AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Chris Womersley (111)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les affligés

Coup de cœur pour ce roman de l’australien Chris Womersley publié chez Albin Michel. 1909. Quinn Walker est accusé d’avoir violé et tué sa petit sœur. Crime atroce, tout l’accable, il réussit à prendre la fuite. Dix ans plus tard, après une première guerre mondiale abominable, Quinn rentre au pays, défiguré par un éclat d’obus alors que la grippe espagnole fait des ravages dans la population.

Il se cache mais son chemin croise celui de Sadie, jeune sauvageonne débrouillarde et mystérieuse.

Le malheur plane sans cesse, oppressant, angoissant.

La grande force du livre vient de sa narration, et de ce côté-là Chris Womersley fait des merveilles. A travers ces personnages attachants (comment ne pas être en empathie avec Quinn, ne pas être émue par la petite Sadie, ou par les échanges entre mère et fils).

Womersley amène son récit sur des thèmes tels les croyances, la rédemption, la vengeance, le pardon mais aussi sur les souvenirs atroces de Quinn dans les tranchées françaises, sans jamais lâcher notre attention. Un roman passionnant, foisonnant mais surtout terriblement émouvant.
Commenter  J’apprécie          670
La compagnie des artistes

Tom Button s'émancipe en rencontrant les voisins de sa tante décédée. Récupérant le logement, il se lie d’amitié avec Max Cheever et son épouse la belle Sally, James, ou encore Gertrude et Edward.Tous vivent dans une forme d'insouciance, de liberté qui forcément attire notre jeune héros. Mais tout cela est' il vraiment sincère ?

Womerlsey que j'avais découvert avec le très bon « Les affligés » revient avec un troisième roman « La compagnie des artistes », et c'est avec un brin de déception que je referme ce roman. L'histoire semblait prometteuse, mais j'ai eu un mal fou à éprouver la même attirance que Tom, pour ces voisins peu ordinaires. J'ai lu les aventures de ce jeune homme sans éprouver un réel attachement pour lui, détaché de son intérêt à suivre cette bande insolite (même si la belle Sally est un atout de poids). On suit cela sans ennui, mais l'émotion se fait rare, et les rebondissements sont finalement assez prévisibles. Bien en deçà des « infligés » à mon humble avis.

Un grand merci à Babelio et aux Editions Albin Michel (et sa belle édition d'auteurs étrangers : Boyden (Joseph et Amanda), D.J. Pollock, Paul Lynch, P. Meyer, A. Doer, H. Goddard Jones etc …) pour l'envoi de ce roman.
Commenter  J’apprécie          420
Les affligés

Quoi de plus terrible que d’être accusé de la mort de sa petite soeur violentée et assassinée et de devoir s’enfuir par un soir d’orage sachant qu’il est impossible de prouver son innocence ? C’est ce qui est arrivé à Quinn Walker qui revient en Australie en 1919, après une absence de dix longues années, meurtri profondément physiquement et moralement par les horreurs dont il a été témoin et victime durant la guerre de 1914. Il a été gazé, est devenu sourd et sa mâchoire fracassée laisse une vilaine cicatrice. Hanté par le souvenir de sa soeur morte qu’il n’a pu sauver, de sa mère et de son père toujours persuadés de sa culpabilité et qui le croient mort, il retrouve sa petite ville natale en Nouvelle galle du sud où sévit la grippe espagnole, où il va vivre dissimulé dans les collines qui bordent la ville.
«A présent, quand il se reposait dans une ravine ou sous un arbre, Quinn était comme en suspens dans l’ambre figé de ses souvenirs, parfois pendant plusieurs minutes d’affilée. Un concentré écoeurant de nostalgie et de regrets. Etonnant comme peu de choses avaient changé en dix ans. Le monde semblait identique, à ceci près qu’il avait dévié de son axe pour toujours depuis l’assassinat de Sarah.»

Et pourtant malgré toute ces tragédies, ce roman est magnifique et sa tonalité générale est bien celle de la couverture, menaçante et lumineuse. Parfois on se trouve plongé dans une atmosphère fantastique, tragique et poétique, parfois des images cruelles viennent s’interposer qui naissent des blessures dont souffrent tous les protagonistes. L’ensemble est prenant et s’y mêlent les rites magiques de Sadie Fox mélange de fée et de sorcière, d’innocence et de rouerie, inquiétante et attachante qui accompagne les pas de Quinn réfugiée dans les bois comme lui et qui le guidera et l’aidera à survivre car «Elle connaissait les secrets de tous les villageois, engrangeait leurs vies, pouvait voir la moindre chambre de leurs coeurs.» Une drôle de petite bonne femme qui souffre elle-aussi et sera pour Quinn comme une passerelle lancée entre le monde des morts et celui des vivants.

