Catherine Dufour

Alexandra David-Neel
(...) naît en 1868 à côté de Paris, mais grandit en Belgique.
(...) A vingt et un ans, elle est à Paris.
Elle se convertit au bouddhisme et étudie le sanskrit au Collège de France - et l'amour de l'Asie au musée Guimet.
"Je serai un flambeau : j'apporterai l'Asie à l'Europe."

(...) Alexandra, qui a une voix magnifique, devient cantatrice à succès.
Elle chante "La Traviata" de Verdi à Hanoi, puis "Faust" de Gounod à Athènes et "Carmen" de Bizet à Tunis.

(...) En 1911, David-Neel part seule pour l'Asie. Son périple doit durer un an et demi, promis ! Il finira quatorze ans plus tard.
(...) Fidèle à sa philosophie du "voyage érudit", elle va à la rencontre de tous les lettrés qu'elle croise et se lie d'amitié avec le fils du souverain, Sidkeong, bluffé par son intelligence. Celui-ci arrange une rencontre avec le dalai-lama.

(...) Déjà, David-Neel est reconnue comme une autorité bouddhiste.
Elle tire des plans pour répandre la philosophie bouddhiste à travers le monde et, d'abord, au Sikkim. (...) Au Tibet, David-Neel est magnifiquement reçue absolument partout, sauf, hélas, à Lhassa. Lhassa, la capitale interdite !

(...) Pendant trois ans, David-Neel et son fils adoptif Yongden arpentent le désert de Gobi, la Mongolie et le Tibet. (...) et enfin, atteignent Lhassa ! Ils y passent deux mois pleins. (...) elle retrouve la civilisation occidentale. Et là, elle découvre qu'elle est devenue une "extraordinaire célébrité". Son portrait est partout ! Son nom aussi. Elle est "la femme sur le toit du monde".
Et, étrangement, l'exploit monstrueux que représente sa longue marche lui vaut le "Grand Prix de l'athlétisme français".
Elle regagne la France et publie le "Voyage d'une Parisienne à Lhassa" qui s'arrache. Elle fait plusieurs tournées de conférences en Europe.

Mais l'Europe, ca ne suffit pas. Alors dix ans plus tard, à soixante-neuf ans, David-Neel repart. Direction la Chine, via le Transsibérien. (...)
En 1946, à soixante-dix-huit ans, David-Neel se pose enfin - en France (...)

David-Neel écrit dix-huit heures par jour et publie, en tout, plus de trente livres dont un énorme dictionnaire franco-tibétain.
A cent ans et demi, elle renouvelle son passeport pour partir en Russie en 2CV, mais son dernier voyage la prend de court : elle meurt la veille de ses cent un ans.

Ses cendres flottent quelque part sur les eaux du Gange, avec celles de Yongden.

96, la déferlante des talibans sur l'Afghanistan.
Toutes les femmes sont ensevelies sous le voile et assignées à domicile.
Ce qui revient à rayer brutalement du paysage la moitié du corps étudiant, la moitié du corps médical et les trois quarts du corps enseignant - dans la foulée, les talibans bannissent aussi la musique, la télévision et le cinéma.
Et les fêtes de mariage. Et les cerfs-volants. Et les pigeons.

[Nilab] Mobarez se lance alors dans une autre lutte : défendre son pays contre les talibans d'abord, contre les ravages sociaux et psychologiques de vingt ans de guerre surtout. Cette montagne-là est toujours à gravir (...)

Elle a aussi publié un livre de photos, "Femmes afghanes", qui montre, eh bien, essentiellement du tissu. Avec parfois, sous les voiles, le sourire.

Mobarez n'a jamais baissé les bras ; dans toutes ses interviews, elle fait preuve d'un optimisme farouche. Et aujourd'hui que l'Afghanistan tente de reprendre ses rênes en mains, Mobarez positive plus que jamais :
d'accord, c'est "toujours l'horreur", mais "par rapport à ma propre situation, j'ai gagné beaucoup. Il y a dix ans, je ne pouvais pas aller à l'école, me faire soigner, je ne pouvais pas participer à n'importe quelle décision".
Il y a même, comme en France, "25% de parlementaires femmes".

[Note : Nilab Mobarez est chirurgienne, elle est née en 1961 en Afghanistan]

J'hésite sur la forme. Quant au fond, je peux déjà vous promettre de l'enfant mort, de la femme étranglée, de l'homme assassiné et de la veuve inconsolable, des cadavres en morceaux, divers poisons, d'horribles trafics humains, une épidémie sanglante, des spectres et des sorcières, plus une quête sans espoir, une putain, deux guerriers magnifiques dont un démon mythomane et une, non, deux belles amitiés brisées par un sort funeste, comme si le sort pouvait être autre chose. A défaut de style, j'ai au moins une histoire.Par contre, n'attendez pas une fin édifiante. N'attendez pas non plus, de ma part, ni sincérité ni impartialité : après tout, j'ai quand même tué ma mère.
Ce n'est pas un sujet qui peut se passer de mensonges.

"Fleurs-stases. Pseudo-peau, élastithe, fibroverre, voyages sur place, siliester, dermes de fête, plascose, sensisexe, Légume-like, copyfruits, fiches funéraires, avatars, greffones, familiers, plats-built et maintenant morts-vivants !"

Rien à voir avec nos vêtements intelligents qui veillent sur notre santé et notre humeur, les siens savent tout au plus gérer la sueur et réparer leurs accrocs.