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Critiques de Chantal Creusot (42)
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Mai en automne

Un fois n’est pas coutume, je vous livre la quatrième de couverture. « C’est beau comme un classique. Avec une grande limpidité de style, l’auteur brosse une fresque des mœurs provinciales dans le Cotentin pendant et après la seconde guerre mondiale. Marie, la servante tragique, Solange, mariée à Simon qui ne l’aime plus, Hélène l’épouse volage du procureur, sont parmi les héroïnes de ce roman qui exalte les passions secrètes et les désastres tranquilles de personnage englués dans la fatalité. Captivant ». (Claire Julliard)



"Mai en Automne" c’est 20 ans de la vie de plusieurs femmes, à l’aube de la seconde guerre mondiale et jusqu’aux années 50. Chantal Creusot brosse avec beaucoup de justesse les destins croisés de familles provinciales issues de toutes les couches sociales. De la ville à la campagne, de la fille de ferme à la femme bourgeoise du médecin ou volage du procureur, tous ont en commun une vie étriquée par le poids convenances de l’époque.



La vie de toutes ces femmes est faite de passions et de désillusions, de désirs et de trahisons, de bonheurs et de deuils et tout cela sert une fresque provinciale pleine de finesse et de sensibilité … il y a du Flaubert et du Maupassant dans ces pages. Cette délicate sensation de limpidité : chaque ligne est précise, chaque mot juste, quelle élégance dans cette écriture !



C’est un livre qui se mérite, mais les classiques se méritent. Les protagonistes sont nombreux ce qui peut rendre la lecture un peu difficile mais vraiment, cela vaut le coup de se laisser porter par ce très beau roman fresque.
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Mai en automne

L'écriture est très belle,fine et délicate, mais je me suis tellement ennuyée en lisant ce livre que j'ai bien peur de ne pas le noter de façon très objective. Je n'arrivais pas à suivre les personnages, à m'y attacher... j'ai eu l'impression de traverser les pages dans un brouillard.
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Mai en automne

Chronique de la vie d un village pendant et après la guerre. Étude des personnages avec leurs problèmes de couple leurs drames leurs amours leurs amitiés leurs petites joies leurs habitudes... C est bien écrit mais au final cela manque un peu de relief.
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Mai en automne

J'ai abandonné ce livre au bout de quelques chapitres: je n'ai rien trouvé pour m'accrocher : ni le style, plat et poussif, ni les personnages, froids et présentés d'une façon "mécanique", et encore moins le cadre ou l'ambiance: c'est dans le Cotentin pendant la guerre, ça pourrait être n'importe où ( même les noms de famille ne sont pas du crû!) et même la tension particulière de cette période n'est pas palpable. Donc pour moi, aucun intérêt.
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Mai en automne

L'ensemble est harmonieux, même si parfois, à certains moments du livre, le lecteur s'égare un peu dans le maillage des personnages et un vocabulaire parfois désuet, perd le fil (à ce propos et utile, une table des principaux personnages est ajoutée en fin d'ouvrage), mais perçoit peut être mieux alors le côté inextricable des relations humaines, toute leur complexité et leur mystère.
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Mai en automne

Je n'ai pas détesté Mai en automne, mais je suis quand même loin d'être séduite par cette chronique sans relief, écrite dans un style (volontairement ?) naïf. Aucun événement, aucun personnage ne semble plus important que les autres , il semble n'y avoir aucun enjeu à ce livre et il est donc difficile de s'intéresser à une histoire lorsqu'on attend aucune réponse.

Par contre le roman est admirablement construit : les différentes histoires se mêlent habilement, sans contrainte de chronologie, avec des personnages qui vont et viennent dans un récit qui reste toujours très cohérent.
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Mai en automne

Mai en automne de Chantal Creusot était dans la Book Box #13 Premières fois du mois de juin. Très honnêtement, si je n’avais pas reçu ce livre sélectionné par My Book Box, jamais je ne l’aurais lu. Je serais passée devant la couverture, je me serais sans doute arrêtée, attirée par sa couleur et sa lumière, intriguée par le titre, ma main se serait avancée pour saisir l’ouvrage et je pense que je l’aurais reposé après avoir lu le résumé, peu séduite par cette histoire de « fresque des mœurs provinciales dans le Cotentin pendant et après la Seconde Guerre mondiale ». Et l’histoire se serait arrêtée là…



Il pourrait y en avoir d’autres, des histoires à propos de ce Mai en automne. Ce livre, déjà, aurait pu rester dans la Pile à lire pendant des mois – des années, avouons-le, c’est le sort qui attend un certain nombre de mes livres non lus. Mais allez savoir, malgré ce résumé qui ne m’emballait pas plus que ça, je ne remettais toujours sur le dessus de la pile à côté de mon lit. Et finalement, je l’ai saisi. Définitivement.