Commenter  J’apprécie          401
Les affligés

Extraordinairement fort et émouvant, Les Affligés est le premier roman traduit en français de l'Australien Chris Womersley. Superbement écrit, il se dévore . L'histoire d'un jeune soldat fracassé par les horreurs de la guerre et celles de son passé.



En 1909, en Australie, dans la petite ville de Flint, Quinn Walker n'a que seize ans lorsque son père le découvre auprès du cadavre de sa jeune soeur Sarah, tenant un couteau ensanglanté à la main. Ayant pris la fuite immédiatement, sans plus d'explications, le jeune homme disparaît, considéré par tous comme le meurtrier. En 1919, dix ans plus tard, Quinn Walker est de retour dans sa région natale. C'est à l'issue de la Grande Guerre, qu'il arpente à nouveau les terres de Flint. La bourgade désormais en quarantaine car ravagée, comme tout le pays, par une épidémie de grippe espagnole a des allures de ville fantôme. Dans son uniforme de soldat démobilisé, au bord de l'épuisement et presque défiguré, le jeune homme se terre aux alentours tel un animal traqué. Hanté par l'effroyable guerre à laquelle il vient de participer, il se laisse de plus en plus envahir par les souvenirs de son douloureux passé. Jusqu'à sa rencontre avec Sadie, une sauvageonne aussi mystérieuse et avertie qu'imprévisible et débrouillarde. Quinn est stupéfait : la gamine orpheline semble connaître son effroyable histoire personnelle…



Très sombre dans son évocation des horreurs de la guerre comme dans la maîtrise d'une intrigue meurtrière des plus abjectes, la tragédie de Chris Womersley est étourdissante. L'amour, les regrets, la vengeance, la rédemption y sont déclinés avec une finesse et une force à la fois salvatrices et dévastatrices. Ici, le mystère et le doute planent constamment. Là, les blessures des personnages demeurent et s'enracinent à mesure que l'espoir renaît. Entre l'apaisement et le malaise, c'est la suffocation qui l'emporte, telle une toux de soldat gazé ou celle d'une victime de l'épidémie. Pourtant, au milieu des ténèbres, de la violence et du drame, un espoir subsiste. La puissance romanesque reprend du souffle, notamment grâce au duo initialement inattendu et improbable que forment Quinn et Sadie. Deux désespérés qui illuminent cette histoire inoubliable et terrifiante !











Commenter  J’apprécie          350
La compagnie des artistes

Tom Button a 17 ans et toute la peine du monde à comprendre comment il peut appartenir à sa famille avec laquelle il n'a, semble-t-il, aucun atome crochu. Seule sa tante Helen trouve grâce à ses yeux, mais elle est brouillée depuis des années avec ses parents. Lorsqu'elle meurt, ses parents héritent de son appartement de Cairo, un quartier de Melbourne, et Tom n'hésite pas, prétextant de s'inscrire à l'université, à s'y installer. Il y fait connaissance des habitants, tous hauts en couleur, entre la petite Eve qui entre sans invitation dans les appartements qui ne sont pas fermés à clé, ou cet intrigant et charismatique Max Cheever. Dandy aristocratique portant sur le monde un regard acéré, époux de la sublime Sally, fréquentant les milieux de l'art, en particulier de la peinture et de la musique, Max intrigue et séduit Tom, qui voit en lui un modèle de ce qu'il aimerait devenir.



Ayant succombé au charme énigmatique de Les affligés, dont j'ai chaudement recommandé la lecture autour de moi, je ne pouvais que me jeter sur la nouvelle parution de l'Australien Chris Womersley. La compagnie des artiste est basé sur un fait réel, le vol du célèbre tableau "La femme qui pleure" de P. Picasso au musée d'art de Melbourne en 1986. Le vol fut revendiqué par un groupe appelé les Australian Cultural Terrorists qui demandèrent la création d'un prix pour les jeunes artistes comme rançon et restituèrent le tableau une semaine plus tard, dans une consigne de gare. Ce roman semblait prometteur, tout comme les premières pages, qui m'ont charmée, promesses d'un roman initiatique au parfum doux-amer de la nostalgie.

J'ai assez vite déchanté. J'ai eu beaucoup de mal à m'approprier les personnages de cette histoire, sortis tout droit d'un dictionnaire de stéréotypes (le naïf, le dandy, le camé, la femme fatale, l'homosexuel amoureux de son meilleur ami, etc...), le déroulement de l'histoire est assez convenu et prévisible, le "suspense" instillé sur la deuxième partie du livre peine à intéresser son lecteur, bref, l'émotion n'était pas au rendez-vous. Reste la jolie écriture de l'auteur et la découverte d'un fait divers dont je n'avais jamais entendu parler !

Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour cette découverte.

Commenter  J’apprécie          340
La compagnie des artistes

Devenu écrivain, Tom Button raconte une année mémorable en compagnie d'artistes ...



En 1986, à l'âge de 17 ans, il quitte sa province pour habiter à Melbourne dans l'appartement de sa défunte tante Helen.

Parti pour faire de longues études sérieuses à l'Université, il découvre une vie bien plus trépidante dans l'immeuble. Ses voisins artistes lui ouvrent grand leur porte.

Derrière le rideau... une vie de bohème, d'amitié, de fêtes, de combines et d'apparences trompeuses : de quoi perdre la tête pour ce jeune naïf...



La compagnie des artistes est le roman initiatique d'un jeune homme immergé dans un milieu artistique. Le jeune Tom va découvrir la vie festive, l'amitié, le désir, l'amour, l'art mais aussi les coups fourrés. Il va apprendre a démêler le vrai et le faux et ressortira de cette aventure transformé.



Malgré quelques bons passages (les faussaires), ce roman d'apprentissage ne m'a pas accroché. Un sentiment de déjà vu, celui du jeune provincial projeté dans le milieu artistique et son miroir des alouettes.

A mon avis, ce sont les personnages qui tirent leurs épingles du jeu : Tom l'ingénu qui tombe des nus, Max le dandy cynique à souhait , Sally une femme fatale , Edward et Gertrude, deux peintres dopés et le portrait d'une femme qui pleure vaut son coup d'œil...



Au final, peu emballé par La compagnie des artistes



Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette découverte en si bonne compagnie

Commenter  J’apprécie          330
La compagnie des artistes

Tom Button a 17 ans quand il débarque à Melbourne. Il vient de Dunley, petite bourgade de campagne Son rêve , quitter Dunley, sa famille et commencer des études de littérature et d' histoire de l'art à Melbourne. Il emménage dans l'appartement de sa tante Helen , décédée depuis peu , résidence Cairo , appartement 20.

Le monde s'ouvre à lui, il est à l'âge charnière où chacun se cherche, timide, maladroit, manquant d'assurance et de confiance en lui , il va tout naturellement tomber sous le charme de Max Cheever et de ses amis. Artistes, bohèmes, buveurs, noceurs, toxicomanes pour certains... Tom, émerveillé, va se laisser happer , rien ne le fascine plus hormis ce groupe d'artistes, Max , gourou atypique , musicien brillant, autodidacte, James le désœuvré, le rentier,Gertrude et Edward , artistes peintres héroïnomanes, et Sally l'épouse de Max, le premier amour de Tom......Adieu l'université, vive les nuits de folie, Melbourne la nuit et les projets de Max....

La femme qui pleure de Picasso ......la France et ses plages du sud .....

Quand Tom , devenu écrivain, se penche sur son passé , inéluctablement l'année vécue à Cairo ( titre original du roman ) est à ses yeux l'année mythique et magique qui a fait de lui l'homme qu'il est devenu .

Je remercie vivement les éditions Albin Michel et Babelio pour cette masse critique privilège .Une lecture plaisante, une découverte de la ville de Melbourne , j'ai passé un agréable moment sur les pas de Tom mais à mon humble avis il manque un peu, voir beaucoup, de piment à ce roman , un petit zeste de suspense peut-être pour en faire une grande histoire , dommage .....



Commenter  J’apprécie          320
Les affligés

Un meurtre dans un bled australien au début du 20e siècle, un dramatique roman d’époque.

Une fille est sauvagement assassinée et son frère est présumé coupable puisqu’il s’est enfui des lieux du crime. Il a complètement disparu et des années plus tard, sa mère a reçu un avis de décès, mort au combat durant la Première Guerre mondiale. Mais l’homme n’est pas mort. Il revient dans la région et, en cachette, rend visite à sa mère qui est en quarantaine, malade de la grippe espagnole.

Une histoire des secrets et des malheurs d’une famille, de l’attachement entre un frère et une sœur, d’émotions difficiles lorsque des proches le croient capable d’un crime.



Une histoire des douleurs de la guerre avec des soldats morts pour rien et autres qui n’ont peut-être survécu qu’en apparence.

Une histoire sociale et historique, avec les ravages de la fameuse grippe espagnole et des charlatans qui proposaient des remèdes miracles.

Un roman d’autres lieux et d’autres temps, mais avec des drames toujours qui peuvent être d’actualité.

