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Critiques de Catherine Simon (6)
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Mangées : Une histoire des mères lyonnaises

Un journaliste chargé d'écrire une série d'articles sur les mères lyonnaises part sur les traces de celles qui ont contribué à forger la renommée de la « capitale de la gastronomie » Accompagné d'une photographe du cru, il se livre à un travail d'investigation en rencontrant celles qui vivent encore ou ceux qui les ont connues, en récoltant photos et anecdotes, en puisant dans les archives pour raviver la mémoire de près d'un siècle d'histoire de ces cuisinières d'excellence.

Dans un astucieux mélange de fiction et de réalité mitonné avec grand soin, Catherine Simon ressuscite et immortalise quelques unes de ces cheffes avant la lettre qui ont su régaler aussi bien le populo que le beau monde, même pendant les heures sombres de l'occupation. Hasard du calendrier, la sortie de Mangées ne tombe que quelques jours après le décès de Paul Bocuse qui a débuté son apprentissage chez la plus célèbre d'entre elles, la plus "étoile-michelinée", la fameuse Mère Brazier.

Originalité de la construction, diversité des tons et des situations : Mangées se lit comme un roman bien fait pour mettre en appétit tous les gourmets et les gourmands mais aussi les simples curieux. Une belle découverte pour moi qui ne connaissais que la Mère Poullard et sa célébrissime omelette. Je me suis régalée !
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Du pain et des roses : Meurtres à la Croix-Ro..

Un polar dans la ville de Lyon et cette fois, il n'y a pas que la Croix Rousse. Montchat, Monplaisir, Sant Georges, la Presqu'île, la villa Gillet...



L'enquetrice est une vielle et grosse femme Algérienne, archéologue réputée. Elle aime le bon vin blanc. Elle souffre d'un virus qui a tué tous ses compagnons d'un travail en Syrie. Je me demande l'intérêt de ce virus qui n'apporte rien au roman.



Elle rend visite à sa niece à Lyon. Elle va faire connaissance d'un journaliste et à deux ils vont découvrir les assassins de plusieurs violeurs, machos, pédophiles et autres brutes que la justice n'a pas ou très peu puni.



A la page 105, j'avais deviné ce qui c'était passé. La fin est bon pour la morale... Mais me paraît non nécessaire.



Bref c'est écrit correctement mais cela aurait gagné en intérêt sans le virus et la fin.
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Mangées : Une histoire des mères lyonnaises

Après avoir entendu une émission de radio sur les mères lyonnaises, j'ai eu envie de lire le livre Mangées de Catherine Simon. le lien pour écouter l'émission en question : https://www.franceinter.fr/personnes/catherine-simon



En le lisant, j'ai eu l'impression de suivre le journaliste Etienne Augoyard, de prendre le TGV comme lui de Paris à Lyon et de partir à la découverte des Mères Lyonnaises, ces femmes cuisinières qui ont nourri la ville pendant des décennies avec pour chacune d'elles la rigueur des bons produits. J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt le parcours de ces femmes. J'ai admiré leur courage. J'avais l'eau à la bouche en découvrant certains mets cuisinés par ces mères lyonnaises. J'ai apprécié les pauses vin dans les cafés et les restaurants.



De mon point de vue, ce livre peut intéresser les amateurs : d'histoire,

de cuisine et de vin,

les personnes qui s'intéressent à la condition féminine,

les Lyonnaises et les Lyonnais qui ont envie de découvrir, une tranche d'histoire de leur ville,

les amoureuses et les amoureux des mots,

les curieuses et les curieux

...



J'ai pris beaucoup de plaisir à participer à une rencontre de Catherine Simon à la librairie Gutenberg de Paris samedi 24 mars 2018



Mes notes :

Tout a commencé en 2005 avec des interviews de cuisinières pour le Monde. Cela ne suffisait pas à Catherine Simon. Elle avait envie de creuser davantage le sujet et d'honorer plus longuement la mémoire de ces mères lyonnaises. Elle se disait que cela pourrait constituer de la matière pour un livre. En 2015, elle a repris ses documents de 2005, a procédé à d'autres interviews et a consulté les archives départementales du Rhône.