Mai en automne est une merveille. Un petit bijou. A tel point que je peine à lire autre chose depuis, tant aucun mot ne me rappelle ceux de Chantal Creusot. Cela ne me fait pas souvent cela, je crois que la dernière fois, c’était après avoir lu L’écume des jours de Boris Vian au collège.



Ce roman nous raconte la vie de quelques femmes qui se croisent. Il y a Marie qui aime se plonger dans les tâches répétitives pour s’oublier, oublier même qu’un jour elle est née, il y a Marianne qui aime son père, trop, mal, douloureusement, Solange beauté éphémère, aimée éphémère. Et Lucile aussi. Et d’autres. J’ai pleuré avec Marianne, avec Marie, souris aussi. Frémis parfois. La langue est belle, les histoires aussi. La plus triste est sans doute qu’il n’y aura jamais d’autres romans de Chantal Creusot, puisqu’elle s’est éteinte après avoir écrit Mai en automne. Mais la plus belle est que je ne suis finalement pas passée à côté de ce rendez-vous. Un des plus beaux de ces dernières années.
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Mai en automne

Quelle déception !



Rien ne m'a plu dans ce livre.



Le style est froid, souvent laborieux et désuet.



Les personnages sont désincarnés, insaisissables et antipathiques.



Le récit ne respecte pas la chronologie aussi le lecteur s'y perd souvent.



L'intrigue, qui se passe en province durant l'occupation et après guerre, aurait pu être intéressante si les personnages avaient pris vie au fil de la lecture mais ce n'est pas le cas.



Je n'ai pu finir ce livre qui ne m'a inspiré qu'un profond ennui
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Mai en automne

Une étrange histoire, à la croisée des chemins ... Flaubert flirte avec Mauriac, Maurois ....



Les années de guerre puis d'après-guerre. Des héros et des héroïnes tracés au fil d'une plume pointilliste. On se laisse emporter par l'ambiance surannée qui se dégage de ce roman. On sent la mort qui rôde au détour des pages. Elle frappe de façon inattendue ou épargne de façon tout aussi inattendue un personnage qui joue avec le feu.

TRès beau moment de lecture, tout en intensité et délicatesse. Malheureusement, l'auteur, prématurément décédée ne nous offrira pas d'autres romans.
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Mai en automne

A travers plusieurs familles dont Chantal Creusot prend le temps de nous faire une courte généalogie au début de son livre, le lecteur se trouve embarqué dans un autre temps, dans une autre époque, dans un monde où les mariages se faisaient non par amour mais par raison, où l'on s'épousait "entre soi", entre gens du même monde, que l'on s'aime ou non.



D'intrigue, il n'y en a pas fondamentalement, on se prend d'affection et d'empathie pour ces différents personnages, ces femmes et ces hommes de toutes les catégories, du médecin à l'avocat, en passant par la fermière du coin et sa soubrette. On les suit au cours d'un demi-siècle, on découvre la vie de leurs parents, puis celle de leurs enfants. La guerre arrive, mais elle apparaît en toile de fond, n'empêchant pas le quotidien de se poursuivre, les couples de se former et se détruire.



Pour ce premier roman, Chantal Creusot nous livre une fresque sociale marquée par la mort et la disparition mais dont, étrangement, on ne ressort ni triste ni déprimé. Car le lecteur aux yeux ouverts se rendra vite compte que cet univers, s'il fut celui de ses parents ou de ses grands-parents, n'est plus le sien, et que de nos jours, la raison a largement cédé sa place à l'amour dans nos choix conjugaux !
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Mai en automne

Les arbres généalogiques m'ont toujours angoissée. Les gens vivent et meurent. puis ils laissent au bout des lignes des descendants, qui, eux aussi, vivent et meurent. Et il demeure des arbres généalogiques.

