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Critiques de Carine Geerts (9)
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Mendoza

Le vin, cette boisson divine dont la découverte remonterait à plusieurs milliers d'années ne cesse de nous fasciner. Il est source d'ivresse, capable d’ouvrir nos esprits à ce qui est au-delà de la raison... C'est dans cet univers que se déroule le dernier roman de Carine Geerts : la Bogeda de Ramón Calderón en Argentine. Avec l'arrivée de la jeune Concepción s'ouvre un autre monde enchanteur : celui de la sensualité et de la passion à laquelle le maitre des lieux va rapidement succomber... jusqu'à en perdre la tête et ça sera l'arrivée des plus grands malheurs : ceux de la finance internationale et de la mondialisation qui vont mettre à mal l'entreprise et ses salariés. Carine Geerts nous campe alors des personnages à la mesure de la tragédie : Michal Ribeiró, candidat aux élections de délégués du personnel – Tacó Montegá, permanent syndical... C'est là véritablement le savoir faire de Carine Geerts : nous rendre crédible ses personnages et leurs histoires. C'est son sixième roman et à chaque fois nous sommes plongés dans des mondes différents : science fiction avec Ishtar Terra, aux sources des spiritualités avec Tillia Tépé, Damna et Golgotha, enfin l'Afrique et la traditions pygmée avec Mundélé.

Carine Geerts a maintenant une voix reconnaissable : une petite musique bien à elle qui en fait une écrivaine à part entière.
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Tillia Tépé

Un livre attachant par l’histoire de Zorah et d’Omar Khayyâm, mais aussi par le contexte historique : la montée du chiisme fondamentaliste dans la Perse du XVIème siècle alors que prônait un Islam orthodoxe avec les sunnites et les branches dissidentes de l'Islam : les baha'istes, les nicolaïtes, les ismaélites...



La vie romancée d’un des plus fascinants poètes du monde Perse nous aide à nous imprégner du climat de cette époque qui a connu un Islam à visage ouvert. Les Quatrains de Khayyâm, comme les Contes de Mille et Une Nuits, participent à cette image d’un Islam qui est très éloignée de celle que donnent les intégristes et les fondamentalistes qui en font souvent aujourd’hui une religion rigide et extrême.



J’ai beaucoup aimé la relation amoureuse du couple… comme si elle était le ferment de l’œuvre du poète : Zorah est aussi porteuse d’un souffle de liberté, de sensualité… voire de "transgression spirituelle"...



Tillia Tépé est présente comme un symbole, elle ne prend pas part directement à l'histoire : "Auprès d’elle repose un véritable trésor mais aussi les « écrits sacrés de la foi baha’ie"



Le roman de Carine Geerts est à multiples facettes : historique et romanesque... Un « assemblage » (en référence au monde du « vin » dont Khayyâm était tellement épris) qu’elle a fort bien réussi.
Lien : http://les-editions-brumerge..
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Ishtar Terra

Bonjour


J'aurais aimé que l'auteur introduise un préambule concernant l'histoire de la Sumérie et de la Mésopotamie (la terre entre les rivières), là où divers peuples contribuèrent à la naissance de la civilisation la plus répandue qu'ait connue l'histoire, l'une des plus fécondes, unique en tout cas, de son espèce et qui utilisa la première, la roue, l'agriculture, le travail des métaux, l'écriture et l'urbanisme.


Cela étant précisé, j'ai trouvé l'histoire d'Ishtar Terra assez bien inspirée. L'auteur a su inventer une belle machine à voyager dans le temps et dans l'espace. Tout en lui donnant, à pas cadencés et rythmés, un aspect tantôt de science-fiction (ce qui ne lui enlève en rien de son charme et de sa fraîcheur), tantôt teinté de romantisme. Carine Geerts a certainement voulu rendre hommage à Babylone et à sa déesse préférée, à savoir Ishtar. Son écriture, sans me paraître aussi féconde que celle-ci, n'en renferme pas moins une maîtrise bien apparente de son sujet. Le lecteur prend ainsi conscience de l'importance de la Mésopotamie dans les civilisations humaines. L'ancien et le moderne se combinent aisément pour favoriser l'évasion vers d'autres mondes, dans une atmosphère de dépaysement et de découverte propre à aiguiser la curiosité de chacun. Car par définition, un récit de science fiction n'est pas une science exacte, bien que ne devant pas négliger les bases d'une bonne connaissance des mécanismes régissant la marche de l'univers.