Catherine Simon définit son livre comme un mélange de roman, de conte féministe, d'enquête journaliste, de fiction et d'essai. Etienne Augoyard, le journaliste du livre, c'est un peu elle. Son grand-père s'appelait Augoyard et il portait un autre prénom. Tout comme elle l'écrit dans son livre, elle s'est mise dans la tête des mères lyonnaises. Elles l'on fait rêver.

Elle a choisi de mettre en lumière plus particulièrement 5 femmes soit parce qu'elle les connaissait, soit parce qu'elle avait rencontré leur descendance, soit parce qu'elle avait fréquenté leur bistrot. le titre : « Mangées » lui est venu à l'esprit parce qu'elles ont été mangées par les hommes et parce qu'il s'agit de nourriture.

On parle des mères lyonnaises, bien qu'aucune d'entre elles ne fut native de Lyon, parce qu'il y avait une concentration de femmes restauratrices à Lyon. Pourquoi à Lyon plus que dans d'autres villes ? du fait de la proximité des possibilités d'approvisionnement en matières premières : viande, poisson, fruits et légumes… Elles étaient écolo avant l'heure. D'une part elles n'utilisaient que des produits extrêmement frais. D'autre part, elles avaient recours à un circuit d'approvisionnement court. Lyon est un noeud de communication entre le Nord et le Sud de la France. Lyon se situe sur la nationale 7. C'est une ville de réseau. Dans le passé, Lyon était aussi la ville des soyeux. Celle de la Fabrique qui regroupait l'ensemble des métiers de la soie (de la création à la fabrication et au commerce des tissus) qui firent la prospérité de Lyon à partir du XVIIIème siècle. Les patrons et les canuts se côtoyaient dans les mêmes bistrots. Ils mangeaient les mêmes mâchons.

La tradition du mâchon vient directement des canuts, tisserands de soie de la Croix-Rousse, qui partageaient des repas traditionnels lyonnais dès l'aube, après des heures de travail. le mâchon se veut simple et convivial. Il est généralement composé de cochonnaille ou de tripes, et arrosé de pots de Beaujolais ou de Mâconnais.

Les mères lyonnaises avaient la couleur des rues où elles tenaient leur estanco. Elles étaient leurs propres patronnes et c'était rare pour l'époque. Même si elles étaient les reines dans leur bistrot, elles avaient besoin d'un homme pour obtenir le droit d'ouvrir leur commerce. le mari de Fernande Gache par exemple. Elles occupaient toutes les fonctions : la cuisine, la caisse, le service… « Il fallait tenir » dit Fernande Gache, encore en vie à ce jour. Ces mères lyonnaises étaient d'origine modeste. Elles ont fait peu d'études, y compris quand elles en avaient les capacités intellectuelles. Elles ont débuté dans des familles bourgeoises lyonnaises où elles ont appris à la fois les bonnes manières et à utiliser de bons produits. La plupart d'entre elles ont ouvert des petits bistrots ; à l'exception de la Mère Brazier qui a tout de suite voulu faire une cuisine de luxe. Elle possédait déjà 3 étoiles au guide Michelin en 1933. Elle recevait les célébrités lyonnaises de l'époque. Ce qui rassemble ces mères lyonnaises, c'est leur exigence de qualité, leur courage et le fait qu'elles ont formé de nombreux chefs masculins : Paul Bocuse chez la Mère Brazier pour ne citer que lui.

Beaucoup ont démarré après le front populaire qui obligeait les patrons à donner un salaire à leurs gens de maison. Ainsi certaines femmes ont trouvé du travail dans des bistrots.

Les mères lyonnaises n'existent plus. Et de nos jours, seule Anne-Sophie Pic possède 3 étoiles au guide Michelin 2018.

Les femmes encore vivantes ont lu son livre. Elles s'y retrouvent bien et certaines sont également contentes de l'objet livre en lui-même parce qu'elles le trouvent beau.
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Mangées : Une histoire des mères lyonnaises