Au début de ce roman gigogne, l'auteur nous donne à voir un arbre. Comme si les personnages étaient là, comme s'ils avaient existé, comme s'ils étaient déjà morts.

Le lecteur s'immisce dans ces tranches de vies qui se déroulent entre Paris et le Cotentin au médian du siècle dernier, et un peu avant et un peu après... Des hommes, des femmes et des enfants pour qui tout semble joué d'avance.

ce n'est pas sans désespoir et résignation que Chantal Creusot (morte désormais) nous livre une fresque romanesque dans une écriture distante et surannée. Le vocabulaire semble venu d'ailleurs.

Un bijou démodé, intelligent, délicieusement fataliste.

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Mai en automne

« Mai en automne » est le legs que nous a confié Chantal Creusot (1947-2009) juste avant son décès. Un livre unique, l’œuvre d’une vie, faisant vibrer par-delà la mort un peu de la voix mélodieuse d’une artiste qui, en regard de ce superbe premier et seul roman, aurait certainement pu nous offrir d’autres belles découvertes si le destin, la fatalité ou quel que soit le nom des mystères régissant les destinées humaines, n’en avaient décidé autrement, donnant à ce roman valeur testamentaire.

De cette fiction offerte en héritage, Chantal Creusot fait sourdre les passions et les désirs, les espoirs et les désillusions, les unions et les filiations, les trahisons, les deuils, les bonheurs et les drames d’une petite ville du Cotentin à l’aube des années 1940 et jusqu’à la fin des années 1950.

Sur près de 20 ans, les vies de nombreux protagonistes vont se faire et se défaire, s’accorder, se nouer, se dépendre ou s’unir, dessinant une géographie de l’intime en même temps qu’une fresque provinciale pleine de finesse et de sensibilité.



Telle une tisseuse à son métier, Chantal Creusot entrelace en un délicat travail d’aiguille les fils d’une dizaine de destinées issues de diverses couches sociétales ; tirant un fil ici, le coupant là, le nouant d’un côté, le sectionnant de l’autre, elle dévide ses multiples histoires de famille comme autant de fibres entrelacées, pour offrir une broderie aux points de croix d’une exquise délicatesse où l’amour, ce sentiment ardent et universel, apparaît en motif central, avec son lot de joies et de douleurs, d’attentes et de déceptions.



De la servante à la fermière, de l’avocat au médecin, de la libraire à la femme de procureur…les portraits, façonnés avec une minutie de peintre pointilliste et une empathie attentive nous saisissent et nous touchent car Chantal Creusot aime ses personnages. Ils sont pourtant nombreux mais le lecteur s’attache à chacun d’eux car les sentiments qui affleurent chez eux sont empreints d’émotion juste et le talent de l’auteur est tel que jamais on ne se sent perdu tout au long de ces histoires individuelles qui s’écoulent avec la fluidité et la pureté d’une eau vive.

De l’étrange et éthérée Marie à la nonchalante Solange, de la délurée et torturée Marianne à l’indépendante Madame Darban, de la famille du chef de clinique Vuillard à celle de l’avocat Laribière…les âmes de cette petite ville de la côte normande, vivent, meurent, s’aiment, se marient, enfantent, pleurent, espèrent, regrettent, s’interrogent et tentent de trouver un sens à leur vie tandis qu’irrémédiablement, les vents de l’existence les emportent comme autant de feuilles automnales au gré des époques et des courants.

Le style sensible et nostalgique de l’auteur oscille entre une narration réaliste quasi naturaliste et une grâce toute musicale, entre l’acuité subtile avec laquelle les personnages sont perçus et la poésie avec laquelle ils sont peints. Ce bercement, cette impulsion de balancier alliée au velouté du phrasé donnent à l’œuvre une respiration et un mouvement très séduisants, qui enjôlent et qui charment comme le frémissement délicat des feuilles chutant doucement et glissant sur le sol.



On a dit qu’il y avait une aura de Flaubert et de Chabrol dans « Mai en automne ». C’est certainement très vrai dans la manière très perspicace d’esquisser les drames, les arrangements, les désenchantements, la rigidité affichée d’un monde provincial vivant sur la pointe des pieds.

Nous serions aussi tenté d’ajouter qu’iI y a comme une petite musique Tchekhovienne dans cet enchâssement de destinées aux diverses positions hiérarchiques et générationnelles, cette petite musique douce qui joue sans exagération ni emphase.

