Citations de Blake Crouch (78)
Nous vivons tous au jour le jour, inconscients du fait que nous appartenons à une réalité bien plus vaste, bien plus étrange que tout ce que nous pouvons imaginer.
Chaque jour est une nouvelle révélation, chaque instant une offrande. Le simple fait de s’asseoir à une table en face de sa fille et de l’écouter lui raconter sa journée lui fait l’effet d’une absolution. Comment avait-il pu manquer tous ces petits moments ?
Il est plus facile d'accepter ce qu'on ne peut changer que risquer le tout pour le tout et se confronter à l'inconnu.
"Depuis la révolution industrielle, nous traitons notre environnement comme une rock star sa chambre d’hôtel. Mais nous ne sommes pas des rock stars. En matière d'évolution, nous restons une espèce fragile, faible. Notre génome est corruptible, et nous avons tellement abusé de notre planète que nous avons fini par pervertir ce précieux ADN qui nous rend humains." (p. 330)
Un unique besoin.
Theresa.
Chez lui, il se réveillait souvent au milieu de la nuit, sentait son bras contre lui, son corps collé au sien. Même les nuits difficiles, les nuits où il rentrait tard, les nuits de dispute, les nuits de trahison. Elle en faisait tellement plus que lui, tellement plus qu'il n'en ferait jamais. Elle aimait d'instinct, à la vitesse de la lumière. Sans hésitation. Sans regret. Sans condition. Sans réserve. Lui se retenait, maintenant une part de lui à l'écart, en retrait. Theresa se livrait entièrement. Tout le temps.
« Nous valons plus que la somme de nos parties. Les voies dont nous nous sommes détournés constituent elles aussi notre identité. » (p. 231)
Il se souvenait de six choses.
Le nom du président en exercice.
Le visage de sa mère, même s'il n'arrivait pas à se rappeler son nom, ou le son de sa voix.
Il savait jouer du piano.
Et piloter un hélicoptère.
Il avait trente-sept ans.
... Et il fallait qu'il trouve un hôpital.
Le silence, l'énergie retenue d'une maison vide.
« Merde, j’ai tout bousillé. Avec mon travail. Avec Kate. Avec mes blessures de guerre jamais guéries, jamais soignées. Mais j’essaie, Theresa. Depuis que je me suis réveillé dans cette ville, j’essaie. J’essaie de te protéger, toi et Ben. J’essaie de vous aimer le mieux possible. J’essaie de faire les bons choix. » (p. 206)
Après sa macabre découverte, il risquait de travailler en étroite collaboration avec le shérif dans un avenir proche. En d'autres termes, une main tendue était préférable à un bras d'honneur.
Je n' ai aucune idée de ce qui nous attendra à notre réveil. Je n' ai que cette image en tête : une petite ville idéale où l'humanité aura une chance de recommencer. C'est tout ce qui m'a toujours motivé.
J'aimerais vivre dans un monde où les actions se mesurent à l'aune des intentions qui les animent. Mais la vérité, c'est que seules leurs conséquences comptent.
Depuis la révolution industrielle, nous traitons notre environnement comme une rock star sa chambre d’hôtel.
La famine, la maladie, la guerre, le réchauffement : ces menaces planent sur nous comme des nuages d'orage en train de se former. Mais quatre-vingt-dix-neuf pour cent de l'humanité constate que notre monde s'effondre en lisant les gros titres du matin, puis décide d'ignorer ce fait pour vivre sa journée comme si de rien n'était.
Même les villes les plus parfaites dissimulent toujours quelque chose d'affreux. Le rêve n'existe pas sans cauchemar.
Tu passes assez de temps avec ton fils? Autant que je peux, a-t-il répondu, mais son père a décelé le mensonge dans son regard. -Tu le regretteras, Ethan. Un jour viendra, il aura grandi et ce sera trop tard. Et tu donneras tout l'or du monde pour revenir en arrière, passer une heure avec ton petit garçon. Le serrer dans tes bras. Lui lire un livre. Lui lancer un balon et voir une confiance sans bornes dans ses yeux. Il ne perçoit pas encore tes erreurs, tes défauts. Il te regarde avec un amour absolu, mais ça ne va pas durer, alors profites-en tant que tu peux.
Il est plus facile d'accepter ce qu'on ne peut changer que risquer le tout pour le tout et se confronter à l'inconnu. À ce qu'il y avait au-delà.
« – Vous êtes en train de dire que les gens sont bêtes ? avait demandé Basri.
– Pas seulement ça, avait dit Miriam. Je parle de déni. D’égoïsme. De pensée magique. Nous ne sommes pas des êtres rationnels. Notre besoin de consolation nous empêche de regarder froidement la réalité. Nous consommons, nous nous faisons beaux et nous nous convainquons que si nous gardons la tête dans le sable, les monstres s’en iront tout seuls. Pour dire les choses plus simplement, nous refusons de nous sauver nous-mêmes en tant qu’espèce. Nous refusons de faire ce qu’il faut faire. Tous les dangers qui nous menacent sont liés de près ou de loin à ce défaut ».
Une école occupait tout un pâté de maisons, entre la Cinquième et la Quatrième Avenue. Ethan boitilla le long du grillage qui ceinturait une vaste cour.
C’était la récréation. Des gamins de huit ou neuf ans jouaient à une version élaborée du bon vieux chat perché, une fille blonde avec une queue-de-cheval chassait tous ceux qu’elle voyait dans un chœur de cris et d’encouragements qui résonnaient entre les immeubles en brique.
Ethan les regarda s’amuser, tâchant de ne pas trop s’attarder sur le sang qui lui empoissait les pieds – déjà froid et gluant entre ses orteils.
La fille à la queue-de-cheval s’arrêta soudain au milieu d’une troupe de gamins pour le dévisager.
Les autres enfants continuèrent à courir et à crier, mais peu à peu, ils s’arrêtèrent à leur tour, prenant conscience que le chat ne les poursuivait plus, avant de comprendre ce qui monopolisait son attention.
Un par un, ils se tournèrent tous vers Ethan. Leur impassibilité contenait une pointe d’hostilité voilée, il l’aurait juré.
Il sourit et leur fit un petit signe de la main, malgré la douleur.
« Bonjour, les enfants. »
Pas un seul d’entre eux ne lui rendit son salut. Tous restaient là, figés sur place, comme une collection de figurines. Ils tournèrent à peine la tête pour le regarder disparaître au coin du gymnase.
« Flippants, ces petits salauds », marmonna Ethan.
"Ce n'est pas parce que l'on est parano que personne ne nous en veut". Joseph Haller