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Critiques de Christa Faust (47)
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Bad Mother

Dans ce roman graphique aux très beaux dessins, l'héroïne est une mère de famille, quarantaine sonnée, légèrement enveloppée, se trouve confrontée au kidnapping de sa fille par un gang vers lequel elle a été indirectement propulsée par petit ami du moment.



Ce sont surtout les dessins qui embellissent l'histoire, avec quelques grandes planches très soignées. L'absence de textes sur plusieurs d'entre elles permet de suivre l'intrigue qui est assez simple en consacrant toute sa vision sur la qualité des coups de crayon.



Les visages m'ont paru très réussis, avec des expressions traduisant parfaitement les émotions ressenties par les protagonistes.



Donc, sur un scénario très classique, un petit moment de détente saignant avec de belles couleurs.



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Money shot

Des shots, on en a tous éclusé.

Des money shot, moins sûr.

Dans le jargon du X, rien à voir avec le dernier iPhone qui vous nique direct votre PEL et en même temps j'ai envie de dire tant mieux au regard des neuf premiers qui, désormais, prennent la poussière dans la vieille armoire de tatie Refesse, un money shot constitue le point culminant d'un film porno, la scène d'anthologie, le sujet incontournable à la machine à café du presbytère voisin.

Garçon ! Un money shot pour la 69, c'est bibi qui régale !



Angel Dare ou l'art insolite de passer de directrice d'agence de mannequin de luxe à visiteuse privilégiée de coffres de bagnoles en tous genres.

Une sombre histoire de mallette égarée, un plan cul qui tourne au vinaigre, c'est un début prometteur susceptible de vous abonner gratos à "Grosses emmerdes à répétition fanzine".

Mais la coquinette a du répondant et ne s'appelle pas Dare pour rien.

Flanqué de Malloy, ancien flic aussi bourru que terriblement convaincant lorsqu'il s'agit de mettre les barres sur les I et les points sur les T, Angel va se casser le cul, encore diront certaines mauvaises langues un brin nostalgiques de sa grande époque sur grand écran, pour survivre au prix de sacrifices hier impensables.



Christa Faust a bossé dans les peep-show et fait son trou dans le milieu du X pendant près d'une décennie. Autant dire que le sujet, elle maîtrise.

J'imagine qu'elle y a mis pas mal d'elle dans le portrait d'Angel tout en nous gratifiant de sa vision toute personnelle d'une industrie censée vendre du rêve par paquets de dix. Qui vient de beugler lascivement: cm ?!!



Le pitch est anecdotique.

Il n'est qu'un prétexte, un subterfuge à grosses poursuites, gros flingues, gros macchabées.



Le ton est sec, nerveux, désabusé.

Le rythme endiablé, servi par un p'tit bout de femme qui ne s'en laisse pas compter.

Il décrit le glauquissime d'une industrie exclavagiste complètement gangrenée tout en essaimant quelques moments d'antologie savoureux.

Bienvenue à nanarland. En matière de pastiche, le milieu touche sa bille. La Planète des Seins et Fess'tival de Débutantes sont encore dans -presque- toutes les mémoires de cinéphiles avertis.

Autre sujet à gaudriole, les pseudos suggestifs censés valoriser l'atout maître de l'acteur au sommet de son art. Spéciale cacedédi à Marco Pilon et Sam Hammer qui, contrairement à son sobriquet, était, se murmurait-il dans les milieux autorisés, une vraie bite en bricolage.



Pourvoyeur d'un très honnête moment de détente, Money Shot ne restera cependant pas dans les annales.
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Redemption, tome 1

Ce comic est un western post-apocalyptique qui se prend un peu trop au sérieux pour les caricatures qu'il met en place. On y suit une docteure emprisonnée pour avoir avorté une adolescente violée. Tout ça dans un village dirigé par des hommes qui tentent de construire un mur pour se protéger des étrangers.



S'ensuit une escapade dans le désert et une suite de péripéties qui font qu'on ne s'ennuie pas. Mais on n'est jamais réellement surpris ou emporté par l'histoire non plus.
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L'ange du porno

Comme à mon habitude, je choisis des livres au hasard au rayon polar de ma bibli, et, pour une fois je suis tombé sur une pépite, une pépite d'or, même une pépite hot d'or. En effet l'auteur, ancienne professionnel du X, a écrit plusieurs livres érotiques ainsi qu'un livre porno/ gore avec Poppy Z Brite et se lance dans son premier polar.



L'héroine, Angéla est une ancienne star du porno; à l'approche de la quarantaine elle dirige une agence de placement d'actrices et de strip teaseuses. Un vieux pote, réalisateur lui demande de vite venir tourner une scène car l'actrice est malade. D'abord réticente elle finit par craquer quand elle apprend que son partenaire sera Jesse, jeune star actuel du X, beau comme un camion et surtout doter d'un tuyau d'échappement trés performant.

