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Critiques de Chantal Creusot (42)
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Mai en automne

Avis mitigé pour ce roman publié à titre posthume. Dans un style très littéraire et poétique, Chantal Creusot virevolte dans son unique ouvrage de famille en famille vivant dans une commune du Cotentin (l’arbre généalogique en fin d’ouvrage aide grandement à s’y retrouver !). Elle décrit les peines intimes et les espoirs d’une grande variété de personnages allant de la fille de ferme au fils de notable de la période de l’Occupation jusqu’au milieu des années 50. Le style m’a évoqué Flaubert pour les bourgeois et Maupassant pour les fermiers. Le début est très prenant mais le milieu du roman est emprunt d’une certaine langueur et la fin est ouverte ce que je n’apprécie pas trop dans les romans.
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Mai en automne

J'ai abandonné ce livre au bout de quelques chapitres: je n'ai rien trouvé pour m'accrocher : ni le style, plat et poussif, ni les personnages, froids et présentés d'une façon "mécanique", et encore moins le cadre ou l'ambiance: c'est dans le Cotentin pendant la guerre, ça pourrait être n'importe où ( même les noms de famille ne sont pas du crû!) et même la tension particulière de cette période n'est pas palpable. Donc pour moi, aucun intérêt.
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Mai en automne

Je n'ai pas détesté Mai en automne, mais je suis quand même loin d'être séduite par cette chronique sans relief, écrite dans un style (volontairement ?) naïf. Aucun événement, aucun personnage ne semble plus important que les autres , il semble n'y avoir aucun enjeu à ce livre et il est donc difficile de s'intéresser à une histoire lorsqu'on attend aucune réponse.

Par contre le roman est admirablement construit : les différentes histoires se mêlent habilement, sans contrainte de chronologie, avec des personnages qui vont et viennent dans un récit qui reste toujours très cohérent.
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Mai en automne

Encore un ouvrage arrivé dans ma pile un peu par hasard pour y sommeiller beaucoup trop longtemps avant d’être dégusté. J’insiste sur le mot dégusté, car l’auteur étant décédée, Mai en automne est son seul ouvrage. Alors, un conseil savourez-le, car il n’y en aura qu’un.



C’est un peu l’anti littérature contemporaine, l’anti nouveauté qui ressemble à ses petits copains, tournant autour des mêmes lunes, délivrant les mêmes poncifs, ou surfant sur les mêmes thèmes à la mode.



Chantal Creusot dresse le portrait d’une petite communauté sur le littoral du Cotentin. Nous sommes au début des années 50, et nous faisons connaissance de Marie, jeune servante dans une riche exploitation depuis ses quatorze ans.



Au fil des pages et des chapitres, Chantal Creusot déploie un à un ses personnages qui au fil du roman s’imbriquent les uns au gré des alliances officielles ou pas…

Le mariage bourgeois et ses petits arrangements sont au cœur de cette étude de mœurs parfaitement déroulée, et construite.

J’ai aimé l’aspect désuet de ce roman dans lequel l’auteur décortique finement ses personnages en lui donnant un sens romanesque qui manque un peu à littérature d’aujourd’hui.

En prenant quelques libertés avec la chronologie, Chantal Creusot s’amuse à nous montrer cette petite société traversant l’occupation, et faisant fi du conformisme bourgeois.

Un vrai bonheur de lecture !

Deux regrets, ne pas y avoir gouté plus tôt et que ce soit l’unique livre d’une vie….


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Mai en automne

Dans cette ville du Cotentin, Chantal Creusot met en scène plusieurs habitants issus de milieux sociaux et d’âges différents. Fille de ferme, médecin, libraire, avocat, femme au foyer, étudiants… tous les destins de ces personnages s’entremêlent.



Ce roman, véritable fresque sociale, s’étire sur trois générations et nous entraine dans la vie des différents personnages qui possèdent tous un lien avec les autres qu’il soit familial, amical, professionnel ou simplement de voisinage. Chacun d’entre eux devient tour à tour le personnage principal du récit et l’auteur nous fait partager leurs espoirs, leurs doutes, leurs amours, leurs désillusions.