Un peu comme dans « La Cerisaie », l’une des pièces majeures d’Anton Tchekhov, les personnages - parents, enfants, notables, paysans - révèlent la fin d’un monde ou d’une époque, un temps suranné qui n’est pas loin de s’éteindre, et leurs vies intimes se font l’écho de quelque chose de plus vaste, de plus métaphysique et universel : la fresque sociale éclot ainsi sur l’individu et vice-versa dans un mouvement constant de l’un vers l’autre.



Comme « La Cerisaie », « Mai en automne » reflète tout ce qui meurt et tout ce qui renaît, tout ce qui palpite et qui vit, tout ce qui s’étiole et s’éteint, le révolu faisant place au présent qui s’inscrira lui-même dans un passé en perpétuant le cycle des saisons de l’avenir. Tout s’en va et tout se perd et cependant tout recommence. Joies, peines, amours, espoirs, désillusions, tout coule le long de la vie et finit par mourir mais aussi par rejaillir dans un autre homme, une autre femme, une autre mère, un autre enfant ; tout se suit et se perpétue, les deuils et les douleurs tombant comme les feuilles mortes; les idylles, les unions et les naissances affleurant comme les bourgeons.

Quelque part et en chacun de nous, c’est toujours la fraîcheur du printemps, la mélancolie de l’automne… Mai en automne…

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Mai en automne

Ce roman se passe pendant et après la deuxième guerre mondiale dans le Cotentin. De beaux portraits de femmes, de femmes amoureuses, volontaires ou non, dépendantes des maris ou des pères….Marie fait partie de ces belles femmes qu’on aime dès les premières pages, elle est rêveuse, vit dans son monde fait de craintes et de silence, elle se laissera séduire sans s’en rendre compte et sera tondue à la libération. Solange amoureuse mais rapidement déçue après son mariage, elle se retrouvera veuve de guerre et continuera sa vie à petits pas, dans le souvenir des jours heureux. Et puis Marianne que j’ai adoré, tant de souffrance, d’envie d’être aimé, qui brûle ses ailes et sa vie avec des aventures sans lendemain. Les hommes sont présents aussi, ils n’ont pas toujours le meilleur rôle, Camille qui laisse Marie aux mains des hommes et des femmes qui vont la tondre car il n’a pas assez de courage pour la sauver….Et tant d’autres.

Un très beau livre, une écriture remarquable, vivante, pleine de tendresse, humaine.
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Mai en automne

Dans cette ville du Cotentin, Chantal Creusot met en scène plusieurs habitants issus de milieux sociaux et d’âges différents. Fille de ferme, médecin, libraire, avocat, femme au foyer, étudiants… tous les destins de ces personnages s’entremêlent.



Ce roman, véritable fresque sociale, s’étire sur trois générations et nous entraine dans la vie des différents personnages qui possèdent tous un lien avec les autres qu’il soit familial, amical, professionnel ou simplement de voisinage. Chacun d’entre eux devient tour à tour le personnage principal du récit et l’auteur nous fait partager leurs espoirs, leurs doutes, leurs amours, leurs désillusions.



A travers ces portraits, Chantal Creusot nous raconte une époque, une vie en province mais aussi l’évolution des mœurs entre la seconde guerre mondiale et les années 50. Elle nous plonge au cœur de relations familiales, amoureuses, lorsque celles-ci s’enflamment ou se désagrègent. L’auteur s’intéresse particulièrement aux portraits des femmes qui peuplent son récit. Victimes ou combatives, jeunes ou plus âgées, en couple ou célibataire, chacune d’entre elles semble être une pièce d’un puzzle qui finit par construire un récit sensible et puissant.



Ce récit a parfois des proximités avec ceux de François Mauriac dans les descriptions qu’il fait de la vie bourgeoise et provinciale et dans le caractère des personnages. De quoi le ranger parmi les classiques de la littérature.



Chantal Creusot n’a malheureusement écrit que cet unique roman avant de succomber à une hémorragie cérébrale qui l’a plongée dans le coma de longues années avant son décès en 2009. Et on ne peut que le déplorer, tant son univers tout en sensibilité, à la fois doux et nostalgique est enthousiasmant.

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Mai en automne

J’attendais beaucoup de ce livre, et j’ai été beaucoup déçue. Peut-être m’en faisais-je une idée fausse, mais je n’ai pas ressenti de coups de coeur que d’autres lecteurs ont pu ressentir.

