AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Catherine Dufour (367)


Là-bas, les bonnes femmes vont à la messe, binent les haricots et prennent des cours de nœuds. Ouais, pour faire des nœuds aux rideaux, des nœuds aux coussins, des nœuds dans les cheveux de leurs gosses, des nœuds autour des couverts à salade, avec des rubans de toutes les couleurs : des cours de nœuds.
("Le cygne de Bukowski")
Commenter  J’apprécie          316
Simplement, c'est rare qu'on présente l'addition à un truc haut comme ça et large pareil. Mais Claquebec, le jour où il servira à manger gratuit, ça sera à des vers à viande, à la bonne auberge des Six pieds sous terre D'ici-là, pas moyen.
("Une troll d'histoire")
Commenter  J’apprécie          293
En ces temps, les hommes n'avaient pas peur de mourir.
Sitôt passé l'âge des premières sèves, quand la fatigue leur clouait les reins, que les dents commençaient à leur pourrir la bouche et que la vermine ne les quittait plus, ils pensaient à la mort comme à un renouveau. Une fois l'habit de chair ôté, ils savaient qu'ils passeraient dans un monde autre, jumeau du leur, mais moins âpre.
("Mater Clamorosum")
Commenter  J’apprécie          250
Le regard de Get s'est perdu par-delà le faux plafond du réfectoire. J'en ai profité pour lui piquer ses frites. Au lieu de m'empiffrer, j'aurais mieux fait de me méfier des idées romantiques de Get, et du XIXe siècle. Le XIXe n'est pas le XIVe. Le XIXe a été le "siècle d'airain", la montée du matérialisme et des cheminées d'usine; un truc aussi dénué d'onirisme que le Trident.
("Vergiss mein nicht")
Commenter  J’apprécie          250
Je disais que parfois, je tombe sur un client qui vend des minerves en gel autochauffant, ou qui vient d'arrêter la production et qui veut liquider ses stocks. Alors je travaille pour lui avec un designer de jeux, le gars fait le jeu et moi, je me débrouille pour que les joueurs attrapent un torticolis, et mon client leur fait vingt pour cent sur les minerves. C'est ça que je veux dire.
("La liste des souffrances autorisées")
Commenter  J’apprécie          240
Depuis la chute du mur, la Russie ne brade pas seulement ses petites filles et ses grands hôtels: elle dépouille ses églises pour orner, contre devises, les murs occidentaux. Je m'y connais un peu, assez pour savoir qu'une belle icône pré-XVIIeme rembourse très largement le voyage. Et aussi que l'export d'antiquités, fût-ce d'une balalaïka usinée des années cinquante, est rigoureusement interdit. Et encore qu'à l'aéroport de Saint-Pétersbourg, la fouille douanière s'effectue en deux temps: fouille des bagages (glisser l'icône dans sa ceinture, mettre un grand pull par dessus et présenter son passeport d'un air absent) puis fouille corporelle (profiter de la file d'attente entre les deux pour ranger l'icône dans une valise qui sera directement enregistrée).
("Valaam")
Commenter  J’apprécie          242
Élever un gosse, sourit Jip, ça tient de la navigation à vue sur côte déchiquetée. L'important, c'est que tout l'équipage en sorte vivant.
("Un soleil fauve sur l'oreiller")
Commenter  J’apprécie          230
Chez les riches, la socialisation endogame n'est pas une option. Se voir, se revoir, mélanger les loisirs, les intérêts, les sangs, les biens et en exclure le reste de l'humanité, est la condition sine qua non pour appartenir à la bonne société. C'est un lobbying à vie. Fréquenter d'autres gens, c'est se commettre, déchoir, devenir un "déclassé".
Commenter  J’apprécie          211
C'est marrant, plus on est pauvre, plus on doit se farcir d'incitation à dépenser. Ne jamais subir de pub est un signe extérieur de richesse. (Mémoires mortes)
Commenter  J’apprécie          210
Le directeur du cimetière essuya ses lunettes: c'était l'été, il faisait chaud, les capotes fleurissaient autour des stèles tels des liserons nocturnes, tout comme les croix gammées: ce n'était pas le moment de se faire planter par le principal agent d'entretien.
("Le sourire cruel des trois petits cochons")
Commenter  J’apprécie          190
Au cours de sa carrière, elle avait appris des choses sur les meurtriers. Elle avait appris que les femmes tuaient sous l'empire de la colère, de la peur ou de la défonce. A jeun, elles tuaient pour voler, mais aussi simplement pour jouer les grosses chattes. Elles tuaient le plus souvent parce que c'était plus simple que de réfléchir.
("Un temps chaud et lourd comme une paire de seins")
Commenter  J’apprécie          180
En général, quand le Destin se mêle de coller au-dessus d'un trésor une entité hargneuse (peuple de gnomes, famille de trolls ou cyclope célibataire) équipée d'amulettes, c'est qu'il a une bonne raison. Pas systématiquement, mais en général.
Chachette mit vingt-quatre heures à trouver la veine d'or, quarante-huit à réveiller le Sombre Gragon Sueux avec ses coups de pelle, et deux dixièmes de seconde à cramer jusqu'au fond de la moelle.
Commenter  J’apprécie          180
Psyché. Le mythe. Son vrai visage. Les pensées de Senoufo partirent en crabe. Psyché, miroir. Psyché, esprit. Morale de l'histoire : pour vivre en paix, mieux vaut ne pas voir, ne pas savoir, ne pas chercher à savoir ni voir, ne pas allumer les lampes ni ouvrir les boîtes... ne regarder en face ni le visage de l'amour ni celui de la mort.
Commenter  J’apprécie          181
Je grignote quelques pâtes et je vais me coucher. Malheureusement, une fois entre les draps, le sommeil me snobe. Le sentiment qui m’accable se résume en une seule phrase : « Fini de rire ! » Finie la belle vie dans la belle ville du Nord, adieu folle jeunesse, bienvenus âge adulte et travail à plein temps. Je m’endors en comptant les cafards.
Commenter  J’apprécie          170
Le succès de "Childe Harold" est immédiat et fracassant : "Je me réveillai un matin et me trouvait célèbre." Mais d'une célébrité dantesque, inégalée, et très à la Beatles : ces dames se jettent sur Byron, à sa tête, à ses pieds, dans son lit, lui écrivent des lettres de trente pages, l'appellent le "chéri bouclé", lui envoient des poils de pubis et le comparent à "un beau vase d'albâtre éclairé de l'intérieur".
Commenter  J’apprécie          170
Catherine Dufour
La réalité dépasse toujours la fiction. En fait on a la fiction non pas pour inventer davantage que la réalité, on a la fiction pour apprivoiser la réalité. La nature aura toujours plus d’imagination que tous les écrivains mis en tas.
Commenter  J’apprécie          170
Mac apprit que les tribunaux étaient tous pleins de la même histoire : des malfrats ramassaient des cheveux chez un coiffeur pour en saupoudrer leurs scènes de crime. Ça avait permis à bon nombre d'entre eux de passer à travers les ennuis. Mais l'astuce était éventée, parce qu'un cheveu coupé se distingue facilement d'un cheveu arraché. Certains délinquants ignares l'employaient encore – on appelait ça "saler une scène". On trouvait même, sur le net, des salières emplies de cheveux et de poils.
("Bobbidi-Boo")
Commenter  J’apprécie          160
Après deux ans de bons et loyaux services en tant que Life Time Value manager chez Johnson & Johnson, une persistante absence de cravate doublée d'une regrettable propension à quitter le bureau sitôt son travail bouclé lui avait valu une mise au placard définitive. Dans les premières semaines de sa relégation, il essaya d'inverser la vapeur: il mit une cravate noire imprimée de petits ours rouges et passa de longues heures supplémentaires près de la machine à café.
Peine perdue.
("Je ne suis pas une légende")
Commenter  J’apprécie          163
1944. Angela [Davis] naît à Birmingham, Alabama, dans une famille noire et de gauche. Son quartier porte le nom de "Dynamite Hill" tant les relations de voisinage entre Noirs et Blancs sont calamiteuses. La ségrégation est une réalité quotidienne, pesante. (...) La petite Angela étudie dans une école pour Noirs. (...) Bac, université, études à la Sorbonne et à Francfort. (...)

