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Critiques de Bruce Holbert (73)
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L'heure de plomb

Cette année-là, le pire blizzard qu’on eut pu imaginer s’était abattu sur le Nord-Ouest américain. Matt et Luke Lawson, des jumeaux de quatorze ans n’eurent que le temps d’être recueillis par leur institutrice, Linda Jefferson. Néanmoins Luke finit par mourir de froid, leur père, parti à leur recherche aussi. Il ne restait plus désormais à Matt qu’à reprendre la gestion du ranch familial de cinq cents hectares avec l’aide de sa mère. Cette année-là, la vie de Matt Lawson débuta.

Dans cette histoire Bruce Holbert décrit sans complexe, sans détour, sans fausse pudeur le caractère bien trempé, parfois animalesque, de ces américains pour qui chaque matin est le départ d’une course pour la survie et chaque soir, la récompense d’une mission accomplie. Chaque personnage est pétri d’authenticité, bien ancré dans ses convictions, un modèle de courage et d’art de survivre. Les faux-semblants, l’hypocrisie, le « fake » n’ont pas leur place dans la vie de ces gens prêts à sombrer dans leurs instincts les plus primaires pour simplement chevaucher leur destinée et aller jusqu’au bout de leurs convictions. C’est du brut et ça fait du bien !

Traduction efficace de François Happe car le résultat est là : la lecture coule parfois limpide et fraiche comme une eau de source, parfois enivrante et réchauffante comme un bon alcool.

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Animaux solitaires

Début des années 30 dans l'Etat de Washington.

Le New Deal du Président Roosevelt est arrivé jusqu'à Grand Coulée, comté d'Okanogan: ici les grands travaux se concrétisent avec la construction d'un grand barrage sur la Columbia.

Une nuée de migrants, de déshérités affluent vers ce point dans l'espoir de trouver du travail, (le krach boursier d'octobre1929 n'est pas encore un mauvais souvenir) ainsi que les Nez Percé de la réserve indienne de Colville.

Dans le chari-vari de cette foule, un fait divers tient le haut de l'affiche: une série de meurtres perpétrés sur des indiens restent toujours non élucidés. Seuls les corps suppliciés et mutilés des victimes parlent...

Dans ces territoires sauvages proches de la frontière canadienne, les hommes sont plutôt des taiseux, que se soit les autochtones ou ceux venus s'installer ici pour profiter de ses terres vierges, y trouver le silence car si il y a du bruit c'est bien dans leur tête, blessures encore ouvertes et traumatismes vifs y tournent en rond.

Dans cette contrée reculée, chacun cherche son Nord, sa dernière frontière pour s'oublier et être oublié.

« Les limites des propriétés et les frontières entre comtés ou contrées restaient des rumeurs. Personne ne savait où le Nord commençait ni où il finissait, mais tout le monde était sûr qu'on y trouvait tout ce que les Blancs redoutaient et le peu qu'il leur restait encore à comprendre. »

Le Nord dernier rempart de la civilisation: s'y tapissent les derniers hommes libres, mais aussi les hors la loi.

Sur cette terre qui fut sacrée, à une époque charnière et transitoire, l'homme dont la spiritualité a été mal mené, qu'il soit un colon blanc, un sang mélé, ou Nez Percé cherche un subterfuge et il va le trouver dans le mythe.

Les missionnaires ont bien fait leur travail, les indiens christianisés après maintes violations, humiliations et exactions ont perdus leurs repères, et les fils de colons sont sans foi ni loi...



Pour son premier roman Bruce Holbert nous propulse dans un monde sauvage et brut où les animaux solitaires ne sont pas encore en voie de disparition mais au contraire pullulent.

Il peint les instants, les moments où la proie se transforme en prédateur et inversement lorsque le prédateur devient à son tour une proie.

Une des figures emblématiques sert cette vision: celle de Russel Strawl, au tableau de chasse impressionnant, ancien officier de l'armée, remis en selle par les autorités locales afin de débusquer le tueur d'Indiens.

Bruce Holbert nous conte avec un rythme bien calculé la légende de l'homme chien, la naissance de son mythe.



Une lecture comme une grande aventure quasi-philosophique, aux relents mystiques, aux fumets extraordinaires mais je n'en dirais pas plus.

Il faut avoir les tripes accrochées et bien en place avant de commencer cette balade, se mettre en selle, et partir sur les traces de Russel Strawl et de Stick son canasson. Avec lui, dans sa traque sanglante, nous allons faire des rencontres insolites et découvrir des personnages haut en couleur rivalisant de ruse, de savoir faire, comme la figure de Jacob Shin.

Mais attention nous pénétrons « un monde où il n'y a pas de justice mais des châtiments », un univers où l'ombre des fantômes, des Stick Indians (les indiens-bâtons, esprits malveillants parfois anthropophages) et des figures héroïques planent toujours telle celle de Wyatt Earp (1848-1929).





Le détour en vaut la peine, une écriture précise, lyrique nous enivre et met tous nos sens en éveil dans une nature grandiose peuplée d'une faune sauvage où il est bon giboyer bartavelles, grouses … et autres animaux à plumes et à poils.

