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Citations de Bernard Binlin Dadié (67)


Le fleuve, survolé de mouettes, était comme un tapis uni tiré par une main invisible. Sur la berge, des vaguettes, sans dentelure aucune, d'un bloc comme du velours qu'on déploie, venaient mourir.
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Pour coucher "noir sur blanc"
Il ne faut pas être grand clerc
Mais avoir des visions plein les yeux
Et le coeur bien en peine.
La masure que décoiffe l'ouragan
Est un sujet
Le taudis sans rideaux,
- Même usé, c'est un luxe -
Sans une fleur qui égaye les yeux,
- C'est de trop -
En est un autre.
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Bernard Binlin Dadié
Protester, c'est prouver qu'on vit, qu'on suit attentivement…

UN NÈGRE À PARIS.
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Partout se dresse un Dieu coléreux ayant à sa gauche le fouet et à sa droite les bonbons. Un Dieu à l'image du Blanc chez nous, avec ses médailles d'une main et sa prison de l'autre.
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Lorsque tout le monde a fini de parler, on arrive à l'acte suprême qui décide du sort du gouvernement, on vote. D'un côté ceux qui veulent que le gouvernement meure et avec lui tous ses servants, et de l'autre, ceux qui veulent le reconduire. Le plus souvent ce sont ces derniers qui l'emportent. Lorsqu'il arrive aux premiers de gagner la partie, le gouvernement tombe puis se reforme, mais qu'y voit-on ? Les mêmes hommes ayant simplement changé de siège, c'est-à-dire de fonctions.
Il y a des gens qui sont pour le gouvernement ce que sont les pique-bœufs chez nous, ils ne l'abandonnent jamais, et toujours lui survivent, ils le piquent, le piquent jusqu'à ce qu'il meure.
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Bernard Binlin Dadié
L'homme est un être merveilleusement idiot, cherchant toujours un appui si fragile soit-il.

UN NÈGRE À PARIS.
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Si nous confions la garde de nos villages à des génies, les Parisiens laissent ce soin à des espèces de guerriers d'une importance considérable. Personne n'entreprend une action, ne fait un geste sans penser à eux. On les appellent journalistes. Une race turbulente, à l'origine obscure. […] Des gens à l'esprit fort curieux et à la plume hardie, alerte, faisant uniquement métier d'écrire. En somme des espèces de paresseux ne sachant absolument rien faire de leurs dix doigts, mais dont la tête toujours travaille, travaille si bien qu'elle est toujours chaude. Ces journalistes qui se posent en censeurs et s'arrogent le droit de trancher de tout, de tuer un homme ou de le porter aux nues selon leur humeur du jour, ne sont point crieurs publics, ni batteurs de tam-tams. La complexité de leur caractère autorise à dire qu'ils sont les deux à la fois car souvent un seul article fait plus de bruit que huit tam-tams déchaînés et lorsqu'ils se mettent en tête d'orchestrer une affaire, ils n'y vont jamais de main morte. […] Au demeurant des gens doux, pacifiques, bavards par profession, inquisiteurs par déformation, et silencieux par calcul. Ne sont-ils pas souvent dans les secrets d'État ? Un ministre apposant une signature ne pense-t-il pas d'abord à cette race de guêpes-maçonnes qui d'un coup d'ailes jette à terre le plus bel édifice ministériel ? Nous avons nos génies ; ils ont ici leur journalistes : et tous nous font trembler parce que nous ne savons jamais ce qu'ils pensent. Une affaire les intéresse-t-elle ? Ils la montent en épingle. Dans le cas contraire ils font autour d'elle la grande conspiration du silence.
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Bernard Binlin Dadié

Mon rêve
n'est pas d'avoir
un chalet dans la montagne
un nid d'aigle au Kilimandjaro,
des bassins fleuris pour les songes des jours
et des parquets où se mirent des lustres d'or.

