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Critiques de C.E. Morgan (98)
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Le sport des rois

Déçu. J'ai acheté ce livre qui avait reçu des critiques enthousiastes. Je me demande si ces critiques ont lu le livre ou seulement le résumé. J'ai trouvé ce livre très long et assez pénible à lire. L'écriture est logorrhéique et emphatique. L'évocation des sentiments des personnages sont très didactique et ça n'a rien de subtil. Paradoxalement je l'ai lu jusqu'à la dernière page. Et je ne suis même pas sur d'avoir compris l'épilogue. Je ne le recommande pas.
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Le sport des rois

Autant vous prévenir dès le départ : mettez bien vos lunettes ou a minima, affûtez votre concentration, car voici un livre d'une incroyable densité, d'une virtuosité absolue!



C.E. Morgan retrace dans ce « léger » pavé l'ascension et la chute de la dynastie Forge dans le milieu des courses hippiques. Soit trois générations.

Les Forge, une famille riche dont le nom incarne la réussite et la peur dans l'État du Kentucky. Un nom que chaque membre du clan doit honorer, pour le meilleur et pour le pire. Car leur destinée tient de la légende : le périple vers l'ouest, la terre promise et acquise à la sueur du front, le labeur acharné et la prospérité. Une légende qui éclipse le rôle majeur joué par leurs esclaves, évidemment…



Henry Forge, le premier narrateur de ce roman titanesque, connaît une enfance difficile auprès d'un père brutal. Les coups, et un tempérament naturellement égoïste selon moi, l'ont rendu insensible au malheur des autres, y compris à celui de sa propre mère, une femme aimante et muette, au quotidien solitaire. La mort de son paternel le rend libre de transformer la ferme en lieu d'élevage de chevaux de courses.

Ce premier « héros », si l'on peut dire, passe le flambeau à sa propre fille Henrietta. Une autre enfance malheureuse, une autre période, mais toujours cette même obsession de produire le cheval le plus parfait sur un plan génétique. L'esclavagisme est depuis longtemps passé de mode mais Henry considère toujours les Noirs comme des êtres inférieurs, fidèle en cela à la grande tradition raciste des Forge. C'est donc une surprise quand Henrietta parvient à faire engager Allmon en tant que groom, sa couleur de peau et son passé de taulard ne jouant pas en sa faveur.

Une décision qui suffira à gripper l'engrenage infernal de cette famille malsaine…



Quelle oeuvre magistrale et pourtant tellement noir et désespérante. C'est beau, bien écrit mais il se lit petit à petit tant que le style est ardu, tant l'amertume des personnages rend la lecture de cette saga familiale difficile. Mais il en vaut largement la peine si vous êtes amoureux de littérature américaine comme moi et que vous n'avez pas peur des sombres histoires de famille...
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Tous les vivants

C'est dans un milieu âpre et dur que Aloma évolue, une héroïne qui imagine des touches de piano à la place des pinces à linge accrochées au fil à linge ou qui, avec son couteau, bat un rythme ternaire en découpant les légumes. C.E.Morgan décrit l'univers mental de cette jeune femme frustrée qui s'évade comme elle le peut de sa condition difficile, et va bien au delà avec son portrait de femme. Un roman véritablement inspiré et intense.
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Le sport des rois

Quelle densité! Ce roman est un vrai tour de force qui m’a à la fois troublée et fascinée. Racontant une histoire de famille sur plusieurs générations, il m’a embarquée dans un monde que je ne connaissais pas, la course de chevaux. Je n’en fais tout de même pas un coup de cœur car plus d’une fois,les descriptions assez longues m’ont ennuyée.



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Le sport des rois

C.E. Morgan livre une épopée américaine éclatante, qui s'étend sur plusieurs générations. Au travers de son écriture à la fois précise et sensorielle, on entend la révolte qui gronde.
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Le sport des rois

Je suis très friande de sagas familiales, d'épopées et de romans fleuves. Cette histoire avait donc tout pour me plaire et je ne fut pas déçue. Il s'agit d'une immense fresque sur les états du Sud des États-Unis des années 40 aux années 2000.



Henri Forge, jeune homme issue d'une grande famille de cultivateurs, a eu une éducation stricte et sévère, ayant pour valeur la supériorité de l'homme blanc. Il déteste son père et le bétail. Sa curiosité et ses questions lui valent rancoeur et remontrances de la par d'un père ancré dans une culture sudiste profondément ségrégationniste. Sa passion pour les pur-sangs va naître le jour où il découvra pour la première fois le débourrage d'une pouliche. Une journée qui changera sa vie au grand regret et à la colère de son père.