Commenter  J’apprécie          310
La compagnie des artistes

1986, Melbourne. Un futur étudiant, Tom Button débarque, heureux et timide à l’idée de découvrir un monde nouveau, fort éloigné de sa campagne maternelle. S’installant dans l’appartement hérité de sa tante Helen, il découvre avec naïveté la vie bohème de ses voisins Max et Sally. Max est un musicien désœuvré et combinard. Il est aussi le gourou de la bande. Sally est sa femme, artiste également. Gravite autour d’eux une jolie brochette d’oisifs artistes, réunis par un goût immodéré des soirées débridées. Tom perd peu à peu contact avec la réalité et se laisse entraîner dans cette vie avec délectation. Roman initiatique, La Compagnie des artistes s’attache avec émotion à une année charnière de la vie de Tom, qui le bouleversera encore des décennies plus tard, lorsqu’il sera devenu écrivain. Au fil des pages, les masques tombent, le rideau s’entrouvre pour laisser place à la comédie humaine, faite de leurres, de compromissions, de dominations et de déceptions. Un beau roman d’apprentissage. Une plume convaincante que je connaissais déjà avec « Les affligés ».
Commenter  J’apprécie          260
La compagnie des artistes

J'aime les romans initiatiques, car sur un terreau fertile se mêle aventure et l'étude psychologique. Dans ce roman au titre que je trouve ridicule - et dont le côté serein ne reflète absolument pas le contenu du livre - un jeune garçon de dix-huit ans, Tom, quitte sa petite ville, une mère divorcée distante et deux grandes soeurs harcelantes pour s'installer dans l'appartement de sa tante qui vient de décéder.

Celle-ci, que Tom vénérait, vivait dans un quartier bohême de Melbourne, de quoi faire rêver l'ado en quête de sensations. Il rencontre bientôt Max Cheever et ses amis, artistes vivant aux marges de la société, buveurs, drogués et dandy.

Jeune et naïf, Tom admire la bande et laisse tomber l'université pour vivre à leur rythme. Passif, il se laisse embarquer dans le projet d'enlèvement de la célèbre Femme qui pleure de Picasso, tout juste rachetée par le musée de la ville.

La première partie du roman se développe tranquillement, installant les personnages et le quartier. Ensuite, le rythme s'emballe autour d'un Tom dépassé et désarmé, avant le dénouement.

L'intrigue aurait pu s'enfoncer plus loin dans la noirceur, mais elle est agréable et suffisamment prenante pour se laisser embarquer avec le personnage. Les autres ne sont pas très originaux, le couple Max - Sally m'a souvent fait penser à Nicole et Dick, dans Tendre et la Nuit, ainsi que leur mode de vie bohême et leurs aspirations - mais j'ai aimé ce milieu décalé et j'ai été prise par l'histoire.

Je ne le conseillerais pas aux grands amateurs de thriller, bien sûr, mais si vous cherchez un roman pour un bon weekend au chaud - ou au soleil! - celui-ci est pas mal du tout.

Merci beaucoup à Babelio et Albin Michel.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          260
Les affligés

Je me démarquerai de la louange qui a encensé cet ouvrage et lui valut des prix littéraires au pays natal de son auteur. Le style m'a quelque peu rebuté. Les métaphores sont pour le moins un peu lourdes à mes yeux.



Un petit florilège pour illustrer cette impression. Edition J'AI LU.

Page 80 : "Quinn avait même entendu parler d'une jeune femme qui, de ses oreilles, pouvait tirer la substance gélatineuse dont les fantômes étaient faits".



Page 91 : "Elle renifla et passa sa main sous son nez. Sa robe en haillons, sans doute bleue à l'origine, était à présent si décolorée qu'elle avait à présent (bis) la teinte d'une ecchymose vieille d'une semaine. Un gilet rose, pas de chaussures, des orteils comme des coquillages gros et courts au bout des pieds. Elle avait un menton pointu, des petites dents plantées comme des clous dans ses gencives."



Page 157: "A la lueur de la bougie, ses dents palpitaient comme du linge mis à sécher sur une corde."



Pages 170 : "La nuit, quand la maison et ses environs étaient calmes, il croyait entendre les poils pousser sur ses joues – on aurait dit une multitude de clous arrachés d'une planche.



Page 175 : "Le village sentait le fumier et le pain frais".



Le contexte de ces passages, extraits parmi tant d'autres du même acabit, ne venant pas les sauver de leur incongruité, je ne sais pas si l'on doit ses merveilleuses allégories à l'auteur ou au traducteur, mais je dois dire qu'à la longue, Les affligés me sont devenus affligeants. Même si le genre romanesque justifie tout, je doute que pareil style vienne au secours d'une intrigue déjà quelque peu indigente, à la crédibilité chancelante. Je suis quand même venu à bout de cet ouvrage. L'épilogue limite les dégâts.