Il est surtout destiné, par son côté fantastique et irréel, à exciter notre imagination et emporter notre esprit vers d'autres rivages débarrassés de leurs lourdeurs terriennes. Et Vénus, cette planète qui n'est tellement lointaine, s'est trouvée à point nommé, pour entourer Ishtar Terra d'une belle auréole. L'idylle des astronautes américains avec les belles vénusiennes, apportent une touche d'exotisme et de romantisme à l'histoire, en dépit des détails techniques trop fouillés de certains chapitres. Mais l'essentiel, à savoir les ingrédients d'une belle histoire d'amour dans un milieu extra-terrestre, est bien présent.
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Ishtar Terra

Ishtar Terre est un petit bonheur en soi. D'abord pour son écriture, son style limpide et puis pour cette histoire toute simple, très proche de la structure d'un roman initiatique. On a plaisir à côtoyer le personnage principal d'Ishtar... l'initiatrice, l'amante sensuelle et finalement la mère.



Ce livre raconte l'éternelle histoire des hommes, bousculés par les catastrophes de la nature et les désastres engendrés par ses propres comportements, mais nous montre aussi une sortie possible par la science et l'Amour. Un Amour qui n'est pas fait que de bons sentiments mais aussi de passion, de chair et surtout d'énergie... et qui suscitera les plus belles pages de ce livre.



La petite vie affective de l'astronaute américain sera bouleversée par cet Amour tempétueux, ravageur... rédempteur, auquel il aura l'intelligence de répondre pour notre plus grand plaisir.

Ishtar Terra est une leçon d'optimisme: tout n'est pas noir pour l'humanité, elle peut trouver sa survie physique dans sa créativité technologique mais aussi dans l'Amour... Un Amour véritable où le corps et l'âme sont intimement liés... et qui seul confère cette véritable "Puissance" capable de nous dépasser et de résoudre nos contradictions.



Gageons que Carine Geerts saura, dans ses prochains livres, nous conduire sur de "nouvelles terres" où nous aurons encore plaisir à la suivre entre Ombre et Lumière.
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Clara

"Clara" est un magnifique et subtil portrait de femme, une femme libre de 48 ans, avocate reconnue, qui au moment où débute le roman se pose quelques questions existentielles : n'est-elle pas passée à côté de certaines choses en privilégiant son métier ? Comment va-t-elle évoluer en vieillissant, elle qui (du moins c'est son impression) n'attire déjà plus les hommes comme quelques années auparavant ? Des questions finalement assez fréquentes pour beaucoup de femmes d'aujourd'hui. C'est alors qu'elle rencontre un homme, Marc Levasseur, un homme séduisant mais marié et avec un jeune enfant, avec qui elle va avoir une liaison. Une histoire d'amour exaltante mais aussi prometteuse (Marc manifestement n'est plus amoureux de sa femme et le lecteur sent bien qu'il pourrait la quitter pour Clara). Et pourtant, insidieusement, un glissement psychologique se fait dans l'esprit de l'héroïne, et c'est alors que tout l'art de Carine Geerts s'exerce : peu à peu nous perdons notre communion d'esprit avec Clara au fur et à mesure de certaines de ses pensées, certains de ses agissements, elle essaye avec une vraie conviction d'imposer l'idée à son amant de lui faire un enfant (à 48 ans, âge où même physiologiquement cela est extrêmement compromis), elle devient "lourde" avec Marc qui peu à peu passe du statut d'amoureux à celui (du moins c'est le sentiment que l'on a en tant que lecteur) de bouée de sauvetage à laquelle Clara s'accroche désespérément. Peu à peu on comprend que quelque chose déraille et que Clara (finalement uniquement dans sa tête) crée un néant devant elle qui va l'amener à l'irréparable.