Mélodie dans le silence de mes jours.
Lueurs sur mon chemin dans les ténèbres
Où notre amour se profile en bouquets d'étoiles.

Mon rêve
est
d'être à toi;
de sentir
dans tes mains
l'ardeur
de ma flamme
en toi
ma folie
d'aimer.

Mon rêve
est
d'être à toi
ce soir.
Toujours.


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Des femmes poussent leur lourde poitrine devant elles, avec dessus le poids de tous les regards des hommes.
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Sous notre ciel à chaleur constante il y a des parties de chasse difficiles, celles qu'on livre aux trafiquants, aux margouillats, aux papillons et aux idées, parce qu'on ne sait presque jamais où ils se couchent et comme dit le proverbe, « ce ne sont pas toujours les porteurs de tam-tams qui sont les bons danseurs ». Eh oui ils ont tellement d'attaches qu'il est parfois difficile de les exterminer. Tu ne comprends pas. Je sais, ça ne fait rien ; l'essentiel étant plutôt de constater que de comprendre. Et l'on croit parfois arrêter une danse parce qu'on s'est emparé du porteur de tam-tam. Que fait-on de la chanson qui trottine dans la tête des gens ? Peut-on l'arrêter, lui dire : Euh ! toi, sors de cette demeure ? Lavage de tête, de cervelle, on en parle ! dans ce domaine, que la tête soit blanche ou noire, blonde ou brune, voire chauve, on perd toujours sa lessive.
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Et pendant que tout un peuple suit son héros télévisé, photographié, est-ce que je sais, je crois lire en certains regards de l'angoisse. Les Parisiens mènent leur existence trépidante faite de privations, de refoulement. Ils se demandent où cette civilisation les mène, au rythme de ses machines, lorsque malgré l'abondance, il y a des gens mal nourris, mal vêtus. Les machines, lancées, tournent et tout le pays avec elles, comme pris de vertige. Le mal du siècle est de tourner, de produire le plus possible, de créer des richesses. L'homme est devenu un rouage ; et on lui donne tout juste ce qu'il faut pour jouer son rôle, tourner aussi.
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Il respirait à l'aise, l'air salubre, et chantait d'une voix merveilleuse qui faisait danser les feuilles sur les branches, osciller les branches sur les arbres.
Et les arbres, ivres de mélodie, dans le vent, entremêlaient leur chevelure piquée de papillons de toutes le couleurs, contant fleurette à des abeilles en repos.
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TU DORS


La nuit est bien silencieuse.
      Tu dors
Et je veille.

      Tu rêves sans doute
Et moi j’égrène nos souvenirs
en t’écoutant respirer.

La nuit est bien silencieuse.
      Tu dors
Et je veille sur notre amour.

Je remue nos songes qu’ensevelissent les jours
Je les tire de l’oubli pour les hisser sur le pavois,
J’ai retrouvé nos larmes d’enfants

La nuit est bien silencieuse.

Je suis le vieux guetteur
qui monte la garde sur les remparts.
Je sais comment on prend une ville,
Je sais comment on perd un cœur.
      Tu dors
Et je veille.

Je suis le ciseleur des nuits étoilés,
l’orfèvre des jours.
J’ai pour messagers les aurores,
et l’arc-en-ciel des heures calmes.
Du temple de mon Dieu,
N’approche aucune odeur de poudre
      aucune odeur de sang
      Nul sanglot de femme.

Je suis le vieux guetteur
qui monte la garde sur les remparts.
La nuit est bien calme
Et tu dors…

Les hommes ont effeuillé mes songes
Je n’avais pas, pour paraître devant eux
      ma robe de lin,
Ils me demandaient un parchemin.
Je n’avais qu’un bouclier de guetteur.
Le jour point
Et, nous retrouverons demain dans le jardin
En poussières d’argent sur le rosier
nos rêves d’enfants.

