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Citations de Chris Tabbart (25)


Dans sa lointaine enfance, si un aïeul avait affirmé un fait, même purement mensonger, face à un enfant, il aurait eu gain de cause. Et de surcroit l'enfant aurait reçu une gifle et n'aurait même pas pensé protester. Autre temps, autres mœurs se dit il.
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Vé, des gitans… Ils vont encore m’emmerder et me retarder ! Avec tous le boulot que j’ai !
Une onde de crainte mêlée de colère lui parcourut l’échine. Elle connaissait bien ces fourgons, généralement blanc et souvent neufs, dont les trois places sur le siège avant étaient toujours occupées, soit par trois hommes, soit par un couple et un enfant. Ils sillonnaient régulièrement les campagnes, soi-disant à la recherche d’une toiture ou d’un mur à nettoyer à l’aide de produits censés être miraculeux. Tout le monde savait bien qu’en réalité ils en profitaient pour repérer les lieux afin de revenir plus tard, voler ce qui leur serait profitable.
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Il préféra lui parler du présent, de sa vie campagnarde et de ses amis.
Tu sais, ce sont des gens un peu… spéciaux, des sortes d’originaux, mais on est comme les doigts de la main, on se tiens. Heureusement que je les ai… même si dés fois, on s’engueule un peu.
Oui comme tous les gens du sud !
Ah tu crois que sa viens de la ?
Ben tien on a le verbe haut en Provence ! ça ne veut pas dire qu’on ne s’aime pas
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Il avait descendu doucement le chemin vicinal qui serpentait jusqu’à Fontienne. Puis, toujours dans le dessein d’éviter les flics, au lieu de partir vers Forcalquier, il avait enquillé la petite route de Saint Etienne les Orgues. Cela lui faisait faire un sacré détour, mais dans ces lieux reculés, il n’y avait qu’exceptionnellement des contrôles de police, il était donc tranquille. Et puis ces minuscules routes étaient si belles, si hors du temps, que s’y balader était un vrai bonheur.
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1 Les rumeurs vont bon train dans ces recoins de terroirs ou la vie des autres distrait de l’ennui quotidien. De la vallée de la Bléone à Vinon sur Verdon il n’y a jamais que quatre-vingt kilomètres, ponctués de villages minuscules ou vivent de lointaines cousines, de vieilles amies d’école qui sont allées se marier par là-bas. Souvent, à la saison des champignons par exemple, les unes s’invitent chez les autres, et là, entre un bosquet de yeuses et une touffe de thym, les langues se délient, les délicieux ragots se distillent comme d’amers élixirs. Les existences de chacun sont disséquées, mises à nues et commentées. Oh pas les vies de tous, non, juste celles des vrais gens du pays des derniers natifs du coin, de ceux dont on peut encore situer la famille, l’oncle de tel village, la tante de tel autre.
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Les touristes étaient partis, la rentrée scolaire avait sonné le glas des vacances pour la majorité d’entre eux et la population dignoise était vraisemblablement affairée dans les diverses administrations qui fournissaient le plus gros de l’emploi. La large avenue bordée de platanes n’était donc pas très animée. José posait un œil morne sur cette ville thermale, l’une des plus petites préfectures de France, dans laquelle il avait officié durant quelques années.
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Son principal problème à présent était de cacher ces billets, car il soupçonnait sa mère de fouiner dans ses affaires à l’occasion. Dans les prochains jours, il irait en déposer une partie sur son compte bancaire, mais il devrait répéter l’opération sur plusieurs mois pour ne pas éveiller les soupçons de son banquier.
Dans ces petites agences ou tout le monde se connait, le secret professionnel ne pèse pas lourd face à l’humaine curiosité.
Dans l’intervalle il fallait donc qu’il les planques.
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A un moment il vivait avec deux femmes, il avait des enfants qu’ils élevés tous ensemble. Je crois qu’il voulait recréer une sorte de société primitive. L’une de ses femmes allaitait, en même temps que son enfant, un chaton qui était en surnombre et que sa mère n’arrivait pas à nourrir…
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Lorsqu'on attaque la journée au blanc sec dés neuf heure du matin, la vie a tendance à se travestir d’étrange façon. Le jour ce teinte parfois de couleurs chatoyantes, les routes ondulent gracieusement, quelquefois même des arbres se déplacent et viennent se positionner juste devant vous. Mais sa c’est souvent en fin de journée.
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Vincent, jeune menuisier à La Palud sur Verdon était un descendant de ces villageois qui en 1918, après que le dernier des enfants en âge de partir soit tombé sous la mitraille de Verdun, ont abandonné définitivement leurs village.
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L’immatriculation du véhicule, en 04 semblait déchainer l’ire des autres conducteurs
Rentre chez toi paysan
Alors le gavot on a perdu ses chèvres ?
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Une chaise longue en osier munie d'un repose-pied attendait le vieil Emile. A côté, posés sur un petit guéridon en fer-blanc, le journal local, une pipe et un plaid.
Ces objets sans importances, rituel rassurant d'un quotidien tranquille, enchantèrent l'âme romantique de José.
Il était quatre heures, le soleil voilé distillait juste ce qu'il fallait de chaleur pour être bien sans avoir trop chaud.
Une glycine s'enroulait autour d'un des piliers de la terrasse. En cette saison, elle ne portait que des feuilles, mais il songea au bonheur que cela devait être lorsque ses lourdes grappes mauves exhalaient leur puissant arôme.
- Cet endroit est vraiment agréable, remarqua-t-il.
- Oui, c'est vrai, on y est est bien pour attendre la mort.
