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Critiques de Chékéba Hachemi (28)
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Visage volé

Un témoignage poignant qui a beaucoup de mérite.



Dans son récit, Latifa ne fait pas que décrire les crimes - en tous genres - commis par les talibans et la façon dont ils s'évertuent à dégrader et déshumaniser les Afghans, notamment les femmes. Visage volé remet aussi les choses en place sur les conflits intérieurs et historiques qui ont déchiré ou déchirent toujours les Afghans (les ethnies, les invasions des Anglais et des Soviétiques,...).



Latifa et sa famille expriment aussi leur dégoût pour ces "racailles" armées qui se servent de l'Islam, ou plutôt d'un Islam qu'ils ont inventé, comme de bouclier et d'étendard.



A lire pour ceux, comme moi, qui ont déjà été conquis par Syngué Sabour et/ou Les cerfs-volants de Kaboul. Et pour les autres aussi !
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L'insolente de Kaboul

Chékéba Hachémi raconte son enfance , sa fuite de l’Afghanistan sans sa famille à 11 ans, et son combat pour ce pays qu'elle affectionne tant.

Hélas son combat est vain et face à la corruption, elle abandonnera .

Ce témoignage est souvent amère et consternant. Elle se livre sans fard et rapidement on comprend pourquoi elle mène ce combat perdu d’avance .

J'admire cette femme , j'admire son courage, sa ténacité, sa force de caractère et son "insolence".

Elle s'est battu pour son pays natal et peut être fière d'elle .

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Visage volé

Latifa a 16 ans, quand le 27 septembre 2001, les talibans ont pris Kaboul, les drapeaux blancs sont sur la mosquée et sur l'école. A partir de ce moment-là, Latifa, comme toutes les filles et les femmes, ne vaut plus rien, elle est considérée comme impure.

Les talibans réclament les armes des habitants, les pendent sur la place en forçant les autres à regarder. Ils veulent exterminer les femmes Afghanes, les enferment, les empêchent de travailler, de s'instruire, elles n'ont plus de vie. Ils prennent leurs filles, brûlent les maisons, enrôlent les hommes de force. 

Entre voisins, plus d'entraide, de la méfiance, plus de confidences… qui sait sous quelle bannière le voisin est allé s'abriter?



Latifa n'a que 16 ans et depuis sa naissance elle a toujours entendu les bruits des roquettes, elle y est habituée, depuis sa naissance la guerre fait rage.

Qu'en est-il de ses projets, son entrée en fac de journalisme ? 

Qu'en est-il de sa vie qui fut si douce, gâtée par son père, choyée par ses sœurs quand elle pouvait grandir librement : aller à l'école, à la faculté, à la piscine, se promener entre filles pour s'approvisionner en k7 de musique, de vidéos, de romans…

Son père, toujours là pour l'épauler, lui dit : "Ma barbe appartient aux talibans, pas moi."

Latifa explique aussi très bien comment les taliban n'ont que faire des coutumes de leur religion l’islam et que leurs décrets sont des aberrations qui vont à l'encontre des textes saints.



Et il fallait que les femmes de ce peuple revivent cela 20 ans plus tard…

Latifa frustrée de vie, la peur-habitude, la peur-silence, représente toutes les Afghanes, tous les Afghans, la résistance, le courage, la force, l'odieux gaspillage, les destins volés, l'injustice, le combat acharné.

Je vous recommande ce roman courageux, ce témoignage est d'une importance capitale. C'est un coup de cœur bouleversant. À lire absolument et à mettre entre toutes les mains, puisque nous ne pouvons agir, faisons entendre les voix de ces Afghanes et Afghans qui se battent pour la liberté.
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L'insolente de Kaboul

Insoumise, volontaire, courageuse et brillante, si Chékéba Hachemi est parfois perçue comme insolente c'est toujours pour une cause juste ! Ce récit autobiographique se lit comme un roman. Il retrace les aventures d'une Afghane qui, à 11 ans, est contrainte de quitter son pays sous occupation soviétique, son engagement pour son association Afghanistan Libre à l'âge de 22 ans, sa rencontre avec Massoud 3 ans plus tard, son parcours diplomatique et son engagement politique.