Mais, evidemment, rien ne se passe comme prévu: violée, tabasseé, ligotéé et mise dans le coffre d'une bagnole, elle se fait flinguer par le beau Jesse.

Sauvée miraculeusement par une dominatrice sadique et aidée par un ex flic, elle n'aura de cesse que de se venger.



Un vrai pulp, hard boiled ( dur à cuire)

so américan, c'est trash, parfois cru mais, comme dans tout polar qui se respecte, il n'y a ni scène érotique ou pornographique.

Ironie, burlesque mais surtout action et émotion, Angéla n'utilisera pas ses poings mais d'autres atouts que dame nature lui a généreusement donné et sa vengance n'en sera pas moins terrible avec une fin étonnante.



L'auteur nous fait passer, en toute légéreté deux messages sur le monde du X:

- des femmes aiment leur métier, elles aiment le sexe, s'assument complètement et n'en sont pas moins autant morale que n'importe qui d'autres.

- ce milieu attire malheureuseument bon nombre de pourri(e)s et l'auteur dénonce sans concession l'esclavagisme sexuel



J'ai passé un trés bon moment avec Angéla et si vous avez son tel, contactez moi!
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Money shot

Ce roman noir n'est ni un polar ni un thriller mais un simple livre d'action, de la même manière qu'on tourne des films d'action à Hollywood. D'ailleurs le rythme et le scénario sont très cinématographiques et c'est tambours battants que s'enchaînent les rebondissements.



Gina, alias Angel Dare, ex-star du porno, dirige une agence d'actrices... de porno. Dans ce milieu plutôt particulier, les codes sont atypiques et pas franchement bienveillants. Toutefois, Angel tire son épingle du jeu et reste droite dans ses baskets, ou plutôt sur ses talons aiguilles. Cela n'empêchera pas sa petite entreprise de basculer le jour où des proxénètes imagineront qu'elle leur a piqué leur blé...



En choisissant ce roman par hasard, je recherchais avant tout un divertissement et une lecture sans prise de tête. Contrat parfaitement rempli. le style est fluide et malgré le caractère sulfureux du sujet, la narration reste très pudique et ça, ça m'a plu. Certes il est beaucoup question du sexe mercantile mais le roman n'est pas racoleur pour un sou. C'est surtout l'action qui est mise à l'honneur avec une violence sans outrance et une absence de manichéisme rafraîchissante.



Une lecture idéale pour l'été.





Challenge PLUMES FÉMININES 2019

Challenge MULTI-DÉFIS 2019

Challenge TOTEM
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Money shot

Etre enfermé dans le coffre d'une voiture, c'est franchement désagréable. L'avantage, c'est que ça vous laisse du temps pour faire le bilan de la série d'événements qui vous ont conduits dans ce lieu sombre et exigu. C'est ce qui arrive à Angel Dare qui cherche à s'extraire de la malle d'une Honda Civic déglinguée stationnée au coeur d'une friche industrielle de Los Angeles. Angel est une ancienne star du X, une Cendrillon du porno qui a réussi à raccrocher avant que « sa chatte ne se retransforme en citrouille ». Elle n'a pas quitté pour autant le milieu puisqu'elle a créé son agence d'actrices. Elle s'en sort plutôt bien jusqu'au jour où elle se retrouve mêlée à une histoire sordide pleine de méchants très méchants. Angel de Los Angeles va alors se changer en ange vengeur. Et nous voilà partis pour 240 pages survitaminées, riches de scènes d'action stéréotypées et de retournements bidons. le roman ne se singularise que par son cadre : l'industrie des films pour adultes de la “San Pornando Valley”. Vous y découvrirez l'envers sordide de ce milieu qui fricote avec la drogue, la prostitution et la traite des blanches. Le récit rythmé et parsemé d'humour distrait, oui, mais ne nourrit pas son lecteur.
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L'ange gardien

Prêt à suivre Angel Dare, ex-star du porno rangée des tournages dans un road movie à 100 à l'heure à travers la Californie des fights clandestins et des boîtes à strip glauques ? Prends ton Sig-Sauer, un cachet, un slip propre et c'est parti !



Vivant désormais cachée et (soi-disant) protégée depuis Money Shot (au passage, on peut sans peine lire l'un sans avoir lu l'autre), Angel Dare tente de se faire oublier dans un rade californien quand surgit Vic la Brique (!), son ancien amant venu rencontrer son fils Cody, jeune prodige de sports de combats, jusque-là méconnu. Tout juste le temps de se rappeler le bon vieux temps que trois tueurs débarquent et que la première fusillade - d'une longue série d'autres parfois tarantinesques - éclate, laissant quelques cadavres sur le zinc.



Angel s'échappe avec Cody sous son aile, après avoir promis de veiller sur lui et de l'amener à Vegas où une participation à une télé-réalité dédiée aux sports de combat l'attend. Hank, l'entraîneur de Cody, va l'y aider. Lovell, le caïd-dealer du coin mais aussi quelques Croates resurgis du passé d'angle, beaucoup moins.



