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EAN : 9782226459893
144 pages
Albin Michel (03/03/2021)
3.85/5   42 notes
Résumé :
Tu n'as jamais couché avec un garçon, mais ça viendra. Et je vais tout te raconter. On va l'écrire ensemble, "LE SEXE". Version non censurée. »

Caroline, 42 ans, écrit à l'adolescente qu'elle a été. À 13 ans, celle-ci fantasme sur des garçons inaccessibles, rêve d'être désirée, espère une première fois flamboyante. Mais elle a surtout la tête pleine de questions. Comment s'y prendre ? Est-ce que ça fait mal ? Comment sait-on que l'on est amoureuse ? E... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Trois étoiles pour la construction originale de ce récit dans lequel Caroline Solé s'adresse à l'adolescente qu'elle a été , revivant ainsi bien des moments difficiles à la recherche de l'amitié, de l'amour, du sexe et bien perturbée par toutes les transformations de son corps et de son mental entre 13 et 17 ans.

Ce dialogue avec elle-même alterne avec des extraits de son journal intime qui ressemble à ceux de la plupart des filles des années 90, encore dépourvues d'internet et de smartphone, ne disposant donc guère que de la page blanche pour exprimer tout ce qui figurerait aujourd'hui sur les réseaux sociaux.

Evidemment, quand on lit le journal d'Anne Frank, c'est une autre littérature, celle exprimée par une fille du même âge qui pouvait avoir aussi sa vision de l'amour, mais emportée vers un inexorable destin.

Ici, c'est surtout le journal d'une enfant gâtée, à laquelle les parents passent tous ses caprices, mais cela ne suffit pas, il lui fallait sa dose d'autre chose, elle l'a obtenue et a compris finalement que seule l'écriture pouvait la sauver. En ce sens, c'est une belle conclusion.

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Ce livre était noté en coup de coeur à ma bibliothèque. Ça m'a bien tenté, j'avoue.

J'aime énormément cette idée de faire un livre d'après ses journaux intimes d'adolescente. Ce concept me plait énormément. Probablement parce que j'ai quinze ans et que je tiens des journaux intimes depuis des années. Probablement parce que j'ai toujours aimé écrire. (autant pour parler de ma vie qu'écrire de la fiction) Que j'ai de quoi m'identifier à la narratrice, même si aujourd'hui c'est différent. Que le sexe est de moins en moins tabou. Que des personnes en parlent sur YouTube, sur les réseaux sociaux, et qu'on peut s'informer.
Et oui, je suis une adolescente en 2021.
Ça a ses points positifs. Et son beau lot de points négatifs aussi.

N'empêche que je lis ce livre sur l'adolescence en étant moi-même actuellement dans cette période. Donc j'ai aimé cette lecture.
C'était touchant de voir comment l'autrice s'adressait à sa version d'elle plus jeune. Touchant, parfois cash, parfois violent. Parfois bienveillant, comme une grande soeur qui parlerait à sa frangine.
Je ne pensais pas que ce livre prendrait cette forme mais j'ai apprécié cette originalité.

Au final, ma vie n'a rien de similaire à celle de l'autrice. Je ne m'attendais pas à ça, néanmoins j'ai passé un bon moment. J'ai aimé. Peut-être pas autant que ce que j'aurais voulu, mais c'était une jolie découverte.
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Je referme à l'instant ce roman autobiographique qui ne ressemble à rien de ce que j'ai lu et qui est, par sa franchise déconcertante, une fascinante démonstration de ce qu'est le pacte autobiographique. Mais au-delà de cette sincérité presque cassante, ce que j'ai aimé tient surtout à l'originalité de la démarche, presque science-fictionnelle : la narratrice ne s'adresse pas à ses lecteurs, mais à son Moi adolescent. Jamais inclus dans la conversation, le lecteur est un témoin extérieur, peut-être un peu voyeur même, car si la narratrice sait ce qu'elle fait, l'adolescente dont elle dévoile les angoisses et les frasques, notamment à travers des reproductions de ses carnets intimes, n'a jamais dit qu'elle était consentante... cette remarque apparait d'ailleurs dans l'un des passages du livre.