Un roman psychologique subtil servi par une écriture moderne redoutablement efficace, et au final quelques thèmes de la mathématique existentielle efficacement approfondis et développés comme celui de l'amour à l'âge mûr, la dépression nerveuse ou encore le suicide.

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Clara

Voici donc le septième roman de Carine Geerts.

Sept : le chiffre de la complétude (les sept couleurs de l’arc en ciel, les sept notes de la gamme musicale, les sept jours de la semaine…), mais aussi celui de la renaissance. Alors, il n’est pas paradoxal que son sujet soit celui de la finitude… du suicide et de la mort. Son auteur est connu pour aimer la vie qu’elle croque à belles dents, on devine alors combien il à du être difficile d’entrer dans la peau de son personnage : « Clara ».

Une histoire sentimentale que l’on suit avec l’espoir au cœur, mais les embûches se succèdent aux embûches pour aboutir à une impasse. Une destinée que l’on pourrait lire à travers tous les petits dialogues intérieurs qui émaillent le récit :



« Appelez-moi, Appelez-moi… ils disent tous la même chose, se dit-elle »

« Je l’aime plus qu’il ne m’aime »

« Les hommes ne supportent pas la vérité des femmes »

« Plus nous vivons ensemble, plus il devient opaque, mystérieux, alors que je me sens devenir transparente »



Jusqu’à la rupture finale où elle écrit une longue lettre :



« Mais, c’est ce jour-là, sans doute, qu’elle l’aura le plus aimé »



La dégringolade est alors quasi assurée jusqu’aux dernières pages. La scène finale laissera certains dubitatifs… mais qui sommes nous pour juger ce personnage qui aura assumé jusqu’au bout sa propre logique. Chacun pourra épiloguer cette fin. Pour ma part, je ferai mienne les réflexions de l’auteur livrées à la fin de ouvrage :



« Objectivement, le suicide est une bien piètre solution aux difficultés personnelles, mais aux yeux d’une personne désespérée, il peut apparaitre comme la solution la plus efficace, voire la seule solution envisageable »



Un roman difficile… comme la vie ; nulle échappatoire possible, on colle au personnage, on souffre avec lui… un savoir faire que Carine Geerts maitrise maintenant à merveille.
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Mundélé

Au moment d'écrire ce commentaire sur Mundélé, me vient en tête, d'une manière insistante, le livre de Claude Levy Strauss « Triste Tropique » où l'auteur raconte son immersion chez les indiens du centre du Brésil. Dans le livre de Carine Geerts, il ne s'agit pas d'un jeune ethnologue qui part pour parfaire son métier, mais d'un agent Territoriale du gouvernement Belge dans une fonction tout à fait officielle du temps de la colonisation.



Déjà, dans les années cinquante, Claude Levy Strauss disait : il n'est désormais plus possible de rencontrer des cultures différentes indemnes, préservées de l'acculturation massive du monde.

Mundélé se passe en gros à la même époque où les ravages de l'acculturation vont à marche forcée.



L'angle d'attaque de Carine Geerts est aussi différent puisque son récit n'est pas une étude ethnologique à proprement parlé, mais l'histoire d'un jeune occidental plongé dans un autre monde. Il ne recule pas devant les difficultés en allant bien au delà de ce que devait être sa mission, car il parcourt la forêt et la brousse irrésistiblement attiré par les tribus Pygmées. Il finit par rencontrer une jeune femme, avec qui il va connaitre une étrange relation, plus proche d’une initiation traditionnelle que d’une simple rencontre amoureuse.



Carine Geerts nous plonge dans l'univers de la forêt tropicale, où tous les sens sont sollicités… dans une aventure fantastique, mais pourtant bien réelle. On sent chez l'auteur la réminiscence de ses souvenirs d’une Afrique où elle a vécu plusieurs années et qu’elle a profondément aimée. Une Afrique où le corps et les sens sont aussi importants que la pensée qui prédomine chez nous.



Pour parodier le livre de Claude Levy Strauss ont pourrait dire "Tristes Pygmées", tant leur destinée n’a fait que de se dégrader… encore de nos jours. On ne peut que se désoler du gâchis que l’on peut observer de par le monde, de toutes ces cultures profanées par la notre.