Dans un style simple et efficace, elle nous embarque à chaque page dans son combat pour la reconstruction de son pays d'origine. On vit avec elle l'angoisse, la peur, les bonheurs et les déceptions. Fort et incontournable !
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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L'insolente de Kaboul

Chékéba Hachemi est issue d'une famille de la noblesse afghane. Pourtant, à onze ans, elle suit seule le passeur qui doit lui permettre de fuir son pays en guerre pour retrouver au Pakistan une mère à peu près dépourvue de tout. Exilée en France, cette féministe dans l'âme, prendra le chemin de l'action à l'arrivée des talibans à Kaboul.

Reconnue par le commandant Massoud, elle sera diplomate en Belgique mais finira par baisser les bras devant la corruption.



L’insolente raconte ce parcours pour donner à d’autres femmes l’envie de poursuivre le combat pour l’Afghanistan.

Le livre est émouvant et drôle à la fois. L’émotion ressort à chaque chapitre et malgré l’amour que l’auteure a pour son pays, elle est sans complaisance pour ses travers. L’autodérision et l’autocritique semble essentiel aux Afghans. (Les Belges s’y retrouveront aussi.) Chékéba Hachemi prend le recul nécessaire pour juger ses actes, sa carrière et ce pays qu’elle aime et qui l’attriste à la fois et c'est en cela que ce livre est intéressant.

C’est aussi l’occasion de jeter un regard différent sur le commandant Massoud, celui qu’il était dans ses dernières années, vers 1999, fin stratège combattant les Talibans et ouvert sur l’avenir mais habité des traditions séculaires.

Ce récit sans langue de bois fait le constat d’un échec personnel -puisque l’auteure juge sa carrière diplomatique comme tel- mais donne aussi un espoir aux femmes, leur montrant qu’elles peuvent, si elles le veulent, étudier, se former et agir pour leur pays et leur avenir.

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Visage volé

L'Afghanistan, pays que personne ne connait. Une jeune fille à Kaboul, Latifa raconte; elle a seize ans le 27 septembre 1996 quand la ville est prise par les taliban. Que se passe-t-il alors dans ce pays depuis cet évènement ? Les habitants sont enfermés chez eux, n'osent plus sortir en rue. Les nouvelles règles de vie sont décrites et cela nous aide, nous les occidentaux à comprendre se qui s'est passé. Stupéfiant.
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L'insolente de Kaboul

C'est un magnifique hommage à son pays que nous livre Chékéba Hachemi. En effet, depuis plusieurs années, l'Afghanistan est en reconstruction. Ce pays, qui a subi tant d'épreuves, a été mis sous le feu des projecteurs après l'effroyable attentat du 11 septembre 2001. Mais, après plusieurs années de combats acharnés, ce pays et, par conséquent, le sort des populations qui l'habitent, tombent peu à peu dans l'oubli général. C'est pour que la lutte continue que l'auteur a écrit ce livre, pour ne pas voir son pays et tous ses efforts partir en fumée.



Ce livre est aussi un témoignage de son combat pour l'amélioration des conditions de vie des femmes. Elle-même a dû se battre pour s'imposer, ou du moins, montrer son tempérament acharné. Bien que se retrouvant parfois tirée entre ses deux cultures, celle d'origine, l'afghane, et celle d'adoption, la française, elle s'est toujours battue pour ce qu'elle croyait être le plus juste. Comme son père. Son récit est d'ailleurs un bel hommage à ce dernier qu'elle a peu connu mais qui reste son modèle. Là où il est, il doit être fière de sa petite dernière.
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Visage volé

Récit bouleversant d’une Afghane, de ce qui s’est passé à Kaboul, lors de la prise des Talibans, et l’atrocité de ces hommes à l’état pur. Latifa est l’héroïne et l’auteure de ce livre.

Latifa dénonce le régime des Talibans qui ne respecte pas les droits des femmes, et qui réduit la femme à un objet sexuel et reproducteur. Alors, que nous bénéficions des droits dans toutes démocraties, d’autres femmes n’ont pas cette chance de vivre libre.