Avec cette dissociation un peu schizophrène, l'autrice se pose à la fois en Moi vieilli, plus sage, consolateur et rassurant (dans le genre "Tiens bon, le meilleur est à venir") pour son Moi plus jeune, et en adulte de référence pour tous les lecteurs adolescents à qui elle va certainement apparaître comme celle qui est, enfin, à même de leur dire la vérité sur le sujet qui les préoccupe le plus a l'heure de la puberté : le sexe.
Car oui, il est beaucoup question de sexe dans le roman - ce sont même les deux mots par lesquels s'ouvre le chapitre I - plus in media res que ça tu meurs, on est au coeur du sujet : le sexe. Je te promets de te dire tout ce que tu as toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander, dit à la narratrice à son Moi adolescent. Et c'est là que la mise à distance du lecteur est redoutablement intelligente, car le lecteur ou la lectrice adolescent.e tend l'oreille, fortement intéressé.e, mais drôlement moins perturbé.e que si on s'adressait directement à lui/elle... ceci n'est pas un livre de sciences naturelles ou une brochure sur la sexualité distribuée par l'infirmière du collège.
Alors combien de lecteurs de 13 ou 14 ans dévoreront ce livre, pour cette promesse (tenue), mais aussi pour l'autre (tu verras, la vie, ça va bien se passer, et surtout ça va bien se finir) ? L'autrice ne cache en effet rien non plus des pulsions morbides de cette autre Elle, et délivre finalement un message d'espoir qui est d'autant plus crédible qu'il n'est pas gnangnan ni ne surestime la vie : rien n'est particulièrement facile, surtout pour une fille qui grandit dans une société patriarcale. Bref cette autrice, on a envie de la croire et même mieux que ça : on la croit. Et voici une lecture qui peut sauver des vies...
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L'autrice reprend ses journaux intimes, bouts de feuilles, pages où adolescente elle écrit ce qui lui arrive. Il y a le passage de la pré-adolescence à l'adolescence, les ellipses dans ces périodes d'écriture et sa rébellion. Caroline nous parle de sexe, ce mot obscure qu'aucuns adultes ou professeurs ne prononcent, rien ne nous prépare à ce qu'il va nous arriver. Il y a bien les discussions entre copines, les sous-entendus, les pseudos expériences. Ce mot qui renferme bien des mystères pour les adolescents et pose tant de question sur l'acte, voilà le premier sujet de ce livre.
Mais c'est aussi un travail d'introspection de l'autrice sur cette adolescente qu'elle a été, sur ses choix qui l'on conduit à fuguer loin de chez elle, à vivre des expériences pour se sentir libre de choisir mais aussi découvrir son corps.
Un journal intime où il n'y a pas de voyeurisme, juste les interrogations que chaque adolescente et adolescent se posent et nous transmet un pan de sa vie.
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Deuxième lecture du vendredi 13 mai 2022 : « D'après mon adolescence », de Caroline Solé, un journal intime publié aux éditions Albin Michel Jeunesse.

Résumé officiel :
Caroline rêve d'une vie trépidante, loin des sentiers battus. À l'étroit au lycée comme à la maison, elle écrit un journal pour s'évader et projeter ses fantasmes. Son désir d'en apprendre plus sur le sexe devient brûlant.
Désormais romancière, Caroline Solé explore ses journaux intimes et tente d'apporter des réponses à l'adolescente tourmentée qu'elle a été. Et alors que le dialogue commence, c'est un autre récit qui s'écrit, celui d'une émancipation.

Une discussion intime qui m'a particulièrement touchée et qui ne laisse pas indifférent. Car elle m'a rappelé ma propre adolescence, m'amenant à me demander quel sorte de relation j'entretiendrais aujourd'hui avec mon moi adolescent. Quant au lectorat cible, il peut trouver dans ces pages criantes d'authenticité et de bienveillance, un soutien, un réconfort, une compréhension de leurs possibles tourments actuels.

J'ai aimé cette invitation à plonger dans la jeunesse d'une autrice qu'une existence trop morne, de nombreux questionnements et un désir d'expérience ont amenée à sortir de sa zone de confort.

J'ai aimé le regard protecteur, tolérant et juste de l'adulte sur la jeune fille qu'elle a été. J'ai compris l'impatience de l'adolescente, souri devant sa naïveté, un peu tremblé face à une certaine ignorance. Mon coeur a fondu pour cette adulte qui accompagne et réconforte l'ado qu'elle a été, car j'ai réalisé que, de temps à autres, je faisais de même avec l'enfant que j'ai été.

J'ai surtout aimé la plume directe, parfois crue, poétique, rythmée, drôle aussi, de Caroline Solé, que je découvre avec ce livre. J'ai aimé sa générosité dans le partage de son expérience personnelle (des extraits des journaux intimes sont présents dans le livre). Un parcours où se dessine la naissance d'une intéressante autrice.
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critiques presse (2)
Ricochet
02 juin 2021
Un drôle de récit qui cogne et qui réconcilie avec les tourments : un jour, l’adolescence, ça s’arrête !
Lire la critique sur le site : Ricochet
Culturebox
08 mars 2021
Cette semaine, Caroline Solé fait un retour sur son adolescence troublée en ouvrant, trente ans plus tard, les pages de son journal intime.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Tu crois pouvoir brûler tous les feux rouges et t'en sortir indemne. Toute expérience est bonne à vivre, penses-tu. La vie se chargera de te contredire.

Mon quotidien n'avait aucun intérêt, je me le répétais sans cesse. Mon corps était un boulet. Mon cerveau me tourmentait. Je ne parvenais pas à exprimer ce feu confus qui me consumait.

Tu restes assise des heures à réfléchir sans trouver une issue à ton mal-être. L'air de rien, ton corps de gamine s'est arrondi. Un jour, tu te regardes dans la glace et tu vois une grosse, tu deviens obsédée par l'idée de maigrir. Tu fais des pompes dans ta chambre pour perdre du poids, tu te pèses chaque matin en notant sur un graphique les kilos, tu manges le Nutella à la cuillère avant de te faire vomir. Cela me semble une telle méprise aujourd'hui. Tes courbes ne sont pas des excès qu'il faudrait infléchir ; tu t'arrondis car tu deviens une femme.

