AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Carin Gerhardsen (99)


Peu importe le degré d'exaspération et de colère qui nous habite, peu importe à quel point notre esprit réclame vengeance, on ne peut pas changer le passé.
Commenter  J’apprécie          10
Elle longe la rive jusqu’à la partie nord du lac, puis emprunte l’allée qui mène à l’église. Elle s’arrête et hésite un moment, avant de rassembler son courage et d’entrer. […] Les églises l’ont toujours effrayée, avec leur silence menaçant et l’écho fantomatique occasionné par chacun de ses pas. Jenny s’assoit sur l’un des bancs du fond. Elle observe les motifs étranges et terrifiants des oeuvres qui ornent les murs. Même Jésus et ses disciples n’ont pas l’air de se plaire dans la maison de Dieu. Le regard un peu fou, Jésus avance, en dépit de la lourde croix qui pèse sur ses épaules. Il est poursuivi par des créatures aux allures de zombies, dont on ne comprend pas si elles sont là pour l’aider ou pour le mettre à terre. Deux vieux bonshommes aux barbes hideuses et aux chapeaux bizarres font cuire vivante une femme nue à l’intérieur d’une marmite que chauffe un feu aux flammes violentes. Jenny ne comprend pas en quoi de tels tableaux embellissent une église. Ils n’offrent rien de réconfortant, plutôt le contraire. Néanmoins, elle joint ses mains et se lance dans une longue prière silencieuse.
Commenter  J’apprécie          00
Et Gideon, où est-il parti?
- Tu en penses quoi, Conny? finit par lui demander Gerdin. […]
- Je n’en ai pas la moindre idée, admet Sjöjberg. Mais je sais une chose, c’est que la persécution sur le Net est une des pires inventions de notre époque.
Commenter  J’apprécie          10
La pire des solitudes est celle qu’on ressent malgré la présence de gens autour de soi.
Commenter  J’apprécie          10
C’est le milieu de la nuit. Alors qu’en hiver, on serait en pleine obscurité, il commence déjà à faire jour. Quelque soit la saison, c’est le moment appelé « l’heure du loup ». Celui où le corps est le moins actif, où le plus de personnes meurent. À en croire Ingmar Bergman, c’est le moment où les insomniaques sont en proie aux plus fortes angoisses, où les fantômes et les démons sont les plus puissants. Lui-même n’est pas à l’abri de cela. Il se demande ce qu’il fait debout à cette heure, pourquoi il s’expose ainsi.
Commenter  J’apprécie          00
Il est presque 2 heures du matin quand Sjöberg sonne à sa porte. […] Elle s’installe à côté de lui et prend sa main. - Raconte moi si tu veux. Et il raconte. Les mots fusent telles les étincelles produites par un cierge magique. A tour de rôle, ils s’allument un instant, brillent, et disparaissent pour livrer la place au suivant. Elle le laisse parler sans lui poser de questions. Elle écoute le récit de personnes captives. Il y a la femme dans un bac à sable, et la jeune fille retrouvée morte dans les toilettes d’un bateau, les hommes entravés par des chaînes invisibles et la petite fille dans une baignoire, la femme prisonnière de son propre corps, et tous les liens mystérieux entre mères et filles aussi bien que père et fils. Il y aussi l’histoire d’une femme vue dans l’encadrement d’une fenêtre et d’un homme qui tombe comme tétanisé. Il lui raconte qu’il arrive parfois qu’on ne sache pas ce que l’on cherche, mais qu’il ne faut jamais abandonner, et qu’ainsi on peut démêler l’écheveau d’une affaire ténébreuse.
Commenter  J’apprécie          00
Elle se souvient d’une histoire qu’elle a lue sur Internet. Un homme se réveille une nuit et remarque la présence de voleurs dans son garage. Il appelle la police et raconte ce qui se passe, mais on lui répond qu’il y a beaucoup à faire et qu’aucune voiture de patrouille n’est disponible. L’homme rappelle un peu plus tard pour expliquer qu’il ne faut plus tenir compte de son précédent coup de fil, qu’il vient de tirer lui-même sur les intrus. Deux minutes plus tard, six voitures de police débarquent chez lui et les malfaiteurs sont arrêtés. «  Vous aviez dit avoir tiré sur les voleurs? l’interroge l’un des policiers. - Et aussi ne pas avoir de voitures de patrouille disponibles », réplique l’homme. Forte de cela Barbro considère qu’elle devrait grossir le trait en ce qui concerne son affaire.