A travers ces portraits, Chantal Creusot nous raconte une époque, une vie en province mais aussi l’évolution des mœurs entre la seconde guerre mondiale et les années 50. Elle nous plonge au cœur de relations familiales, amoureuses, lorsque celles-ci s’enflamment ou se désagrègent. L’auteur s’intéresse particulièrement aux portraits des femmes qui peuplent son récit. Victimes ou combatives, jeunes ou plus âgées, en couple ou célibataire, chacune d’entre elles semble être une pièce d’un puzzle qui finit par construire un récit sensible et puissant.



Ce récit a parfois des proximités avec ceux de François Mauriac dans les descriptions qu’il fait de la vie bourgeoise et provinciale et dans le caractère des personnages. De quoi le ranger parmi les classiques de la littérature.



Chantal Creusot n’a malheureusement écrit que cet unique roman avant de succomber à une hémorragie cérébrale qui l’a plongée dans le coma de longues années avant son décès en 2009. Et on ne peut que le déplorer, tant son univers tout en sensibilité, à la fois doux et nostalgique est enthousiasmant.

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Mai en automne

J’évoque souvent le fait que la lecture est – selon moi – un rendez-vous, une rencontre avec un ou une auteur(e) et que celle-ci est rarement le fruit du hasard. Cela se confirme avec ma dernière lecture que je n’aurais jamais découvert si Amélie ne me l’avait pas si gentiment offert. Je ne sais si mon plaisir aurait été moindre sans ce geste mais il est clair que je serais passé à côté d’une magnifique plume, malheureusement maintenant éteinte qui avait, je suis certain, encore beaucoup à raconter.



En effet, Chantal Creusot signe avec Mai en Automne son seul et unique roman et alors que je ne l’ai pas totalement apprécié, j’ai littéralement adoré l’ambiance de ce dernier, remplie de mélancolie et d’amertume qui se dévoile avec finesse et poésie. C’est simple, cette dernière m’a captivé du début à la fin de ma lecture grâce à la douceur de sa plume et la poésie de son style, me rappelant bien souvent Jane Austen et tant d’autres talentueux auteurs de l’époque. Ainsi, cette lecture fut riche d’évasion et de voyage au cœur du pays normand, chose que j’ai particulièrement appréciée. Ne lisant que trop peu de roman dédié à notre terroir, ce choix et cette destination ont permis à l’auteure d’offrir une dimension purement authentique et solennel à son humble œuvre. Ajoutez à cela la sombre et triste période que fut celle de la seconde guerre mondiale et vous voilà témoin d’un récit émouvant, poignant et débordant de sentiments auxquels j’ai été bien plus que réceptif. Indéniablement, ce fort sentiment de compassion n’aurait pu avoir lieu sans la beauté et somptueuse sensibilité dont fait preuve Chantal Creusot. C’est simple, ses mots ont raisonné en moi alors que pour autant, je ne me suis pas parvenu à m’attacher à l’un des nombreux personnages présentés. Par conséquent, cet étonnant contraste me laisse perplexe mais prouve que cette dernière est parvenue à me marquer et à me transporter dans sa gigantesque et pointilleuse fresque sociale.



Finalement, si je n’ai pas réussi à m’attacher aux protagonistes de Mai en Automne cela provient du trop grand nombre de personnages révélés. L’auteure a fait le choix de dévoiler différentes familles aux mœurs et aux destinées opposées afin d’apporter énormément de détails à sa critique sociale et même si je comprends ce choix, je ne l’approuve pas totalement. En effet, j’aurais apprécié que Chantal Creusot se concentre davantage sur certains personnages et moins sur d’autres ce qui m’aurait permis un plus vif intérêt car je me suis bien souvent égaré au cours de ma lecture. D’autant plus que certaines personnalités parviennent à se démarquer mais se retrouvent bien trop vite relayées au second plan. Ce constat me mène à penser que son œuvre manque de réel fil conducteur alors que chaque destin est pourtant finement et étroitement lié, un peu trop peut-être pour ma part. Cependant et malgré mon dérangement, il est indéniable que l’aperçu travaillé et abouti que j’ai eu de chacun démontre une fois de plus toute la finesse et la justesse dont fait preuve cette dernière et, rien que pour ça, je suis plus que reconnaissant d’avoir croisé son chemin.