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L'insolente de Kaboul

Chekaba Hachemi nous relate ici son histoire. Et par son histoire, celle, bouleversante et traumatisante d'un pays, longtemps oublié, souvent ignoré et brutalement mis dans la lumière : l'Afghanistan.

A 11 ans, elle doit quitter ce pays qui est le sien et entamer une longue et dangereuse traversée de la frontière avec le Pakistan.

Elle arrive en France, ignorant la langue, imbibé de la culture et des traditions afghanes.

Commence pour elle le grand périple des réfugiés... Heureusement pour elle et les siens, ils sont issus d'un niveau social élevé qui leur permet d'avoir des ressources.

Ainsi va continuer sa vie, tiraillée entre ses traditions et son envie mettre en lumière les conditions de vie des femmes afghanes.



J'ai beaucoup aimé ce récit. J'y ai appris de nombreuses choses sur l'histoire de ce pays, son histoire, sa culture, son fonctionnement.

Chekaba Hachemi arrive à nous faire ressentir tous ses espoirs, ses luttes, ses victoires, ses déceptions aussi...

On sent en elle une battante, une lionne parmi les loups... Des hommes afghans pour qui la place de la femme n'est certainement pas celle que Chekaba Hachemi a réussi à atteindre.

Un signe d'espoir pour toutes les femmes afghanes et toutes les autres....
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Visage volé

Un témoignage bouleversant à lire pour de multiples raisons. J'en donnerais au moins une : pour qui veut comprendre quelque chose à l'histoire de l'Afghanistan, la jeune auteur fait un rappel historique très précis, très clair et très pédagogique, de tous les évènements qui ont secoué le pays depuis le début des années 70. On comprend enfin grâce à ces quelques pages pourquoi l'Afghanistan est dans cet état aujourd'hui.
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Visage volé

Comment réagir quand une chape de plomb s'abat subitement sur votre pays? Que dire quand des lois absurdes décrètent l'illégalité de votre travail, de vos loisirs, de vos tenues et de tout enseignement, hormis le Coran ? Que faire quand ces lois s'appuient sur une brutalité sans limite ?

Latifa, femme afghane qui a choisi ce prénom d'emprunt pour assurer sa sécurité et celle de ses proches, nous explique que la réponse n'a rien d'une évidence. Âgée de 16 ans lors de la prise de pouvoir des Talibans en 1996, elle réagit tout d'abord par la sidération. Tout devient interdit, surtout si l'on est une femme. Alors Latifa, sa mère, ses soeurs, se cloitrent dans leur appartement. Elles donnent ainsi aux nouveaux maîtres de Kaboul ce qu'ils veulent : effacer les femmes. Mais comment faire autrement, quand la moindre désobéissance aux règles (écouter de la musique, sortir sans être accompagnée d'un homme, porter des chaussures de la mauvaise couleur) peut entraîner des coups, des mutilations, un viol ou la mort?

Pourtant Latifa et quelques autres femmes courageuses, sortant de cette paralysie née de la peur, vont oser agir, faire clandestinement ce qui est interdit et pourtant vital. Et elles vont oser dire, témoigner, appeler au secours et notamment par ce livre.

Mais ce texte n'est pas qu'un catalogue des horreurs et absurdités des Talibans. Il évoque la riche culture afghane, le sens des textes sacrés, dévoyés par des criminels qui n'ont jamais dû lire le Coran. Latifa raconte aussi sa scolarité, ses occupations d'enfant et d'ado, les professions de ses sœurs ou de sa mère, la relation de ses parents.

L'Afghanistan d'avant 1996 n'était pourtant pas rose : née en 1980, Latifa n'a connu que la guerre et explique clairement la résistance aux Soviétiques, la guerre civile entre Pachtouns et Tadjiks, le rôle du Pakistan ou des Saoudiens....

Latifa termine son récit fin 2001.

Quelques mois plus tôt, le commandant Massoud a été assassiné, les États-Unis ont été attaqués, puis les Américains ont débarqué à Kaboul.

L'ère des Talibans s'achève. De nouveaux espoirs se profilent.

