AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Caroline Solé (221)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


D'après mon adolescence

Je referme à l'instant ce roman autobiographique qui ne ressemble à rien de ce que j'ai lu et qui est, par sa franchise déconcertante, une fascinante démonstration de ce qu'est le pacte autobiographique. Mais au-delà de cette sincérité presque cassante, ce que j'ai aimé tient surtout à l'originalité de la démarche, presque science-fictionnelle : la narratrice ne s'adresse pas à ses lecteurs, mais à son Moi adolescent. Jamais inclus dans la conversation, le lecteur est un témoin extérieur, peut-être un peu voyeur même, car si la narratrice sait ce qu'elle fait, l'adolescente dont elle dévoile les angoisses et les frasques, notamment à travers des reproductions de ses carnets intimes, n'a jamais dit qu'elle était consentante... cette remarque apparait d'ailleurs dans l'un des passages du livre.



Avec cette dissociation un peu schizophrène, l'autrice se pose à la fois en Moi vieilli, plus sage, consolateur et rassurant (dans le genre "Tiens bon, le meilleur est à venir") pour son Moi plus jeune, et en adulte de référence pour tous les lecteurs adolescents à qui elle va certainement apparaître comme celle qui est, enfin, à même de leur dire la vérité sur le sujet qui les préoccupe le plus a l'heure de la puberté : le sexe.

Car oui, il est beaucoup question de sexe dans le roman - ce sont même les deux mots par lesquels s'ouvre le chapitre I - plus in media res que ça tu meurs, on est au coeur du sujet : le sexe. Je te promets de te dire tout ce que tu as toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander, dit à la narratrice à son Moi adolescent. Et c'est là que la mise à distance du lecteur est redoutablement intelligente, car le lecteur ou la lectrice adolescent.e tend l'oreille, fortement intéressé.e, mais drôlement moins perturbé.e que si on s'adressait directement à lui/elle... ceci n'est pas un livre de sciences naturelles ou une brochure sur la sexualité distribuée par l'infirmière du collège.

Alors combien de lecteurs de 13 ou 14 ans dévoreront ce livre, pour cette promesse (tenue), mais aussi pour l'autre (tu verras, la vie, ça va bien se passer, et surtout ça va bien se finir) ? L'autrice ne cache en effet rien non plus des pulsions morbides de cette autre Elle, et délivre finalement un message d'espoir qui est d'autant plus crédible qu'il n'est pas gnangnan ni ne surestime la vie : rien n'est particulièrement facile, surtout pour une fille qui grandit dans une société patriarcale. Bref cette autrice, on a envie de la croire et même mieux que ça : on la croit. Et voici une lecture qui peut sauver des vies...
Commenter  J’apprécie          53
La fille et le fusil

Alors là je dois avouer que je n'ai pas accrocher du tout à l'histoire et aux personnages. Aucun. Ni la gamine qui prend le fusil, ni aux otages, ni à la mère... Je n'ai pas apprécié la fin non plus.

Pourtant ça se laisse lire. Je ne me suis pas forcée, et j'avais envie de savoir comment cela se terminerait. Et j'ai été déçue.

Mais je suis certaine que ce roman plaira à pas mal d'ados.
Commenter  J’apprécie          50
La pyramide des besoins humains

Le roman ados "La pyramide des besoins humains" s'inspire du rapport du psychologue Abraham Maslow très connu du milieu du travail. Son constat et ses objectifs sont fondés sur l'harmonie, au sens individuel ou collectif, l'établissement d'un certain nombre de besoins vitaux à combler pour qu'un individu approche au mieux d'une existence équilibrée de bien-être et se montrer productif, participatif d'une société.



Caroline Solé prend le contre-pied du jeu de télé Réalité fun et divertissant qu'elle imagine afin de mettre l'accent sur l'exclusion. Grimper les degrés de la pyramide, proposer à chacun de mettre son quotidien en compétition, démontrer à coup de réseaux sociaux à quel point il est heureux va permettre ici de souligner les disparités sociales par le biais de la mésaventure de Christopher, jeune fugueur qui vit sous les cartons à Londres La participation au jeu va permettre à Christopher de crier son quotidien difficile. A coups d'astuces, hésitant parfois devant l'amère ironie, révolté devant tout ce qu'il n'a pas ou plus, il réussit à passer les niveaux, " 1- besoins physiologiques; 2- sécurité; 3- amour etc...", ce qui parait étonnant pour un jeune ado sans-domicile fixe vivant comme un clochard. Ainsi, intrigués par le caractère et l'esthétique insolites de la démarche, touchés aussi, mais pas que hélas, Christopher va le lire sur les vieux journaux froissés ou sur ses connexions obtenues par deux-trois pièces, les votants vont cliquer des j'aime sur ces photos à l'instar des comptes de partage Facebook. Christopher l'anonyme de la rue, sans visage, aura 1525001 amis.