Ainsi et sans être sans défaut, Mai en Automne m’a subjugué grâce à la plume débordante de poésie et d’amertume de Chantal Creusot et grâce à son style d’une justesse indéniable. Je me sens vraiment chanceux d’avoir fait cette magnifique rencontre malheureusement avortée à cause de sa disparition. Je suis certain que cette dernière avait encore beaucoup à offrir et je ne peux que vous encourager à de couvrir par vous-même cette œuvre à l’ambiance mélancolique à souhait, idéale pour la saison.


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Mai en automne

Unique roman de l'auteure, écrit à la fin de sa vie, il est marquant, superbement écrit et psychologiquement passionnant.



Pourtant, les personnages, surtout féminins ( les hommes semblent secondaires ou peu valorisés), ne sont pas d'emblée sympathiques. Mais leur complexité attire et retient. L'auteure dissèque admirablement leurs pensées.



Marie, en apparence simple d'esprit, toujours perdue dans un ailleurs, mais suscitant les convoitises. Marianne, passionnée, difficile, obsédée par son père. Lucile, qui renaîtra, alors qu'elle n'y croyait plus. Solange, dont un amour brisera la fragile beauté. Ces destins, ainsi que d'autres, se croiseront à plusieur reprises, dans ce milieu provincial du Cotentin, essentiellement après la seconde guerre mondiale.



Le roman procède par bonds dans le temps, en arrière ou en avant, sans que cela soit perturbant car le puzzle s'assemble subtilement et donne un éclairage plus vif aux évènements. Il faut cependant rester attentif.



Voilà une oeuvre prenante, riche, aux êtres de désir et de feu ou d'eau troublante, qui emporte le lecteur. C'est un témoignage précieux, à travers tous les niveaux sociaux, d'un lieu et d'une époque. Je l'ai beaucoup aimée.
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Mai en automne

L'écriture est très belle,fine et délicate, mais je me suis tellement ennuyée en lisant ce livre que j'ai bien peur de ne pas le noter de façon très objective. Je n'arrivais pas à suivre les personnages, à m'y attacher... j'ai eu l'impression de traverser les pages dans un brouillard.
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Mai en automne

Quelle déception !



Rien ne m'a plu dans ce livre.



Le style est froid, souvent laborieux et désuet.



Les personnages sont désincarnés, insaisissables et antipathiques.



Le récit ne respecte pas la chronologie aussi le lecteur s'y perd souvent.



L'intrigue, qui se passe en province durant l'occupation et après guerre, aurait pu être intéressante si les personnages avaient pris vie au fil de la lecture mais ce n'est pas le cas.



Je n'ai pu finir ce livre qui ne m'a inspiré qu'un profond ennui
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Mai en automne

Une petite pointe de déception pour ce roman dont je m'attendais à être emportée. Hélas, si le style m'a plu, l'histoire ne m'a pas séduite plus que ça. Trop de familles, trop de retour dans le temps.

Au delà de l'histoire, on ne peut nier la grande qualité de ce roman, la psychologie des personnages finement dessinée, l'époque, la famille, la place de femme également dans cette société en tant qu'épouse par exemple.