A Dynamite Hill, une énième bombe tue quatre jeunes filles noires dont trois de ses copines. En 1968, Davis rentre aux Etats-Unis. (...)

Elle devient enseignante en philosophie marxiste, adhère au Parti communiste et aux Black Panthers.
En pleine guerre froide, en pleine guerre du Vietnam, l'ambiance est à l'anticommunisme lourd. (...) Davis garde de cette époque le souvenir de "moments de terreur". (...)

elle défend ses convictions haut et fort : naviguant entre séparatisme et intégrationnisme sur le fil du féminisme, elle affirme qu'un "authentique mouvement de libération doit lutter contre toutes les formes de domination :
l'homme noir ne peut se libérer s'il continue d'asservir sa femme et sa mère".

(...) l'accusation fantaisiste du FBI s'écroule. Après seize mois de détention, Davis est libre. Libre de continuer le combat, bien sûr.

Elle milite contre le racisme, pour la paix et pour les droits des femmes,
son triple credo.
Commenter  J’apprécie          161
La totalité des trottoirs étroits était occupée par des draps clairs sur lesquels des femmes accroupies avaient étalé des piles rongées par l'acide, des casque à une oreillette, des roues de petites voitures et des bouchons de bouteille d'eau. Ces étals hétéroclites faisaient le tour des arbres, bloquaient les entrées des immeubles, grimpaient les escaliers extérieurs, recouvraient l'herbe du square et le goudron du boulodrome, se glissaient sous les tuyas, cernaient les terrasses des cafés, se hissaient sur les vélibs et même, sur une cage à poules.
("L'arithmétique de la misère")
Commenter  J’apprécie          150



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Catherine Dufour (1594)Voir plus

Quiz Voir plus

Avez vous lu Le petit prince

Quelle est la profession du narrateur qui rencontre le petit prince dans le désert?

Journaliste
Aviateur
Berger
Taxidermiste

9 questions
8695 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..