Le récit, construit chapitre après chapitre sur les étapes à franchir, ressemblerait presque à un journal intime, nous livrant ses réflexions sur sa propre histoire et son regard très lucide sur ce que peut lui apporter le jeu dans sa détresse. La réalité restituée est percutante, touchante, universelle, l'image du carton en seul bien personnel est récurent à juste titre. Sommes-nous tous égaux sur cette pyramide de Maslow? Le décalage et le jeu détourné peuvent également nous questionner sur l'objectif premier des Reality Show, des réseaux sociaux? Le constat est amère mais la réflexion reste à tout à chacun intéressante. Le jeu a néanmoins permis au jeune héros de libérer la parole et de trouver de l'écoute.

Quelles perspectives s'ouvrent à Christopher qui ne se trouvent pas en sécurité sous son toit et qui ne souhaitent pas être retrouvés? Sauf à quelques pages de la fin, "si vous m'aimez tant, venez me chercher dans mon coin de rue". N'en dévoilons pas trop pour conserver l'envie de découvrir cette fiction intacte.

La chute du livre n'est heureusement pas celle prévue par le déroulement du jeu pour le secret et populaire ChristopherScott54 et la métaphore du chevalier blanc sur son destrier est "presque" amusante. La vraie fin est réconfortante et inspirante qui sait. Ces phrases prendront tout leur sens en lisant ce livre court mais puissant, profond. Un format original pour traiter un dur sujet de société.

Commenter  J’apprécie          50
La pyramide des besoins humains

Un roman fin et complexe qui taraude longtemps le lecteur, à partir de 14/15 ans.


Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
Commenter  J’apprécie          50
La pyramide des besoins humains

La pyramide de Maslow hiérarchise les besoins humains en cinq étages, débutant avec les plus basiques - physiologiques, comme boire, manger, dormir - pour s'achever avec l'accomplissement de soi.

Cette théorie, ébauchée dans les années 40 et conceptualisée dans les années 70, devient dans La pyramide des besoins humains, la base d'un nouveau jeu de télé-réalité. Christopher, adolescent fugueur, a quitté son lotissement campagnard, fuyant un père violent et une mère évanescente, abandonnant son collège où tous les cours se confondaient en une pesante monotonie. Il trouve refuge dans un renforcement de porte, sur un carton, à Londres, quartier de Chinatown. Il se lie d'amitié avec Jimmy, compagnon de misère écossais. La drogue, l'alcool, la peur, les mauvais coups à éviter sont le quotidien des deux marginaux qui vivent dans un monde parallèle, presque invisibles pour les gens pressés, les mains remplies d'achats inutiles, les yeux rivés sur leur portable. "On vit sur notre planète, dans nos duvets, pas dans cette société numérique où tout passe à la vitesse de l'éclair." Dans leur univers gravitent des amputés de la vie, de Scratch-Scratch, toxicomane en décomposition, à Suzie, prostituée qui prend Christopher en affection. Cette ambiance évoque le Appetite For Destruction de Guns N'Roses.

Un jour, Christopher découvre une publicité pour le jeu La pyramide des besoins humains. Il utilise quelques-unes des pièces glanées en mendiant pour se payer une connexion au magasin d'informatique et s'inscrire... "parce que je suis désespéré." Son profil, ses rares photos énigmatiques et ses textes aiguisés lui valent - à lui, mais surtout à son avatar, légèrement vieilli - une immense popularité...Comment dès lors vivre ainsi écartelé entre sa précarité et son étrange notoriété anonyme ? "Si, un jour, la célébrité vous tombe dessus comme la fiente d'un pigeon sur la tête, ne perdez pas de temps à vous pavaner derrière des lunettes de soleil : fuyez."