Christa Faust a une faiblesse et deux mérites. La faiblesse, c'est celle de son histoire, pas super-méga-originale ni crédible, malgré la plongée dans les milieux du fight extrême et des combats arrangés de l'autre côté de la frontière. La force, c'est celle du rythme ; soutenu ; riche en dialogues qui frappent comme des directs au menton ou des coups de lattes au foie.



Mais le grand mérite vient surtout du personnage d'Angel Dare qui se peaufine davantage dans cet opus, prend de l'épaisseur et devient toujours plus attachant. Même rangée du X, Angel n'a aucun état d'âme pour un petit extra de temps à autre : mécaniquement pour la bonne cause s'il le faut, affectueusement quand un espoir de lendemains meilleurs passe à portée. Comme avec Hank, à l'âme aussi désemparée que celle d'Angel et si les contraires s'attirent parfois, les handicapés de l'amour aussi. Mais tout n'est pas si simple...



Pour le personnage atypique d'Angel, pour l'écriture non moins atypique de Christa Faust (traduite par Christophe Cuq) et pour cette atmosphère barrée mais attachante, j'ai aimé L'ange gardien. Et attend le suivant avec impatience.
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Money shot

Après les origines de la pédérastie, après les expressions du langage courant qui sont en fait toutes tendancieuses, après les dangers de la branlette, me voici dans le porno !



Enfin, en compagnie d’une ex-star du porno que ces messieurs connaissent bien : Angel Dare. Reconvertie depuis en directrice de société, mais toujours dans le milieu du porno, bien entendu.



Dans le porno un jour, dans le porno toujours… Sacré Angel Dare, va… Ces messieurs qui me lisent s’en souviennent encore, de sa filmographie !



Anybref ! Me voici donc en compagnie d’une ex-star du porno, on commençait pénard notre journée au bureau, je pensais lui demander quelques « trucs » et voilà qu’il nous est arrivé des bricoles, le genre d’emmerdes graves !



Notre journée s’est terminée dans le coffre d’une Honda Civic, et je vous le dis, c’est pas confortable ce genre de coffre ! Mais avant de se retrouver dans le coffre de la Honda Civic, on a morflé, je vous dit que ça !



Certes, l’ex-femme du porno, parfois rude, reste toujours courtoise, mais la vérité m’oblige à vous le dire : certains ont commencé à les lui briser… MENUES !



Alors voilà notre Angel qui s’en va en guerre… Elle a la haine, elle est vénère. Mais comment faire quand on seule face à tous et que l’on n’a pas la puissance de feu d’un croiseur ni des flingues de concours ?



Et bien, on commence par le début de la vengeance et comme disait l’autre, c’est jamais bon de laisser dormir les créances, et surtout de permettre au petit personnel de rêver.



Sauf qu’ici on s’attaque à du lourd et à du gros personnel… Et on n’a même pas une canon scié !



Si vous êtes puritain et que les mots « sexe, bite, s’astiquer le manche, se branler, baiser, chatte, forniquer… » vous font tomber en pâmoison tant ils vous écorchent vos oreilles de grenouille de bénitier, je vous en prie, passez votre chemin en vitesse, vous risqueriez d’attraper mal à votre vertu ou d’enfin vous dévergonder un peu…



Une écriture simple, pas celle d’un grand roman, avec une narratrice – Angel Dare – bourrée d’humour, qui nous fait partager ses pensées et ses souvenirs… On avale ce roman noir sensuel d’une traite, vidant tout d’un coup, jouant à la gorge profonde, tant il est bon à lire. Il coule dans la gorge d’Annie… (Pardon, je me laisse aller, là !).



Il y a de la verge dans les répliques… Oups, décidément ! Je voulais dire qu’il y avait de la verve dans les répliques, dans la narration, dans les aventures pas si tranquilles de notre Angel Dare qui s’est faite piéger comme une bleue, tout ça pour une bite. Ok, c’était une belle grosse bite… Propriété d’un beau mec, en plus, ce qui ne gâche rien… Mais c’était un fils de sa mère, le mec…



D’accord, ce ne sera pas LE roman noir de l’année, le scénario est basique et si la victime n’était pas une ancienne star du porno, le roman serait assurément moins drôle et moins intéressant. Tout le sel est dans son personnage principal et dans ce qu’elle nous raconte sur le milieu peu reluisant du monde du porno.



Sans oublier l’autre personnage principal, intéressant lui aussi, Malloy, l’ancien flic froid et violent qui va aider notre amie dans sa quête et l’assister de toute sa science des filatures et des déguisements à gogo.



