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Citations de Carlos Fuentes (229)


Laura lui dit que s’aimer toujours est très difficile, car l’état d’esprit de deux personnes ne va presque jamais de concert, on vit une période d’identification totale qui relève de la passion, puis un équilibre s’instaure dans le couple qui n’est hélas que l’annonce d’une rupture de la part de l’un des deux partenaires.
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Elle ne lui dit pas, mon enfant, laisse-toi tenter, toujours, n’aie pas peur, ne recule pas, rien n’arrive deux fois…parce qu’elle était une dame décente et une grand-mère exemplaire mais elle garda pour toujours dans son cœur ces mots, cette leçon transmise par sa grand-mère. Ne laisse rien passer, mon enfant, rien ne se répète…
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Todo lo que se puede compartir no se pierde, sino que es como si se tuviera dos veces.
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Elle avait même un sweat-shirt avec l'effigie de l'icône suprême des années soixante, Che Guevara, transformé, par sa mort brutale en 1967, en Chic Guevara, sauveur de toutes les bonnes consciences de ce qu'on a appelé le Radical Chic européen et nord-américain – cette manie des Occidentaux de se trouver des paradis révolutionnaires dans le tiers- monde et de se laver dans les eaux lustrales de ces derniers de leurs péchés d'égoïsme petit-bourgeois ... Tu parles.
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Maintenant je vais raconter cette histoire qui confirme si atrocement l'oracle de la vérité. Je n'ai pas su aimer. J'ai été incapable d'aimer.
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- Allez mon petit, chante. La Vierge t'a rendu la voix.
Mais Maxi n'ouvrit pas la bouche. Il n'ouvrit que les yeux, mi-absents, mi-effrayés. Pourtant, le regard de la Vierge était posé sur lui. Maxi ne la regardait pas. Sa mère, oui. Sa mère regardait la Vierge comme elle aurait souhaité que son fils la regardât, elle. Dans ce regard, Medea mettait sa vie entière, ses amours tourmentés, la joie de l'accouchement vingt-cinq ans plus tôt, le bien-être que lui procurait les écailles de serpent, ses petites besognes comme faire la lessive des autres, les tâches plus importantes comme ses travaux de poterie, et son rôle essentiel, qui était d'assister les femmes du quartier quand elles accouchaient. Tout se rassembla dans son esprit en cet instant de réunion de la Vierge et du fils, fils de Medea et fils de Marie, le mariachi qui avait perdu la voix à la suite d'un coup de gourdin le jour de la bagarre, le chanteur qui, si la Vierge faisait réellement des miracles, allait recouvrer la voix, là, sur le champ...
Il y eut un énorme silence.
Tout s'illumina.
Chaque ex-voto s'éclaira comme une lampe d'espoir.
Les cierges brillaient.
Maximiliano ne disait rien.
Medea ouvrit la bouche et se mit à chanter.
Beau paon qui sert de messager
Si tu vas au Palais royal
Beau paon on va te demander
Pourquoi je verse tant de larmes
Dis que mon fils me fait pleurer
Des larmes d'amour et de sang.
Medea chantait devant les cierges avec le désir inconscient de les éteindre avec son souffle. Mais les cierges continuaient de brûler. Leur flamme grandissait à mesure que Medea chantait. Elles prenaient vie avec sa voix. Une voix claire, forte, sonore, faite pour animer un combat de coqs. Une voix d'homme, une voix de mariachi. Une voix qui sortait de la mère du mariachi et illuminait les ex-voto, les cierges, les clefs que la Vierge lui avait remises, le manteau avec la représentation de la cène de Jerusalem...
Une voix qui rayonnait sur la ville entière.
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Quelle est la signification d'un regard, madame ? Un regard qui se pose sur une montagne est-il le même qu'un regard qui se pose sur une personne ? Regarde-t-on de la même manière un crépuscule et une femme ? Je ne voulais pas regarder votre fille, madame, mais je voulais, oui, je voulais la regarder regardant la même chose que moi et savoir que je partageais avec elle le sentiment de la beauté de la nature. Peut-être aurais-je dû me retenir . Peut-être aurais-je dû me rappeler la leçon de toute une vie et continuer à être celui qui courbe l'échine. L'Indien qui n'a pas le droit de lever les yeux du sol.
Je me suis révolté, madame. J'ai voulu regarder votre fille. Je l'ai regardée. Non pas servile, mais altier. [...]
Votre fille m'a regardé avec effroi. Son regard me signifiait, ne me touche pas, ne t'approche pas, reste à ta place, surtout reste à ta place. Où est ma place ? En bas, toujours en bas ; j'aurai beau m'élever, je serai toujours en bas. Voilà pourquoi mes mains se sont levées, pourquoi mes bras n'ont pas su se contenir, j'ai senti mes ongles devenir des lames de couteau et tout ce que j'ai pu dire à votre fille pendant que je l'étranglais de caresses, de toutes mes forces, je suis ton Indien, je suis l'Indien que tu ne veux pas voir en toi-même, ce n'est pas toi que je tue, je vois clairement que si je te tue je me tue, si je te condamne je me condamne [..] Alejandra, pardonne-moi, pardonne-moi cette douleur que tu as provoquée en moi lorsque sans ouvrir la bouche tu m'as dit :
" Ne t'approche pas. Tu me fais peur."
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C’est la grande règle romantique. Inacceptable aux yeux du dérèglement moderne. Nous voulons la satisfaction immédiate. Et nous l’obtenons. Sauf que ce qui s’obtient sur-le-champ se consomme rapidement et se jette ensuite à la poubelle. Je ne sais pas comment on peut appeler « conservatrice » une société qui ne conserve rien. Nous vivons un deuil imparfait avec le monde.