Un roman noir tendance western où souffle un vent de folie, de violence, de liberté et de libération.

A tel point que j'imagine très bien son adaptation façon Les Huit salopards par Quentin Tarantino!



Une belle rencontre avec Bruce Holbert avec ce premier roman noir, qui prends davantage de résonance lorsque l'on sait que l'auteur, né au pied des Okanogan Mountains s'est directement inspiré d'un drame personnel et familial pour écrire ses Animaux solitaires, la vie de son arrière grand-père éclaireur indien de l'armée des Etats-Unis.



Son héros, Russel Strawl, au crépuscule de sa vie m 'a convaincu et je le lui laisse la parole pour conclure:

« Je crois que je ne suis qu'un vieux canasson qui tourne en rond sur une piste. »
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L'heure de plomb

«  Dans ce pays, la solitude était une loi incontournable.

Mais la distance qui séparait les âmes , elle, demeurait incalculable. Les gens avaient beau être proches par le sang , un coeur n'irradie pas, par ses simples battements , le réconfort ou la joie.

Ce sont là des choses qu'il nous faut aller traquer chez les autres, et les autres, restaient très peu nombreux , éparpillés sur de grands espaces . »



« Extrait » de ce roman ample , près de 400 pages, à la langue puissante et incarnée , riche, dense, serrée, à la narration captivante , un hymne fondateur à la nature, au travail âpre des hommes au coeur de l'hiver 1918, où le Nord - Ouest américain connaît une espèce d'apocalypse: l'un des pires blizzards balaie tout sur son passage , les journaux rapporteront ,une semaine plus tard que la température avait chuté de vingt- quatre degrés en cinquante - sept minutes , où un mètre - vingt de neige aussi légère que du duvet s'était amassé au cours des trois heures suivantes ......



Perdus dans la neige, pétrifiés par le gel, des jumeaux de quatorze ans : Luke et Matt Lawson seront recueillis in- extrémis par une maîtresse d'école , Linda Jefferson, veuve , vingt - quatre ans .Elle tente de les ranimer à la chaleur de son corps ...





Seul, Matt survivra .



Dès le lendemain , le voilà devenu un homme , malgré lui, car son père Ed , parti à leur recherche restera introuvable.......le laissant à la tête du ranch familial...



Matt, face à un travail abrutissant , rude, ingrat, solitaire face à la beauté de la nature , enfouie sous les apparences, tentera de maintenir un équilibre ô combien fragile ...



Labeur, amour, violence , l'Ouest américain offre alors une dure leçon aux femmes et aux hommes de cette terre en les confrontant journellement aux forces brutales de la nature, pour Matt, celle- ci est un univers sacré, la musique du fleuve et de la rivière l'apaise ....

La nature est aussi un temple où l'on ensevelit ses morts sur ces terres brûlées et hostiles.



Le récit , de 1918 à 1960 décrit un monde de taiseux, durs à la tâche, violents et âpres, confrontés souvent au pire, des portraits riches, très travaillés , au fil des 40 chapitres.



L'auteur exploite avec finesse et profondeur maints personnages complexes, ceux de Wendy, Linda, Lucky, Horace, Roland, croqués sur le vif, et d'autres...qui luttent pied à pied avec une nature pas toujours bienveillante ....au coeur de régions rocheuses et désertiques....



Cette façon de raconter donne une incroyable force qui donne envie d'avancer dans le récit , en même temps que ses héros ...



Entre violence , cruauté, solitude, travail acharné mais aussi tragédie et drame absolu un roman superbement écrit .

On referme ce beau livre non sans émotion et les personnages, ces taiseux, vont nous hanter longtemps ....une espèce d'ode à l'espoir envers l'humanité.

Aux éditions Gallmeister . Traduit de l'américain par Francois Happe.



«  Derrière une charrue ou juchés sur un animal, tirant la poignée d'une scie ou penchés sur un poulet en train de cuire . »



«  La terre retourne à la terre , les cendres aux cendres, la poussière à la poussière .... »
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L'heure de plomb

Matt Lawson perd son père et son frère jumeau lors d'une tempête de neige. le début de ce roman nous met en condition, froid, violence, perte.

La violence et la pauvreté vont sillonner toute la vie de Matt qui va s'efforcer à avancer, grandir et être "quelqu'un de bien" .

Ce livre est fort, dur, violent. Les personnages le sont, la nature l'est, mais l'amour arrive à se faire une place dans ce climat (dans tous les sens du terme) rude.

Toutes les personnes de ce roman sont blessées et agissent non seulement avec rudesse mais aussi avec une certaine "bestialité"

C'est un univers qui ne m'est pas familier et qui m'a parfois dérangé mais ma lecture est restée agréable. Je n'ai d'ailleurs, jusqu'à présent, jamais été déçue des romans édités chez Gallmeister.
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L'heure de plomb

"La voie du sang est forte, mais celle de la terre l'est encore plus."



Une histoire qui commence dans la violence. Alors qu’un blizzard terrible s’abat sur l’état de Washington, deux frères, des jumeaux partent à la recherche de leur père. Luke n’en reviendra pas, seul Matt survivra, réchauffé par la maîtresse d‘école à la chaleur de son corps. Elle ne va d’ailleurs pas se contenter de le réchauffer… Ou comment grandir, trop vite, en une seule nuit.