A la première personne, alternant entre le présent de la rue et son passé familial, le narrateur raconte son quotidien et les troubles, les bouleversements créés par sa participation au jeu. De belles fulgurances traversent le texte ("Il faut que je me secoue les puces. J'aime bien cette expression, comme s'il y avait de minuscules souvenirs collés à ma peau et que, en me remuant un peu, je pouvais les faire tomber.") comme des éclairs de vérité au cœur du monde factice des écrans, des réseaux, du buzz et des amis virtuels.
Lien : http://venezvousperdre.blogs..
Commenter  J’apprécie          50
La pyramide des besoins humains

Un nouveau jeu de téléréalité inspiré de la théorie de Maslow va bouleverser la vie d’un ado fugueur de 15 ans, Christopher, qui vit dans les rues de Londres avec pour seul lit un carton. Ce nouveau jeu consiste à s’appuyer sur la pyramide des besoins humains. Chaque strate de cette pyramide constitue une étape du jeu. 15 000 candidats postulent et à chaque strate de la pyramide, chacun doit rédiger un texte sur sa situation en lien avec le besoin de l’étape. A chaque fois, seuls 10% des joueurs, choisis par le public, restent en lice pour la suite. La première des étapes s’appuie sur les besoins physiologiques, autant dire les besoins de base de toute personne, pour ne pas dire le nécessaire vital (boire, manger, dormir.) Puis, on passe au besoin de sécurité, d’amour, de reconnaissance et de réalisation.

Lorsque Christopher s’inscrit à ce jeu, il ne se doute pas qu’il va être le sujet de toute l’attention et qu’il va gravir chaque étape jusqu’à devenir célèbre.

En partant de la base de la pyramide, il s’agit de démontrer d’une certaine ascension, d’un certain accomplissement personnel, en tout cas tel que la société le conçoit… Là est le questionnement de Christopher : faut-il nécessairement avoir tous ces fameux besoins de satisfaits pour être heureux ? Peut-on véritablement faire une liste à portée universelle des besoins humains ? Il faut avoir à l’esprit que Christopher a quitté le domicile familial car son père était violent. Et il s’interroge aussi sur les travers de notre société : les nouvelles technologies qui, paradoxalement, poussent l’individualisme encore plus loin (avec la course à la multitude d’amis, virtuels), le don des gens à savoir faire du buzz autour de personnes démunies sans pouvoir pour autant prendre du temps pour leur venir en aide… Tant de sujets encore criants de vérité et d’actualité.

Commenter  J’apprécie          50
La pyramide des besoins humains

Le premier roman de Caroline Solé reprend une pyramide bien connue, et c’est bien cela qui m’a attirée dans ce livre : la pyramide de Maslow. Si vous ne la connaissez pas, pas de souci elle est illustrée dès le début. Il s’agit d’une théorie d’Abraham Maslow, psychologue du XXe siècle, qui a définit les besoins humains selon plusieurs strates. Tout d’abord, l’étape 1 (de base), les besoins physiologiques (faim, soif, sexualité …) ; puis l’étape 2 la sécurité ; la 3 l’appartenance et l’amour … Bref vous avez compris (en cadeau une image de la pyramide).



Maintenant imaginez que tout ça soit repris pour le concept d’un nouveau jeu de télé réalité. Chaque candidat devra chaque semaine poster sur son profil un message de 500 caractères prouvant qu’il a bien répondu au besoin de la pyramide. Ensuite, seuls les profils recueillant le plus de votes passent au besoin supérieur.



Nous suivons Christopher, le candidat 12778 alias ChristopherScott54, un jeune adolescent sdf, qui a fugué. Alors pour répondre aux différents besoins comme la faim ou la sécurité … ! Voilà qui semble compliqué et pourtant.



Caroline Solé permet ici de s’interroger sur la vie des sans-domiciles fixe mais aussi sur le voyeurisme de la télé réalité car tout le monde s’interroge sur la véritable identité de ChristopherScott54 sans réellement se soucier des sdf vivants à côté de chez eux, sans même savoir s’ils ne le côtoient pas déjà. Certains passages peuvent d’ailleurs mettre mal à l’aise parfois, pour autant il en ressort une réflexion sur notre attitude en général et sur le monde contemporain. Le regard est très juste, très lucide et du coup très dur car effectivement, tous nous vivons en ignorant la misère humaine qui se meut à proximité de nos habitations, même si parfois c’est une question de nécessité car nous ne pouvons malheureusement pas aider tout le monde. Pour autant, Caroline Solé n’est pas moralisatrice dans son discours et justifie, rappelle qu’effectivement si les choses sont ainsi cela ne nous empêche pas d’y réfléchir.