Je commencerai cependant par ce que j’ai aimé, à savoir le personnage de Marie, la servante. Des Marie, il en existe beaucoup en Normandie, en Picardie, ces jeunes filles pas tout à fait comme les autres, victimes de l’alcoolisme de leur mère. Elle se laisse portée par la vie, indifférente à ce qui l’entoure, sauf à son fils, qu’elle protège de son mieux jusqu’à sa mort prématurée. Heureusement pour lui, heureusement pour Marie, sa patronne est une forte femme, qui sait ce qu’elle veut, qui a tenu tête aux autres pour Marie, et qui se démène pour garder auprès d’elle le jeune orphelin. Il est dommage que tous les autres personnages ne soient pas de cette force.

Ah, si, Hélène, mais dans un tout autre registre : cette bourgeoise mal mariée (comme presque toutes les femmes de ce roman) mène sa vie amoureuse comme elle l’entend. Elle est d’une franchise désarmante avec tous et il est dommage que cette femme, entière, passionnée, n’ait pu vivre jusqu’au bout l’histoire d’amour qu’elle méritait.

Et maintenant, il me faut bien parler de ce que je n’ai pas aimé, c’est à dire l’ensemble des autres personnages féminins. Issue de la bourgeoisie, destinée à faire un bon mariage dans leur milieu (hors de question de déchoir, elles n’y pensent même pas), elles sont toutes extrêmement falotes, n’ayant strictement aucun centre d’intérêt dans la vie, la regardant passer, le sourire aux lèvres ou le visage éteint. Michelle, la militante communiste, aurait pu se sortir de ce milieu – elle se refuse à avoir des enfants, parce qu’elle ne croit même pas en ce qu’elle professe. Marianne met un point d’honneur à pourrir le mariage et la vie de ses parents, à devenir celle par qui le scandale arrive. J’en suis au point où j’ai de l’affection pour sa mère, jeune fille déracinée, incomprise par son mari, y compris dans son désir de maternité. Peu d’enfants dans les familles bourgeoises – question d’héritage ou de mort prématurée.

Restent aussi les années de guerre, qui passent dans une indifférence presque générale. Les allemands sont là, on vit avec eux, sans trop collaborer. Les allemands s’en vont, les américains débarquent, on s’en accommode. Un seul résistant paie de sa vie son combat : Simon, mari de Solange, qu’il n’aimait plus. Son héroïsme est accueilli presque dans l’indifférence, sauf par son père, qui se rend compte à quel point il ne connaissait pas son fils. Il ne s’en est pas donné la peine, comme presque personne ne se donne la peine de veiller sur les enfants, qui poussent plus qu’ils ne grandissent. Les nombreux retours en arrière permettent de mieux connaître les personnages, mais comme je ne m’attendais pas à ses sauts dans le temps, aux limites imprécises, j’ai parfois été gênée pour remettre dans le bon ordre les différentes parties du récit.

Mai en automne, ou un rendez-vous manqué avec un roman mélancolique et désenchanté.
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Mai en automne

Atypique est le mot qui me vient pour évoquer ce superbe roman signé Chantal Creusot. Mai en automne c'est avant tout la vie de quelques familles dans une petite ville de Normandie . Des familles de notables, médecin, avocat, procureur, des familles de fermiers, certains sont riches d'autres pauvres ou peu aisés mais tous vivent côte à côte. Ils se connaissent tous , leurs enfants se sont fréquentés, aimés , mariés, séparés et détestés. Un petit microcosme provincial, souvent étriqué où le regard du voisin se fait pesant et inquisiteur . Servie par une écriture ciselée , la narration se fait puzzle, passant d'un personnage à l'autre, d'une génération à l'autre au fur et à mesure le décor se met en place, chacun va se retrouver à sa place!

Quel dommage que Chantal Creusot se soit éteinte peu après la parution de ce premier roman ! Que vous soyez amateur de la littérature du 19 ème, de celle de l'entre -deux guerre ou d'ouvrage plus contemporain ce texte ne peut que vous plaire ! Atypique vous disais-je, atypique je confirme ....
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Mai en automne

C'est un roman étrange que ce "Mai en automne", dont le titre ne se comprend que dans les toutes dernières pages. Étrange car il propose une galerie de portraits d'hommes et de femmes, de personnages globalement assez sombres, en souffrance affective, cherchant l'amour, rencontrant le plus souvent déception et désillusion. Aucun ne se détache vraiment, ou alors résonne en fonction de la sensibilité de chacun - pour moi, ce sera Marie et Marianne.