Quinze ans, c'est un enfant de cinq ans ; fois trois.
Quelqu'un qui pleure constamment en toi.

Je cherche désespérément ta trace. Étrangement, tu sembles chercher également la mienne, comme si tu m'attendais.

Je t'en veux d'avoir fait une crise d'adolescence aussi morbide. Je t'en veux de ne pas avoir trouvé d'autres moyens de t'exprimer que l'autodestruction. Je t'en veux d'avoir lâché notre corps comme si c'était un étranger. Je t'en veux profondément de m'avoir fait vivre une errance dont je mettrai des années à me remettre. Parce que tu ne sais pas tout, encore.

Tes carnets ne sont que l'écume pour tromper le monde. Une mise en scène pathétique pour te donner un rôle, quand tu restes lestée dans les bas-fonds. Je dois m'ancrer autrement, ou plutôt m'encrer. Je cherche, je cherche... Je cherche ces mots qui te sont restés dans la gorge et m'oppressent encore, trois décennies plus tard.

Je ne peux pas réécrire l'histoire, pas celle-là. Tout ce que je peux faire, c'est t'insuffler un espoir : n'oublie jamais, aux heures les plus sombres, que tu vas t'en sortir.

Quand on touche le fond, il paraît qu'on ne peut pas tomber plus bas. Pourtant, tu as longtemps chuté d'un fond vers un autre fond.

Tu te souviens de ce sentiment de liberté qui t'a étreint en arrivant à Londres ; puis de l'amertume en rentrant à Paris : tu t'étais sauvée de France pour exister, avant de devoir fuir l'Angleterre pour te sauver.

Pourtant, tu n'as pas l'impression d'exister. Tu te sens transparente, piégée à l'intérieur d'un fantôme que l'on prend pour toi. Tu traînes ce corps qui n'est pas le tien. Il t'étouffe. Ce n'est pas une chose dont tu peux parler avec les autres : ce sentiment de ne pas exister. C'est indicible est incompréhensible.

Pourtant, de nombreuses personnes flottent au-dessus de leur vie. Certaines traversent ainsi toute leur existence sans être réellement elles-mêmes. Pour toi, c'est encore plus compliqué ; tu ne flotte pas seulement, tu es piégée à l'intérieur. Tu ne sais pas comment sortir de toi.

Adolescente, tu ignorais que tu ferais ce choix de femme : ne pas enfanter. Non pas refuser de faire des enfants, mais de désirer vivre autrement.

À toi, aujourd'hui, pas de mensonges : toutes les femmes n'enfantent pas et toutes les femmes qui enfantent ne parviennent pas toujours à être mères. On ne devient pas femme simplement en perdant sa virginité ou en procréant. Si les sillons de ta route se sont formés dès l'enfance, ton identité de femme se construit pas à pas. Et personne, pas même une mère, ne peut la transmettre en cadeau. Et si la transmission à la solidarité féminine commencer avec soi-même ? De la femme qu'on est à la fille qu'on a été.
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À une fille, on parle toujours de la mère. De la sienne et de celle qu’elle deviendra, comme si c’était acté pour elle. Mais on parle rarement de la femme. C’est pourtant la question primordiale : quelle femme souhaites-tu devenir ?
Certaines personnes chercheront à répondre à ta place. Ne te laisse pas influencer par ces gens qui penseront savoir mieux que toi quelle femme tu devrais être. Vivre libre, c’est mener l’existence que l’on porte en soi. Et personne ne peut savoir, et encore moins te dicter quel doit être ton accouchement.
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Je vais te dire la vérité : aucune fille de ta classe, absolument aucune, ne se sent bien dans sa peau. Pas même la fille la plus populaire du collège. Et il n’y a pas que les filles. Les garçons font les malins devant toi et enchaînent les vannes, mais quand tu finiras par avoir des relations amoureuses, tu découvriras que les adolescents devenus hommes laissent tomber l’armure et se confient, eux aussi. Aucun homme que j’ai connu n’a jamais voulu retourner dans le corps de ses treize ans.
Vous avez tous peur, au fond. Peur de ce qu’on pourrait dire de vous, découvrir de vous, faire de vous. Vous blesser, vous manipuler, vous rejeter.
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Car le roman est un espace magique, où tout ce qu’on tait peut s’écrire. Parfois le seul lieu où s’exprimer et se réfugier quand la vie nous agresse. Quand on se sent mal comprise, ignorée, blessée. Frustrée.
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Pourquoi n’y a-t-il aucun cours consacré à la sexualité durant la scolarité ? À l’exception d’une brève sensibilisation aux modes de contraception, rien n’est expliqué. Tu sais comment chassaient tes ancêtres, pas comment fonctionne le corps de ton voisin. Pas même le tien. Tu peux réciter les dates-clés de la Révolution française, décrire une exécution à la guillotine, mais tu ne saurais pas expliquer le virus du sida.
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d'après le roman de Caroline Solé et Gaya Wisniewski
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