Aussi, lorsque je lis la critique du Figaro littéraire en quatrième de couverture: "Le livre séduit par sa lumière, sa douceur caressante, sa sourde violence …", j'oublie ma modestie naturelle et me dis que j'ai sans doute raté une carrière. Mais soit, je retrouve vite le sens de la réalité et me dis que je manque encore de sensibilité pour apprécier à sa juste qualité ce qu'on nous présente ni plus ni moins que comme "une véritable consécration." Passons à autre chose.

Commenter  J’apprécie          244
La compagnie des artistes

Je n’avais encore jamais lu de romans de l'australien Chris Womersley auteur de Mauvaise Pente ou des Affligés qui ont eu bonne presse à leur sortie., et j’ai donc découvert cette compagnie des artistes, récit iniatitique prenant et accrocheur même si le personnage principal, ce Tom qui va vite être attiré par la lumière de mauvaises fréquentations peu agacer par ses choix et son manque de discernement global.



Malgré cette réserve, on aime le style limpide et prenant du romancier, et sans oublier de citer la belle traduction de Valérie Malfoy qui le met parfaitement en valeur.



On évolue dans le monde de l'art à travers la peinture, et en particulier une toile de Picasso, « La Femme qui pleure » puisque l'intrigue du roman s'appuie sur le vol de ce tableau en 1986 au musée national du Victoria à Melbourne, un décor forcément passionnant pour qui s'interesse un peu à cet univers artistique.



On pourrait penser au fil des pages à un roman d'apprentissage puisque Tom sort grandi et plus mûr de cette expérience. malheureuse au départ, mais le livre est également et sans doute surtout un bon roman d'aventures, pas loin des classiques du genre à la DUMAS, un livre certes à la trame certes un peu prévisible et classique mais qui reste un divertissement efficace et prenant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          240
La compagnie des artistes

Lorsque l'on a 18 ans, une famille à laquelle on n'est pas vraiment attachée c'est une vraie aubaine de se retrouver à vivre, seul , dans un petit appartement. Être étudiant, s'installer dans les meubles de sa tante décédée, et même récupérer son antique Mercédès, voici ce que propose la vie à ce gamin naïf. Tom est vite ébloui par ce nouveau départ, lui qui se nourrissait de rêves. La fac ? Pas très utile lorsque l'on se trouve une famille d'adoption, des artistes, musiciens ou peintres .... qui ont d'étranges conversations, picolent beaucoup et se droguent mais s'intéressent à lui.

Dans ce roman l'histoire se met peu à peu en place. Tom raconte, signale en passant les quelques erreurs qu'il va commettre. Comme lui on ne sait pas du tout où l'on va... J'ai eu de mal à entrer dans l'histoire, tant les éléments sont évoqués avec parcimonie mais extrêmement détaillés. Valse de personnages étranges mais attachants. Où est le vrai et le faux dans cette histoire? D'ailleurs tout n'est-il pas que mensonge?

Largement documenté La compagnie des artistes nous entraîne dans une aventure improbable mais assez fascinante. L'écriture précise de l'auteur, nous offre de belles images, une analyse d'une époque et d'une vision d'un monde étrange. Au coeur de l'art, de la magouille et d'une société sans scrupule.

J'avais vu quelques critiques assez négatives pour ce titre, ce qui avait un peu douché mon enthousiasme à le lire. Finalement j'ai aimé me laisser embarquer dans cette aventure, suivre les pas de Tom avec sa candeur désarmante est une expérience étonnante.

Un roman original, désarmant à l'écriture originale. J'y ai noté de nombreuses belles phrases.



Merci à Babelio et à Albin Michel pour ce roman que je n'aurais jamais lu sans cette masse critique. Oui une bien belle découverte.

Commenter  J’apprécie          230
La compagnie des artistes

Tom Button, jeune homme de 18 ans, quitte sa famille pour aller s’installer dans l’appartement de sa tante récemment décédée. Dans cette résidence Cairo, près de Melbourne, il va rencontrer Max, Sally, James… toute une clique d’artistes qui vivent avec une légèreté bohême. Ils vont vivre ensemble quelques mois qui vont changer sa vie…