Devenu un homme, qui plus est orphelin de père, c’est une nouvelle vie qui commence pour lui, propulsé à la tête du ranch familial. Une vie rude et âpre comme cette nature dans laquelle il évolue. C’est de cette abrupte manière que débute cette fresque familiale qui s’étend sur plusieurs décennies. Des personnages forts, plein de tempérament et de hargne, qui font rarement dans la demi-mesure. On s’aime ou on se déchire, bestialement, avec fureur. Là-dessus, les rapports pour le moins houleux entre Matt et Wendy sont particulièrement édifiants.



La violence, omniprésente dans cette histoire, surprend parfois tant on a du mal à la comprendre. Quelques scènes sont à jamais marquées dans mon esprit, une succession d’accouchements effroyables ou une punition plutôt radicale envers un cheval par exemple. Mais le plaisir est bien là et au fil des pages, on est ferré par l’écriture de l’auteur, pas de temps morts, un souffle épique qui donne toute sa force à ce roman d’une puissance rare.



L’heure de plomb de Bruce Holbert, un putain de bon bouquin que je vous recommande ardemment !


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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L'heure de plomb

Novembre 1918, ce mois n'en finit pas de compter ses morts, après la guerre c'est la grippe espagnole. Bruce Holbert, nous invite au pied des Okanogan dans l'État de Washington, là où durant quelques heures d'apocalypse, l'un des pires blizzards de cet hiver balaya tout sur son passage. Les jumeaux Luke et Matt, perdus dans la neige, pétrifiés par le gel sont recueillis in extremis par une femme qui tente de les ranimer à la chaleur de son corps.





Matt est seul à reprendre vie. L'heure de plomb, l'heure dont on se souvient si on a survécu. Les gens qui gèlent se rappellent la neige, le froid puis l'engourdissement avant l'abandon. L'heure de Plomb, ou 364 pages de la vie de Matt vont vous accompagner, pendant des jours à défricher les années d'un destin de labeur, d'une vie cruelle à l’âpreté indéfinissable.





Pour Bruce Holbert c'est la mise en œuvre d'une confrontation frontale avec les forces de la nature, une confrontation permanente avec les fermiers, des voisins, des amis ou des ennemis. L'histoire de Matt est à classer dans les Nature Writings. Il y a aussi des circonstances où les enfants grandissent très vite et font des bons en avant d'une quinzaine d'années



"Il avait brusquement grandi d'une dizaine de centimètres. Son fardeau ne suscitait aucune colère en lui avec le chien pour compagnon. Il se sentait rarement seul".





Comment trouver la paix ? C'est la question que Wendy qui accompagnait maintenant Matt dans ses recherches, se posait. Le froid et le gel n'avaient toujours pas délaissé son cœur. Il devait encore s'interroger sur les heures qui avaient emportées son père et son frère, et "qui l'avaient livré à une femme adulte avant qu'il en eut l'age, tout cela l'oppressait comme une nuit polaire permanente. Page 65".





Fallait-il imaginer entendre Matt regretter les recherches entreprises depuis des mois pour retrouver son père ? "Dans le soleil couchant des larmes se mirent à briller sur le visage du garçon, suivies de sanglots qui effrayèrent Wendy car elle se demanda s'il allait pouvoir reprendre sa respiration".





C'est Linda l'institutrice qui les avait portés dans ses bras. Au printemps suivant elle était effrayée par son bonheur "comme une bonne fortune venue trop tôt" page 96. Et alors que Linda Jefferson est tout à son bonheur, Wendy, elle, sentit son cœur et son corps se tendre à l'idée qu'elle "avait pointé son fusil, sur quelqu'un qui avait tant fait pour la vénérer et cette tension contracta son doigt sur la détente"p 121.



Quel étrange pays, celui où chaque individu est souvent en contradiction avec ses émotions. Un homme en colère se lance dans les travaux jusqu'à l'épuisement puis il retourne à sa famille. Un homme en colère, peut fondre en larmes, ou cesser de parler et d'écouter explique l'auteur Bruce Holbert

Combien d'années de tension et de combats avant qu'un retour à une pensée plus sereine se fasse jour.



"Le bébé s'était réveillé. Il tourna la tête quand Wendy s'avança. C'était l'enfant de Matt, elle en fut certaine. Il avait dans les yeux le même étonnement", page 263.



Ainsi l'heure de plomb est un minutieux dialogue entre le poids des sentiments et la réalité puissante de cette nature hostile. Les scènes de tendresse sont aussi lumineuses que les scènes qui décrivent la nature dans toute sa splendeur.

À l'opposé le caractère entier de ces hommes en colère, nous entraîne sur des chemins d'une grande dureté.

Matt le personnage central, a coupé les ponts avec Wendy, par respect pour son père peut-être, par sa volonté de devenir fermier solide et indestructible, car il s'engage auprès de patrons pas toujours recommandables.