Henrietta, jeune fille au caractère bien trempé qui doit faire face au divorce de ses parents, à un père intransigeant. Elle grandit parmi les chevaux et les courses, l'école se fait à la maison sous les ordres de son père. Dès gestion du domaine qui lui reviendra. Son père, Henry Forge, l'élève pour cela comme il élève les chevaux pour la course. Elle appartient à son père, elle est sa prisonnière, elle lui doit tout, mais jusqu'à quand ?



Allmon, ni noir, ni blanc, mais métisse. Né d'une mère noire qui se débat pour survivre et donner de l'amour à son fils et d'un père blanc alcoolique n'assumant pas ses responsabilités. La vie est rude, il devra se battre pour s'en sortir. Et l'amour, et la vie dans tout ça ?



Un roman dense et difficile tant par les sujets traités que par l'écriture. Esclavage, ségrégation, adultère, misogynie dans les grandes propriétés sudistes.

Et puis les chevaux bien sûr. La génétique et la reproduction des pur-sangs. Un grand sujet, bien documenté sur la fabrication des chevaux de courses. Intéressant, mais parfois pointu. Description d'une mécanique pour gagner.

Mais ce n'est pas la thématique centrale. Pas besoin de connaître les chevaux pour cette lecture.



Un roman, un grand roman dans lequel j'ai adoré me perdre.
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Tous les vivants

Si je devais qualifier ce roman en un mot, je dirais brûlant. Dans tous les sens du terme.



Tous les vivants, c'est d'abord l'histoire d'un amour qui brûle. Entre Aloma et Orren, cela a été le coup de foudre. Elle qui n'avait jamais rien connu d'autre que la tristesse et l'ennui, elle se sent vibrer entre les mains de son amant. Elle se sent prête à tout pour lui. Alors quand un terrible accident vient remettre en cause tous leurs projets, elle n'hésite pas une seconde à le rejoindre.



Dès lors ce n'est plus leur amour qui s'embrase, mais elle tout entière. Aloma rêvait de liberté, de grandes aventures, de vivre de sa passion pour le piano, mais elle n'en connaîtra jamais le goût. Comme dans un huis clos, Aloma se retrouve seule avec elle-même, brûlante de désirs mais dans l'incapacité de les réaliser.



Mais au-delà des personnages, c'est aussi tout leur environnement qui prend feu. Dès les premières pages, on entend crépiter la chaleur de l'été, on visualise la maison abandonnée, vide, les champs de tabac à perte de vue, le silence ambiant. On entend la tristesse de la situation. le désespoir, la fatalité. La plume de l'autrice est vraiment magnifique. Un grand bravo à Mathilde Bach pour cette traduction !



Finalement, Tous les vivants c'est un peu l'histoire d'une femme qui veut se sentir vivante, mais qui vit entre les morts.
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Tous les vivants

Fort beau texte mettant en scène deux jeunes gens fiévreux, malmenés par l’existence et aux caractères trempés. J’ai été touchée par le portrait d’Aloma, écartelée entre ses aspirations artistico-sociales et sa nature fougueuse. Le ton m’a paru particulièrement juste, sans concessions aucunes : on ressent bien l’attraction des corps et des souffrances entre Orren (de son véritable prénom « Orpheus »...) et Aloma, comme s’il s’agissait pour eux de mieux faire face, ensemble et si différents pourtant, aux difficultés du quotidien. La part sombre de la jeune femme, laquelle se comprend de mieux en mieux au fur et à mesure de la croissance de son attirance pour le pasteur Bell, donne beaucoup de chair à l’ensemble. Si la charge est trop lourde dans l’absolu, tout comme le poids des souvenirs des défunts pour Orren (l’exploration reprise est un véritable sanctuaire), il n’en demeure pas moins qu’il faut bel et bien faire des concessions avec les héritages, désirs, angoisses et natures de chacun. Une belle leçon de vie et d’amour.
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Le sport des rois

