AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Chimamanda Ngozi Adichie (996)


J'ai décidé de ne plus mettre un bémol à ma féminité. Et je veux qu'on me respecte en tant que femme. J'y ai droit. La politique et l'histoire m'intéressent, le débat d'idées me passionne, ce qui ne m'empêche pas d'être une fille. Et contente de l'être.
Commenter  J’apprécie          00
" Nous apprenons la honte à nos filles. " croise les jambes.Couvre toi" Nous les persuadons qu'elles sont coupables simplement parce qu'elles sont de sexe féminin.Aussi, en grandissant, deviennent-elles des femmes incapables d'exprimer leur désir. Qui s'imposent le silence."
Commenter  J’apprécie          00
- Il sautait sur moi, gémissait comme une chèvre, oh, oh ,oh, et voilà le travail» Elle leva le petit doigt. «Avec un machin petit comme ça. Et après, il souriait d’un air heureux sans jamais se demander si je savais quand il avait commencé et quand il avait fini. Les hommes! Ils sont désespérant.
Commenter  J’apprécie          20
Le pasteur Ambrose se déchaînait:« Diable je te flingue! Satan , je te bombe »
Commenter  J’apprécie          10
Les histoires comptent. La multitude des histoires compte. Des histoires ont été utilisées pour déposséder et pour calomnier, mais des histoires peuvent aussi servir à reprendre du pouvoir et à humaniser. Des histoires peuvent briser la dignité d'un peuple, mais des histoires peuvent aussi restaurer cette dignité brisée.

[Gallimard, 2020, p. 72]
Commenter  J’apprécie          00
L'histoire unique crée des stéréotypes, et le problème des stéréotypes n'est pas qu'ils sont inexacts, c'est qu'ils sont incomplets. Ils font qu'une histoire devient "la seule" histoire.

[Gallimard, 2020, p. 67-68]
Commenter  J’apprécie          00
Le pouvoir est la capacité non pas seulement de raconter l'histoire de quelqu'un d'autre, mais d'en faire l'histoire de référence de cette personne. Le poète palestinien Mourid al-Barghouti écrit que, si l'on veut déposséder un peuple, la façon la plus simple de procéder est de raconter son histoire, et de le faire en commençant par le "deuxièmement". Commencez par les flèches des Américains autochtones plutôt que par l'arrivée des Britanniques, et vous aurez une histoire entièrement différente. Commencez par la faillite des états africains plutôt que par le découpage colonial de l'Afrique, et vous aurez une histoire entièrement différente.

[Gallimard, 2020, p. 65]
Commenter  J’apprécie          00
J'ai causé un choc à ma colocataire américaine. [...]
Ce qui m'a frappée, c'est ceci : elle avait eu pitié de moi avant même de me voir. Sa position par défaut envers moi, envers moi en tant qu'Africaine, était une sorte de pitié condescendante et bien intentionnée. Ma coloc avait une histoire unique de l'Afrique et c'était une histoire-catastrophe.

[Gallimard, 2020, p. 59-60]
Commenter  J’apprécie          00
Pour ma part, je considère comme féministe un homme ou une femme qui dit, oui, la question du genre telle qu'elle existe aujourd'hui pose problème et nous devons la régler, nous devons faire mieux.
Tous autant que nous sommes, femmes et hommes.

[Gallimard, 2020, p. 51]
Commenter  J’apprécie          00
Quel est le but de la culture ? En fin de compte, elle est destinée à assurer la préservation et la perpétuation d'un peuple. [...]
La culture ne crée pas les gens. Les gens créent la culture. S'il est vrai que notre culture ne reconnaît pas l'humanité pleine et entière des femmes, nous pouvons et devons l'y introduire.

[Gallimard, 2020, p. 49-50]
Commenter  J’apprécie          00
Certains diront : « Voyons, ce sont les femmes qui ont le vrai pouvoir : le "bottom power". » (Une expression nigériane désignant une femme qui utilise sa sexualité pour manipuler un homme. ) À ceci près que le "bottom power" n'a rien d'un pouvoir ; une femme qui en use n'est pas puissante, elle a simplement trouvé le bon moyen d'exploiter un homme de pouvoir. Qu'adviendra-t-il si l'homme est de mauvaise humeur, malade ou affligé d'une impuissance temporaire ?