C'est toute la magie de Bruce Holbert d'avoir ainsi dans ce décor titanesque, mêlé ce qui fait la substance de notre humanité, le poids du passé, nos racines, et la volonté d'être à la hauteur des siens. Rien n'échappe à l'écrivain ni la faiblesse des hommes ni l'héroïsme des autres, ni la tendresse des femmes, ni l' émouvante fraîcheur des enfants qui naissent.



Un très beau roman que l'on pourrait lire et relire pour y trouver à chaque lecture de nouvelles phrases, de nouvelles pépites, de nouvelles réflexions sur le sens de la vie





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L'heure de plomb

Grand moment de perplexité après la lecture de ce roman !

Je m'attendais à un bon Nature Writing dans la pure tradition de mon édition préférée :Gallmeister ! et j'avoue avoir quitté ma lecture en cours pour me ruer sur "L'heure de plomb" dès sa réception .



Le début : grands espaces hostiles, blizzards, tempête de neige ,l'apocalypse avec des enfants ,leur père et leur cheval en perdition ...

Séquence frisson-émotion !



Mais, très vite le texte va s'ingénier à mettre en scène des personnages ambigus, tortueux, tourmentés, ,sans foi ni loi ,incultes , aux comportements schizophréniques ,contre nature et, c'est dans cet océan de désordres affectifs , de chaos parfois que , Matt, le héros , le survivant, va tenter de se battre contre ses démons et ceux des autres !



Pour le beau texte et la poésie, on repassera !

Seules, quelques vagues descriptions de la nature rappellent qu'on était quand même un peu venus pour ça !



Mais, ce livre s'apparente plutôt au genre western des plus déjantés qui soit ! ou encore au polar bien gore , régi par la folie meurtrière.

Rien contre . Un genre qui a ses maîtres.



Mais ici, il est parfois difficile de se laisser prendre au jeu tant certains personnages offrent peu de crédibilité ou trop de situations paraissent invraisemblables , incongrues ,voir grotesques ou ridicules .



Et, puisque je suis dans la critique, j'en rajoute une louche : la traduction m'a souvent semblé peu travaillée ,voir littérale rendant ainsi la narration moins attractive.

Ici, pas vraiment de beaux textes.

Dommage, car c'est l'un des charmes du nature writing.



Néanmoins, le personnage de Matt est intéressant ,un homme aux multiples facettes, torturé, surprenant .

L'autre intérêt est , bien sûr, le portrait d'une Amérique profonde de 1918 aux années 60 ; on l'attendait quand même un peu.

Mais là, le puritanisme en prend un coup !

Pas de langue de bois non plus sur le sort des femmes au coeur de ce magma !



Conclusion difficile ....

.... Impression mitigée , voilà !



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L'heure de plomb

L'heure de plomb est pour moi, à mettre dans les livres "à part". Ce n'est pas une romance, ni un livre d'aventures, ni un livre à suspense, ni une étude sociologique et c'est tout ça à la fois.



A la fin de la première guerre mondiale, des petites localités d'une centaine d'habitants chacune, s'érigeaient près des anciennes réserves indiennes, en Amérique du Nord. Du moment que les terres pouvaient nourrir leur bétail, les gens s'accommodaient d'une vie rude, dans ces grands espaces si éloignés des villes et des nouvelles du monde qui ne leur parvenaient que par les articles de journaux souvent défraîchis.



Lors d'un hiver plus que redoutable, le jeune Matt perdit son frère jumeau, mort gelé, et son père que personne ne revit. C'est alors qu'il partit à la recherche de sa dépouille pour l'enterrer sur sa terre. Et c'est à ce moment-là qu'il la rencontra. Wendy. Ils étaient fait l'un pour l'autre, ces deux-là. Mais leur caractère ressemblait trop à cette terre qui donne quand elle en a envie, ou qui prend le courage des hommes pour ne laisser que vide ou aigreur. Pendant de longues, très longues années, ils vivront séparés par la vie ou le destin. Lorsqu'ils se retrouveront, ils avanceront comme en apesanteur, vers un but commun : donner un sens à leur vie.



Ce livre, très bien écrit, ne relate pas seulement cet amour passionnel, mais décrit très bien le mode de vie des colons de la première moitié du 20è siècle, dans ces contrées restées sauvages très longtemps. Le courage, le travail et la solidarité donnaient souvent la main à l'abrutissement, la bêtise, l'ignorance et le racisme envers les colons "étrangers".



L'heure de plomb est un très bon livre, j'ai beaucoup apprécié.
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Whiskey

Est-ce parce que j’ai lu un excellent livre (Dites-leur que je suis un homme) que ceux qui suivent me semblent sans saveur ?



Après avoir peiné à en finir un autre juste avant (vous en saurez plus dans les prochains jours, je suis en LC avec Rachel), voilà que celui-ci passe lui aussi à la trappe.



Il avait tout pour me plaire mais durant ma pénible lecture, j’ai eu l’impression d’aller dans un sens alors que le roman partait dans un autre.



Impossible de m’attacher aux personnages des frères Andre et Smoker, impossible de m’attacher à l’histoire d’amour vache entre leurs parents, impossible de m’attacher à leur quête, leurs déboires, leurs vies impossibles…



Anybref, j’ai soupiré maintes et maintes fois et pour finir, j’ai terminé la lecture en diagonale.



