Citations de Cécilia Dutter (107)
Même ce prénom dont chacun l’affuble désormais lui paraît étranger. Ses proches ne l’utilisaient qu’en privé. Très rarement. C’était pourtant celui qu’avaient choisi ses parents à sa naissance. En pachtoune, Zeina signifie « belle et parée ». L’aspiration a tourné court. Faisant fi de l’état civil, publiquement, on l’a toujours appelée Zoheir, prénom masculin.
« S’il faut libérer les femmes d’un lourd passé de préjugés et réviser les lois, il faut aussi et surtout les affranchir d’elles-mêmes. »
Louise Weiss
- Dieu, quel visage a-t-il pour vous ?
- Le visage du Christ, un beau paysage, le sourire d'un enfant, une parole bienveillante, l'amour des siens. Tout ce qui va dans le sens de la circulation de l'amour.
(L'Echo illustré no 29, 20 juillet 2017)
[Psychologue =] Professionnelle des maux de l'âme
J’aime ce mystère et la frustration qu’il engendre. Il aiguillonne mon désir, l’embrase. Je savoure cet élan qui me remet en marche.
Un homme, une femme : en théorie, mille probabilités, mille combinaisons. En pratique, une seule si le désir entre dans l’équation.
Passé et présent se mélangent, forment un magma où le cerveau s’englue.
On ne peut impunément se lier d’amitié avec une jeune célibataire sans risquer de basculer.
Il n’y avait pas eu de coup de foudre entre nous. Au reste, l’expression même ne recouvrait rien pour deux tempéraments comme les nôtres, incapables d’un tel emballement. Parler de coup de cœur serait plus adéquat. Car le cœur avait parlé quand nous nous étions rencontrés.
On ne trompe pas une femme qu’on aime.
Les États-Unis me tournent la tête. Ici, la pondération n’est pas de mise. On voit, on pense, on agit grand. Le goût de l’immense me contamine. Quelque chose en moi se dilate, aspire à s’étendre.
J’avais une épouse aimante. Jour après jour, elle répandait sur moi le sirop suave de sa tendresse. J’étais cet homme à qui elle avait eu la folie de dire oui pour la vie. Je louais sa constance. Et la lui rendais. Je lui devais mon équilibre actuel. Ma construction
Nos fiançailles posèrent la première pierre de l’édifice, le mariage cimenta la dalle sur laquelle nous allions le bâtir.
Il existe une dynamique du désir au quotidien qui s’entretient par l’écoute, l’attention et la complicité. On a coutume de dire que le feu s’éteint avec le temps pour laisser place à la tendresse et l’on regarde avec contrition l’amour-amitié qui, dans le meilleur des cas, émerge entre les époux comme un pâle reflet de la flamboyance des débuts.
La fidélité est un entraînement.
La maison est un cocon où nous avons gardé nos habitudes. On y pense, on y parle, on y mange français. Dehors, l’ailleurs s’impose avec force. Chez nous, la routine reprend son cours.
Dans ce pays, on aime hurler sa réussite.
Les Français adoptent vite la voracité américaine. Ici, les gens se remplissent, s’empiffrent. Les portions sont gargantuesques.
Si l’on voulait que les gens adhèrent au discours vert de Coca, on devait faire naître cette émotion en les fédérant autour de l’idée qu’ils détenaient une vérité ignorée par le reste de la population
Le sentiment d’appartenance à une communauté repose sur les mêmes ressorts qu’il s’agisse de religion ou de marque.