Aujourd’hui, il est beaucoup question d’un « One World Village »… ne serait-il pas, hélas, le dernier visage de la normalisation destinée à parfaire le travail des colons et des missionnaires d’autrefois ?


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Golgotha

On retrouve dans le nouvel ouvrage de Carine Geerts tous les « ingrédients » qui font le charme de ses derniers romans : une quête de la vérité et du mystère, avec comme héros des êtres de chair et de sang. S'attaquer à la résurrection du Christ, ce n'est pas une mince affaire... « Et si c'était vrai ? »... pour parodier un célèbre roman...



Ce qui m'a interpelé avec ce livre, c'est l'importance des miracles dans la vie de nos « guides spirituels »... qu'ils soient d'occident ou d'orient du reste. Parlerions-nous encore du Christ s'il n'y avait pas eu la multiplication des pains, la résurrection de Lazare... Selon Wikipédia, "le miracle serait un fait prodigieux, d'ordre surnaturel survenant dans un contexte religieux qui manifeste une intervention spéciale et gratuite de Dieu, adressant aux hommes un signe sensible de sa présence dans le monde". Le miracle serait donc la preuve de la manifestation de Dieu et authentifierait par là même la mission du Christ. Si les miracles du Christ n'étaient qu’illusions ou machinations (comme cela est courant en Inde par exemple) ? que resterait-il des manifestions du Christ ? Sans aucun doute sa parole... si tant est que sa parole nous ait été bien transmise...



Alexandra David Neel s'emportait à la fin de sa vie de l'attitude de certains de ses visiteurs : "pouvez-vous nous faire des miracles ? " demandaient-ils. Des foules de pèlerins font encore aujourd'hui des milliers de kilomètres pour obtenir une guérison miraculeuse du coté de Lourdes... mais aussi d'ailleurs... Espoir ? Croyance magique issue de notre enfance ?



Nous aimons tous les belles histoires, les contes de fées... et Golgotha est aussi cela... Meryem et Samuel se cherchent et se retrouvent dans les magnifiques paysages de Khirbet Qumran... en harmonie avec la beauté du monde... Un récit captivant à la "Indiana Jones" avec des séquences qui rappellent l'écriture cinématographique... on "imaginerait" facilement l'adaptation de Golgotha pour l'écran.



En conclusion, Golgotha est un livre qui ouvre certainement des interrogations sur le christianisme mais aussi sur nos attentes... notre vie intérieure, nos soifs d'espérance et de merveilleux...
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Damna

« Damna », "La Dame" en langue d'Oc, se trouve dans la continuité des livres précédents de Carine Geerts... on repère des préfigurations dans ses autres romans... comme la sensualité, bien sûr, qui est portée ici à son extrême et puis cette notion de "sacrée" et d'initiation qui apparaissait déjà un peu dans « Tillia Tépé ».



La région Cathare des Corbières sert de décor à cette fiction, qui ne se réfère pas à la Fin'Amor qui exaltait le désir sans pour autant parvenir à la jouissance. Bien au contraire pour Alaïz, l'héroïne de "Damna", la recherche du plaisir et de l'orgasme est portée à une véritable rédemption. Le serpent Naâs représente ici la Connaissance du bien et du mal mais aussi du plaisir charnel. Naâs est le rédempteur qui permet d'obtenir son salut par le biais de la volupté. On peut aussi trouver trace, dans ce livre, d'autres rites de différentes sociétés initiatiques...



Damna, c'est l'histoire d'une femme qui se cherche, et c'est avec l'aide de "Pierre", son initiateur, qu'elle trouvera une certaine réconciliation avec elle-même. Alaïz récupérera son espace "sexuel sacré" en renouant avec la Nature de toute chose. C'est la "Déesse" qui lui ouvrira le désir sexuel et la jouissance comme une porte vers la création...



Damna est aussi incontestablement un récit d'un très grand érotisme qui devrait combler les amateurs du genre.



On peut signaler enfin le très beau texte d'introduction « L'Hymne à Isis » du IIIème siècle après Jésus-Christ, qui est une très belle personnification de la femme.
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