Non, ça ne me fait pas plaisir d’écrire ce genre de chronique… Contrairement à des romans ou des bédés qui ont vraiment quelque chose de merdique à souligner, ici, je n’ai pas vraiment de matière pour faire une chronique assassine…



L’écriture n’était pas gnangnan, l’histoire avait du potentiel, les personnages étaient bien tourmentés, se demandant au fil de leur vie comment être des enfants, des ados, des maris ou des pères.



La narration alternant le présent et le passé était bien utilisée car elle mettait sous le feu des projecteurs les points importants dans la vie de tous les protagonistes, tentant de nous montrer comment tout ce petit monde en était arrivé là, à ce point de non-retour, à cette impasse, à cette vie sacrifiée.



Mais voilà, le roman est parti dans une direction et moi dans un autre et jamais nous ne nous sommes rencontré pour passer un bon moment ensemble. Tant pis, ça arrive dans la vie d’une lectrice (ou d’un lecteur) surtout si cette personne dévore les livres tel un cannibale boulimique de littérature.



Bah, j’irai voir ailleurs et ce n’est pas ce qui manque sur ma PAL dantesque et plus haute que la plus haute montagne…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'heure de plomb

Perplexité sur ce roman plombant (facile, mais sincère), âpre et violent qui me laisse avec un faisceau de sensations ambivalentes entre délectation sur l'écriture et hâte d'échapper à sa noirceur.

Malgré une évocation charnelle et lumineuse de la nature du Nord Ouest (nous sommes dans l'état de Washington), j'ai eu le sentiment de ne jamais quitter le climat oppressant de la sidérante tempête de neige sur laquelle s'ouvre le roman et qui va déterminer jusqu'à sa mort l'existence du jeune Matt, rescapé mais psychiquement mutilé par cette tragédie. Autour de lui et comme lui, tous les personnages, hommes ou femmes,tous d'une force brute et taiseuse, avancent les dents serrées et font des choix d'isolement, de renoncement ou de destruction parfois difficiles à comprendre.

Une lecture très inconfortable, ce qui fait toute sa force.
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Animaux solitaires

Russel Strawl, un homme vieillissant, célèbre pour avoir été un shérif aux méthodes extrêmement violentes, est sollicité par son remplaçant pour l'aider à élucider une sale affaire. Des indiens de la réserve voisine sont assassinés dans des conditions particulièrement barbares. Face à l'inaptitude du bureau des affaires indiennes, trois comtés se sont cotisés pour s'offrir les services de ce redoutable chasseur d'homme.

Le voilà donc de nouveau en selle ( malgré ses rhumatismes) à la recherche du criminel le plus pervers qu'il ait jamais connu. Et dieu sait qu'il s'y connaît en matière de " fils de pute, salopards et menteurs " car il est de la même trempe. S'il a sa propre morale qui a traversé la frontière entre le bien et le mal , il est avant tout un animal solitaire pour qui la force fait loi et qui a peu de scrupules à tuer sa proie.

Dans sa traque il est bientôt rejoint par son fils adoptif, un indien Nez Percé excentrique qui se prend pour un prophète depuis son plus jeune âge et c'est ensemble qu'ils se lancent à la poursuite du tueur...

Il ne faut pas s'attendre à une chasse à l'homme palpitante qui, même si est elle remplie de violence, ressemble plus à une balade ( un peu trop longuette à mon goût ) ponctuée de rencontres, de savoureux frichtis et de réflexions philosophiques autour du feu de camp. L'intérêt du roman réside plus dans le portrait d'un homme qui symbolise un mythe, celui d'un Ouest sauvage sur le point de disparaître. Un portrait qui lui aurait été inspiré par son arrière-grand-père.

J'ai regretté dans ce roman une absence cruelle de personnages féminins. Les femmes n'y font qu'une vague figuration dans les rôles d'épouse (morte), de fille ( insignifiante ) de soeur ( prostituée). Certes, elle ne sont pas trop taillées pour l'aventure mais quand même, sans elles pas de conquête de l'Ouest !

Enfin, je crois ....
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Animaux solitaires

Nous sommes en 1932, dans l’état de Washington, au nord-ouest des Etats-Unis, dans le comté d’Okanogan, non loin du Canada. Le progrès (le New deal) a apporté la construction d’un barrage dans cette région sauvage, où les Indiens sont parqués dans des réserves et bien coupés de leurs racines par la catéchisation des prêtres blancs. L’ancien shérif Strawl reprend du service car il est le seul sans doute à pouvoir suivre la piste d’un tueur d’Indiens particulièrement cruel, qui met en scène les corps mutilés de ses victimes. Il est accompagné – sans l’avoir demandé – par son fils adoptif Elijah, un « prophète » dont le don d’écoute et d’attention à la nature est proche du sien.



Strawl est lui-même habité par une violence profondément ancrée en lui, presque le seul moyen pour cet homme profondément solitaire (même s’il a été marié deux fois et a deux enfants) de communiquer avec autrui. Au contact de la nature, sur la piste de celui qu’il croit être le tueur, on dirait que cette violence change, qu’elle devient plus proche de celle des Indiens de la région.