Je suis le vieux guetteur
qui monte la garde sur les remparts.
J’ai dans les yeux, les aurores des temps anciens
Et dans la tête, la chanson des temps futurs.

                            20 juillet 1960
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Un matin, titubant de faim, il partit visiter ses engins... Son cœur partit au galop, pressé de voir ce que cela pouvait bien être... La machette au poing, il avance, s'approche et voilà que c'est un Écureuil, un bel Écureuil qui pend au bout du fil... Un Écureuil qui devait venir de loin.
"Un Écureuil pour mon repas, Dieu merci ! C'est de la tendre viande. Une bonne sauce avec ça, rien de tel !" Et il fit claquer la langue...s'apprêtant à lui trancher le cou.
-- Ananzè, ne me tue pas, je te ferai du bien.
-- Du bien ? Quel bien peux-tu me faire toi ? Le seul bien que tu puisses me faire, c'est de me remplir le ventre...
-- Ananzè, ne me tue pas et tu seras heureux.
-- Attends ! Je vais tellement t'épargner que ta tête sera bientôt dans ma marmite...
-- Ananzè, tu es mon frère.
-- Moi frère, toi ? Depuis quand Ananzè l'Araignée est-il le frère de l'Écureuil ?
-- Je suis du village de ta mère.
-- Ma mère ! Ma mère ! Elle est morte. Elle n'a donc plus de village...
-- Je la connaissais ta brave mère, qui me parlait souvent de toi.
-- Tu es certainement du village de ma mère, mais pas du village à moi. Et même serais-tu de mon village à moi, penses-tu que ta tête ne serait pas au fond de la marmite ?
-- Comme elle était brave, ta mère !
-- Brave et douce comme la flamme du foyer qui tantôt te caressera la peau.


L'ARAIGNÉE ET LA TORTUE.
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Ne pense pas que le Parisien qui regarde poétiquement couler la seine en suivant sa ligne, soit quelqu'un de simple. Il est un tissu de contradictions. Euh, n'y a-t-il pas en lui du Wisigoth, du Goth, de l'Alaman, du Franc, et du Parisien? Lorsque vous l'abordez de face, de dos, de gauche ou de droite, c'est l'un ou l'autre de ces aspects que vous rencontrez. Et c'est pourquoi les jugements qu'on émet sur lui sont si contradictoires.
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« Mon cœur »

Mon cœur est un parterre de rêves fleuris
Une balle d'orgueil
Que je traîne de porte en porte.
Cavale pour le sourire.
Mon cœur est une branche
sur laquelle chante le Rossignol
Ainsi se meurtrir sur le chemin de l'amour
comme ciseler sa douleur ou sa haine.
Énéle...Le sage a le cœur si vaste, si vaste
qu'il embrasse l'univers entier
et c'est pour lui faiblesse
que d'aimer un seul être.
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C'était pendant une famine. Une famine atroce, unique en son genre... Partout on la sentait. Partout, elle faisait des siennes. Elle empêchait même la pluie de tomber.


L'ARAIGNÉE ET LA TORTUE.
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HENRI : La leçon de Ceuta ? Elle est simple. Aucun tyran si puissant soit-il ne peut durant des siècles opprimer tout un peuple.
DIOGO : Finis les enlèvements, les emprisonnements, l'insécurité...
HENRI : La liberté reconquise... Tous ces biens à nous, sans partage, la Terre...
DIOGO : Nôtre.
HENRI : Le Ciel...
DIOGO : Nôtre... Enfin travailler pour soi, peiner pour les siens et non plus pour d'autres et leurs enfants...
HENRI : Renverser le cours de l'histoire..
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Pour subsister, Kacou Ananzè avait appris... à tendre des pièges. Mais ces derniers, comme affamés et sans force, ne prenaient rien.


L'ARAIGNÉE ET LA TORTUE.
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Bernard Binlin Dadié
Le temps ne tient jamais compte de ce qui se fait sans lui.

UN NÈGRE À PARIS.
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