Christopher est un personnage attachant, on sent qu’il est perdu. Il se lance dans cette aventure sans y croire, surtout vu la première étape à franchir et le nombre de candidats à la télé réalité. Il est abasourdi par le buzz qu’il provoque et reste très réaliste sur ce qui lui arrive. Il comprend que son anonymat est une force mais aussi que la célébrité n’est pas un objectif à atteindre.



Ce roman est vraiment intéressant pour aborder la question des sdf et de la télé réalité, la possibilité de tout retransformer ou comment un concept psychologique peut devenir une émission de télé réalité. Une bonne découverte et un bon premier roman.
Commenter  J’apprécie          50
D'après mon adolescence

J'aurais tellement aimé que mon moi adulte puisse communiquer avec mon moi ado, tourmentée par des questions existentielles sur l'amour, la sexualité, l'amitié, histoire d'être un peu rassurée (et vaguement préparée pour le suite). Dans ce livre bouleversant, l'autrice s'adresse à la jeune fille de 13 ans qu'elle a été. Elle y intègre des pages de son journal intime d'antan, dialogue avec celui-ci, avec celle qu'elle a été. C'est brut, c'est hyper intime, c'est juste beau (je galère toujours à écrire sur des livres qui me touchent trop, celui-ci en fait largement partie).
Commenter  J’apprécie          40
La fille et le fusil

Contrairement à pas mal de monde, j’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture que j’ai personnellement trouvée très bien écrite, très intéressante du point de vue psychologique et vraiment très touchante.

Alors certes ce livre est assez troublant, il ne s’y passe pas forcément grand-chose en terme d’action , mais je trouve justement que c’est aussi un peu ce qui fait sa force… car si la prise d’otages est bien l’acte principal qui va faire basculer la vie de tous les personnages de ce roman, c’est plutôt du côté psychologique et de l’état d’esprit de ces derniers que va nous mener l’autrice, et c’est vraiment très bien fait...



Commenter  J’apprécie          40
La pyramide des besoins humains

Je crois que j'avais trop d'attente de ce livre car ça a été une assez grosse déception.

L'idée de base était pourtant intéressante mais ni l'intrigue ni le style ne sont à la hauteur.



Il y a des éléments peu vraisemblables, comme le fait que Christopher ne soit pas retrouvé malgré son immense popularité. La fin est carrément tirée par les cheveux (ou alors je suis passée à côté d'un deuxième niveau de lecture).



Quant au style je l'ai trouvé parfois assez précieux, pas vraiment raccord avec le personnage de Christopher.



Reste cette morale - pas très subtile - sur l'identité virtuelle, les promesses en trompe-l'oeil d'un monde rutilant et uniformisé qui prend soin de maintenir à la marge ceux qui dévient.

Commenter  J’apprécie          41
La fille et le fusil

La couverture est jolie, mais...à part ça, rien ne va dans ce roman !



Absurde et grotesque sont certainement les mots qui lui correspondent le mieux. Rien n'a de sens, l'histoire est totalement perchée. Et pourtant, au vu du résumé, on aurait pu s'attendre à bien mieux. Une prise d'otage c'est quand même un sujet assez grave, mais alors là, c'est un flop total.



Première question qu'on se pose, c'est "pourquoi" ? Et juste, ne perdez pas votre temps, parce que vous n'obtiendrez pas de réponse à cette question. Pas de réponse satisfaisante en tout cas.



Le personnage de Lou n'a absolument aucune substance, et on ne comprend PAS DU TOUT comment elle en arrive là.



On se serait attendu à un mal-être adolescent extrême qui l'aurait repoussée dans ses retranchements mais au fond la petite Lou, elle ne cesse de se plaindre, mais pour finalement pas grand-chose. C'est une solitaire, qui ne sait pas s'intégrer ? Ouais, ok. Eh bien heureusement que tous les solitaires et marginaux ne se mettent pas à faire des prises d'otage armés d'un fusil, on serait bien sinon !



Elle n'a pourtant rien vécu de bien dramatique, elle n'est pas vraiment harcelée (oui, bon, elle subit quelques moqueries quand elle tombe, la belle affaire, et ça n'a pas l'air de l'affecter plus que ça, elle semble plus rejeter les gens qu'ils ne la rejettent), elle n'a pas été agressée, elle n'a subi aucun traumatisme (ou dans le cas contraire, c'est passé sous silence et on n'en sait rien). Non, en fait c'est juste une fille qui pète un câble sans aucune raison, avec des personnes qui ne lui ont strictement rien fait.