Et puis, n’allez pas croire qu’on ne fait que sourire durant la lecture, nous sommes dans un roman noir et il y a aussi une critique sociale sur l’univers impitoyable du porno, de la prostitution et des réseaux qui vendent des pauvres filles de l’Est (ou d’ailleurs) qui pensaient venir aux États-Unis pour faire des ménages ou être jeune fille au pair…



Drôle, amusant, noir, sensuel, sexuel, violent à certains moments, amusant (oui, ça revient régulièrement), émouvant, sans pour autant obtenir le Goncourt, mais de toute façon, on s’en branle, heu, on s’en moque puisque le but n’est pas là !



Messieurs, Angel Dare n’était pas QUE bonne à tourner dans des pornos ! Pensez-y lorsque vous regarderez ces films, une main dans le slip (ou dans le boxer, le caleçon, ou dans ce que vous voulez) !



Cette femme avait des couilles au cul et certains mecs lui doivent quelques bourres-pifs ou plus, si énervements plus grand… D’ailleurs, elle les a toujours, ces couilles au cul car quoi qu’il arrive, elle garde la tête haute, notre amie qui m’a fait passer un excellent moment de lecture.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Redemption, tome 1

Une tueuse, pas une sauveuse

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Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre, qui n'appelle pas de suite, qui pourrait à la rigueur être considérée comme une première saison. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2021, écrits par Christa Faust, dessinés et encrés par Mike Deodato junior, et mis en couleurs par Lee Loughridge. Les couvertures ont été réalisées par Deodato. Ce tome comprend également une postface de deux pages de la scénariste, une d'une demi-page du dessinateur, les couvertures variantes de Frank Cho, Damian Scott, Johnny Desjardins, et 13 pages de script, case par case avec le dessin correspondant en vis-à-vis.



Quelques années dans le futur après le grand effondrement, dans la petite ville de Redemption au beau milieu d'une zone désertique, la docteure Inez Obregón est en train d'être châtiée sur la place publique devant la populace, une cinquantaine de personnes. Le shérif Gage dispense des coups de fouet : elle a été reconnue coupable d'avoir pratiqué un avortement sur une jeune adolescente ayant été victime d'un viol. Le pasteur Nathan Stonewater est présent et il exhorte l'adolescente à dire qu'elle n'était pas consentante pour l'avortement, ce qu'elle finit par dire sous la force de l'intimidation. Le pasteur continue son discours rappelant que lui et le shérif font tout pour assurer la sécurité des habitants, et que le projet de construction de mur autour de la ville va être mis en œuvre. Il termine en rendant son jugement : Inez Obregón a commis des crimes contre Dieu et le bon peuple de cette ville, elle est donc condamnée à mort.



La nuit dans sa cellule, Inez Obregón reçoit la visite de sa fille Rose qui lui apporte de l'eau, paiement qu'elle a obtenu en réparant le récupérateur de protéines de Lyle. Rose en profite pour lui demander qui est le Boucher que sa mère a mentionné. Elle lui raconte brièvement l'histoire de Cat Tanner, une jeune fille qui a dû grandir très vite après le grand effondrement, au milieu des troubles civils, qui a su endurcir son corps pour survivre et qui a commencé sa carrière en tant que pickpocket, avant de devenir une tueuse à gages. En tant que chasseuse de primes, elle réalisait les arrestations pour lesquelles tous les autres avaient renoncé. Elle a fini par tuer le précédent shérif de Redemption, et s'associer avec Lexi, un autre bandit, et constituer un gang. Cette association s'est mal terminée aux dépens de Cat Tanner qui y a perdu la main droite, remplacée ensuite par une prothèse cybernétique. Puis vint le massacre de vingt-cinq mineurs dans un bar, ce qui lui valut le surnom de Boucher. Inez finit par comprendre où sa fille veut en venir et elle essaye de l'en dissuader. Même si elle retrouve Cat Tanner, celle-ci refusera de l'aider, et c'est une mauvaise idée que de vouloir l'impliquer. Rose Obregón s'en va, mais elle a pris sa décision. Elle dispose d'une moto gonflée, de plusieurs litres d'eau comme paiement.



AWA Studios (Artists, Writers and Artisans) est une maison d'édition créée en 2018 par Bill Jemas, Axel Alonso et Jonathan Perkins Parker, publiant d'un côté des séries s'intégrant dans un univers partagé, et de l'autre des histoires indépendantes complètes en un tome, ou constituant une première saison. Dans un premier temps, le lecteur se dit que les auteurs ont réalisé un récit composé d'éléments divers s'intégrant bien pour faire un tout, mais dont aucun n'est développé. Par exemple, dans la postface, la scénariste indique qu'elle envisage ce futur comme les conséquences d'un effondrement, et celui-ci a été causé par l'accumulation de petites catastrophes, et pas par un unique cataclysme comme une guerre nucléaire ou une montée des eaux trop importantes. Pour autant, cette notion n'apparaît nulle part dans le récit qui montre juste des individus évoluant dans un monde ravagé, et encore dans une zone très restreinte : la ville de Redemption et ses alentours à quelques kilomètres. De son côté, l'artiste montre effectivement une petite bourgade, de type western, sans revêtement dans les rues qui sont en terre. Il représente également un mélange de constructions de fortune, de ruines du début du vingt-et-unième siècle, de technologie futuriste, dans des conditions qui évoquent le bricolage avec des matériaux de récupération. Car les auteurs ont également ajouté une facette science-fiction et une facette western. Le lecteur peut donc voir une prothèse de main cybernétique et des motos futuristes, sans autre explication quant à leur développement ou leur pérennité dans ce monde dévasté. Il peut également voir la forte influence Western que ce soit dans l'accoutrement du shérif, ou celui du Boucher, ou encore les holsters à la ceinture, et bien sûr la pendaison dans la grand-rue.