Commenter  J’apprécie          00
Sjoberg se réveille à 5h45. Je commence à me faire vieux, songe-t-il avant d’être assailli par les souvenirs de la veille. Assez bizarrement, il éprouve d’abord un sentiment de contentement. L’éclairage tamisé et les lueurs festives de cette sortie du samedi soir filtrent encore ses pensées. Il se retrouve couché là, à sourire pour lui même en repensant à sa chaleureuse étreinte avec Margit et à l’odeur de ses cheveux. Le regard qu’elle lui alors adressé, franc, ouvert et compréhensif, le fait chavirer et lui procure le sentiment d’avoir un autre chez lui. - Comment ça? se dit-il à voix haute. Qu’est ce que ça veut dire? C’est ici, chez moi, avec Asä. Et voilà que la mauvaise conscience l’envahit. Mais pas totalement. Pas autant qu’elle devrait le faire. Elle devrait le frapper en plein ventre comme la ruade d’un cheval, mais elle se contente de le frôler tel un chat avant d’aller se poser tranquillement et en silence dans un coin de sa conscience.
Commenter  J’apprécie          10
Staaf la gratifie d’un sourire poli. Quant à celui esquissé par Holgersson, il s’accompagne d’un regard qui balaie tout le corps de Petra. - Salut, dit-elle en leur adressant un signe de tête. C’est moi qui ait trouvé le bébé. - Bah, merde alors, ponctue Staaf. - Je vous montre où ça s’est passé, enchaîne Petra en entraînant les deux policiers en direction du parc et des fourrés où elle a découvert le petit garçon. Elle les arrête d’un geste, et s’avance seule à pas prudents sur la pelouse encore imbibée de rosée. Elle sent d’instinct les yeux d’Holgersson rivés sur son dos. Ou bien, pour le dire autrement, elle sait exactement ce qu’il est en train de contempler. Holgersson n’est pas la personne devant qui porter des vêtements moulants.
Commenter  J’apprécie          10
Soudain l’envie le prend de sortir. Il est 17h 15 et les rues sont pleines de monde. Les gens reviennent du travail ou font leurs courses de Noël. Dimanche prochain c’est le premier dimanche de l’Avent. Il recommence à neiger. De gros flocons virevoltent gracieusement dans la lumière des réverbères. Il a envie d’être là avec ces gens dans la rue. […] Il enfile vite ses chaussures et son blouson, descend les escaliers en courant, arrive sur le trottoir et traverse la chaussée. Puis il se retourne et regarde la façade de son immeuble. Son regard va de fenêtre en fenêtre pour finir sur l’une des siennes. De la cuisine émane une lumière chaleureuse et accueillante, légèrement tamisée par les rideaux jaunes à carreaux bleus. Au milieu, posé entre deux étoiles de Noël, brille un bougeoir de l’Avent. Il tend son visage vers le ciel, ferme les yeux et sent les flocons fondre sur sa peau.
Commenter  J’apprécie          00
Lotten la standardiste qui adore les chiens est partie depuis longtemps pour rejoindre son petit ami, cynophile lui aussi, et leur couple de lévriers afghans. Sjoberg sourit en se rappelant que les chiens respectifs de Lotten et du gardien, Micke, s’envoient des cartes de voeux pour Noël et leur anniversaire.
Commenter  J’apprécie          00
Il est possible que dans le brouillard qui l'enveloppe, la perte de Jennifer lui cause du chagrin, qu'elle éprouve des sentiments pour ses filles. Mais rien ne se voit à l'extérieur. Quand elle parle avec des personnes sobres, comme les deux policiers qui sont passés plus tôt dans la soirée, elle fait tellement d'efforts pour masquer son alcoolisme qu'elle perd tout son naturel. Elise voit alors sa mère adopter un phrasé affecté et ridicule, tenter de prononcer toutes les consonnes avec précision, jusqu'à prolonger chaque mot de façon idiote et exagérée. Dans ce genre de situation, Elise a honte de sa mère. Elle la préfère encore quand elle est juste soûle. Au moins, elle est elle-même.