Un mec politique lambda qui a beau être imbus de lui-même, n'a fait que se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, et dont le comportement est également totalement stupide (bon, je n'ai pas souvent vécu ce genre d'événement, mais il me semble plutôt logique d'éviter de provoquer une fille INSTABLE armée d'un fusil).



Mais bref.



Passons au troisième protagoniste qui malheureusement ne sauvera pas les meubles. L'élève populaire sur lequel craque notre future criminelle. Déjà, notons que c'est assez maladroit comme tentative de drague de pointer un fusil sur le mec qu'on voudrait séduire. Mais soit, elle n'a pas beaucoup l'habitude avec les garçons, alors on va éviter de rappeler que ce n'est certainement pas la meilleure chose à faire.



Ce qui est sidérant surtout, c'est la romance qui se développe entre les deux. A partir de quel moment n'importe quel mec sain d'esprit pris en otage peut-il se dire que sa ravisseuse est quand même vachement charmante ? Je suis désolée mais non, dans ce genre de circonstance, personne ne peut réagir ainsi. Les comportements de tous les personnages sont totalement aberrants.



L'histoire quant à elle - même en oubliant ces comportements non crédibles - reste molle. Des discours insipides et totalement vides, et les pages qui se passent sans qu'il ne se passe rien de notable. Le récit est assez court, et c'est tant mieux, parce qu'il ne se passe rien.



La fin est totalement prévisible, en plus d'être très vite expédiée. Tout s'enchaîne trop vite, l'histoire manque de profondeur. Bref, grosse déception.
Commenter  J’apprécie          40
La pyramide des besoins humains

La télé-réalité prise à contre-pied par un petit SDF anonyme.

Voilà un roman atypique, à l'image de son jeune héros. "Candidat déviant", c'est par bribes que Christopher, 15 ans, livre les raisons de sa fugue (son père le battait, sa mère ne disait rien, il n'aimait pas l'école), entre deux descriptions de son quotidien de sans-abri. D'emblée le personnage touche par son mélange de fragilité et de détermination. Il avoue avec pudeur que certains moments de son ancienne vie lui manquent (notamment avec son petit frère), tout en sachant inconcevable de revenir en arrière (il était vraiment malheureux) : on peut se débarrasser de son ancienne vie mais "pas si facilement de ses souvenirs". Alors il reste sur son trottoir avec son vieux carton et son duvet crasseux, survivant aux côtés de ses nouveaux amis, Jimmy le vendeur de hot-dogs, Suzie la prostituée ou encore Scratch-Scratch le drogué, aussi malmenés par la vie que lui.



Pourquoi Christopher s'inscrit-il au jeu ? Par désœuvrement, par provocation ? "Joue ta vie" : il n'a rien à perdre. Et qu'aurait-il à gagner ? "Comme si je pouvais échanger mon destin"... Mais contre toute attente, cet anonyme "fissure la pyramide", gagne le cœur des votants avec ses photos de rue sordides. Une popularité fulgurante qui le fait bien rire car "en vrai personne ne s'arrête pour nous parler", "Il y a tellement de choses que j'aimerais hurler et personne pour l'entendre parce que tous ces commentaires anonymes, ça vaut zéro". Et puis sur des murs virtuels, on peut faire croire ce que l'on veut, affirmer que ses besoins sont comblés alors qu'en réalité on crève de faim et de froid, on manque d'un toit comme d'amour : "Mon pseudo escalade la pyramide mais je suis toujours dans le caniveau". Alors Christopher la mascotte joue à fond l'ironie : "Je prouverai au monde entier qu'on peut manquer de tout et franchir quand même les niveaux sans crever". Symbole d'une révolte, celle des laissés-pour-compte, l'adolescent parvient en finale en ayant manipulé les règles, les participants... et les organisateurs !



Mais une fois l'objectif atteint, Christopher prend toute la mesure de la situation : vaut-il mieux être "mendiant ou pantin" ? Maintenant que la pyramide est escaladée, il est temps qu'elle s'effondre ! Et puis son séjour à Chinatown a fait réaliser au jeune garçon que la vie moderne était trop aliénante pour lui : regardez tous ces passants qui "courent, s'époumonent, achètent un nombre incroyable de choses, ils me paraissent plus perturbés que nous... On partage le même trottoir, mais un fossé nous sépare. Pourtant, j'ai l'impression qu'on vit de la même façon. Ou plutôt, qu'on fuit la vie de la même façon." Christopher revendique une vie plus près de la nature ("en ville, la pollution masque les étoiles"), avec son frère il aimait camper, jouer les aventuriers, ou encore au cow-boy - c'est d'ailleurs ce qui l'a aidé à tenir le coup : "l'espace d'une seconde, je me crois dans un western".