L'intrigue s'avère très simple à suivre : la fille de la docteure qui va être pendue, part à la recherche d'une légende, une chasseuse de primes s'étant retirée des affaires, afin de délivrer sa mère et de renverser le despote en place. Il y a quelques retours en arrière pour présenter Cat Tanner et l'origine de la haine que lui voue le shérif Gage. Rapidement, le lecteur sourit en comprenant que les héroïnes luttent contre des méchants masculins, même si deux femmes n'ont pas un beau rôle. Deodato donne à chacune un air imposant et inquiétant : il n'est pas question de les transformer en poupée ou en objet du désir. Le Boucher fait penser à Linda Hamilton dans Terminator 2, en plus Western. Il constate également que Christa Faust intègre ses thèmes favoris comme l'homosexualité (la relation entre Inez et Cat), la maltraitance des femmes (le viol de la jeune adolescente), la confiscation des droits des femmes pas les hommes (l'interdiction d'avortement), le racisme ordinaire envers les hispaniques, tout ça avec une bonne dose de violence, d'affrontements physiques ou à l'arme à feu et les conventions de genre Western, SF. De son côté, Deodato n'est pas en reste. Il explique que les deux genres qu'il affectionne particulièrement sont le post apocalyptique et le Western, et que cette histoire lui a permis de mêler les deux pour son plus grand plaisir. Il aoute que pour son récit, il a préféré revenir à une narration visuelle assagie, c’est-à-dire sans case inclinée, sans mise en page échevelée.



Dès la première séquence, le lecteur s'immerge dans un endroit avec une ambiance très particulière, grâce à la mise en couleurs de Lee Roughridge. Il joue sur la déclinaison des nuances d'une couleur dominante : le jaune pour la chaleur régnant sur Redemption, un bleu foncé pour la séquence de nuit dans la cellule de prison où Inez Obregón attend le jour de son exécution, une teinte sépia pour les souvenirs, une nuance rougeoyante pour le coucher de soleil, des déclinaisons de vert bouteille pour la scène en souterrain. Le lecteur éprouve vite une forte sensation d'immersion dans le récit, grâce à une narration visuelle riche. Il apprécie de pouvoir regarder des personnages rendus de façon photoréaliste avec un haut niveau de détails, et une direction d'acteurs naturaliste lors des conversations, plus énergétiques lors des moments d'action. Il peut détailler chaque tenue vestimentaire. Il est tout aussi impressionné par le soin apporté dans la représentation des éléments technologiques qu'il s'agisse des motos à trois roues, ou de la prothèse de main de Cat, des armes à feu. Il en va de même pour chaque environnement, entre rendu photographique et éléments détruits dessinés et parfaitement intégrés. Comme à son habitude, l'artiste use de trames mécanographiées réalisées à l'infographie pour apporter plus de texture à certains éléments.



D'un côté, le lecteur se dit que les auteurs ne se sont pas trop foulés pour imaginer cette histoire. De l'autre côté, la lecture génère une expérience immersive de grande qualité. Ce phénomène est provoqué par la cohérence interne sous-jacente du récit, et se perçoit dans les détails. Rose Obregón n'a que quelques jours pour devenir une combattante. Elle effectue de grands progrès grâce à ses compétences de technicienne des interfaces neuronales homme-machine, ce qui lui permet de maîtriser la précision de ses tirs au pistolet bien plus rapidement que la normale. En outre, il y a là le constat que cette jeune femme qui représente une nouvelle génération sait faire des choses que la génération précédente (celle de Cat Tanner) n'a pas maîtrisées. Intégrées de manière organique, le lecteur relève également une ou deux thématiques plus ambitieuses que le simple règlement de compte dans la grand-rue. Cat Tanner refuse obstinément d'aller secourir Inez Obregón, même contre rémunération. Elle insiste sur le fait qu'elle est une tueuse pas une sauveuse, et cette différence ressort de manière manifeste dans son histoire personnelle. Pa ailleurs, Inez Obregón se retrouve dans cette situation de condamnation à mort parce qu'elle a fait un choix d'adulte. Elle a préféré rester à Redemption pour continue à soigner les femmes en ayant bien conscience du risque encouru pour sa propre vie, plutôt que de partir avec sa compagne.