Vingt ans plus tard, que peut bien dire Latifa aux femmes de sa génération et aux filles auxquelles elles ont donné naissance au cours de ces 2 décennies ?
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Toutes afghanes

Je n'ai pas vraiment apprécier cette lecture. Certes c'est un hommage aux femmes afghanes, mais la vision occidentale que l'on a sur elle m'a parfois déranger. Il y a cependant de beaux textes. Et le livre ce lit très vite. Je suis contente d'avoir pu soutenir une association si importante pour les femmes afghanes par ce livre. Alors merci. Et aux femmes que l'on veut réduire aux silences, à celles qui ne renonceront jamais et à celles qui renonceront aussi.
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Visage volé

rare, dur, plein d espoir
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L'insolente de Kaboul

Publié en 2011, ce récit de vie fait évidemment échos aux événements de ces dernières semaines et la prise de pouvoir des Talibans alors que les forces militaires américaines et internationales quittent le pays.



🏔 Chékéba Hachemi, issue de la haute bourgeoisie kaboulite, quitte son pays en 1985. À 11 ans, elle traverse la passe de Khyber (long voyage à pied) pour atterrir au Pakistan avant de rejoindre ses frères en France.



🇦🇫 Elle a ensuite un parcours assez impressionnant, et fonde en 1996 "Afghanistan libre", une ONG qui finance la construction d'écoles, soutien les communautés pashtounes et lance même un magazine féminin.



🏛 Hachemi va rencontrer le commandant Massoud, et après son assassinat, devenir diplomate. Malgré son énergie débordante, elle est confronter à des niveaux de corruption et à la lenteur du changement. Elle démissionne en 2009.



✍ Ce court récit permet d'entrevoir les logiques tribales et patriarcales qui sont à l'œuvre en Afghanistan. La plume d'Hachemi est alerte et captivante, nous offrant un aperçu de ce pays malmené depuis des décennies par les occupations successives et les violences terroristes. En guise de conclusion, elle souligne l'importance de l'éducation et de la formation de fonctionnaires pour l'avenir du pays.

Je vous le recommande!
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Visage volé

Larifa est une jeune fille de 16 ans lorsque les Talibans entre dans la ville de Kaboul. Avant cela elle a toujours connu la guerre, mais était libre et allait à l’école. Depuis ce jour là, les femmes ont totalement perdu leur liberté et de nouvelles règles terribles envers les femmes et le peuple ont été créées. Latifa a eu la chance de pouvoir quitter le pays et de nous témoigner ce que les Talibans ont fait. Terrible
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Visage volé

Un témoignage poignant qui a beaucoup de mérite.



Dans son récit, Latifa ne fait pas que décrire les crimes - en tous genres - commis par les talibans et la façon dont ils s'évertuent à dégrader et déshumaniser les Afghans, notamment les femmes.



un livre poignant
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L'insolente de Kaboul

L'insolente de Kaboul de Chékéba Hachemi

Une femme regarde par le hublot un paysage ou serpente une rivière. Son regard est triste et sa bouche fermée. C'est la première image que j'ai vu lorsque j'ai trouvé ce livre à la bibliothèque de mon petit village et que j'ai découvert l'histoire de Chékéba Hachemi qui depuis 1996 a réveillé les consciences sur les conditions difficiles de vie des femmes afghanes. Ce livre édité en 2011, prend un autre relief aux regards de l'actualité brûlante de ce pays.

C'est avec une carte géographique que nous découvrons l’Afghanistan entouré par le Pakistan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, et l'Iran et ses provinces. Puis il nous est donné la chronologie de son histoire contemporaine de 1919 à 2007.