J’avais lu et aimé l’énigmatique Les affligés de Chris Womersley, La compagnie des artistes est d’une autre veine. Encore un jeune homme en vedette, cette fois à la recherche d’une identité, afin de trouver sa place dans la société. Le début est un peu long à se mettre en place mais à l’inverse, les relations avec Max et les autres artistes se sont faites trop rapidement. Certaines scènes semblent mystérieuses… Mais quand on arrive dans les 150 dernières pages, l’intrigue s’accélère, un suspens s’installe, on est complètement happés par l’histoire. J’ai aimé suivre cette affaire de vol autour d’un tableau de Picasso. Evidemment, ça me rappelle quelques films sur le même sujet mais Chris Womersley a bien développé la trame dans toute sa complexité, la fin est grandiose. La compagnie des artistes, en plus de relater une histoire basée sur des faits réels, donne aussi l’image d’un jeune homme quittant le monde tendre de l’enfance pour celui dur et réaliste des adultes. Belle lecture qui me donne envie de lire Chris Womesley. (La mauvaise pente pour le prochain ?)

Merci à Masse Critique et aux éditions Albin Michel pour cette lecture ! (Dommage pour la quatrième couverture qui en dit un peu trop…)

Commenter  J’apprécie          220
Les affligés

Quinn Walker, 19 ans, revient en Australie à la fin de la première guerre mondiale. Il retourne sur les lieux de son enfance qu’un drame lui fit quitter précipitamment. Il est accusé du meurtre de sa jeune sœur, Sarah, de douze ans au moment des faits.

Un roman sombre et puissant qui m’a remué. Dur d’être considéré comme le meurtrier de sa sœur ! Et pourtant, je lui en voulais de ne pas défendre plus ardemment son innocence. L’amitié entre la jeune Sadie, une jeune orpheline d’une douzaine d’années va lui redonner de l’assurance et un côté un peu mystique à l’histoire. Les ressemblances entre les deux jeunes filles sont troublantes et l’attirance de Sadie vers le mystique donne une atmosphère déconcertante au roman. Malgré un contexte de guerre, de maladie, une belle histoire d’amitié mais aussi d’amour et de deuil.

Une première approche avec cet auteur réussi !

Commenter  J’apprécie          220
Les affligés

Un roman historique captivant avec, en toile de fond, la guerre de 1914 et l'Australie de l'après-guerre.

Quinn Walker est est un soldat démobilisé. Il rentre chez lui en Australie, plus exactement à Flint en Nouvelle-Galles du Sud.

il avait quitté son pays, accusé d'un crime atroce: le meurtre de sa soeur.

Il se cache car il a peur d'être reconnu.

Il connaît le coupable, mais ne peut parler tout de suite.

Il va être aidé, dans sa quête de vengeance, par une petite fille bien énigmatique.

Un livre magnifique qui exprime avec une acuité extraordinaire les drames de la guerre de 1914.

L'auteur, Chris Womersley, est considéré comme l'un des meilleurs écrivains australiens.

Il avait été récompensé par le Ned Kelly Award en 2008 pour son premier roman "The low Road".
Commenter  J’apprécie          220
Les affligés

Ce roman s'échelonne entre deux dates charnières : 1909 et 1919. Entre les deux il y a eu la Grande Guerre et une épidémie de grippe espagnole qui a dévasté tout le pays. Nous sommes en Australie et le narrateur, Quinn Walker, est un jeune soldat qui vient d'être démobilisé et qui rentre au pays. Il a vécu en France et en Angleterre mais l'histoire le rattrape et c'est à Flint, en Nouvelles-Galles du Sud, qu'il décide de reprendre le cours de sa vie. Une sombre tragédie qui n'a jamais été véritablement éclaircie l'implique directement. Lorsqu'il avait 16 ans, un meurtre a eu lieu, celui de sa jeune sœur, Sarah, âgée de 12 ans, auquel il a assisté et pour lequel il est reconnu coupable. En effet, il tenait l'arme du crime, un couteau, au moment de la découverte du corps. Quelle est son implication? Pourquoi se trouvait-il là? Est-ce bien lui le meurtrier ou n'est-ce pas plutôt une terrible machination?

Quoi qu'il en soit, Quinn décide de se confronter à la réalité, d'assumer ses responsabilités et d'enfin faire le jour sur les étranges manigances qui auréolent cette triste affaire. Bien que se cachant aux alentours de la maison familiale, il fait tout de même la connaissance de Sadie, une fillette de douze ans débrouillarde et vivant curieusement seule. Que sait-elle des histoires de famille, elle qui semble avoir le troisième oeil? Elle lui sera d'une aide précieuse pour reprendre contact avec le réel et pour croire de nouveau en l'humanité.