De prime abord, ce récit ressemble à un assemblage artificiel et superficiel d'éléments disparates, prêts à l'emploi. Très vite, le lecteur perçoit le degré d'implication de l'artiste et du coloriste qui va bien au-delà d'un simple travail alimentaire de commande. Progressivement, il se rend compte que la scénariste sait développer d'autres thèmes que ceux évidents et à peine exposés.
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Money shot

Remontant à rebours le cours des livres de Christa Faust, Money shot me faisait de l'oeil avec insistance et je n'ai pas longtemps hésité à plonger. Avec l'impression immédiate en retrouvant Angel Dare de renouer avec une vieille copine salace autant qu'attachante.



Premier opus de la série, Money Shot nous entraîne à un rythme d'enfer dans les coulisses et back-rooms du milieu porno de LA, dans une histoire bien noire et sanguinolente à souhait. Pour autant, ça n'est pas l'intrigue - sur fond de cavale contre la montre, de valise pleine de billets et de cadavres laissés ci-et-là - somme toute assez classique qui retient l'attention. Mais c'est plutôt le contexte dans lequel Christa Faust fait évoluer son histoire, au coeur de cette industrie du porno qu'elle connaît mieux que quiconque pour y avoir exercé ses talents avant de se lancer dans l'écriture.



Le réalisme avec lequel elle décrit la face cachée (mais semble-t-il réelle) du milieu fera fuir le lecteur qui voyait dans Money shot l'occasion de se relancer la libido pour 8,60 €. On préfèrera alors s'attacher à Angel Dare, Barbarella des temps modernes, désenchantée mais pas désabusée, en quête de vengeance certes, mais surtout de rebond.



L'ange gardien qui suit Money shot trace la même voie. J'espère que le prochain l'approfondira davantage.
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The Mammoth Book of Vampire Stories by Women

This anthology turned out to be a mixed bag of tales featuring different versions of vampires, though some were better than the others. Featuring the only vampire short story by Anne Rice, the undisputed queen of vampire literature, and an autobiographical introduction by Ingrid Pitt, star of the films The Vampire Lovers and Countess Dracula, this Mammoth collection brings together thirty-four uncanny and erotic tales by women who have redefined the genre of vampire fiction. The quest continues—for blood to drink, for souls to steal, for life among the undead.

Contents:

Introduction: My Life Among The Undead by Ingrid Pitt

The Master Of Rampling Gate by Anne Rice

Homewrecker by Poppy Z. Brite

When Gretchen Was Human by Mary A. Turzillo

The Vengeaful Spirit of Lake Nepeakea by Tanya Huff

La Diente by Nancy Kilpatrick

Miss Massingberd and the Vampire by Tina Rath

The Raven Bound by Freda Warrington

Vampire King of the Goth Chicks by Nancy A. Collins

Just His Type by Storm Constantine

Prince Of Flowers by Elizabeth Hand

Service Rendered by Louise Cooper

Aftermath by Janet Berliner

One Among Millions by Yvonne Navarro

Luella Miller by Mary E. Wilkins-Freeman

Sangre by Lisa Tuttle

A Question of Patronage by Chelsea Quinn Yarbro

Hisako San by Ingrid Pitt

Butternut and Blood by Kathryn Ptacek

Sleeping Cities by Wendy Webb

The Haunted House by E. Nesbit

Turkish Delight by Roberta Lannes

Venus Rising on Water by Tanith Lee

Year Zero by Gemma Files

Good Lady Ducayne by Mary Elizabeth Braddon

Lunch At Charon's by Melanie Tem

Forever, Amen by Elizabeth Massie

Night Laughter by Ellen Kushner

Bootleg by Christa Faust

Outfangthief by Gala Blau

My Brother's Keeper by Pat Cadigan

So Runs The World Away by Caitlin R. Kiernan

A North Light by Gwyneth Jones

Jack by Connie Willis
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Money shot

La collection NeoNoir de chez Gallmeister a su convaincre tous les amoureux du roman noir américain, en voici le dixième roman et il faut fêter cela dignement car Christa Faust est la première femme à rejoindre la bande NeoNoir. Et je peux vous dire que c'est un pur délice à lire !



Imaginez une ex star du porno reconvertie en chef d'entreprise, une femme fatale, intelligente et très opiniâtre, qui n'a peur de rien; imaginez que cette femme ait été trompée, prise au piège et laissée pour morte; imaginez sa vengeance... Ce livre est brillant : il est à la fois noir mais teinté d'humour sarcastique, il est rempli de sensualité mais saupoudré de féminisme. C'est un roman dans le milieu de la pornographie mais il n'est jamais vulgaire. Bien au contraire il est même très sage à ce niveau là car le plus important c'est cette vendetta. Personne ne restera impuni : Angel Dare est là !



