une subtile dérision des usages et mœurs parisiens qui se dégage de ce récit : « Leur façon de travailler montre à quel point ces hommes ne comprennent pas la vie (…) Ils sont un vieux peuple à vieilles habitudes » (p. 23)

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Le Pagne noir

Un petit livre magique de tendresse pour ses personnages et pour l'Afrique. Goûter les contes à petites lampées, un à la fois. Et si vous ramener à Dieu le verdict des animaux, vous serez roi. « Voulez-vous être cet homme heureux ? » c’est la dernière phrase du dernier conte. Mais on l’a été tout du long, heureux.
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Légendes africaines - Afrique debout, Climbié, ..

Une oeuvres qui essaie dépeint l'époque coloniale
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Monsieur Thôgô-gnini

J aime ce livre
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Monsieur Thôgô-gnini

je trouve le roman très bien
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Un Nègre à Paris

Dans mon exploration de la littérature africaine, je voulais lire ce livre cité entre autres par Alain Mabanckou, je l'avais commandé à ma librairie de quartier et j'ai dû attendre qu'il soit réimprimé -il l'a été suite au décès de l'auteur en 2019. Le narrateur en séjour à Paris a un regard très indulgent sur les parisiens et encore plus sur les parisiennes qui le fascinent avec leur rouge à lèvres. C'est le Paris fin années 50 qui est raconté ici, avec humour et érudition car il est aussi beaucoup question d'Histoire de France. Et l'on constate que finalement, les rois et empereurs de tous pays ont toujours les mêmes ambitions et souvent les mêmes méthodes, et que le parisien de souche ne diffère guère de l'homme africain dans sa soumission et néanmoins ses désirs de liberté.
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Un Nègre à Paris

J'adore vraiment ce roman
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Légendes africaines - Afrique debout, Climbié, ..

belle pense
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Un Nègre à Paris

Passant sans cesse du gros plan détaillé à une vision plus élargie, il évoque sous forme de saynètes des sujets tour à tour légers, comme le langage des fleurs, les animaux de compagnie ou le rythme de vie des locaux […]
Lien : https://www.lemonde.fr/afriq..
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Le Pagne noir

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Légendes africaines - Afrique debout, Climbié, ..

C'est au top ce roman. Son auteur est une légende, je n'ai jamais lu ce document mais je sais que c'est un document bien intéressant et qui a de l'audace qui sert à édifier le peuple/ j'adore les écrits de cet écrivain. C'est le meilleur écrivain, il a même remporté les prix de Nobel tout ça là c'est un monsieur extraordinaire qui a toutes les capacités cognitives. Il est un Zeus de l'écrit africain...
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Le Pagne noir

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