On suit les personnages sur quelques décennies, il n'y a pas vraiment d'événements mais plutôt des saisons qui passent, des époques qui se succèdent, des protagonistes qui vieillissent, des passions qui s'étiolent. C'est un roman sur le temps, sur les rencontres qui ne se font pas, les histoires qui sombrent mais aussi sur la difficulté à grandir, à se confronter au réel. Étrange aussi, parce que tout le long, je me suis demandée où voulait en venir la romancière...

Difficile à raconter donc. J'ai particulièrement apprécié le style et le climat instauré par Chantal Creusot, les histoires singulières de ces personnages et le contexte d'après-guerre croqué par petites touches. Un joli roman, pas gai cependant.
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Mai en automne

J’évoque souvent le fait que la lecture est – selon moi – un rendez-vous, une rencontre avec un ou une auteur(e) et que celle-ci est rarement le fruit du hasard. Cela se confirme avec ma dernière lecture que je n’aurais jamais découvert si Amélie ne me l’avait pas si gentiment offert. Je ne sais si mon plaisir aurait été moindre sans ce geste mais il est clair que je serais passé à côté d’une magnifique plume, malheureusement maintenant éteinte qui avait, je suis certain, encore beaucoup à raconter.



En effet, Chantal Creusot signe avec Mai en Automne son seul et unique roman et alors que je ne l’ai pas totalement apprécié, j’ai littéralement adoré l’ambiance de ce dernier, remplie de mélancolie et d’amertume qui se dévoile avec finesse et poésie. C’est simple, cette dernière m’a captivé du début à la fin de ma lecture grâce à la douceur de sa plume et la poésie de son style, me rappelant bien souvent Jane Austen et tant d’autres talentueux auteurs de l’époque. Ainsi, cette lecture fut riche d’évasion et de voyage au cœur du pays normand, chose que j’ai particulièrement appréciée. Ne lisant que trop peu de roman dédié à notre terroir, ce choix et cette destination ont permis à l’auteure d’offrir une dimension purement authentique et solennel à son humble œuvre. Ajoutez à cela la sombre et triste période que fut celle de la seconde guerre mondiale et vous voilà témoin d’un récit émouvant, poignant et débordant de sentiments auxquels j’ai été bien plus que réceptif. Indéniablement, ce fort sentiment de compassion n’aurait pu avoir lieu sans la beauté et somptueuse sensibilité dont fait preuve Chantal Creusot. C’est simple, ses mots ont raisonné en moi alors que pour autant, je ne me suis pas parvenu à m’attacher à l’un des nombreux personnages présentés. Par conséquent, cet étonnant contraste me laisse perplexe mais prouve que cette dernière est parvenue à me marquer et à me transporter dans sa gigantesque et pointilleuse fresque sociale.



Finalement, si je n’ai pas réussi à m’attacher aux protagonistes de Mai en Automne cela provient du trop grand nombre de personnages révélés. L’auteure a fait le choix de dévoiler différentes familles aux mœurs et aux destinées opposées afin d’apporter énormément de détails à sa critique sociale et même si je comprends ce choix, je ne l’approuve pas totalement. En effet, j’aurais apprécié que Chantal Creusot se concentre davantage sur certains personnages et moins sur d’autres ce qui m’aurait permis un plus vif intérêt car je me suis bien souvent égaré au cours de ma lecture. D’autant plus que certaines personnalités parviennent à se démarquer mais se retrouvent bien trop vite relayées au second plan. Ce constat me mène à penser que son œuvre manque de réel fil conducteur alors que chaque destin est pourtant finement et étroitement lié, un peu trop peut-être pour ma part. Cependant et malgré mon dérangement, il est indéniable que l’aperçu travaillé et abouti que j’ai eu de chacun démontre une fois de plus toute la finesse et la justesse dont fait preuve cette dernière et, rien que pour ça, je suis plus que reconnaissant d’avoir croisé son chemin.