Comme le dit Chékéba Hachemi ce livre retrace son parcours. Il s'agit d'un témoignage. Celle d'une petite fille qui a onze ans, en février 1986 se retrouve en train de marcher dans des tongs ridicules dans la passe de Khaibar , un long défilé de 58 km appartenant au massif de l'Hindou-Kouch séparant l'Afghanistan du Pakistan jusqu'au statut de diplomate. Nous la suivons lors de son périple et sa pugnacité à ne pas montrer aux passeurs qu'elle souffre nous faisant entrer dans l'hospitalité de la famille Afghane accueillante, disponible pour celui qui arrive. Puis c'est la France, Chatenay-Malabry, l'intégration dans une école, son apprentissage de la lecture. En 1992 Chékéba Hachemi obtient son bac avec les meilleures notes en français de toute la promotion du lycée Mounier et intègre une école de commerce privée. Une journée nous est disséquée  du lever à 5h45 jusqu'à l'extinction des feux à 1h du matin. nous la suivrons toute la journée pendant ses cours, puis rejoignant la Sofres qu'elle quitte à 21h30,h pour rejoindre le domicile de sa mère malade et ses frères impatients. A 22 h elle fait le dîner, 22h30 prise du repas en commun, 23 h lancement de la machine à laver, puis toute la paperasse de la maison gestion du compte bancaire commun, minuit étendre du linge, une heure pour lire ses cours voir un roman, elle se passionne pour Maupassant, Sarte, Duras et Colette. 1 heure du matin extinction des feux.

A 25 ans, elle ne travaille plus pour la Sofres, mais pour un papetier international. En Afghanistan l'ennemi n'est plus les Russes, mais les talibans. Notre champion dit-elle est toujours le même il s'appelle Massoud du nom de la vallée ou il a installé sa base arrière. «  C'est pour les femmes réfugiées dans cette vallée que la petite association Afghanistan Libre que j'ai créée en 1996 avec Marie Laure Gauvin et Claire Ladon » récolte des fonds. Lever des fonds c'est bien mais ce n'est pas suffisant pour Chékéba, qui veut revenir en Afghanistan . Ce voyage se fera en 2000, 45 occidentales partent à la rencontre de 100 femmes Afghanes de la communauté de réfugiées. Après bien des péripéties, elle rencontrera Massoud . Puis en mars 2001, deux statues monumentales des boudhas qui surplombent la vallée de Bamyan tombent . L'heure est à la prise de conscience internationale que les talibans sont une menace. «  Les boudhas font partie du patrimoine de l'humanité. Cette notion de patrimoine commun est-elle donc si forte ? Les femmes lapidées dans le stade de Kaboul le sont-elles moins ? Il aurait fallut classer la femme au patrimoine de l'Unesco ! » Massoud viendra en Europe en avril 2001. pas plus d'invitation au 20 h qu'une rencontre avec Jacques Chirac. «  Massoud a choisi la France, mais seul le ministre des Affaires étangères Hubert Védrine aura le courage de lui accorder un rendez-vous. » Le 15 septembre Massoud est mort à l'issue d'un attentat kamikaze. Puis, nous suivrons Chékéba à Bruxelles comme diplomate et lors de sa rencontre avec Sediqa Massoud dont les paroles feront l'objet d'un livre ; En 2005 elle sera très près avec le président Karzaï lors du vote du budget quinquennal d'aide à la reconstruction de l'Afghanistan, avec un chapitre éloquent «  sur les organisations internationales et les études de faisabilités d'aides et de toutes les parties perdues par l'amateurisme des intervenants. »

L'on découvrira cette société patriarcale ou la femme doit se battre pour prendre place et avoir des responsabilités qui sont prépositionnées pour les hommes. De ces allers et retours en Afghanistan Chékéba se forge un caractère et ne s'en laisse absolument pas compter quelque soit la qualité du supérieur ou de l'intervenant, troquant ses habits de diplomate pour un poste auprès du vice-président Assad, gouverneur de Kandahar. En avril 2007 alors que des menaces contre elle sont de plus en plus précises elle voit un poste qu'elle convoitée à Genève confiée  «  à un homme qui n'a mis les pieds en Afghanistan qu'une fois pendant 25 ans et c'est ainsi dit-elle que se conclue ma carrière politique et diplomatique. »