J'ai adoré ce personnage : c'est une femme que l'on admire par son courage, son indépendance et ses divers traits de caractère. Elle est une vraie battante dans un monde qui caricature des femmes dans son genre. Elle est tout autant Gina Moretti qu'Angel Dare... A ses côtés vous allez rencontrer tous les échantillons d'acteurs du monde X, vous verrez l'envers du décor. Cela ne fait pas toujours fantasmer ! J'ai aussi aimé Malloy, celui qui va aider Angel tout le long du livre, un être compliqué que l'on ne comprendra jamais vraiment : il est pudique, fort et attachant même à la fin...



Money Shot est un livre qui est à la fois rempli d'énergie dans l'action et d'esprit dans les réflexions. Il lance un regard acéré sur un univers méconnu; il nous fait découvrir des protagonistes que l'on aime pour leurs qualités intrinsèques et non leurs agissements extérieurs. Une star du X n'est pas forcément une bombe sexuelle sans cervelle, elle peut être une vraie féministe déterminée qui sait ce qu'elle veut et où elle va. L'histoire nous dira si Angel Dare a eu sa revanche mais quoiqu'il en soit le chemin qui l'y mènera lui apportera une vraie révélation sur qui elle est vraiment.



En définitive, encore un excellent NeoNoir et je suis très heureuse de voir une femme rejoindre cette collection ! Pour Angel Dare : hip hip hip hourra !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Money shot

Angel Dare, ancienne star du porno, gère dorénavant une agence d’actrices X et, à sa manière, a retrouvé une vie relativement rangée. Quand un ami lui propose de faire un comeback aux côtés du nouvel étalon à la mode dans le cinéma pour adultes histoire de lui rendre service, Angel accepte. C’est quand elle se retrouve enfermée dans le coffre d’une voiture après un passage à tabac qu’elle commence à se dire qu’elle a sans doute fait une erreur. Laissée pour morte, recherchée par la police, elle est bien déterminée à se venger.

Amusant polar qui nous amène dans un territoire finalement assez peu exploré par le genre et qui a pourtant un véritable potentiel noir, Money Shot marche avant tout à l’énergie et à l’humour. En effet, si l’intrigue tient plus ou moins sur un timbre-poste, le tableau que peint Christa Faust de l’industrie du cinéma pornographique n’est pas sans intérêt : ni diabolisé, ni idéalisé – l’héroïne est ici embringuée dans une sordide histoire en rapport avec un trafic d’êtres humains dont sont victimes de jeunes roumaines – et dépouillé de tout glamour pour ne montrer que ce qu’il est vraiment, c’est-à-dire un business dans lequel se sont généralement les ouvriers qui ont le plus à perdre et le moins à gagner.

Tout cela n’empêche pas l’humour, omniprésent et souvent bien vu quand il s’agit de jouer avec les clichés :

« Il devait y avoir cinq mecs occupés à besogner les différents points de son anatomie, pendant que six ou sept autres se tenaient en retrait, s’astiquant le manche en attendant de prendre la relève. Un truc marrant quand on bosse dans le porno, c’est la vitesse à laquelle on s’habitue à voir des mecs se branler […] Beaucoup de types imaginent que ce doit être hyper excitant d’assister à un tournage de porno. Un conseil : à moins que vous aimiez vraiment regarder des mecs se branler, passez votre chemin. »

Peut-être est-ce Los Angeles, ou le duo que forment Angel Dare, ses réflexions décalées, et Malloy, l’ancien flic froid et violent, mais on pense volontiers aux premiers volumes des aventures d’Elvis Cole et Joe Pike, de Robert Crais. Bref de la bonne série B sans temps mort qui, après une première et discrète publication chez Outside en 2011 sous le titre de L’ange du porno, trouve bien sa place dans la collection Neo Noir de Gallmeister.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Money shot



Ce roman noir a pour originalité sa narratrice : Gina Moretti, alias Angel Dare, 30 ans, ancienne star du porno.

Elle reçoit l’appel d’un de ses « amis » pour une scène « hot » avec un acteur qu’elle admire.

C’est un piège et elle se retrouve dès le premier chapitre dans le coffre d’une voiture puis à la recherche d’une valise pleine de billets.

Ce roman est sans temps mort (mais les morts « pleuvent » ). La belle Angel Dare a à la fois une plastique parfaite (quoiqu’un peu cabossée au début), elle cogite vite et bien et prend sa revanche.

Par moment j’ai cru qu’il s’agissait d’une parodie de film d’action tant les situations paraissaient improbables…ce qui n’empêche pas que j’ai passé un excellent moment (action, go, go, go…)
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Money shot

Angel Dare, ex-star du porno, dirige maintenant maintenant une agence d'actrices... C'est qu'elle est sur le retour d'âge, alors, dans le milieu, elle n'est plus la coqueluche !! Mais un jeune étalon qui fait fureur et avec qui les jeunes actrices rêvent de tourner rêve de tourner une scène avec Angel !! Pour rendre service à un vieil ami producteur et réalisateur, Angel consent donc à faire un retour et tourner avec ce bellâtre qui la réclame. Mais voilà... rien, mais absolument rien ne se passera comme prévu !!! Au lit de se trouver au lit, Angel se retrouvera dans le coffre d'une voiture laissée pour morte... et devra échapper à la police, alors que c'est elle la victime...



