Citations de Chimamanda Ngozi Adichie (1000)
Il était étonné qu'elle ne regrette pas tout ce qu'elle aurait pu être. Était-ce un trait de caractère inhérent aux femmes, ou avaient-elles appris à dissimuler leurs regrets personnels, à mettre entre parenthèses le cours de leurs existences, à dédier leurs vies aux seuls soins de leurs enfants?
Toute sa vie, il avait mangé des oranges sans pépins, des oranges cultivées pour ressembler à une orange parfaite, avoir une peau sans défaut et aucun pépin, si bien qu'à huit ans il ne savait pas qu' il existait cette chose curieuse, une orange avec des pépins.
Cette fille n'a jamais compris quelle était la première règle à suivre dans cette société. On n'épouse pas l'homme que l'on aime. On épouse l'homme qui peut vous entretenir le plus confortablement.
La revoilà, l’étrange naïveté dont Tante Uju s’était revêtue comme d’une couverture. Parfois, au cours d’une conversation, Ifemelu en venait à penser que Tante Uju avait délibérément laissé une partie d’elle-même, quelque chose d’essentiel, dans un lieu lointain et oublié. Obinze disait que c’était l’excès de gratitude qui accompagnait l’insécurité de l’immigrant.
Les Nigérians n'achètent pas une maison parce qu'elle est vieille. Une grange rénovée de deux cent ans, par exemple, le genre de choses qui plaît aux Européens, ce la ne marche pas du tout ici. Mais il y a une raison : nous appartenons au tiers-monde et sommes par conséquent tournés vers l'avenir, nous aimons ce qui est nouveau, parce que le meilleur est encore devant nous, tandis que pour les Occidentaux le meilleur appartient au passé et c'est pourquoi ils ont le culte du passé.
Pourquoi faut-il que nous parlions toujours de race ? Ne pouvons-nous pas être simplement des êtres humains ? » Et le professeur Hunk répond : « C’est exactement le privilège des Blancs, que vous puissiez faire ce genre de réflexion. » La race n’existe pas véritablement pour vous parce qu’elle n’a jamais été une barrière. Les Noirs n’ont pas ce choix.
Quantité de gens - généralement non noirs - disent qu'Obama n'est pas noir, qu'il est biracial, multiracial, noir et blanc, tout sauf simplement noir.Parce que sa mère était blanche. Mais la race n'est pas de la biologie, la race est de la sociologie. La race n'est pas un génotype, la race est un phénotype. La race compte à cause du racisme. Et le racisme est absurde parce qu'il concerne uniquement l'apparence. Pas le sang qui coule dans nos veines.
En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire.
Il y avait un truc qui ne tournait pas rond chez elle. Elle ne savait pas quoi, mais quelque chose clochait. Une avidité, une impatience. Une connaissance imparfaite d'elle-même. Le sentiment qu'il existait un ailleurs, hors de sa portée. Elle se leva et laissa un bon pourboire sur le comptoir.
C'était la publicité qui la fascinait. Elle enviait les existences qu'elle dépeignait, des vies baignant dans la félicité, où tous les problèmes étaient brillamment résolus grâce aux shampoings, aux voitures et aux plats cuisinés, et dans son esprit elles se confondaient avec la véritable Amérique, l'Amérique qu'elle découvrirait seulement à l'automne quand elle irait à l'université.
Le plus gros problème dans ce pays, ce n'est pas la corruption. C'est qu'il y a une quantité de gens qualifiés qui ne sont pas où ils devraient être, parce qu'ils refusent de lécher le cul de qui que ce soit, ou qu'ils ne savent pas quel cul lécher, ou encore qu'ils ne savent pas lécher un cul.
" Est-ce qu'elles venaient de toi, ces grosses sommes d'argent que je recevais pour mon blog ? demanda t-elle.
- Non ". dit-il, sans qu'elle sache si elle devait le croire ou non. " Donc tu as toujours un blog ?
- Oui.
- Sur la race ?
- Non, sur la vie. La race ne compte pas ici. En descendant de l'avion à Lagos j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire.