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"Dieu, après la Chute, s'est converti en arbitre de boxe"
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Quel lamentable essai de chasteté urbaine dans une capitale comme la nôtre, réveillez-vous, grand-père, regardez-la de nuit, Mexico, cité volontairement cancéreuse, affamée d'extension anarchique, pied de nez permanent à tout projet d'esthétique, ville qui confond la démocratie avec la possession et l'égalitarisme avec la vulgarité: regardez-la maintenant, grand-père, telle qu'elle nous apparut la nuit où nous fîmes la bringue avec les putains et les mariachis, regardez-la maintenant que vous êtes mort et que j'ai passé la trentaine, emprisonnée dans ses gigantesques ceintures de misère, ses légions de chômeurs, ses émigrés de la campagne et ses millions d'enfants conçus entre un cri et un soupir: notre ville, grand-père, concède peu de vie aux quelques oasis privilégiées.
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Cesse de regarder, Josué. Cesse de regarder, Josué. Ton destin sur la terre s'est accompli. Les flèches de l'extermination ont été tirées. Les noms des fantômes ont été donnés. Supporte les crimes de la ville. Prophétise contre la ville. Et maintenant, Josué, oublie la grande rumeur derrière toi et prends un rouleau de papier pour narrer un récit incomplet...
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L'anarchisme est une merveilleuse idée de liberté : n'avoir personne au-dessus de soi.
Aucun pouvoir supérieur, aucune chaîne. C'est la plus belle idée qui soit. Et la plus impraticable.
Mais il faut préserver l'utopie des idées. Sans cela, nous devenons des bêtes. La vie quotidienne est elle aussi un trou noir qui nous mène à la mort.
La révolution, l'anarchie, la liberté sont les lauriers de la pensée. Elles n'ont pas d'autre couronne que notre tête.
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L'enfant, la terre, l'univers : dans les trois, quelque jour, il n'y aura ni lumière, ni chaleur, ni vie... Il y aura seulement l'unité totale, oubliée, sans nom et sans homme pour le nommer : fondus dans l'espace et le temps, la matière et l'énergie... Et toutes les choses auront le même nom... Aucun... Mais pas encore... Il naît encore des hommes... Tu entendras le "aoooo" prolongé de Lunero et le bruit des fers de la mule sur le rocher. Ton cœur battra sur un rythme accéléré, conscient enfin qu'à partir d'aujourd'hui commence l'aventure inconnue, que le monde s'ouvre et t'offre son temps... Tu existes... Tu es debout sur la montagne... Tu réponds en sifflant au cri modulé de Lunero... Tu vas vivre... tu vas être le point de rencontre et la raison de l'ordre universel... Ton corps a une raison... Ta vie a une raison... Tu es, tu seras, tu as été l'univers incarné... Pour toi s'allumeront les galaxies et s'incendiera le soleil... Pour que tu aimes et que tu vives et que tu sois... Pour que tu découvres le secret et que tu meures sans pouvoir le transmettre, parce que tu le possèderas seulement lorsque tes yeux se fermeront pour toujours... Toi, debout, Cruz, treize ans, au seuil de la vie...
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Un homme ne sait pas ce que signifie une gifle pour une femme , l'offense sans risque, l'insulte du plus fort, la lâcheté, l'injure à la beauté que toute femme , sans exception porte et expose sur son visage.
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L'aube contredisait la mort du crépuscule de Mexico.
La lumière naissante brillait comme une perle au milieu d'une porcherie.
L'air des montagnes boisées et des volcans enneigés avait chassé la couche de poussière ainsi que l'odeur de sang et d'ordures. Mais le cristal n'allait pas tarder à se briser de nouveau ; et le masque de la maladie referait surface.
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Papa maman, vous me jetez dans un monde où la réconciliation est impossible : nous ne pouvons plus être à l'unisson avec la terre exploitée, car si elle nous inflige la mort, nous lui infligeons pire : la violence ; ainsi, je viens à toi ô monde pour t'infliger ma dose de violence, violence contre la nature, violence contre les hommes, violence contre moi-même : tel est mon destin [...] n'ai-je droit à l'existence que pour partager cette faute ? puis-je faire quelque chose pour la racheter , puis-je aimer une femme, écrire un livre, libérer un peuple ? Pas même, pas même...
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Le jeune indigène était, de surcroit, mince et beau comme un dieu du désert, non de marbre blanc, mais d’ébène, et quand ces dames commençaient à avoir le pompon, elles le déshabillaient collectivement et le faisaient se promener tout nu avec un plateau sur la tête.
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Je ne suis pas mexicain. Je ne suis pas gringo. Je suis chicano. Je ne suis pas américain aux Etats-Unis ni mexicain au Mexique. Je suis chicano partout. Je n’ai pas à m’assimiler à quoi que ce soit. J’ai ma propre histoire.
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En Espagne seulement se donnèrent rendez-vous et fleurirent les trois peuples du Livre : les chrétiens, la mahométans et les juifs. EN portant atteinte à cette union, l'Espagne se mutilera elle-même ainsi que tout ce qu'elle rencontrera sur son chemin.
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Le poète n'est pas un fouineur ; c'est peut-être la fonction du romancier ; je ne sais pas. Le poète ne cherche pas, il reçoit ; il ne regarde pas par le trou des serrures, il ferme les yeux pour voir.
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