Attention pépite ! Ce livre, je l'ai dévoré en un temps record car l'histoire est palpitante, haletante ! On se prend au jeu de l'énigme qui se dresse comme un mur infranchissable avec cet impossible retour d'un homme que la population a appris à haïr avec les années (et tout concorde pour qu'il soit haïssable, lui le traitre, le lâche qui a fui devant l'épreuve). Car, qu'il ait soit parti tout de suite après le meurtre constitue une preuve irréfutable de son association à la macabre affaire et, qui plus est, cette assertion est renforcée par la rumeur d'une liaison incestueuse avec cette jeune sœur. Il tend donc le bâton pour se faire battre en revenant dans sa famille, où les hommes rêvent de le pendre et de faire justice à la pauvre innocente assassinée. C'est lui qui a entrainé sa sœur à l'extérieur, c'est avec elle qu'il fomentait les 400 coups, il est donc quasi assuré que le grand frère a bel et bien abusé de la situation. Même si les circonstances méritent un éclaircissement, l'assassin est tout trouvé et il a entaché la réputation de la famille. La fratrie des trois enfants (l'aîné William, Quinn puis Sarah) n'est plus, la mère est au plus mal et le père, alcoolique et influençable, n'est plus que l'ombre de lui-même. Est-ce que le retour du fils honni pourrait redonner une aura d'harmonie dans la commune et parmi les siens?

Dois-je dire que c'est très bien écrit? Car ça l'est, indubitablement et c'est une des grandes forces de ce roman.

La narration est portée par ce "prétexte" terrible, par les mystères, par les rencontres et bien sûr par la vérité. Et elle n'épargnera personne, même ceux qui ont cherché à la dissimuler.



De plus la trame tient en haleine car jusqu'au bout on se demande comment la situation a pu dégénérer à ce point? J'ai trouvé les personnages formidablement bien campés entre une Sadie mystérieuse mais qui tient vraisemblablement les clés de l'histoire, ou encore Quinn qui n'a pas été épargné par la vie (il est d'ailleurs méconnaissable car mutilé de guerre). Et les parents sont-ils manipulés ou acteurs de cette vie d'infamie?

C'est un récit génial ! Il va sans dire que je lirai coûte que coûte les autres livres de ce jeune auteur prometteur.

Et en plus, c'est accessoire, mais la couverture est à la hauteur de la menace sur le point de jaillir.
Lien : http://shereads.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          220
Les affligés

Je disais dans un billet précédent que j'avais un souci avec la littérature australienne. Eh bien, en un seul livre, me voici réconcilié avec elle ! Quel roman, mes amis ! Encensé par la presse australienne, à juste titre. Le contexte est fort, très fort : retour de la guerre qui s'est déroulée sur un continent quasiment inconnu des Australiens au début du siècle dernier, les conséquences de cette guerre sur les hommes qui y ont participé et sur les femmes restées seules et pour beaucoup veuves, la grippe espagnole, un meurtre horrible et une vengeance prévisible. Voilà pour les ingrédients. Mélanger le tout et vous obtenez ce roman qui une fois commencé ne se lâche plus jusqu'au bout.

L'écriture est très accessible, qui dit les choses directement, ne tourne pas autour du pot pour raconter les horreurs de la guerre

Elle dit aussi le difficile retour à la vie quotidienne, à la terre et à l'amour des siens restés loin du conflit. La guerre, ses stigmates, visibles ou non hantent les survivants

Il est toujours difficile de dire dans une traduction ce qui tient de l'oeuvre originale ou du traducteur (en l'occurence, une traductrice, Valérie Malfoy) en ce qui concerne le style : disons que c'est un travail -et ici très beau travail- en commun.



C'est évidemment un roman sombre qui parle de tout ce que j'ai déjà dit plus haut : de la vengeance, de la misère et de la difficulté de vivre dans ce pays. En plus, Quinn ne peut véritablement renouer avec ses parents qui le croient coupable du crime : il réussit néanmoins à voir sa mère alitée, victime de l'épidémie, mais de manière frustrante, puisqu'elle est en fin de vie. Mais ce bouquin a aussi de grandes parts lumineuses, parlant d'espoir, d'amour, de rédemption. Sadie représente la part d'espoir de Quinn une sorte de soeur de "rattrapage", celle qui comme Sarah aurait pu le faire, le sortira peut-être de sa colère, de sa torpeur et de ses souvenirs terribles.

Il y a beaucoup de littérature sur cette guerre et ces effets dévastateurs. Ce roman en parle, sans éviter ce qu'on pourrait appeler les passages obligés, les stéréotypes, mais en y apportant une touche d'exotisme propre au pays, liée aussi à l'esprit de vengeance et de rétablissement de la vérité qui anime Quinn. Et il ajoute une énorme touche d'humanité et d'espoir qui ne rend pas sa lecture pesante, au contraire.