«  Où va l'Afghanistan aujourd'hui ? » dit Chékéba, «  au moment ou je finis l'écriture de ce livre mon pays est à feu et à sang, dans un état catastrophique sur tous les tableaux ; Dès le début des interventions il n'y a jamais eu de véritable accord, de la stratégie concertée de la part de la communauté internationale. On a jamais su ce que celle-ci voulait pour mon pays ! Mais le monde entier doit savoir ce que va entraîner le retrait des troupes étrangères. Comment ne pas penser que la situation va empirer ! » Lisez ce livre l'insolente de Kaboul de Chékéba Hachemi, celui d'une femme de terrain, d'action, de générosité et de solidarité envers ses compatriotes ses sœurs Afghanes. Bien à vous.
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Visage volé

Ce livre est un témoignage et, en un sens, il est précieux. D’une part, il est écrit par une jeune fille afghane alors que les femmes ont été muselées par le pouvoir taliban en place fin 2001, date de parution de l’ouvrage. D’autre part, des récits, quels qu’ils soient sur ce sujet et sur cette période de cinq ans (de 1996 à 2001), il n’y en a pas pléthore.

Cependant, à bien des endroits, les propos sont confus. Le plan n’étant pas toujours chronologique, nous avons un peu de mal à suivre Latifa dans son discours. Son style est très narratif et, somme toute, assez banal. Les mots n’accrochent pas suffisamment le lecteur.

Vous me direz que son métier n’est pas celui d’écrivain. Pourtant, d’emblée, elle annonçait qu’à l’entrée des Talibans à Kaboul le 27 septembre 1996, elle était en train d’entreprendre des études de journalisme.

Le seul argument valable pouvant justifier son ton trop monotone est, que c’est effectivement cette jeune fille adolescente qui, seule, a élaboré son texte. Ainsi, l’exposé possède une réelle authenticité, que l’intervention de journalistes occidentaux quelconques aurait vraisemblablement diluée.
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L'insolente de Kaboul

Titre: L'insolente de Kaboul

Auteur: Chékéba Hachémi

Editeur: Anne Carrière 2011

ISBN: 978-2-8433-7570-5

278 pages



Récit autobiographique d'une Afghane devenue française qui se bat depuis toujours pour son pays en général et pour l'amélioration de la condition des femmes en particulier.

L'histoire commence lorsque Chébéka, tout juste âgée de huit ans, quitte clandestinement Kaboul vers le Pakistan, d'abord avec sa mère puis seule, avec un passeur et un groupuscule de kaboulis fuyant l'occupation soviétique.



Dès le départ le lecteur est pris dans les péripéties d'une vie qui ne va plus cesser, particulièrement dès que la jeune fille devient femme, de se dérouler à un rythme haletant, dans une succession de voyages entre la France et l'Afghanistan, dans une série étourdissante d'actes militants, dans un réseau impressionnant que Chébéka tisse patiemment, infatigablement, et qui la met en relation intime avec les plus célèbres commandants afghans (dont Massoud) et des personnalités politiques françaises, aghanes, belges, européennes de premier plan.



Le style est alerte, sans fioritures: le romanesque, la poésie n'ont pas leur place ici. Le réalisme est de mise, parfois terrible, souvent sordide, fréquemment exaltant.La rapidité narrative reflète l'allure trépidante de Chébéka dans la course en avant qu'elle mène pour essayer d'inverser, de contrarier, ou d'accélérer le cours de l'histoire d'un pays où tout va, elle finit par le constater un tant soit peu désabusée, de mal en pis.



Même si son combat, quotidien, épuisant se heurte jour après jour à des obstacles toujours renouvelés, même s'il semble aboutir à un triste échec, Chébéka Hachémi, indéfectiblement attachée par l'ombilic à son pays d'origine, viscéralement proche de ses compatriotes humiliées et persécutées, reste, à l'heure où paraît ce livre, engagée dans une action individuelle et collective qui force l'admiration.



Lecture incontournable!



Patryck Froissart

Saint-Paul, le 12 janvier 2011


Lien : http://proesie.kazeo.com/com..
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Toutes afghanes

Il y a presque 3 ans, les talibans (re) prenaient le pouvoir à Kaboul.



Aujourd'hui, les femmes n'ont plus aucun droit.



L'occasion pour moi de vous recommander cette lecture émouvante, rendant hommage à ses femmes, devenus des fantômes sans droits.
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