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Il arrivait presque au somment de la butte lorsqu'il entendit une étrange plainte. Il pensa tout d'abord au cri d'une buse dans le lointain. Il leva les yeux, cherchant le vol circulaire de l'oiseau de proie. Mais aucun rapace ne se détachait sur le ciel, parfaitement dégagé à présent.
Il allait reprendre l'ascension vers le sommet lorsqu'à nouveau, le son plaintif lui parvint aux oreilles. Cette fois-ci il lui sembla qu'il venait de sa gauche. Il quitta le sentier et se dirigea vers le bruit. Il arriva dans un sous-bois composé pour l'essentiel de jeunes chênes verts. En cette saison tous étaient encore dénudés, et il repéra immédiatement parmi la forêt de troncs une boule de poils noirs roulée au pied d'un arbre. Il s'approcha doucement. La boule tressautait par moment et poussait ces gémissements plaintifs qu'il avait entendus.
Le bruit de ses pas écrasant les feuilles ne sembla pas déranger la bête couchée. Il arriva devant elle et s'accroupit à sa hauteur.
Alors, lorsqu'il comprit l'horreur qu'il avait sous les yeux, il sentit ses poils se hérisser, ses cheveux se dresser.
Le chiot avait relevé le museau et dardait vers lui sa pauvre tête décharnée. La corde qui enserrait son cou et le reliait à l'arbre avait usé son poil et Hélios distinguait sa peau rouge et irritée.
Il avança sa main vers la bouche du chien, celui-ci la sentit et essaya de se relever, essaya de frétiller. Mais il était sans doute trop affaibli, il vacilla et retomba dans les feuilles.
Hélios sortit le couteau multilames qu'il portait à la ceinture et commença à entailler la corde.
Une énorme bouffée de haine envers l'abjection humaine qui avait condamné ainsi ce chiot le submergea.
--Si je trouve, celui qui t'a fait ça, je l'étrangle de mes propres mains-- dit-il entre ses dents.
Lorsque le chiot fut libéré, il le prit dans ses bras et le serra contre lui. Il eut l'horrible sensation de tenir un sac d'os. Il partit aussi vite que ses vieilles jambes le lui permettaient, suppliant un Dieu auquel il ne croyait pas d'accorder encore un souffle de vie à ce pauvre petit être.
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Lorsqu’il avait rompu ses veux et pris la décision de refaire sa vie avec Mireille, celle-ci avait renoncé à la ville. Elle savait qu’il ne supporterait pas de vivre entre béton et bitume et puisqu’il faisait un tel sacrifice par amour pour elle, elle pouvait, elle aussi lui donner une preuve de son affection. Elle avait donc décidé de quitter Nice et avait fini par trouver une possibilité de mutation dans un collège de Digne. Sa mère était propriétaire d’une vieille maison du coté de Champtercier, elle avait autrefois servi de lieu de villégiature, mais plus personne n’y allait depuis des années. C’est là que Mireille avait installé leur nid d’amour. Il était certes spartiate, l’hiver la température à l’intérieur ne dépassait que rarement les quinze degrés, mais leur amour les réchauffait bien mieux que ne l’aurait fait un poêle.
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Il vivotait avec sa petite retraite qui lui permettait tout juste de mettre du gas-oil dans son antique quatre-quatre, de manger et de payer quelques factures. Encore heureux qu’il n’ait pas de loyer, parce que dans ce coin de nantis, il n’en aurait jamais eu les moyens.
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L’hiver allait arriver, elle risquait de déprimer toute seule dans sa maison trop grande… Un flic, même avec des zones d’ombres, ça rassure !
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– Tu serais étonné du nombre de gens qui meurent chaque année à cause du mauvais réglage de leur poêle ou de leur chauffage au gaz, mais là, c’est pas pareil…
– Pourquoi, tonton ?
José eut un tendre sourire pour la jolie femme enfant qui lui faisait face.
– Parce que quelqu’un a bouché volontairement le conduit de cheminée !
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Comme il ferait bon vivre sur cette terre, sans les hommes…
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Albert, en ce merveilleux soir d’été, aurait dû être au comble du bonheur. Lui qui savait se réjouir de ces trésors qu’offre la nature. Lui qui depuis toujours, était capable de s’enthousiasmer pour un ciel tourmenté de septembre, ou pour une nuit d’été piquetée d’étoiles, ce soir, pourtant, il sentait ces bonheurs simples lui échapper. Il les sentait surtout parasités par des pensées importunes.
Il avait beau tenter de les chasser, il avait beau se replonger dans son roman, ou humer la limpidité de cet air parfumé, non, rien n’y faisait. Toujours ces pensées revenaient tournoyer dans son esprit comme de grands oiseaux sombres. Toujours les yeux bleus de la belle Elvire revenaient perturber sa quiétude. Perturber n’était pourtant pas le mot. Car ces yeux au bord lesquels il s’était juste attardé, lui distillaient une sorte de plaisir qui lui faisait mal. Un genre de douleur exquise.
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On aurait pu croire que le Michel, enfin libre de courir tous les jupons de la terre, en avait été heureux, mais pas du tout. Il l’avait suppliée de ne pas l’abandonner, lui jurant ses grands dieux que plus jamais il ne la tromperait.
Las, elle connaissait ses discours par cœur. Cette fois aucune excuse, aucune promesse mille fois entendue, n’avaient pu la faire revenir sur sa décision. Le divorce avait été prononcé et elle s’était envolée vers d’autres cieux, laissant son ex mari en proie à la plus noire des neurasthénies.
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