AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Brigitte Pilote (111)


Le confort est pour tout le monde de nos jours. Pourvu que vous puissiez vous les offrir, elles sont à vous, ces merveilles qui cuisent, malaxent, défroissent, lavent et aspirent.
Commenter  J’apprécie          30
On n’était pas du même monde, mais l’amour de la musique nous unissait. Sauf qu’il y a des choses qui ne s’oublient pas.
Commenter  J’apprécie          30
«Les temps sont durs pour les écrivaines, m’a dit un jour maman, regarde à quel point Mado en arrache avec ses livres, personne n’en veut, elle sacrifie tout à son art et ne connaîtra pas le bonheur d’être mère. Elle est raide pauvre et doit quêter de l’argent à Lucien pour s’acheter des bas de nylon, ce n’est pas une vie, de toujours dépendre d’un homme.»

J’ai répondu à maman que chez nous aussi c’est papa qui paie tout parce qu’elle ne travaille pas et son visage a vite tourné à l’orage: «Jeanne, ne dis plus jamais que les mères ne travaillent pas, elles travaillent sans arrêt, elles sont débordées. Regarde la tonne de vaisselle dans l’évier, le panier à linge plein à ras bord et quand je t’explique des choses comme en ce moment, je m’occupe de toi, c’est du travail. Les mères travaillent tout le temps, le problème c’est qu’elles ne sont pas payées pour le faire.»

Ma mère n’aime pas le beau et le propre comme les autres mères. Elle préfère nettement passer son temps à refaire le monde avec ses amies Mado l’écrivaine et Monique la potière.
Commenter  J’apprécie          20
On ne naît pas enfant, on le devient. Suffit de laisser les grandes personnes faire leur boulot. En quelques années, le mal est fait, car tout se joue avant six ans, dit le livre de maman.

Je ne suis pas une enfant. Je n’ai rien en commun avec eux, à part l’âge.

Je veux devenir un grand homme comme Jésus Christ et Jacques Cartier, parce que le pire dans la vie, c’est d’être une ratée: une écrivaine ratée, une potière ratée ou une mère ratée, si c’est le seul métier qui s’offre à toi.

«Jacques Cartier cherchait un passage vers les Indes, nous dit la maîtresse, lorsqu’il découvrit notre pays.» Alors les sauvages qu’il aperçut sur les berges du Saint-Laurent sont devenus les Indiens.

Quelque chose ne tourne pas rond avec Jacques Cartier. Je demande à notre maîtresse comment il a pu découvrir notre pays si les Indiens étaient ici avant lui. La voilà qui fouille dans la pile de ses connaissances en prenant soin de ne rien déplacer: son beau visage se contracte sous l’effort, je l’observe étirer nerveusement son chandail pour le lisser même si aucun pli ne le traverse parce qu’il est en Fortrel, la nouvelle matière infroissable qui ravit les ménagères, dit l’annonce à la télévision. Ce simple geste l’a vraisemblablement aidée à réfléchir, car elle répond à ma question.

«Des documents doivent attester les découvertes, Jeanne, ça ne se fait pas n’importe comment. Les Indiens n’écrivaient pas, tandis que Jacques Cartier tenait un journal de bord.»

Notre maîtresse aime faire flèche de tout bois et elle enchaîne:

«Savoir écrire est très important dans la vie. Vous allez maintenant écrire quelques lignes pour me présenter votre maman.»

Autour de moi les enfants ouvrent leur cahier et s’attellent à la tâche. Pour eux, la maîtresse est Dieu le Père et sa parole est loi: ma mère est, ma mère a, ma mère fait: ils se tortillent sur leur chaise pour mieux expulser leurs idées.