En résumé, si je me suis régalée avec la plume, je me suis quelque peu ennuyée avec l'histoire.
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Mai en automne

Mai en automne de Chantal Creusot était dans la Book Box #13 Premières fois du mois de juin. Très honnêtement, si je n’avais pas reçu ce livre sélectionné par My Book Box, jamais je ne l’aurais lu. Je serais passée devant la couverture, je me serais sans doute arrêtée, attirée par sa couleur et sa lumière, intriguée par le titre, ma main se serait avancée pour saisir l’ouvrage et je pense que je l’aurais reposé après avoir lu le résumé, peu séduite par cette histoire de « fresque des mœurs provinciales dans le Cotentin pendant et après la Seconde Guerre mondiale ». Et l’histoire se serait arrêtée là…



Il pourrait y en avoir d’autres, des histoires à propos de ce Mai en automne. Ce livre, déjà, aurait pu rester dans la Pile à lire pendant des mois – des années, avouons-le, c’est le sort qui attend un certain nombre de mes livres non lus. Mais allez savoir, malgré ce résumé qui ne m’emballait pas plus que ça, je ne remettais toujours sur le dessus de la pile à côté de mon lit. Et finalement, je l’ai saisi. Définitivement.



Mai en automne est une merveille. Un petit bijou. A tel point que je peine à lire autre chose depuis, tant aucun mot ne me rappelle ceux de Chantal Creusot. Cela ne me fait pas souvent cela, je crois que la dernière fois, c’était après avoir lu L’écume des jours de Boris Vian au collège.



Ce roman nous raconte la vie de quelques femmes qui se croisent. Il y a Marie qui aime se plonger dans les tâches répétitives pour s’oublier, oublier même qu’un jour elle est née, il y a Marianne qui aime son père, trop, mal, douloureusement, Solange beauté éphémère, aimée éphémère. Et Lucile aussi. Et d’autres. J’ai pleuré avec Marianne, avec Marie, souris aussi. Frémis parfois. La langue est belle, les histoires aussi. La plus triste est sans doute qu’il n’y aura jamais d’autres romans de Chantal Creusot, puisqu’elle s’est éteinte après avoir écrit Mai en automne. Mais la plus belle est que je ne suis finalement pas passée à côté de ce rendez-vous. Un des plus beaux de ces dernières années.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Mai en automne

Dieu que c'était long ! J'ai bien cru que jamais je n'arriverai à terminer ce roman pourtant si beau. Sa construction particulière m'a obligée à de nombreux retours en arrière pour me souvenir de qui était qui et parfois je me suis demandée si je n'avais pas raté un épisode... Si c'est typiquement le genre de roman que je n'apprécie guère ( trop d'histoires d'amour ), l'élégance de l'écriture m'a totalement séduite et m'a convaincue d'aller jusqu'à la dernière page.



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Mai en automne

(Lecture partagée du 25 mars 2014)



C'est un livre bien écrit, au style classique, pouvant faire penser à Flaubert ou Maupassant. L'auteur fait de beaux portraits de femmes, l'atmosphère provinciale des années 40 est bien rendue. Cependant, les personnages manquent de puissance.

En conclusion, c'est un livre très nostalgique, agréable à lire mais très vite oublié.

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Mai en automne

Un fois n’est pas coutume, je vous livre la quatrième de couverture. « C’est beau comme un classique. Avec une grande limpidité de style, l’auteur brosse une fresque des mœurs provinciales dans le Cotentin pendant et après la seconde guerre mondiale. Marie, la servante tragique, Solange, mariée à Simon qui ne l’aime plus, Hélène l’épouse volage du procureur, sont parmi les héroïnes de ce roman qui exalte les passions secrètes et les désastres tranquilles de personnage englués dans la fatalité. Captivant ». (Claire Julliard)



"Mai en Automne" c’est 20 ans de la vie de plusieurs femmes, à l’aube de la seconde guerre mondiale et jusqu’aux années 50. Chantal Creusot brosse avec beaucoup de justesse les destins croisés de familles provinciales issues de toutes les couches sociales. De la ville à la campagne, de la fille de ferme à la femme bourgeoise du médecin ou volage du procureur, tous ont en commun une vie étriquée par le poids convenances de l’époque.



La vie de toutes ces femmes est faite de passions et de désillusions, de désirs et de trahisons, de bonheurs et de deuils et tout cela sert une fresque provinciale pleine de finesse et de sensibilité … il y a du Flaubert et du Maupassant dans ces pages. Cette délicate sensation de limpidité : chaque ligne est précise, chaque mot juste, quelle élégance dans cette écriture !