Ainsi et sans être sans défaut, Mai en Automne m’a subjugué grâce à la plume débordante de poésie et d’amertume de Chantal Creusot et grâce à son style d’une justesse indéniable. Je me sens vraiment chanceux d’avoir fait cette magnifique rencontre malheureusement avortée à cause de sa disparition. Je suis certain que cette dernière avait encore beaucoup à offrir et je ne peux que vous encourager à de couvrir par vous-même cette œuvre à l’ambiance mélancolique à souhait, idéale pour la saison.


Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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Mai en automne

Une sorte de grâce dès les premières lignes, le sentiment rare que chaque mot est juste, ni précieux, ni fade et que les phrases, sans forcer, vont se dérouler avec limpidité. Cette écriture à l'élégance discrète s'accorde parfaitement à la grande sensibilité avec laquelle les personnages sont abordés.

Qu'ils soient notables, fermières ou servantes, Chantal Creusot considère ses personnages avec la même délicatesse, n'accordant à aucun un statut plus important, rétablissant par cette équité narrative une humanité salvatrice. Ce parti pris de l'absence de personnage principal peut surprendre voire déranger, j'y ai vu une grande générosité.

Plonger dans Mai en automne, c'est donc parcourir un magnifique roman fresque qui déploie ses personnages sur trois générations et entrecroise leurs histoires familiales dans la première moitié du XXème siècle.

Ce roman pourrait inspirer les cinéastes, du moins ceux qui considèrent que la vie des gens, même dans leur simplicité est un matériau suffisant. Imaginons un instant la caméra posée sur eux...

Nous sommes dans les années 30/40 sur les côtes du Cotentin. Premier tableau. le cadre : une belle maison, un parc avec tilleul et une allée de graviers, signes de l'appartenance bourgeoise de ses propriétaires. Lucile Vermont épouse Vuillard, pose un regard las sur cet intérieur familier qui témoigne de ses origines. Elle est d'humeur sombre comme toujours. Son mari, Pierre s'est isolé dans son bureau pour fuir cette femme qu'il n'aime plus mais qu'il ne quittera pas. Dans sa chambre, Marianne fomente un défi nouveau qui attirera sur elle l'attention de son père tant aimé.

Second tableau : une ferme plutôt prospère dirigée de main de maître par la veuve Laloy. Elle observe, perplexe, sa servante Marie, jeune femme énigmatique dont on ne sait si elle est sotte ou forte de son indifférence au monde.

Troisième tableau : chez les Laribière, Jacques se détourne de Madeleine, incapable de résister aux caprices de Simon, leur fils. Pourquoi cet enfant est-il si ombrageux alors même que sa mère semble d'humeur égale, d'une insouciance presque agaçante ? Pourquoi lui, l'avocat brillant s'est-il enlisé dans ce mariage ennuyeux ?

Quatrième tableau : Michelle Lamaury regarde avec indulgence sa sœur cadette Solange. Son indolence, son don pour la vie l'émeuvent alors qu'elle même n'offre aux autres qu'une image rigide, corsetée d'idéalisme.

Cinquième tableau : Hélène Darban pose un regard satisfait sur elle-même. Elle se sait belle et libre, mariée certes contre son gré mais ayant réussi à ériger le faux-semblant conjugal en une forme d'indépendance.

Voilà, éloignons-nous maintenant. Ils vont se croiser, se recevoir, s'apprécier plus ou moins, se reconnaître du même monde ou pas. Parfois, ils seront au service de, mais finiront par imposer doucement leur présence comme essentielle. Ils vont se fiancer et ces fiançailles de circonstance donneront trop souvent des mariages maussades, difficiles cependant à défaire dans cette province des années 40 encore lourde du poids des convenances. La guerre les marquera et pourtant, une génération succédera à une autre, riche (ou encombrée, c'est selon) de ses histoires héritées.

Ce livre aux tonalités balzaciennes, ce magnifique et unique roman de Chantal Creusot, nous offre avec délicatesse et émotion, une jolie leçon d'universalité.




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Mai en automne

Ne vous y trompez pas, ce n'est pas le Cotentin que vous rencontrerez en lisant ces pages mais bien plus !

Des tranches de vies qui se mêlent à l'instar des nôtres, des amours, des passions, des petits riens qui veulent dire beaucoup, bref la vie qui continue, pérenne.



Une écriture svelte et classique, un livre dont on ressort plus vivante encore, regrettant qu'il soit le premier et le dernier de cette auteur flaubertine.



Marie B.
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