Henry Forge est l’héritier d’une famille de propriétaires terriens qui tourne le dos à la tradition en se lançant dans l’élevage équestre. Sa fille, Henrietta, suit le même chemin. Allmon n’a rien en commun avec eux : il est afro-américain, citadin, sa mère survit d’allocations jusqu’au jour où une maladie auto-immune qu’elle n’a pas les moyens de soigner la terrasse. Allmon décide alors de tout faire pour retrouver sa dignité et son chemin le conduira aux Forge…



J’aurais pu aimer ce roman ; sur le papier il y avait des thématiques intéressantes. Mais je n’ai pas accroché à la forme : des bulles temporelles pas toujours chronologiques ni « datées » et de longues envolées lyriques qui ne m’ont pas transportée. L’autrice aborde trop de thématiques différentes : assumer un héritage ancestral, l’inceste, la discrimination raciale afro-américaine, l’esclavage et ses conséquences, l’élevage de chevaux… Tout cela est lourd à digérer, j’avais parfois du mal à rester concentrée plus de quelques pages de suite !

Ce sont les parties liées à Allmon que j’ai préférées, car son histoire me touchait plus que celles de Henry et Henrietta et j’ai beaucoup plus compris ce personnage que la famille Forge.



Ce roman vous plaira si vous aimez prendre votre temps dans une histoire, la regarder se déployer lentement, si vous appréciez les digressions des narrateurs. Malheureusement, ça a été difficile à lire pour ma part, même si mon intérêt était régulièrement relancé – mais sur plus de 600 pages, c’était long !

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Le sport des rois

Henry Forge est le descendant d’une longue lignée de propriétaires terriens installés dans le Kentucky depuis des générations. La famille a prospéré et lorsque s’ouvre le récit, les Forge sont une famille riche et influente. John-Henry, le père d’Henry est un homme de certitudes et de valeurs. Certain de sa place dans le monde et de celle que son fils devra tenir, instruit mais tout imprégné des principes sudistes. Henry se construit dans l’opposition à son père mais reste formaté par son éducation, il transforme le domaine familial en élevage de chevaux de courses. Obsédé par la pureté du lignage, il ne rêve que du cheval parfait, le champion qui fera sa gloire. Sa fille Henrietta grandit dans l’obsession de son père, destin imposé dès sa naissance, elle devient son bras droit alors qu’elle n’est encore qu’une adolescente. Lorsqu’elle doit recruter un nouveau garçon d’écurie, son choix se porte sur Allmon, un jeune homme noir tout juste sorti de prison. Venu des quartiers pauvres de Cincinnati, Allmon débarque dans un nouveau monde, chargé d’un passé bien lourd à porter.



Voilà donc le décor planté. L’histoire semble assez simple à première vue, un choc des cultures sur fond de courses de chevaux, mais l’autrice nous propose un récit bien plus complexe. Les personnages tout d’abord sont particulièrement travaillés, difficiles à appréhender, ils vont créer chez le lecteur des sentiments ambivalents. Henry et Allmon notamment, que l’on découvre tous deux enfants, grandissant dans un milieu familial difficile. Pour l’un la figure du père est écrasante, l’héritage familial oppressant et un avenir tout tracé lui est imposé. Pour l’autre, le père est absent, la mère est présente physiquement mais absente symboliquement à cause de la maladie qui la ronge, il n’a pas d’avenir, la vie ne lui laisse aucun choix. Ainsi donc, malgré leurs différences d’expérience et de personnalités, tous deux ont en commun cette volonté farouche d’échapper à leur destin. Mais peut-on se défaire ainsi de ce que les générations précédentes ont fait de nous ? J’ai parfois pensé aux principes de la psychogénéalogie, théorie selon laquelle les secrets, traumatismes et conflits des ascendants influent sur la vie des descendants. Car Henry et Allmon traînent avec eux une multitude d’individus et des siècles d’histoire familiale, mais aussi celle de tout un pays qui s’est construit dans le sang et les larmes, la violence et la souffrance, par les maîtres et les esclaves.



Le récit de l’histoire actuelle est entrecoupé de passages racontant l’arrivée de la famille Forge sur ses terres, la vie des esclaves et les violences subies, la soif de liberté et le prix à payer pour se sauver. Des passages terribles, mais ô combien réalistes.



Quant aux chevaux, ils tiennent une place centrale dans l’histoire. J’y ai étonnamment vu par moments un certain parallèle avec le traitement réservé aux esclaves… Lorsqu’une jeune esclave raconte les étreintes imposées et les grossesses subies dans l’unique but de revendre de jeunes esclaves héritant des qualités de leurs parents, cela fait désagréablement écho à une autre scène racontant la saillie d’une jument et le bénéfice que le propriétaire de l’écurie pourra en retirer.