C'est dans cet état d'esprit plein d'espérance qu'on le quittera ("La liberté m'appelle"), après une lecture un peu dérangeante, qui bouscule nos certitudes et nous encourage à un peu plus... d'authenticité.
Lien : https://www.takalirsa.fr/la-..
Commenter  J’apprécie          40
La petite romancière, la star et l'assassin

Un livre ado assez originale où une jeune ado décide de se suicider quand elle se retrouve seule à son appartement. Mais avant, elle scrute la maison d'en face où un homme semble enterré un cadavre...

Un bon roman, prenant et bien écrit.
Commenter  J’apprécie          40
La pyramide des besoins humains

Beaucoup de passages reviennent sur le passé de Christopher, ses relations conflictuelles avec son père et sa fuite qui l'a améné à vivre dans la rue, ainsi que sur son quotidien de SDF et son regard sur notre monde super-connecté. J'aurais vraiment aimé que l'auteur développe davantage ceux concernant cette émission à laquelle il va participer. Imaginer qu'un SDF réussisse à franchir toutes les étapes d'une téléréalité basée sur la pyramide de Maslow, donc sur la gradation de nos besoins, et sur l'utilisation massive des réseaux sociaux est géniale et cette idée amène des pistes de réflexion très intéressantes ! Pourtant, une fois terminée, j'ai ressenti cette lecture comme étant d'abord et surtout l'histoire d'un jeune SDF et que l'émission passait finalement au second plan.







Ce livre est rapide à lire et permettra d'amorcer une discussion avec les ados sur des sujets de société comme les dérives de la téléréalité et des réseaux sociaux, le regard qu'on porte sur les sans-abris, leur quotidien ou encore la violence et la liberté.
Lien : http://ocalypso.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          40
La petite romancière, la star et l'assassin

La petite romancière, la star et l'assassin est un court roman jeunesse qui commence comme un polar mais continue plutôt sur l'analyse introspective et respectives des trois personnages mentionnés dans le titre.



Le récit évolue presque en huit clos, autour du personnage de Cheyenne, dépressive et solitaire. Le côté morbide sans être violente est très bien décrit, bien que plutôt en surface quand même. L'aspect romancière n'est pas à prendre au sens trop littéral, et réserve finalement quelques surprise et subtilités, et ce n'est pas le seul.



Le cœur du roman est dans la place que peuvent se permettre de prendre nos trois personnages marginaux, chacun à sa manière, et sur la possibilité de liens différents. Des thèmes assez classiques pour ce genre de littérature, abordés ici avec une noirceur qui ne se pare pas - ou très peu - de bons sentiments. J'ai particulièrement apprécié le rôle des parents dans ce livre : intransigeant, il nous les montre plein de fautes et de manière brute, sans le sempiternel refrain pour nous rappeler qu'ils nous aiment et font toujours de leur mieux. Ici, ils sont également accaparés par leur propres désirs, sans grande scène sentimentale finale.



De bon point donc, mais un récit peu accrocheur. S'il y a plusieurs mystères qui se lèvent petit à petit pour nous dévoilé des personnages réalistes (j'ai été nettement moins convaincu par l'assassin qui pour le coup semble sorti d'un roman), le fil rouge de la soit-disant enquête policière ne fait que peu illusion.



Pour ce qui est du mode de récit, il est assez original : c'est la voix des personnages que l'on entend, dans un mélange peu défini de confession ou d'introspection. Le style est intéressant, pas tout à fait agréable mais par moment délicieusement dérangeant (surtout dans la première partie).



Au final, un roman étrange et plutôt fascinant, sans tabous (enfin, l'idée sexualité est complètement absente du récit mais ça ne semble pas artificiel) présentant de manière brute quelques représentations de soi et des autres.