Je reste là à fixer le vide, car parmi les choses que je sais se trouve cette vérité: ma mère est impossible à décrire en quelques lignes. Je n’essaie même pas. Pour le moment, la maîtresse me laisse faire parce qu’elle croit que je réfléchis lorsque j’appuie mon crayon sur mon nez, la mine vers le haut. C’est son boulot de stimuler les enfants, même ceux qui ne feront jamais rien de bon.
Commenter  J’apprécie          20
"Trente années vécues sous l'emprise de la haine de soi, du désoeuvrement et de la frustration, faute d'avoir pu croiser plus tôt sur sa route une personne capable de le voir autrement qu'en vaurien qui finirait toujours par décevoir."
Commenter  J’apprécie          20
Les temps ont changé. Les Africains-Américains doivent maintenant prendre part à la parade : c’est le labeur de leurs ancêtres qui a fait le coton roi.
Commenter  J’apprécie          20
Les vieux et les malades, plus leurs corps exigent de soins, moins ils obtiennent ce que leur âme quémande – de la considération et un peu d’affection –, en vertu d’une comptabilité tenue par les femmes qui vivent sous le même toit qu’eux, qui n’ont pas une minute à elles, doivent leur préparer à manger, les soigner, laver leurs vêtements. C’est bien ce qui l’attend, songe-t-il, s’il a le malheur de se délabrer.
Commenter  J’apprécie          10
Il a entendu dire que certaines personnes se laissaient mourir, comme s'éteint doucement une lampe qui n'a plus d'huile.
Commenter  J’apprécie          10
La musique adoucit les mœurs.
Commenter  J’apprécie          10
La musique est un baume sur la misère des hommes.
Commenter  J’apprécie          10
Si la vie vous donne des largesses que vous n’avez pas demandées et vous refuse ce que vous voulez plus que tout, le mieux, c’est de faire comme si vous aviez vraiment désiré ce que vous réussissez à avoir sans trop de peine et de vous en contenter.
Commenter  J’apprécie          10
Quand j’avais ton âge, on se comptait chanceux d’avoir à manger, on ne se faisait pas prier pour finir notre assiette. Tout le monde mangeait à sa faim.
Commenter  J’apprécie          10
On était des gamines, mais il y a des choses qui ne s’oublient pas.
Commenter  J’apprécie          10
On peut se défriser ou se faire pousser la moustache tant qu’on voudra, mais on ne peut pas changer le visage que Dieu nous a donné.
Commenter  J’apprécie          10
Comment faire confiance à une femme qui n’aime pas les animaux, et pas davantage les hommes, à qui elle distribue ses fausses promesses de lendemains qui chantent ?
Commenter  J’apprécie          10
Désormais, elle sera cette femme qui ne rit pas, ne pleure pas. Sa résistance à la joie et son refus de céder à la tristesse -ces deux sentiments extrêmes qu'elle doit tenir à distance-sont les deux ancrages auxquels se rattache le fil de son existence, sur lequel elle parvient à avancer au-dessus du gouffre qui attend ceux à qui la vie n'accorde pas de filet.
Commenter  J’apprécie          00
Elle est la veuve Sever et la terre lui appartient. C’est elle qui décide pour la ferme, pour le veuf, frêle comme un enfant, et pour son fils qui mettra du temps à devenir un homme.
Commenter  J’apprécie          00
Elle sait qu’il avait perdu le goût de vivre après ce qui était arrivé à l’enfant. Dans ce pays où la corde et le banc de traite sont les armes des désespérés, Florian a fait en sorte que son corps soit brûlé dans l’incendie, répugnant à ce qu’on le découvre suspendu à une poutre. La laiterie en bois, qui était son sanctuaire, est devenue son mausolée.
Commenter  J’apprécie          00
C’est donc vrai que l’amour triomphe de tout, se dit-il, sans pouvoir se rappeler où il a lu cette maxime. Alors qu’ils sont confinés dans l’habitacle, sa confiance atteint des proportions qu’elle n’a jamais eues, le portant à croire que le bonheur est possible, même pour celui qui a failli tant de fois à être un bon fils, un bon époux, un bon père. Les châtiments divins n’existent pas.
Joe monte le volume de la radio. Ils ont encore une heure de route devant eux.
Commenter  J’apprécie          00
Une fièvre ne peut pas durer indéfiniment. Florian rentrera bientôt lui aussi et la vie reprendra comme avant. Elle refuse de penser au pire et s’efforce de garder espoir.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Brigitte Pilote (80)Voir plus

Quiz Voir plus

🐱 Citation, expression ou proverbe sur le chat 😺

Une ... de chat ?

Journée
Vie

14 questions
268 lecteurs ont répondu
Thèmes : chats , proverbes , expressionsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}