Ce roman de C.E. Morgan mérite-t-il d’être considéré comme un grand roman américain ? Incontestablement oui.
Lien : https://tantquilyauradeslivr..
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Le sport des rois

Imaginez une énorme famille terrienne américaine, un décor façon "autant en emporte le vent", une histoire sur 3 generations..... la ségrégation et des chevaux.



Pour son 2 eme roman seulement ce morgan, écrit un chef d'oeuvre, vous n'aimez pas les chevaux, pas d’inquiétude, le sport des rois parle de chevaux mais pas que, plongez dans une fresque étourdissante de maitrise, qui se lit comme un thriller, vous avalerez les 646 pages, sans vous en apercevoir, le meilleur livre que j'ai lu depuis le début de l'année, époustouflant.

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Le sport des rois

"Une belle saga dans le Kentucky. D'un côté les Forge, vielle famille installée et riche. Le dernier fils Henry a transformé l'exploitation agricole de son père en un haras d'où sortent des champions et championnes. Sa seule famille est désormais sa fille Henrietta. Les Forge, le Kentucky, se sont les anciennes croyances pour lesquelles l'homme - l'homme blanc - détermine tout. D'autre part, il y a Allmon lointain descendant de Scipio - esclave échappé du Kentucky. Allmon apprendra le métier de groom en prison ce qui lui permettra de croiser le chemin des Forge.

Un livre très riche de détails sur la vie au Kentucky, l'élevage des chevaux, la sélection des bêtes, l'entrainement, les courses... et la vie des noirs sur plusieurs générations au sud des Etats Unis - une description au scalpel. Tous les mondes - aussi bien celui des hommes que des bêtes - sont décrits comme violents, Les chevaux sont particulièrement bien décrits de même que leur vie dans le hara et bien entendu les courses que l'on peut vivre avec passion. Un livre très bien écrit mêlant les époques et les histoires avec beaucoup de subtilité."

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Le sport des rois

Le sport des rois est un roman-fleuve (l'Ohio), un roman-monde qui charrie tout sur son passage, malheurs, vies, hommes et chevaux.



Sud des Etats-Unis. Henry Forge a transformé la plantation de maïs de son père en haras de luxe. Il élève des chevaux mais pas n'importe lesquels. Des étalons de course qu'il croise avec les meilleures pouliches, n'hésitant pas à pratiquer l'eugénisme. Fidèle à son héritage, Henry est raciste, autoritaire, et plie à sa volonté son entourage, y compris sa fille Henrietta à qui il a communiqué sa passion des chevaux.



Allmon, lui, sort de prison. Petit garçon noir, il a vécu dans le quartier pauvre d'une ville du Sud, proche de la plantation. Sa mère seule et gravement malade, il a très vite été obligé de gagner de l'argent et est devenu dealer de crack. Il a un point commun avec Henry et Henrietta, il est très doué avec les chevaux. A la fin de son incarcération, il est engagé au haras Forge pour s'occuper d'une extraordinaire pouliche. La rencontre entre ces trois-là va être explosive.



Quel roman! Passionnant d'un bout à l'autre, nous permettant de pénétrer dans des mondes peu connus, d'appréhender l'Histoire post-esclavage des Etats-Unis, et ce des deux côtés d'une barrière infranchissable, usant d'une subtilité et d'une immense finesse psychologique, in fine terriblement noir et poignant.

Et quels personnages aussi, complexes comme le sont les êtres humains mais comme ne le montrent pas toujours les romans. Je ne vous étonnerai pas en vous disant que j'ai éprouvé un immense coup de cœur pour le livre de la géniale et très jeune C.E. Morgan et j'espère vous avoir donné envie de le lire.