Lien : http://lemoulinacritiques.bl..
Commenter  J’apprécie          40
La petite romancière, la star et l'assassin

Un roman qui se déroule dans l'atmosphère hitchcockienne du film Fenêtre sur cour. Caroline Solé, à travers l'interrogatoire de trois personnes liées à la découverte d'un cadavre d'un enfant, nous dresse le portrait de trois ados ou jeunes adultes marginaux ou perdus dans le rôle qu'on veut leur faire endosser. Caroline Solé est douée pour dépeindre avec justesse le mal être de Cheyenne, ado dépressive et suicidaire, la marginalité de Tristan et les affres de la célébrité et la solitude que ressent la jeune actrice. Un livre qui se présente comme un thriller mais est surtout un roman sur nos rapport à l'autre et avec les autres. le huis clos fait monter la tension.

Une ambiance qui peut plaire mais qui pour ma part ne m'a pas totalement charmée. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages et à m'intéresser à leur histoire. Je n'ai pas réussi à me plonger dans leur univers. Enfin, je m'attendais à un roman qui soit davantage de l'ordre du thriller, avec une véritable enquête, mais ce n'est pas le cas dans ce texte. Original donc, mais à lire en connaissance de cause.
Lien : http://www.lirado.fr/petite-..
Commenter  J’apprécie          40
La petite romancière, la star et l'assassin

Cheyenne, pendant les vacances d'été, décide de ne pas suivre sa famille à la mer et préfère rester cloîtrée dans l'appartement haussmannien familial. En réalité elle prépare son suicide... Mais son plan va être bouleversé après avoir vu l'assistant de l'actrice vivant en face de chez elle enterrer le cadavre d'un enfant dans le jardin alors qu'au même moment on annonce aux informations la disparition d'un petit garçon de 10 ans !

Un joli texte à plusieurs voix dénonçant notamment les préjugés et dans lequel l'auteure évoque la dépression à l'adolescence et la marginalité (comme dans son précédent roman).

Autant je n'avais pas du tout adhéré à La pyramide des besoins humains, autant j'ai trouvé ce roman à la fois touchant et bien rythmé. C'est l'idée du contexte narratif (les trois narrateurs ; l'adolescente, l'assistant et l'actrice, déroulent le fil de l'histoire lors d'un interrogatoire de police) qui m'a vraiment permis d'apprécier cette lecture.
Commenter  J’apprécie          40
La pyramide des besoins humains

Sortir d'une de mes pannes de lecture, si on peut appeler ça comme ça, avec un coup de cœur, ça ne m'était encore jamais arrivé ou du moins pas avec un livre aussi marquant que celui-ci.



Comme je viens de le dire, ce bouquin a été un vrai coup de cœur. Pourtant, ce n'est pas du tout le type de couverture vers laquelle je me dirigerais en temps normal. C'est d'ailleurs une de mes amies qui a poigné dedans à la bibliothèque de l'école. Elle l'a lu le jour même en cours, elle a adoré et le soir ça a été à mon tour.



"La pyramide des besoins humains", tiens donc, il me semble bien en avoir déjà parlé en option sciences éco. Et comme de fait, ce livre est vraiment très représentatif de ce que j'ai vu au cours. On se retrouve plongé dans un monde où chacun rêve de sa part de célébrité, qui fait partie du niveau de l'estime de soi. Et face à ces gens, on suit l'histoire de Christopher, un jeune sdf qui à "choisi" de vivre ainsi. L'auteur fait bien, la distinction entre chaque type d'individu en montrant bien les besoins prioritaires aux yeux de chacun. Ce roman n'est fait que de descriptions, dit comme ça, ça peut paraître fortement ennuyeux, mais il est tellement addictif qu'on est projeté dans la rue avec les personnages, bien qu'il en est impossible de stopper sa lecture sans l'avoir achevée.



Ayant eu l'avis plutôt mitigé sur la finalité du bouquin, d'une fille de l'école qui l'a également lu. J'avais un peu peur, tout au long de ma lecture, je me suis imaginée quelle serait la fin idéale pour moi. Et apparemment, Caroline Solé a lu dans mes pensées à quelques exceptions près. Cette fin va tellement dans la continuité de l'histoire, il n'y a pas ou très peu de faux raccords.



En bref, une très très bonne découverte pour sortir d'une petite panne de lecture. Je pense que dorénavant, je n'hésiterai plus à poigné dans un livre dont la couverture ne m'attire pas forcement, juste pour espérer retomber sur une pépite comme celle-ci

Commenter  J’apprécie          40
La pyramide des besoins humains

Un jeu de téléréalité basé sur la pyramide de Maslow avec une sélection via internet et des étapes à franchir via le vote des internautes. Non, il ne s'agit pas d'une nouvelle dystopie adolescente qui vous entrainera d'aventures en rebondissement comme on pourrait le croire au premier abord.