J’ai beaucoup aimé cette lecture très noire, qui trace le portrait d’un homme singulier, de son beau-fils tout aussi étonnant dans une nature dont il sait se faire l’allié malgré son hostilité, lien sublimé par la relation entre Strawl et son cheval Stick. Strawl est à la fois chasseur et chassé, complètement en décalage avec ses contemporains blancs. Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire les descriptions des corps et le compte-rendu des tortures « raffinées » que fait subir Strawl à certaines personnes (bien que, je l’avoue, j’étais partagée entre horreur et fou rire tant cela relevait d’une folie très spéciale). Il me faut avouer aussi que la fin du roman m’a laissée un peu de côté : la quête de Strawl et d’Elijah revêt alors un côté mystique, philosophique que je n’ai pas vraiment compris mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécier ma lecture. En lisant la biographie de l’auteur, qui connaît très bien cette région des Etats-Unis, j’ai été surprise de découvrir qu’un épisode familial a inspiré l’écriture de ce premier roman
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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L'heure de plomb

En novembre 1918, l’état de Washington est balayé par une terrible tempête. La famille Lawson y perd un père et un fils. Matt, privé de son jumeau, s’occupe désormais seul du ranch familial, après être devenu un homme en une nuit. « J’allais nulle part sans lui. / C’est le fait d’être des jumeaux qui rend les choses difficiles ? […] / J’ai jamais été autre chose, dit Matt. Je suis toujours jumeau. Mon frère est parti, c’est tout. » (p. 32 & 33) Matt se rapproche de Wendy qui l’aide à chercher le corps de son père. Mais la romance tourne court entre eux quand Wendy lui tire dessus accidentellement. Matt disparaît alors pendant près de vingt ans, louant sa colossale force de travail dans d’autres ranchs. « Malgré sa taille et sa force, il était lâche. Il avait abandonné une mère, et surtout, dans son esprit, une femme qu’il aimait, mais qu’il était incapable d’affronter. Cette balle avait été pour lui une manière de se dérober, y compris pour lui-même. » (p. 201) Quand il revient auprès de Wendy, il a un bébé et un ennemi en la personne de Lucky, le fils de Linda Jefferson, son ancienne institutrice.



Le roman se découpe en trois grandes périodes qui vont de 1918 aux années 1960. Entre violence et cruauté, la vie de Matt est souvent traversée d’éclairs de folie et nourrie d’une profonde solitude. « Les gens avaient beau être proches par le sang, un cœur n’irradie pas, par ses simples battements, le réconfort ou la joie. Ce sont là des choses qu’il nous faut aller traquer chez les autres, et les autres restaient peu nombreux, éparpillés dans de grands espaces. » (p. 11) Matt sait qu’une famille se créé autant par le sang que par la volonté de rester proche de ceux qui l’entourent, ce qui est loin d’être simple. Par sa rudesse et ses airs de fresque américaine, ce roman placé sous l’égide d’Emily Dickinson m’a souvent rappelé À l’est d’Eden de John Steinbeck. L’âpreté du monde et la brutalité des hommes y sont aussi puissantes. L’heure de plomb est un magnifique roman américain.

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L'heure de plomb

Mais qui a éteint la lumière dans ce roman ? Y a-t-il quelqu’un pour apporter un peu de chaleur et des gentilles choses à ces pauvres personnages qui vont en voir de toutes les couleurs durant ces 376 pages ?



Non, on ne dirait pas… 1918… Matt et Luke, des frères jumeaux, sont pris dans une tempête digne d’une fin du monde et seul Matt en ressortira vivant, mais brisé par la perte de son jumeau et celle de son père.



C’est en se plongeant dans le travail rude du ranch que Matt tentera d’oublier. Mais si le baume du temps guérit bien des blessures, on dirait que chez lui, cette pommade ne fonctionne pas.



Matt est un personnage assez atypique : ayant dû devenir adulte trop tôt, il s’est transformé en bourreau de travail, faisant augmenter sa masse musculaire mais pas toujours son cerveau. Que se soit dans la recherche de son père disparu durant la tempête ou avec Wendy, une fille de son bled à qui il n’ose avouer ses sentiments.



Ici, la nature est comme Dallas : impitoyable ! Elle ne fait pas de cadeaux et l’écriture de l’auteur nous le montre bien.



Nous sommes dans l’Ouest, dans les plaines encore sauvages de 1918 et nous allons véritablement suivre la vie de plusieurs personnages (Matt, Linda son ancienne institutrice, Wendy, la mère de Matt, Jarms et son père Roland, Lucky) durant des années pour en arriver jusqu’à les voir vieillir sur les dernières pages.



J’ai bien aimé le roman, mais j’aurais apprécié qu’il se passe un peu plus de choses au départ, ayant eu cette horrible impression qu’il y avait du texte pour ne rien dire de neuf.



De plus, l’usage de certains mots vulgaires m’a un peu étonnée parce que ces mots n’apportaient rien de plus au texte, ils n’étaient absolument pas nécessaires dans le contexte (l’utilisation du mot "quéquette" alors que le mot "sexe"aurait très bien fait l’affaire).