[Gallimard, 2020, p. 48-49]
Commenter  J’apprécie          00
D'autres diront : « Eh bien, les hommes pauvres souffrent également. » Sans aucun doute.
Mais ce n'est pas le sujet de la conversation. La question du genre se distingue de celle de la classe sociale. Quelle que soit leur pauvreté, les hommes ne perdent pas leurs privilèges d'hommes, quand bien même ils ne jouissent pas des privilèges procurés par la richesse. En discutant avec des Noirs, j'ai beaucoup appris sur les systèmes d'oppression et le fait que les uns ne prennent pas en compte les autres.
Un jour où je parlais de la question du genre, un homme m'a lancé : « Pourquoi faut-il qu'il s'agisse de vous en tant que femme ? Pourquoi pas de vous en tant qu'être humain ? » Ce type de question est une façon de réduire au silence une personne et son expérience propre. Je suis un être humain, bien sûr, mais il m'arrive un certain nombre de choses en ce monde parce que je suis une femme. Soit dit en passant, cet homme ne se privait pas d'évoquer son expérience en tant que Noir.

[Gallimard, 2020, p. 47-48]
Commenter  J’apprécie          00
Certains me demandent : « Pourquoi employer le mot "féministe" ? Pourquoi ne pas vous contenter de dire que vous croyez profondément aux droits de l'homme, ou quelque chose comme ça ? » Parce que ce serait malhonnête. Le féminisme fait à l'évidence partie intégrante des droits de l'homme, mais se limiter à cette vague expression des "droits de l'homme" serait nier le problème particulier du genre. Ce serait une manière d'affirmer que les femmes n'ont pas souffert d'exclusion pendant des siècles. Ce serait mettre en doute le fait que ce problème ne concerne que les femmes. Qu'il ne s'agit pas de la condition humaine mais de la condition féminine. Durant des siècles, on a séparé les êtres humains en deux groupes, dont l'un a subi l'exclusion et l'oppression. La solution à ce problème doit en tenir compte, ce n'est que justice.

[Gallimard, 2020, p. 45]
Commenter  J’apprécie          00
Le problème avec cette détermination sexuelle, c'est qu'elle vous dicte ce que vous devez être au lieu de prendre en compte qui vous êtes.

[Gallimard, 2020, p. 40]
Commenter  J’apprécie          00
Nous apprenons la honte à nos filles. "Croise les jambes". "Couvre-toi". Nous les persuadons qu'elles sont coupables simplement parce qu'elles sont de sexe féminin. Aussi, en grandissant, deviennent-elle des femmes incapables d'exprimer leur désir. Qui s'imposent le silence. Qui ne peuvent dire ce qu'elles pensent. Qui ont élevé la simulation au rang d'une forme d'art.

[Gallimard, 2020, p. 39]
Commenter  J’apprécie          00
[...] ce que nous faisons de pire aux hommes — en les convainquant que la dureté est une obligation —, c'est de les laisser avec un ego très fragile. Plus un homme se sent contraint d'être dur, plus son ego est faible.
Quant aux filles, nos torts envers elles sont encore plus graves, parce que nous les élevons de façon qu'elles ménagent l'ego fragile des hommes.
Nous apprenons aux filles à se diminuer, à se sous-estimer.
[...] Et si nous remettons en question ce principe lui-même ? Pourquoi faudrait-il que la réussite d'une femme soit une menace pour un homme ?

[Gallimard, 2020, p. 34-35]
Commenter  J’apprécie          00
Elle doit savoir et comprendre que dans le monde les gens suivent des chemins différents, et que tant que ces chemins ne nuisent pas aux autres, ce sont des chemins valables qu'elle doit respecter. [...]
Je précise que je ne suis pas en train de te suggérer de l'éduquer « à ne pas porter de jugement », une expression couramment usitée actuellement, et qui m'inquiète un peu. Le sentiment général derrière cette idée est tout à fait respectable, mais « ne pas porter de jugement » peut rapidement se résumer à « n'avoir d'opinion sur rien » ou « garder ses opinions pour soi ». C'est pourquoi voici ce que je souhaite plutôt à Chizalum : qu'elle ait quantité d'opinions, et qu'elle les construire avec un esprit éclairé, humain et ouvert.