Lundi soir
Commenter  J’apprécie          30
Pas de nouvel homme dans sa vie après Janne. Pas de drogue non plus. Mais l'alcool oui, dont elle s'est juré d'arrêter un nombre de fois incalculable. Et voilà qu'elle se retrouve à se regarder fixement dans le miroir de la salle de bains. Rougeaude, bouffie et ridée. Et le fait de pleurer n'améliore pas les choses.
Les larmes ruisselant sur ses joues, elle s'assied sur le siège des toilettes et extériorise son chagrin d'avoir perdu une fille. Pour la première fois depuis qu'elle a appris la mort de Jennifer, elle laisse ses sentiments s'exprimer. Elle voit l'image de sa petite fille chérie devant elle, livide et dénuée, couchée sur un brancard métallique luisant dans une pièce couverte de carrelage blanc. Une vision insupportable. Il lui faut quelque chose à boire.

Lundi après-midi
Commenter  J’apprécie          00
(...) leur image de Jennifer est désormais bien plus claire. Une jeune fille de seize ans précoce par de nombreux aspects, fruit d'un foyer familial en lambeaux, et d'une façon de vivre que le regard des autres juge incohérente. Une jeune fille qui pourtant sait ce qu'elle veut, qui possède de l'ambition, mais sans la traduire sur un plan professionnel. Habituée à se débrouiller par elle-même, sans savoir ce que sont les liens affectifs. Habituée à une existence dont elle décide seule, ignorant toute exigence venant de l'extérieur.

Lundi après-midi
Commenter  J’apprécie          00
Hanna passe la tête dans l'embrasure de la porte. d'un geste, elle dégage la mèche blonde qui tombe sur son visage. Elle a des cheveux longs. sa maman les attache souvent en queue de cheval ou en couettes, pour qu'ils ne la gênent pas quand elle joue. Elle a trois ans et va à la crèche presque tous les jours. Mais pas aujourd'hui, parce que c'est samedi. Ça, Hanna le sait, c'est important quand on est une grande fille comme elle. Et puis, c'est facile de savoir quand on est samedi : on a droit aux bonbons et au soda.

Samedi matin
Commenter  J’apprécie          00
A son travail, c'est la même chose. Il est incapable de se concentrer s'il y a des papiers et des dossiers sur sa table. Les classeurs doivent être bien rangés sur l'étagère, les papiers bien classés, et il en va de même pour les accessoires. A titre d'exemple, le pot à crayons et la perforeuse doivent être placés de manière symétrique et à la bonne distance sur son plan de travail. Il a besoin de cela pour se construire un environnement calme et harmonieux, avec le moins de distraction possible.

Septembre 2007, vendredi soir
Commenter  J’apprécie          20
On n'apprend rien à une personne qui va mourir.
Commenter  J’apprécie          20
Un exclu de la société n'a rien à craindre.
Commenter  J’apprécie          00
Jamais, jamais, je n'ai ressenti une telle euphorie, autant d'énergie et de joie de vivre.
Je viens de commettre un meurtre.
Je sais, cette phrase peut paraître absurde. Tirée d'une pièce de boulevard. Mais cela n'a rien de comique. C'est même totalement tragique. Aussi tragique que ma propre vie, vide de tout, sauf de solitude et d'humiliation. Aussi tragique que mon enfance faite de violence, d'exclusion et de terreur.
Ces enfants-là m'ont tout pris : ma confiance, mon insouciance, tout espoir d'avenir.
Commenter  J’apprécie          10
Le scénario est remarquablement bien fignolé, on a 3 histoires qui semblent bien distinctes, puis on comprend le lien avec 2 d'entre elles mais pas la peine d'essayer de comprendre où tout cela doit nous amener, c'est à dire à la résolution des 3 affaires qui n'en font qu'une.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Carin Gerhardsen (649)Voir plus

Quiz Voir plus

Victor Hugo- Quiz sur sa vie et ses oeuvres

Quand est né Victor Hugo ?

le 23 février 1802
le 26 févier 1852
le 26 février 1802
le 23 février 1803

29 questions
27 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}