Il y aura juste ces deux petits bémols et pour l’ensemble, je dirai que les personnages étaient bien travaillés, complexes, ni tout blanc, ni tout noir, attachants, même si pour certaines ça a pris plus de temps. De plus, ils évoluent avec l’âge et si j’appréciais Wendy jeune, j’ai eu du mal avec elle une fois devenue adulte.



La plume de l’auteur est descriptive, elle nous montre véritablement les paysages qui nous entourent, les gens qui peuplent les petites villes, le progrès qui est en marche, l’arrivée des automobiles, le travail dur des ouvriers pour la construction d’un barrage ou celui des fermiers dans les ranchs.



Une belle fresque, une vraie saga, des personnages qui nous marquent, de la violence, la vie qui ne fait pas de cadeaux, un roman qui prend un peu trop son temps au début et puis nous emporte avec lui pour nous faire vivre des époques révolues.



Un beau voyage, mais pas un voyage reposant ! L’Ouest est toujours aussi terrible avec les gens et ce roman est une fresque qui met à mal ses protagonistes.



(3,5/5)


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L'heure de plomb

Un adolescent perd son frère jumeau et son père dans une tempête. Lui-même y survit. On est en 1918. Il doit devenir adulte, gérer la ferme avec sa mère. Il le fait.

Il survit, avec sa force physique et peu de mots, dans ce paysage et ce climat difficile. Il s'occupe des clôtures, du bois de chauffage, du bétail.

Il survit, avec ses façons qui semblent perturber les autres. Il est comme hors de la réalité, il choque, il s'en va survivre plus loin, trouver sa propre façon d'être, avec cette violence en lui et autour de lui.

C'est un livre de rencontres insolites et perturbantes, où les actes ont plus d'impact que les paroles.

Comment trouver son équilibre avec soi et avec les autres, comment trouver l'apaisement et le transmettre ?

Bruce Holbert écrit un western presque philosophique sur la résilience, sans avoir l'air d'y toucher.

C'est fin et brutal.

C'est réussi.

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L'heure de plomb

Lorsque j'ai vu ce roman de la collection "nature writing" de chez Galmeister à ma médiathèque, je ne me suis pas posé de questions et je l'ai emprunté.

Avant tout, je dois prévenir qu'il faut avoir le moral pour commencer la lecture. C'est en effet un roman très rude et âpre.

Dés le début, on entre dans l'action : nous sommes en 1918 dans l'état de Washington, une grosse tempête de neige a lieu. Des jumeaux de 14 ans, Matt et Luke tentent de rentrer chez eux après l'école mais se perdent dans le blizzard et sont recueillis par leur institutrice. Luck meurt, leur père parti à leur recherche ne reviendra pas non plus. Matt reste seul avec sa mère et ne fera pas son deuil tant qu'il n'aura pas retrouvé le corps de son père, il sillonne la campagne avec une jeune voisine appelée Wendy.

Les années passent, Matt, afin de ne pas penser ni s'apitoyer sur son sort, se noie dans le travail, il travaille sur des chantiers, dans des ranchs.

C'est lui le personnage principal mais de près ou de loin, d'autres personnages sont liés à son histoire : Lynda L'institutrice, Wendy, Roland, Horace, Garrett.

La nature est hostile, ces personnages taiseux et durs à la tâche.

Un roman très fort et dérangeant par moment tellement il est violent et bestial. Au moins je ne risque pas de l'oublier de sitôt.



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Animaux solitaires

♫ ♪ Bang bang, he shot me down, Bang bang, I hit the ground, Bang bang… ♫ ♪ ♫

Ouais voilà c’est un peu ça…. En fait, au chapitre d’introduction, Bang bang ♫, je tombe direct amoureuse, je me dis “Oulala ça commence bien” ou un truc du genre, vous voyez ? J’adore le personnage qui nous est présenté : Russell Strawl, l’ancien ‘police officer’ sauvage et sans états d’âme, aussi hargneux que les malfrats qu’il pourchasse sauf qu’il est du bon côté de l’étoile de shérif et que ça l’autorise à jouer de la gâchette sans craindre pour sa liberté. Et sa liberté, c’est bien ce qu’il a de plus cher, ça crève les yeux, à tel point qu’il prend même la liberté d’interpréter la loi à sa convenance et d’appliquer les sanctions (attention, euphémisme) qu’il juge adéquates. C’est là qu’on se rend compte d’ailleurs qu’il ne manque pas d’imagination, vous verrez, ça vaut le détour. Bref, Russell Strawl : un homme, un vrai ! Je m'apprête donc à le suivre aveuglément pour les 330 pages qui vont suivre…

Et là, flop, Bang bang ♫, dès le chapitre suivant mon enthousiasme est refroidi. J’ai vraiment eu du mal à rentrer dans l’histoire en raison du découpage narratif qui, selon moi, est relativement incohérent et du coup ma lecture a totalement manqué de fluidité et ça, ça m’agace rapidement. Par exemple un moment on nous dit que Strawl, en se retirant des affaires, a décidé de partager son ranch entre ses enfants alors qu’au moment où on lit ce passage, seule sa fille Dot nous a été présentée. Il a d’autres enfants ? Ah bon ? Qui ? Combien ? Comment est-ce possible, sa femme est morte ? Pas mal de pages plus loin on apprend qu’il a pris un seconde femme qui avait déjà un fils qu’il a adopté. Ok, vous allez me dire que ce n’est pas dramatique mais des comme ça, y’en a d’autres, et moi ça me dérange.