Précipitez-vous sur ce roman, invité par le Festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo qui fête cette année la littérature australienne (du 26 au 28 mai).
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
Commenter  J’apprécie          180
Les affligés

5 juillet 1909, dans le petit village de Flint, en Nouvelles-Galles du sud. Alors que la tempête fait rage, on découvre le corps de la petite Sarah, violée et poignardée. A coté d’elle se tient son grand frère Quinn, un couteau ensanglanté à la main. Le jeune homme s’enfuit et personne ne peut le rattraper. Dix ans plus tard, Quinn revient en Australie après avoir bataillé sur le front du nord de la France. Défiguré par une grenade, rendu presque sourd par le fracas des combats et ayant de gros problèmes pulmonaires après avoir inhalé du gaz moutarde, le soldat démobilisé retourne à Flint. Le village, comme le reste du pays, est mis en quarantaine suite à une épidémie de grippe espagnole faisant des milliers de morts.



Quinn n’a pas tué sa sœur et lui seul connaît le vrai coupable. Persuadé que s’il se montre devant son père, ce dernier ne voudra jamais le croire, il se terre dans les collines. C’est là qu’il rencontre Sadie, une orpheline vivant dans les bois. Cette drôle de gamine semble en savoir beaucoup sur son passé et cherche absolument à le convaincre de venger la mémoire de sa sœur...



Les affligés est un roman au titre particulièrement bien choisi. Les personnages et les lieux décrits semblent frappés par les pires tourments. La force d’évocation de l’auteur est proprement sidérante. Alternant les flashbacks et le présent, Chris Womersley donne à son récit des élans de tragédie. Entre les phases contemplatives et les scènes douloureuses, il créé une atmosphère suffocante et entraîne le lecteur vers une fin que chacun sait inéluctable. Parce qu’il est question de vie, de mort, de famille, de guerre, de maladie et de vengeance, ce récit touche à l’universel. Revenu chez lui pour rendre la justice, Quinn ne croit plus à une quelconque rédemption : « Dieu ne nous surveille pas. Je crois que nous sommes livrés à nous- mêmes. Rien n’a d’importance... [...] Il en a fini avec nous il y a longtemps. Il nous a abandonnés. » Vagabond défiguré arpentant les collines comme un fantôme, il va enfiler les habits de l’ange de la mort (titre de la dernière partie) pour tenter, enfin, d’apaiser son âme.



Le final, crépusculaire, vient clore en beauté un roman plein de souffle, à la fois sombre et, par bien des aspects, tout à fait lumineux.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          170
Les affligés

« (…) les hommes ne sont rien, une fois jetés dans l’engrenage de l’Histoire. »

Pour Quinn Walker, c’est une vérité qui s’est vérifiée à maintes reprises dans sa vie. Fuyant la scène du crime de sa petite sœur dont on le tient responsable, l’adolescent sous le choc quitte sur-le champ sa famille affligée et s’enrôle dans les rangs de l’armée australienne pour aller combattre en terre étrangère. Cet épisode de la Première guerre mondiale le marquera à jamais et de retour dans son village natal en 1919, la figure et le moral fracassés, Quinn cherchera à venger sa sœur Sarah, le meurtre de cette dernière n’ayant jamais véritablement été éclairci.

Le personnage principal impose sa vision du déroulement de l’histoire, une vision cependant troublée par des symptômes de stress post-traumatique et hantée par les souvenirs de plus en plus flous de son ancienne vie. L’auteur parvient à faire ressentir au lecteur toute la douleur et le désarroi inhérents à celui qui doute et qui ne peut obtenir le pardon de sa famille, tous le croyant disparu à la guerre. Seule la mère, sur son lit de mort, reçoit ses confidences, ainsi qu’une fillette orpheline, recluse dans la forêt, à l’image de sa sœur bien-aimée.

L’intrigue, enchâssée dans un contexte historique fort bien rendu, pèche toutefois par le côté moins abouti de certains personnages secondaires et par une finale abrupte qui laisse en plan des aspects du récit dont j’aurais apprécié un plus ample développement.

Commenter  J’apprécie          160




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Chris Womersley (297)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz des Zombis

Vers 1497, une gravure intitulée Incabus ou Femme attaquée par la Mort représente un cadavre animé barbu en décomposition , qui agresse une femme et tente de soulever sa robe. Qui en est l'auteur?

Leonard de Vinci
Albrecht Dürer
Brueghel l'ancien

8 questions
24 lecteurs ont répondu
Thèmes : zombies , morts vivants , vaudou , littérature , horreur , fantastique , cinema , adapté au cinéma , adaptation , musique , hollywoodCréer un quiz sur cet auteur

{* *}