La Pyramide des besoins humains est le premier roman de Caroline Solé. Avec une justesse touchante, elle nous raconte à la première personne l'histoire de Christophe, adolescent fugueur devenu sdf et son ascension dans ce jeu virtuel auquel il a d'abord participé par affront à la société.



J’ai été profondément touchée par la plume de l’auteur, par le ton qu’elle emploie pour dire la réalité de la vie dans la rue, la solidarité, les conflits aussi, le regard des passants et les astuces de chacun pour trouver une stabilité dans une situation des plus précaires. Finalement, le jeu virtuel n’est qu’une astuce pour attirer notre regard de lecteur sur des faits de société souvent banalisés.



La fin m’a surprise par son improbable crédibilité. On voudrait en savoir plus, continuer à suivre le parcours de Christophe, auquel on s’attache en très peu de pages. Mais comme les internautes du jeu, on ne saura rien de plus que ce qu’il veut bien dire de lui.



Un coup au cœur pour un premier roman d’une grande maîtrise.
Lien : http://boumabib.fr/2015/09/0..
Commenter  J’apprécie          40
La pyramide des besoins humains

(...)

Bon c'est bien beau tout ça, mais ça n'explique pour le moment que le titre de ce roman me direz-vous. Et bien non, pas que.

Dans ce roman, Caroline Solé nous parle d'un jeu de télé-réalité basé sur cette pyramide. Nous sommes à Londres. Un nouveau jeu vient d'être lancé. Il suffit de s'inscrire, puis de poster une photo et un texte qui informe que nous avons rempli les conditions du premier palier pour passer ensuite au suivant. Mais tous les joueurs ne peuvent prétendre à grimper l'échelle du jeu. Il faut récolter suffisamment de vote du public et des autres joueurs pour cela.

Chris lui se lance dans l'aventure. Mais Chris n'est pas un jeune homme comme les autres. Chris ne rempli aucune case de la pyramide. En effet, le jeune homme vit dans la rue. Fugueur il squatte un morceau de carton et fais la manche pour survivre. Alors quand il se lance dans l'aventure c'est surtout sur un coup de tête, pour montrer au monde ce que c'est que d'avoir besoin de remplir ces échelons.



Ce roman apporte une critique intéressante des dérives de notre société. Pas forcément des dérives de la télé-réalité. Mais plutôt celles du tous connectés, mais tous anonymes, tous personne. Chris est heureux de n'être personne au début. Et puis en gravissant les échelons il réalise qu'il a tout de même donné des informations sur lui, que les gens pourraient le trouver. Mineur, fugueur il risque d'être envoyé dans un foyer, voire pire dans son ancien foyer. Alors il prie pour ne pas gagner, pour conserver son anonymat.

Mais Chris est, malgré tout, ballotté par des sentiments contradictoires. Il voudrait tellement devenir quelqu'un, que les gens le voient. Là, assit sur son morceau de trottoir, il regarde passer les gens. Ces gens les yeux rivés à leur portable, qui commentent ses post, sans réaliser qu'ils passent à 20m de lui. Car aujourd'hui, qui fait attention à son voisin?

Au milieux des 14 999 autres candidats, qui postent des photos toutes plus alléchantes les unes que les autres sur ce qui rend leurs vies si géniales, Chris ne montre que sa réalité. Son morceau de carton, son duvet, un poing ami qui peut lui venir en aide en cas de besoin... Et sa réalité est provocante dans ce monde ultra-connecté au virtuel et déconnecté du réel.



J'ai trouvé que ce roman, bien que trop court, était intéressant.

De quoi proposer aux jeunes lecteurs de lever le nez de leurs écrans et de s'intéresser à l'autre, et à ce qu'il est dans la réalité et non au travers de post dématérialisés.
Lien : http://110livres.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Caroline Solé (815)Voir plus

Quiz Voir plus

La pyramide des besoins humains

Pourquoi Christopher s'inscrit-il au jeu ?

Parce qu'il veut 'jouer sa vie'
Parce qu'il veut être célèbre
Parce qu'il veut de l'argent

7 questions
123 lecteurs ont répondu
Thème : La pyramide des besoins humains de Caroline SoléCréer un quiz sur cet auteur

{* *}