- Tu parles. "
Elle avait oublié à quel point il pouvait être américain.
Obama est-il tout sauf noir ?
Quantité de gens - généralement non noirs - disent qu'Obama n'est pas noir, qu'il est biracial, multiracial, noir et blanc, tout sauf simplement noir. Parce que sa mère était blanche. Mais la race n'est pas de la biologie ; la race est de la sociologie. La race n'est pas un génotype ; la race est un phénotype. La race compte à cause du racisme. Et le racisme est absurde parce qu'il concerne uniquement l'apparence. Pas le sang qui coule dans vos veines. C'est une question de couleur de peau, de forme du nez, de cheveux crépus. Booker T Washington et Frederick Douglass avaient des pères blancs. Imaginez-les disant qu'ils n'étaient pas noirs.
Imaginez qu'Obama, avec sa couleur de peau couleur amande grillée et ses cheveux crépus, dise à une employée du recensement : " Je suis plus ou moins blanc. " " Bien-sûr ", dira-t-elle. De nombreux Noirs américains ont un Blanc parmi leurs ancêtres, parce que les Blancs propriétaires d'esclaves aimaient faire un petit tour la nuit dans le quartier des esclaves. Mais si vous naissez avec la peau sombre, c'est cuit. (Alors si vous êtes une blonde aux yeux bleus qui dit " Mon grand-père était amérindien et moi aussi je suis victime de discrimination " quand les Noirs parlent de leurs emmerdes, par pitié, taisez-vous.) En Amérique, vous n'avez pas la possibilité de décider à quelle race vous appartenez. On le décide pour vous. Barack Obama, tel qu'il est, aurait été obligé de s'asseoir à l'arrière des bus il y a cinquante ans. Si un crime est commis aujourd'hui par un Noir quelconque, on pourrait interpeller Barack Obama et l'interroger parce qu'il correspond au profil. Et quel serait ce profil ? " Homme de race noire. "
Quand j'ai débuté dans l'immobilier, je voulais réhabiliter de vieilles maisons au lieu de les démolir, mais cela n'avait pas de sens. Les Nigérians n'achètent pas une maison parce qu'elle est vieille. Une grange rénovée de deux cents ans, par exemple, le genre de choses qui plaît aux Européens, cela ne marche pas du tout ici. Mais il y a une raison : nous appartenons au tiers-monde et sommes par conséquent, tournés vers l'avenir, nous aimons ce qui est nouveau, parce que le meilleur est encore devant nous, tandis que pour les Occidentaux le meilleur appartient au passé et c'est pourquoi ils ont le culte du passé.
« A mes camarades noirs non américains :
En Amérique, tu es noir, chéri
Cher Noir non américain, quand tu fais le choix de venir en Amérique, tu deviens noir. Cesse de discuter. Cesse de dire je suis jamaïcain ou je suis ghanéen. L’Amérique s’en fiche. Quelle importance si tu n’es pas « noir » chez toi ? Tu es en Amérique à présent. Nous avons tous nos moments d’initiation dans la Société des anciens nègres… »
Des années plus tard, on lirait dans un post de son blog : S'agissant de l'habillement, la culture américaine est à ce point satisfaite d'elle même qu'elle ne se contente pas de négliger la bienséance de l'apparence, mais a transformé cette négligence en qualité. "Nous sommes trop supérieurs/occupés/sympas/sans complexes pour nous préoccuper de l'apparence que nous offrons aux autres, et c'est pourquoi nous pouvons porter un pyjama à l'école ou des sous-vêtements dans un supermarché."
We teach girls shame. Close your legs. Cover yourself. We make them feel as though by being born female, they are already guilty of something.
Elle avait l’impression d’avoir laissé ses perles traîner en vrac trop longtemps et qu’il était temps maintenant de les rassemble et de les garder avec plus de vigilance
Elle marchait d’un pas ferme et levait souvent les yeux vers le ciel clair pour y rechercher les bombardiers, prête à s’arrêter pour leur jeter des pierres et des mots
On ne se souvient jamais activement de la mort