Le sport des rois, C.E.Morgan, Gallimard
Lien : https://bcommebouquiner.com
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Le sport des rois

Une exceptionnelle épopée américaine en noir et blanc sur plus de trois générations et sur fond d’élevage de pur-sang : lisez Le sport des rois.
Lien : https://www.lepoint.fr/cultu..
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Tous les vivants

Une couverture et sa quatrième attirantes, la lecture s'impose. Je découvre cette autrice, C.E. Morgan, grâce à la traduction précise et sensuelle de Mathilde Bach. Les deux jeunes gens qui se rencontrent ont des origines bien différentes. Aloma est orpheline, élevée dans une école catholique où elle apprend le piano, se révèle une pianiste douée et rêve de devenir concertiste. Elle rencontre Orren, jeune fils de fermier qui vient livrer l'orphelinat, et ils tombent amoureux. Rencontre improbable, mais rencontre décisive pour eux qui se prennent à imaginer un avenir commun. Mais la famille d'Orren meurt dans un tragique accident de voiture, le laissant orphelin à son tour et surtout en charge de la plantation de tabac familiale. Aloma va accepter de le rejoindre sans imaginer le moins du monde ce que représente le travail de fermier dans cette région aride au coeur des montagnes du Kentucky.



Commence alors une vie à deux particulièrement éprouvante pour eux du fait du monceau de travail que doit fournir Orren pour tenir la plantation à flot, de la découverte pour Aloma des tâches innombrables que demande l'entretien de la grande maison où elle vit désormais. Bien sûr il y a un piano comme le lui a dit Orren pour la convaincre, mais dans quel état ! Il s'agit dans ce roman de suivre Aloma dans son passage à l'âge adulte qu'elle doit vivre précocement, confrontée à des responsabilités et des apprentissages qui la dépassent.



C.E. Morgan use d'une langue puissante, vivante, sensuelle, où la chaleur de cet été plein de poussière instille une parabole des risques de voir la relation des deux jeunes gens s'abîmer dans la sécheresse du climat. Les montagnes qui dominent la plantation sont la métaphore de l'Himalaya que représente la construction du couple dans une vie si isolée, où seule l'église de la ville la plus proche peut être un refuge pour Aloma. Les codes de cette société puritaine et la tentation de la liberté chez la jeune femme sont le ferment de son difficile enracinement. L'autrice nous brosse ici un portrait passionnant, infiniment sensible et vivant de cette jeune fille qui doit devenir femme et épouse.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Tous les vivants

1er roman pour cette auteure qui raconte l'arrivée d'une jeune femme dans une ferme après les décès de membres de la famille de celui qui parage sa vie.

Ce livre m'a laissé un peu perplexe. J'en ai apprécié le style mais j'ai trouvé l'histoire parfois décousue et la présentation sans chapitres ou marquage des dialogues m'ont gênée.
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Tous les vivants

Ce premier roman, magnifiquement traduit par Mathilde Bach a comme épigraphe, le psaume de l' ecclésiaste 9.3 "pour tous les vivants, il y a de l'espèrance, et, même un chien vivant vaut mieux qu'un lion vivant. " L'auteure va nous parler de vivants mais aussi de morts et de leurs fantômes qui hantent les lieux.

Orren, jeune fermier taiseux, vient de reprendre l'exploitation de la modeste ferme que sa mère et son frère exploitait (champs de tabac, quelques vaches et quelques poules). Sa mère et son frère sont morts accidentellement et il doit alors s'occuper de ses terres. Il avait rencontré quelques mois avant ce drame, Aloma, une jeune fille, orpheline, passionnée de piano et qui décide de le rejoindre sur ses terres et de vivre avec lui. Elle va aller dans la petite église voisine, pour pouvoir jouer du piano et rencontrer Bell, le jeune et solitaire prêcheur.

Ce roman est un très beau portrait d'une jeune femme.

Des pages magnifiques sur la nature, la lumière, les champs de tabac.

Une histoire de vivants solitaires, isolés, taiseux, face à la nature, au dur travail de la terre, l'attente de la pluie pour avoir de bonnes récoltes. Des pages magnifiques sur la lumière du matin ou du soir sur les collines, sur les champs. Des pages sur le travail rude de la terre, sur les soins à apporter aux bêtes (que ce soient les poules, un très touchant passage de la naissance d'un veau), sur le travail domestique (l'apprentissage de la cuisine par la jeune Aloma, qui n'a jamais cuisiné).

L'Amérique des champs, qui vit au rythme des saisons et le portrait magnifique d'une jeune femme.

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Tous les vivants

Nous avons récemment suivi des femmes ayant quitté leur pays pour vivre ailleurs (Le pays des autres ; L'art de perdre, etc.) ; cette fois-ci, nous allons seulement passer d'un conté à un autre. Mais quel dépaysement !



