Citations de Carlos Ruiz Zafón (2909)
L'immeuble, faute d'autres termes pour le désigner, paraissait être issu du croisement entre une gigantesque horloge à carillon et un navire pirate, affublé de fenêtres grandioses et de mansardes vertes dans le toit. Partout ailleurs sur cette terre, cette construction de style baroque et byzantin eût été proclamé l'une des sept merveilles du monde ou le produit diabolique de l'imagination d'un artiste dément possédé par les esprits de l'au-delà. A Barcelone, dans le quartier de l'Ensanche, où des spécimens similaires poussaient de tous côtés comme le trèfle après la pluie, c'était à peine si elle provoquait un haussement de sourcils.
Un bon repas est comme une fille en fleur : il faut être un goujat pour ne pas savoir le savourer.
On ne peut rien comprendre à la vie tant qu'on n'a rien compris à la mort.
Une histoire n’a ni début ni fin, seulement des portes d’entrée.
Une histoire est un labyrinthe sans fin de mots, d’images et de pensées réunis pour nous révéler la vérité invisible sur nous-mêmes. En définitive, une histoire est une conversation entre une personne qui raconte et une personne qui écoute. Or un narrateur ne peut conter que dans la mesure de ses capacités, et un lecteur ne lit que ce qui est déjà écrit dans son âme.
Ceci n'est pas une citation du livre, c'est le titre du livre qui vient bien à propos pour signaler ce que beaucoup d'entre vous ont pu entendre ou voir à la radio ou à la télévision
aujourd'hui 17 août 2017. J'ai une pensée pour Barcelone, pour les habitants de Barcelone, pour les touristes en visite dans cette superbe ville cosmopolite.
Un attentat terroriste vient d'avoir lieu, des morts, des blessés, l'horreur, la peur.
Ayons une pensée pour eux et leurs familles.
Il faut garder la tête haute et dire à ces monstres que nous sommes les plus forts.
"La mort a toujours cet effet : elle ne laisse personne à l'abri de la sensiblerie. Face à un cercueil, tout le monde devient bon et ne voit plus que ce qu'il a envie de voir."
Les artistes vivent dans l'avenir ou dans le passé, jamais dans le présent.
Ne fais jamais confiance à personne Daniel, et surtout pas à ceux que tu admires. Ce sont eux qui te porteront les coups les plus terribles.
Nous ne nous souvenons que de ce qui n'est jamais arrivé, m'a dit un jour Marina. Il aura fallu que s'écoule une éternité pour que je finisse par comprendre le sens de ces mots. Mais mieux vaut commencer par le début, qui, dans cette histoire, se trouve être la fin.
Alicia lui tapota les mains, avec son meilleur sourire.
- On ira voir un film avec Cary Grant.
- Je ne sais pas qui c'est.
- L'homme idéal.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il n'existe pas.
C'était un temps où le sang et la violence devenaient le pain quotidien des rues de Barcelone. Jours de tracts et de bombes qui laissaient des corps déchiquetés, frémissants et fumants dans les rues du Raval, jours où des bandes aux visages barbouillés de noir rôdaient la nuit en répandant le sang, de processions de saints et de défilés de généraux qui puaient la mort et l'hypocrisie, de discours incendiaires où tout le monde mentait et où tout le monde avait raison. On respirait déjà dans l'air empoisonné la rage et la haine qui, des années plus tard, devaient mener les uns et les autres à s'assassiner au nom de slogans grandioses et de chiffons de couleur. Le brouillard perpétuel des usines rampait sur la ville et noyait ses avenues pavées et sillonnées par les tramways et les voitures. La nuit appartenait aux lampadaires à gaz, à l'obscurité des ruelles rompue seulement par l'éclair des coups de feu et les traînées bleues de la poudre brûlée. C'était un temps où l'on grandissait vite et où, quand ils laissaient leur enfance derrière eux, beaucoup de gamins avaient déjà un regard de vieux.
C'est du latin, petit.Il n'y a pas de langues mortes, il n'y a que des cerveaux engourdis.
- Bonsoir, madame Sauvelle. Le moment n'est peut-être pas bien choisi.
- Mais si... Je... En fait, je lisais et je me suis endormie.
- Ce qui signifie que vous devez changer de livre, affirma Lazarus.
Max avait lu un jour dans un des livres de son père que certaines images de l'enfance restent gravées dans l'album de l'esprit comme des photographies, comme des scènes auxquelles, quel que soit le temps écoulé, on revient toujours et que l'on n'oublie jamais. Max comprit le sens de cette observation la première fois qu'il vit la mer.
"On ne décide pas de son avenir : on le mérite."
"[...] nous restons vivants tant que quelqu'un se souvient de nous."
J'étais toujours derrière lui quand il entra dans le Quartier gothique. Soudain, sa silhouette se perdit sous les arches tendues entre les édifices. Des arcades impossibles projetaient des ombres dansantes sur les murs. Nous étions arrivés dans la Barcelone magique, le labyrinthe des esprits, où les rues avaient des noms de légende et où les farfadets du temps marchaient dans notre dos.
C 'est étrange, cette manière que nous avons de juger les autres: c'est seulement quand ils viennent à nous manquer, quand on nous les prend, que nous découvrons à quel point notre mépris était misérable.
- Il arrive qu’on se fatigue de fuir, dit Fermín. Le monde est très petit quand on ne sait où aller.
L'argent agit comme n'importe quel virus : après avoir pourri l'âme de celui qui l'héberge, il part à la recherche de sang frais.