C’est un livre qui se mérite, mais les classiques se méritent. Les protagonistes sont nombreux ce qui peut rendre la lecture un peu difficile mais vraiment, cela vaut le coup de se laisser porter par ce très beau roman fresque.
Lien : http://www.instantanesfutile..
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Mai en automne

Atypique est le mot qui me vient pour évoquer ce superbe roman signé Chantal Creusot. Mai en automne c'est avant tout la vie de quelques familles dans une petite ville de Normandie . Des familles de notables, médecin, avocat, procureur, des familles de fermiers, certains sont riches d'autres pauvres ou peu aisés mais tous vivent côte à côte. Ils se connaissent tous , leurs enfants se sont fréquentés, aimés , mariés, séparés et détestés. Un petit microcosme provincial, souvent étriqué où le regard du voisin se fait pesant et inquisiteur . Servie par une écriture ciselée , la narration se fait puzzle, passant d'un personnage à l'autre, d'une génération à l'autre au fur et à mesure le décor se met en place, chacun va se retrouver à sa place!

Quel dommage que Chantal Creusot se soit éteinte peu après la parution de ce premier roman ! Que vous soyez amateur de la littérature du 19 ème, de celle de l'entre -deux guerre ou d'ouvrage plus contemporain ce texte ne peut que vous plaire ! Atypique vous disais-je, atypique je confirme ....
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Mai en automne

Chroniques de la vie provinciale normande pendant l'entre-deux guerres : les familles s'observent, se côtoient, les adolescents s'effleurent, se marient sans se connaître, puis fabriquent un enfant en ignorant le mode d'emploi, se lassent, s'aigrissent... Les tragédies surviennent dans les bourgs paisibles exposés aux ragots... Chantal Creusot sonde les désastres conjugaux et familiaux d'une société confinée, coincée dans ses préjugés et le qu'en-dira-t-on, en s'attachant à Marie, une jeune servante de ferme innocente et insaisissable... Un beau et unique romand d'une auteure disparue en 2009. On dirait presque du Flaubert...
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Mai en automne

Chronique de la vie d un village pendant et après la guerre. Étude des personnages avec leurs problèmes de couple leurs drames leurs amours leurs amitiés leurs petites joies leurs habitudes... C est bien écrit mais au final cela manque un peu de relief.
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Mai en automne

Une sorte de grâce dès les premières lignes, le sentiment rare que chaque mot est juste, ni précieux, ni fade et que les phrases, sans forcer, vont se dérouler avec limpidité. Cette écriture à l'élégance discrète s'accorde parfaitement à la grande sensibilité avec laquelle les personnages sont abordés.

Qu'ils soient notables, fermières ou servantes, Chantal Creusot considère ses personnages avec la même délicatesse, n'accordant à aucun un statut plus important, rétablissant par cette équité narrative une humanité salvatrice. Ce parti pris de l'absence de personnage principal peut surprendre voire déranger, j'y ai vu une grande générosité.

Plonger dans Mai en automne, c'est donc parcourir un magnifique roman fresque qui déploie ses personnages sur trois générations et entrecroise leurs histoires familiales dans la première moitié du XXème siècle.

Ce roman pourrait inspirer les cinéastes, du moins ceux qui considèrent que la vie des gens, même dans leur simplicité est un matériau suffisant. Imaginons un instant la caméra posée sur eux...

Nous sommes dans les années 30/40 sur les côtes du Cotentin. Premier tableau. le cadre : une belle maison, un parc avec tilleul et une allée de graviers, signes de l'appartenance bourgeoise de ses propriétaires. Lucile Vermont épouse Vuillard, pose un regard las sur cet intérieur familier qui témoigne de ses origines. Elle est d'humeur sombre comme toujours. Son mari, Pierre s'est isolé dans son bureau pour fuir cette femme qu'il n'aime plus mais qu'il ne quittera pas. Dans sa chambre, Marianne fomente un défi nouveau qui attirera sur elle l'attention de son père tant aimé.

