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Citations de Bernard Minier (1849)


Servaz entra dans la cour où les mauvaises herbes soulevaient le pavé. Se dirigea vers le perron dans le fond. Des vélos et des voitures garés à côté. Dès qu’il eut franchi la porte vitrée, il se rendit compte que cet endroit était plein de vie : des cris d’enfants, de mères les réprimandant, des dessins naïfs et des affiches sur les murs, des manteaux accrochés à des patères, des voix, des rires, des pas un peu partout. Sur les murs jaunes, des affiches proclamaient : « La police contrôle, la justice enferme », « Contre toutes les expulsions, autodéfense sociale, offensive populaire – la lutte s’organise », « Ils ne nous feront pas taire ! », « Nique ton maire ! ». Une atmosphère pré-insurrectionnelle régnait dans ce pays, des courants souterrains le travaillaient, contrebalançant la résignation d’une partie de la population.
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Après tout, il existait encore en France des personnes sans Internet, qu'on obligeait désormais à déclarer leurs revenus en ligne. Moïra considérait cela comme une atteinte à leur liberté : c'était la marche forcée du progrès - et ceux qui le refusaient se voyaient toujours contraints de plier l'échine.
P 228
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Là-haut, à deux mille cinq cents mètres d'altitude, les glaciers sortaient de l'ombre, étincelant dans le soleil qui demeurait cependant caché.
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Souvent du reste, les femmes du polar sont encore plus cruelles que les hommes : en témoignent outre-Manche Mo Hayder et Val Mc Dermid ou chez nous Sonja Delzongle, Sophie Loubière et Dominique Sylvain.
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Aucun criminel ne fait montre de plus de cruauté que celui qui se croit d'avance absous de ces crimes par une cause qu'il pense juste .
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"La vie ne peut-elle pas se résumer à la somme de nos désirs et aux stratégies que nous déployons pour les satisfaites- ou au contraire pour les faire taire?" (p. 46)
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-A votre avis, est-ce que j’ai tout inventé ou est-ce que cette histoire est vraie, capitaine? Vous voyez: c’est ça, l’art du conteur. Faire naître cette terrible proximité qui vous fait accompagner, aimer et regretter les personnages, souffrir avec eux, se réjouir, trembler avec eux... Pourtant, ce ne sont que des mots.
Sur quoi, il se penche en avant.
-Les romanciers sont des menteurs, capitaine, ils enjolivent, ils extrapolent, ils finissent par prendre leurs mensonges pour la réalité. Mais peut-être que cette histoire que je viens de vous raconter est vraie, allez savoir.
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le regard qu’elle aurait adressé à un invité manquant par trop de charisme vingt ans plus tôt, sur le plateau de son émission : Dimanche à la Une. Elle débutait à 17 heures, chaque dimanche. Après quoi elle avait connu un passage à vide, puis dirigé un magazine hebdomadaire déjà sur le déclin – un déclin relatif qui s’était transformé en mort lente avec l’avènement d’Internet, quand trop de gens s’étaient mis à penser que les journalistes papier étaient ringards ou achetés et qu’une info de trois lignes dans un gratuit ou un tweet de 140 caractères maxi était tout ce dont leur cerveau avait besoin comme nourriture intellectuelle.
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… le mal n’était pas quantifiable, ni réductible à un principe scientifique, à des considérations biologiques ou à une théorie psychologique. Les esprits soi-disant forts prétendaient qu’il n’existaient pas; ils en faisaient une forme de superstition, une croyance irrationnelle pour les esprits faibles. Mais c’était simplement parce qu’ils n’avaient jamais été raturés à mort au fond d’une cave, qu’ils n’avaient jamais regardé des vidéos d’enfants violentés sur Internet, qu’ils n’avaient jamais été enlevés à leur famille, dressés, drogués et violés par des dizaines d’hommes avant d’être mis sur le trottoir d’une grande ville européenne, ni conditionnés mentalement pour se faire exploser au milieu d’une foule.
(p. 237)
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- L'orgueil, répondit le psy. Quelqu'un dans cette vallée joue à être Dieu. Il se croit au-dessus des hommes et des lois, et il joue à manipuler les misérables mortels que nous sommes. Il faut pour cela un orgueil incommensurable. Un tel orgueil doit se manifester d'une manière ou d'une autre chez celui qui le possède - à moins qu'il ne le dissimule sous les apparences d'une extrême fausse modestie. p 237
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J'ai continué à fixer les photographies - ces témoignages d'une enfance heureuse. Heureuse : vraiment ? Existe-t-il témoignage plus mensonger que celui d'une photographie ? Plus je les scrutais, plus j'avais l'impression de voir autre chose dans ces souvenirs : un petit garçon qui jouait, qui s'amusait, mais qui avait toujours un air triste. Parce qu'au fond de lui, il savait que la situation n'était pas ce qu'elle aurait dû être. Il l'avait toujours su, ce petit garçon - je m'en rendais compte à présent -, il avait toujours su que sa mère n'était pas une de ces femmes, qu'elles avaient pris sa place, qu'elles jouaient son rôle mais qu'elles ne la remplaceraient jamais.
Les larmes se sont mises à couler sur mes joues.
Il savait pertinemment, au tréfonds de son être, qu'il était un orphelin, un enfant adopté, un petit être déplacé... Il le savait d'instinct, comme un animal sauvage, qui feint d'être domestiqué mais qui n'en oublie pas pour autant la liberté d'antan.
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Son adjoint estimait qu'à partir d'un certain taux de costards-cravates au mètre carré on entrait dans ce qu'il appelait la "zone de compétence raréfié", encore nommée par lui "zone des décisions absurdes", "zones de tirage de couverture à soi" ou "zone des parapluies ouverts".
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Notre jugement moral dépend du contexte, de l’époque, et surtout du groupe auquel nous appartenons, de notre environnement, et non de valeurs morales prétendument universelles comme nous voudrions tant le penser, car celles-ci n’existent pas.
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Il était comme tous ceux de sa génération.