C'est un livre savoureux que celui de Catherine Simon, une enquête autour de la vie des mères lyonnaises. Sous le prétexte d'une commande du Progrès un journaliste et une photographe mènent l'enquête auprès de témoins directs et dans les documents d'archives et racontent la vie, les peines et les succès de ces cuisinières. Filles de la campagne, sans formation autre que celle reçue dans les familles bourgeoises qui les ont employées au départ, elles ont monté des restaurants à succès, inventé et perfectionné des recettes, formé de futurs grands chefs et puis sont retombées dans l'oubli (sauf Eugénie Brazier). Un peu de marché noir sous l'occupation, des demandes de dégrèvement d'impôts à la libération, elles en ont sûrement moins fait que certains grands bourgeois industriels de Lyon. Elles n'ont rien laissé, pas même un livre de recette. Sans doute le livre de Catherine Simon n'atteint pas la maestria de celui d'Alice Toklas : le livre de cuisine, mais comme le sien, il mêle intimisme et cuisine et se révèle très agréable à lire.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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On ne quittera jamais le territoire des loups

Cela faisait un moment que je tenais à découvrir les bouquins de Catherine Simon, grand reporter au Monde que ma mère avait rencontré dans le cadre de l’affaire des migrants à la frontière franco-italienne.



Catherine Simon s’appuie sur son expérience de journaliste pour construire ses intrigues, autour d’un personnage attachant et sympathique, Emna Aït Saad, une énorme archéologue algérienne « tendance Botero », le verbe haut et la langue pas dans sa poche.



Ici, elle enquête sur la mort suspecte d’une journaliste française, une enquête qui la mène du Maghreb à l’Afrique australe, sur les traces de carnets en forme d’énigmes avec lesquels Martine Thévenot s’est fait beaucoup d’ennemis, en enquêtant sur les hommes au pouvoir, les mouvements indépendantistes de la Corne de l’Afrique, le génocide rwandais ou le trafic d’humains dans le Sahara.



Catherine Simon écrit bien et facilement, et sa culture fascine et entraîne ; elle connaît bien l’Afrique, qu’il est drôlement intéressant de découvrir sous cet angle, au travers des carnets de la journaliste que l’on devine fortement inspirés par le travail de Catherine Simon et ses expériences africaines.



Sympathique polar de vacances.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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On ne quittera jamais le territoire des loups

J'ai découvert dans ce roman un personnage particulièrement haut en couleur : Emna Aït Saada, une archéologue algérienne qui en impose sur tous les plans. De par sa corpulence d'abord, hors normes, qui inspire le respect, de par sa personnalité ensuite, de femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, capable de réparties cinglantes et ravageuses, comme peut en témoigner le pauvre chauffeur de taxi qu'elle terrorise littéralement en début de récit, et enfin de par son étonnante capacité à avaler les verres de Campari.



Venue rendre une visite de courtoisie à Martine Thévenot, une journaliste française avec qui elle a une amie en commun, elle apprend qu'elle arrive trop tard, la jeune femme s'étant suicidée quelques jours auparavant. Bernie, l'oncle de la malheureuse ayant eu vent des qualités d'enquêtrice d'Emna, lui demande de faire la lumière sur ce drame, persuadé que sa nièce a été assassinée.



L'action se déroule dans un pays du Maghreb qui n'est jamais expressément nommé, où la corruption règne à tous les niveaux, les proches du « Palais » protégés par une police répressive à leur solde s'enrichissant sans scrupules.



Des extraits de cahiers que tenait Martine Thévenot, qui ont échappé aux mains des policiers pour tomber dans celles de l'archéologue, nous renseignent sur les reportages effectués par la journaliste, nous plongeant au coeur des conflits, coups d'État, génocides qui ont marqué ces dernières années de nombreux pays d'Afrique, donnant l'occasion au lecteur de se rafraîchir la mémoire aux niveaux historique et géopolitique de ce continent.



Emna, qui n'a pas beaucoup de doutes sur l'implication de sbires protégeant les intérêts de personnes hauts placées, entreprend de trouver des témoignages pouvant orienter ses recherches sur ce que pouvait bien avoir découvert la journaliste de si gênant pour mériter d'être purement et simplement éliminée du paysage. Elle utilise sa grande sagacité et sa facilité à obtenir des informations sans faire de vagues, qualité essentielle dans une atmosphère ambiante qui devient de plus en plus chaude et dont la température n'est pas seule responsable.



On sent que Catherine Simon, grand reporter, est en terrain de connaissance. Elle nous invite avec brio, à suivre au coeur d'une Afrique en perpétuelle ébullition les pérégrinations d'une enquêtrice atypique des plus attachantes.
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