Second tableau : une ferme plutôt prospère dirigée de main de maître par la veuve Laloy. Elle observe, perplexe, sa servante Marie, jeune femme énigmatique dont on ne sait si elle est sotte ou forte de son indifférence au monde.

Troisième tableau : chez les Laribière, Jacques se détourne de Madeleine, incapable de résister aux caprices de Simon, leur fils. Pourquoi cet enfant est-il si ombrageux alors même que sa mère semble d'humeur égale, d'une insouciance presque agaçante ? Pourquoi lui, l'avocat brillant s'est-il enlisé dans ce mariage ennuyeux ?

Quatrième tableau : Michelle Lamaury regarde avec indulgence sa sœur cadette Solange. Son indolence, son don pour la vie l'émeuvent alors qu'elle même n'offre aux autres qu'une image rigide, corsetée d'idéalisme.

Cinquième tableau : Hélène Darban pose un regard satisfait sur elle-même. Elle se sait belle et libre, mariée certes contre son gré mais ayant réussi à ériger le faux-semblant conjugal en une forme d'indépendance.

Voilà, éloignons-nous maintenant. Ils vont se croiser, se recevoir, s'apprécier plus ou moins, se reconnaître du même monde ou pas. Parfois, ils seront au service de, mais finiront par imposer doucement leur présence comme essentielle. Ils vont se fiancer et ces fiançailles de circonstance donneront trop souvent des mariages maussades, difficiles cependant à défaire dans cette province des années 40 encore lourde du poids des convenances. La guerre les marquera et pourtant, une génération succédera à une autre, riche (ou encombrée, c'est selon) de ses histoires héritées.

Ce livre aux tonalités balzaciennes, ce magnifique et unique roman de Chantal Creusot, nous offre avec délicatesse et émotion, une jolie leçon d'universalité.




Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Mai en automne

J'ai lu "Mai en automne" de Chantal Creusot, et j'ai bien aimé... On est quelque part dans le Cotentin, dans les années qui entourent la seconde guerre; Il y a Solange, l'amoureuse de Simon, rigide avocat qui s'enflamme à ses cotés; il y a Marianne, belle et intelligente, mais qui couche avec n'importe qui rien que pour faire rager ses parents; Il y a aussi Camille, fille d'alcooliques un peu simplette, qui se retrouve enceinte d'un officier allemand; Il y en a encore plein d'autres, qui forment cette société française de province de l'avant et l'après-guerre, et qui tentent de faire avec... Vous l'aurez compris, on est ici devant un livre "chorale", qui ne raconte pas vraiment une histoire mais des histoires, qui s'entremêlent au gré des amours et des drames de chacun. C'est un roman un peu désuet, qu'on dirait d'une autre époque, mais avec beaucoup de charme et de nostalgie. C'est en plus l'unique livre de son auteure, décédée prématurément en 2009, ce qui ajoute encore à ce sentiment de singularité. Bref, un beau livre, avec en plus une des superbes couvertures des éditions Zulma que j'aime beaucoup.
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Mai en automne

C'est un roman étrange que ce "Mai en automne", dont le titre ne se comprend que dans les toutes dernières pages. Étrange car il propose une galerie de portraits d'hommes et de femmes, de personnages globalement assez sombres, en souffrance affective, cherchant l'amour, rencontrant le plus souvent déception et désillusion. Aucun ne se détache vraiment, ou alors résonne en fonction de la sensibilité de chacun - pour moi, ce sera Marie et Marianne.

On suit les personnages sur quelques décennies, il n'y a pas vraiment d'événements mais plutôt des saisons qui passent, des époques qui se succèdent, des protagonistes qui vieillissent, des passions qui s'étiolent. C'est un roman sur le temps, sur les rencontres qui ne se font pas, les histoires qui sombrent mais aussi sur la difficulté à grandir, à se confronter au réel. Étrange aussi, parce que tout le long, je me suis demandée où voulait en venir la romancière...

Difficile à raconter donc. J'ai particulièrement apprécié le style et le climat instauré par Chantal Creusot, les histoires singulières de ces personnages et le contexte d'après-guerre croqué par petites touches. Un joli roman, pas gai cependant.
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