[Gallimard. 2017, p. 76-78]
Commenter  J’apprécie          00
Quand tu lui apprendras ce qu'est l'oppression, fais attention à ne pas faire des opprimés des saints. Nul besoin d'être un saint pour avoir sa dignité. Les gens méchants et malhonnêtes sont toujours des humains, et méritent quand même d'être traités dignement. Pour les femmes du Nigeria rural, par exemple, la question de la propriété de la terre est un enjeu féministe crucial, et les femmes n'ont pas à faire preuve d'une bonté angélique pour mériter leurs droits de propriété.

[Gallimard. 2017, p. 74]
Commenter  J’apprécie          00
Nous apprenons aux filles à être aimables, gentilles, hypocrites. Et nous n'apprenons pas la même chose aux garçons. C'est dangereux. Tant de prédateurs sexuels en ont tiré parti. Nombre de filles gardent le silence alors qu'on abuse d'elles parce qu'elles veulent se montrer gentilles. Nombre de filles perdent leur temps à essayer d'être « gentilles » avec des gens qui leur font du mal. Nombre de filles pensent aux « sentiments » de ceux qui sont en train de les blesser. C'est là la conséquence catastrophique du souci de plaire. [...]
Au lieu d'apprendre à Chizalum à plaire, apprends-lui à être sincère. Et bienveillante. Et courageuse. Encourage-la à exprimer ses opinions, à dire vraiment ce qu'elle pense, à parler vrai. Et félicite-la quand elle le fait. Félicite-la en particulier quand elle défend une position difficile ou impopulaire, parce que c'est ce qu'elle pense vraiment. Dis-lui que la bienveillance compte. Félicite-la quand elle en témoigne aux autres. Mais apprends-lui que la bienveillance ne devrait jamais être considérée comme allant de soi. Dis-lui qu'elle aussi mérite la bienveillance des autres. Apprends-lui à revendiquer ce qui lui appartient. Si un autre enfant lui prend son jouet sans sa permission, demande-lui de le reprendre, parce que son consentement importe. Dis-lui que si quoi que ce soit la met mal à l'aise, elle doit l'exprimer, le dire, le crier. Montre-lui qu'elle n'a pas besoin de plaire à qui que ce soit. Dis-lui que si quelqu'un ne l'apprécie pas, quelqu'un d'autre le fera. Dis-lui qu'elle n'est pas seulement un objet qu'on aime ou qu'on n'aime pas, elle est également un sujet qui peut aimer ou ne pas aimer.

[Gallimard. 2017, p. 50-52]
Commenter  J’apprécie          00
Apprends-lui à remettre en cause ces hommes qui ne peuvent avoir de l'empathie pour les femmes qu'à condition de se les représenter comme des proches, au lieu de les considérer comme des individus, des êtres humains égaux. Ces hommes qui, quand on parle du viol, diront toujours quelque chose du genre : « Si ça avait été ma fille, ma femme ou ma sœur. » Pourtant, ces hommes n'ont pas besoin de se représenter une victime de crime de sexe masculin comme un frère ou un fils pour ressentir de l'empathie. Apprends-lui aussi à remettre en cause l'idée que la femme serait une espèce à part. [...]
En réalité les femmes n'ont pas besoin qu'on « défende leur cause » ou qu'on les « vénère » : elles ont juste besoin qu'on les traite en êtres humains égaux. Il y a quelque chose de paternaliste dans l'idée que les femmes ont besoin d'être « défendues et vénérées » parce que ce sont des femmes. Cela me fait penser à la galanterie, et le postulat de la galanterie, c'est la faiblesse féminine.

[Gallimard, 2017, p. 41-42]
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Chimamanda Ngozi Adichie Voir plus

Quiz Voir plus

Americanah

What is the name of the main protagonist in the novel "Americanah"?

Obinze
Curt
Ifemelu
Dike

10 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Americanah de Chimamanda Ngozi AdichieCréer un quiz sur cet auteur

{* *}