Par ailleurs, l’intrigue policière est moins que convaincante et sa résolution présente très peu d’intérêt au final. Dommage. On pourrait se dire que ce n’est qu’un prétexte pour suivre les traces de Strawl, que ce n’est pas uniquement un roman policier, et c’est vrai, c’est plutôt un western noir, on y trouve aussi un fou de dieu et une quête d’identité quasi mystique mais ça n’arrange pas les choses, au contraire le récit (et mon attention avec) se perd trop souvent dans des digressions inutiles, références bibliques ou shakespeariennes.

Bref, je suis déçue, je m’attendais à autre chose, surtout avec l’évocation de Cormac McCarthy en quatrième de couverture. D’un autre côté, il s’agit d’un premier roman, l’auteur va avoir le temps d’affuter son style, de le dépouiller petit à petit pour atteindre l’âpre pureté et l’essence de sauvagerie que j’aurai aimé trouver ici.
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L'heure de plomb

Quelle entame : une terrible tempête au coeur de l'hiver dans l'état de Washington au début du siècle dernier, décime une famille, dont un des enfants jumeaux.



Matt, le jumeau survivant est recueilli par son institutrice et se lance ensuite dans la recherche du corps du père disparu accompagné de Wendy, dont il s'éprend peu à peu.



Le décor ainsi planté, l'action va - malheureusement - baisser peu à peu d'intensité, Bruce Holbert nous faisant doucement traverser la vie de Matt, lente et torturée.



Heureusement, il y a une belle galerie de personnages (également torturés) et les magnifiques et froids paysages de l'ouest américain remarquablement décrits.



L'heure de plomb est une grande fresque US, qui à l'image de Matt se déroule doucement avec, de temps à autres, des accès de fureur bienvenus pour le lecteur.
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L'heure de plomb

Je rejoins les lecteurs qui ont apprécié ce livre, c'est vrai que certaines scènes sont des plus cruelles, d'autres sont peut être incongrues, mais j'ai bien aimé le personnage de Matt, un homme au grand cœur, d'une grande loyauté que l'on découvre dès ses 14 ans, les personnages secondaires sont complexes et donne une dimension au roman tout comme la nature qui l'entoure.

Bruce Holbert maîtrise son roman du début jusqu'à la fin, c'est puissant, dérangeant et émouvant.
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Animaux solitaires

"Tu es intelligente, mais tu ne sais pas tout, lui dit-il. Une oie sauvage s'envole vers le sud en automne, mais ce n'est pas sa conscience qui la dirige. Elle sait simplement que toutes les oies vont dans cette direction."

Entre western et enquête policière, ce livre, qui situe l'action dans le comté de l'Okanogan est tout à fait original. Pour le savourer pleinement, il nous faut abandonner nos reflexes de blancs colonisateurs, nos certitudes, nos dogmatismes pour entrer dans la pensée de l'auteur, qui est celle d'un amérindien. Fils et petit-fils d'amérindien en effet, Bruce Holbert décrit ici un rapport au monde qui n'est pas le nôtre et qui peut surprendre, mais dont la richesse est profonde. Plus que l'intrigue (à la conclusion un peu décevante mais dans la logique du récit) c'est cette vision à la fois poétique et pragmatique, cohérente,toujours déroutante et souvent fascinante exprimée à travers une belle écriture qui m'a séduite. On a le sentiment d'entrer dans un univers dont le fond commun aux blancs et aux indiens est la quête d'une certaine morale mais dont la différence est dans la façon de la vivre. Holbert exprime très bien le refus par les indiens de la folie dogmatique propre à notre civilisation, quand eux-mêmes vivent par rapport à la réalité de la nature et aux conséquences des actes humains. Le policier, Russel Straw, traquant un indien du nom de Jacob Chin, qu'il croit être l'auteur de meurtres en série qui perturbent la petite vie tranquille du comté, est infiniment plus proche de lui par son expérience, sa philosophie et sa morale que des autres blancs. Mais c'est dans les conclusions qu'il en tire qu'il se différencie des indiens, tout en jouant les out-siders par rapport à ses compatriotes.

Il ya dans ce livre une sorte de cruauté douce, à la façon indienne, qui est celle de la vie elle-même et qui s'oppose absolument à la violence sadique des blancs. J'ai beaucoup aimé ce livre, qui m'a souvent déconcertée mais aussi appris une autre façon de vivre, de penser, et même si le sherif est un homme brutal et imprévisible, déjanté il faut bien le dire,ses rapports avec le monde indien sont remplis de compréhension et de respect mutuels. Une belle découverte, une vision beaucoup moins simpliste de l'ouest que celle dont on a l'habitude.
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