Leurs vies, avant leur rencontre, sont fort différentes : elle, Aloma, orpheline en bas âge, n'a pratiquement vécu qu'en pension. Elle y a acquis une formation scolaire de base et découvert et cultivé le piano. Elle exercera trois ans comme professeur de piano avant de rencontrer Orren. Lui, dont le père, la mère et le frère viennent d'être tués dans un accident de voiture, se retrouve brutalement et sans préparation en charge de l'exploitation familiale (culture du tabac et élevage bovin).



Ils font connaissance et décident de vivre à la ferme. Mais, très vite, Aloma s'interroge sur sa place auprès d'Orren. Ce dernier, accaparé par son travail, ne communique presque plus avec elle. Aloma, qui ne dispose dans la vieille maison que d'un piano déglingué et inutilisable, décide alors de proposer au pasteur de tenir le piano du temple lors des cérémonies ; en contre-partie, elle pourra s'échapper de la ferme et disposer chaque jour de l'instrument.



Nous suivons le désarroi grandissant d'Aloma, son inquiétude croissante, son attente d'une demande d'aide de la part d'Orrren ; demande qui ne vient pas. En parallèle, Orren semble ne vivre que dans la ligne et le souvenir de sa famille disparue. Aloma n'ayant pas de souvenir de ses parents ne comprend pas les réactions, le mutisme de son compagnon. Placez tout cela au milieu d'une période de sécheresse inquiétante, en présence d'un pasteur célibataire et sensible et vous aurez le cadre de la question que pose ce roman : Aloma saura-t-elle prendre racine dans cette terre aride ? Comment surmontera-t-elle l'isolement, comment apprivoisera-t-elle Orren ?



Après avoir vécu plusieurs mois côte à côte, l'injonction morale du pasteur combinée avec la manifestation puissante de l'élan vital permettra-t-elle qu'ils s'accordent intimement ?



Ce roman est de ceux auxquels on s'attache vite, roman qui satisfait notre désir de lecture : être pour le moins intéressé et si possible captivé par le récit.



PS - C.E. Morgan, autrice américaine, a été finaliste du prix Pulitzer de fiction en 2017 pour un autre roman (Le sport des rois).
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Le sport des rois

J’ai lu, il y a quelques semaines, TOUS LES VIVANTS de C.E. MORGAN et je suis tombée sous le charme de sa plume et j’ai été émue, conquise par son héroïne. En effet, C.E. MORGAN offre dans ce roman un très beau portrait de femme tourmentée vivant au cœur de l’Amérique rurale. Je me suis donc rapidement emparée de LE SPORT DES ROIS, son second livre pavé de 842 pages …..

LE SPORT DES ROIS se mérite, sa lecture est exigeante et j’avoue que j’ai eu quelques difficultés avec le début du récit, notamment à apprivoiser les personnages et leur caractère, à comprendre les comportements de certains individus..… Car dés les premières pages, le ton est donné, le style est incisif parfois cru, la lecture est âpre et l’auteur n’édulcore aucune scène de violence ou de souffrance pour décrire ce monde amère et dur.



Mais rapidement, il apparaît que LE SPORT DES ROIS est un grand roman dans la pure tradition du SUD des ETATS UNIS, qui parle de ségrégation, d’adultère, de misogynie, de filiation, de grande propriété et bien sûr d’équitation …ou plutôt de champs de courses, de sélection équine et de performance. Cette histoire qui se déroule de la fin des années 40 aux années 2000 réunit tous les ingrédients des grandes fresques familiales à la AUTANT EN EMPORTE LE VENT : A la fois, la domesticité de couleur qui subit ou tente de se rebeller, les grands propriétaires terriens, la nécessité pour eux de garder leurs employés sous leur joug violent et impitoyable, les relations troubles au sein de la famille, les enjeux et le poids de l’héritage familial.



C.E. MORGAN offre au lecteur un roman dense, foisonnant et passionnant. Pas besoin d’être féru de chevaux, de courses pour apprécier le propos, ce roman est largement plus vaste et plus ambitieux. Il m’a marquée et j’espère que vous vous laisserez tenter par cette nouvelle voix de la littérature américaine qui mérite amplement son succès outre atlantique.



MYMY


Lien : http://cousineslectures.cana..
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Tous les vivants

Il se passe peu de choses dans le roman de C. E Morgan, et pourtant la magie opère... Je n'ai pu décroché. Sans fioriture, sans prétention un beau roman.
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