Sans son téléphone, il était amputé d'une partie de lui-même.

Comme si on avait coupé le cordon ombilical qui le reliait à la communauté.

Comme si on l'avait jeté hors du monde.
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- Que quand on a un enfant, on cesse de raisonner comme avant. Quand on a un enfant, le monde redevient dangereux n'est-ce pas ? Avoir un enfant, c'est réapprendre que nous sommes fragiles, un enfant vous rend vulnérable. Tu sais tout ça bien sûr, Regarde le Martin. Que se passera-t-il si je disparais ? Si je meurs ? Si je vais en prison ? Que deviendra-t-il ? Qui s'occupera de lui ? Dans quel foyer, équilibré ou dysfonctionnel, atterrira-t-il ?
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Elles avaient commencées à le lire à douze ans.
Des romans pour adultes pleins d'une violence quasi insoutenable, de scènes choquantes et révoltantes, de meurtres, de mutilations. Ce qu'elles aimaient, c'est que les coupables s'en tiraient souvent et que les victimes n'étaient jamais complètement innocentés.
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En émergeant du café, alors que Gustav et lui reprenaient le chemin de la maison, il avisa un graffiti qui s'adressait à lui et aux membres de sa profession :

Nique la police

- Ça veut dire quoi "nique" ? demanda Gustav
- Ça veut dire " j'aime".
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«  L’empathie n’est souvent qu’une forme détournée de l'auto - apitoiement. »
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« Bon Dieu, vous ne voyez donc pas ce qu’est en train de devenir le monde ? Le monde que nous fabriquons ? Mais ouvre les yeux ! Tu ne vois donc pas ce qu’ils nous préparent avec leurs fermes de calcul, leurs algorithmes et leurs applications ? Un monde où tout un chacun est sous le regard des autres tout le temps, jugé pour le moindre de ses faits et gestes par une armée de petits censeurs, de petits procureurs et de petits dictateurs planqués derrière leurs ordinateurs ! Un monde où si tu émets la moindre opinion divergente tu te fais insulter et tu reçois des menaces de mort. Un monde où les gens se haïssent pour un mot prononcé, pour le quart d’une idée, où il faut tout le temps aux foules des boucs émissaires à brûler et à détester. Où des gosses en poussent d’autres au suicide sur les réseaux sociaux pendant que leurs parents appellent au meurtre, à la haine et à la destruction sur ces mêmes réseaux. C’est ça, le monde dans lequel tu veux vivre ? celui que tu veux pour tes enfants ? Parce que c’est ça le monde que nous sommes en train de leur construire… »
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J’ai peur ! répéta Guastav. Je ne veux pas le faire. S’il te plait, papa !
Surmonter ses peurs, c’est le secret de la vie. Gustav. Ceux qui écoutent leurs peurs ne vont pas bien loin. Tu es prêt?
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