De la Californie au Nevada, une chasse à l'homme est engagée... Un livre qui se lit comme on regarderai un excellent film d'action. L'écriture est vive, incisive, directe... Les scènes se succèdent sans répit pour le lecture... et pour les protagonistes de l'histoire... On sort de cette lecture essoufflé, mais ravi !!!



Un très bon roman d'action. Warning tout de même, parce que certains passages sont plutôt crus, mais leurs places est totalement justifiées... On est quand même dans les coulisses du porno !!! Vraiment une bonne lecture !
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Bad Mother

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il regroupe les 4 épisodes, initialement parus en 2020, écrits par Christa Faust, dessinés et encrés par Mike Deodato junior, et mis en couleurs par Lee Loughridge. Les couvertures ont été réalisées par Deodato. Le tome contient également la couverture variante réalisée par Tim Bradstreet, une postface d'une page et demie de la scénariste, une de deux courts paragraphes de Deodato, 3 pages de composition de page et d'effets spéciaux réalisées par le directeur artistique, le script de 11 pages de l'épisode 3, case par case, avec les cases dessinées par Deodato en vis-à-vis.



April Walters est train d'essayer un jean dans un magasin et elle constate qu'elle ne rentre plus dans sa taille habituelle, ce qui la déprime, et l'incite à repartir sans rien acheter, malgré la proposition de la vendeuse d'aller chercher une taille au-dessus. Elle va ensuite faire ses courses dans un supermarché d'alimentation et prend une bouteille de jus de pomme. Valerie, une copine la salue en lui faisant observer qu'elle ferait mieux de prendre du jus de fruit bio, sinon ça revient à donner un soda à ses enfants. C'est une jeune mère dans une forme physique splendide, avec un ventre plat parfait. En faisant la queue à la caisse, elle indique à son mari qu'elle a pris du saumon comme il aime pour le repas du soir : il lui répond que finalement il a pris un vol plus tôt et qu'il prendra quelque chose à manger dans un établissement à emporter. Elle lui souhaite un bon vol. Deux hurluberlus font irruption dans le magasin, avec une arme à feu à la main, exigeant que tout le monde se couche à terre, et que la caissière leur donne l'argent. Un client est parvenu à appeler le numéro d'urgence 911. Les sirènes se font entendre, et l'un des deux hommes décide d'attraper une otage. Il préfère choisir une jeune femme bien faite de sa personne, plutôt qu'April. Ekland, un inspecteur de police, fait irruption avec deux policiers armés derrière lui qui tiennent en joue les 2 agresseurs. Il commence à négocier. Discrètement, il sort le revolver qu'il a dans sa poche et fait feu sur celui qui tient l'otage, le tuant net. April est éclaboussée par le sang.



Une fois rentrée chez elle, April appelle son époux Steve pour le rassurer, mais il est dans une zone sans connexion. Elle lui laisse un message lui disant que tout va bien et qu'il n'a pas lieu de s'inquiéter. Son fils Adam pénètre alors qu'elle est en train de laver son teeshirt : il a besoin de son polo propre pour son voyage du lendemain. Elle le serre très fort dans ses bras, et lui propose d'aller au cinéma ensemble. Il répond qu'il a déjà promis à Justin de passer du temps ensemble. Le soir, elle est assise dans son fauteuil sur la véranda, et elle envoie des textos à sa fille, lui rappelant qu'elle doit rentrer à l'heure prévue. Elle voit arriver une voiture qui dépose sa fille Taylor. April se met sur les marches pour lui barrer le passage et l'admonester sur le respect des horaires. Elle se rend compte que sa fille a un bleu au coin de l'œil droit, et un peu de sang séché à la commissure des lèvres. Sa fille l'écarte en hurlant que son copain Chase est vraiment un bel abruti, et elle monte s'enfermer dans la salle de bains. Elle décide de se rendre chez Chase pour lui dire sa façon de penser : elle découvre son cadavre et celui d'un autre jeune homme.



Même s'il n'a lu ni la quatrième de couverture, ni la postface de l'autrice, le lecteur comprend vite l'intrigue : une maman de pavillon, mère de famille au foyer, va se charger de récupérer sa fille, impliquée malgré elle dans un trafic de drogue, tombée dans les mains d'une redoutable cheffe de réseau. Il s'agit d'un thriller, avec enlèvement de mineur, et maman vengeresse. La particularité : April Walters commence à prendre de l'âge, du poids, n'est ni sportive, ni une pratiquante des arts martiaux, ni une guerrière, ou une détentrice d'armes à feu avec port d'arme. Le point de départ évoque vaguement la série Jennifer Blood créée par Garth Ennis & Adriano Batista, à la fois pour la mère au foyer, à la fois du fait de la couverture variante réalisée par Tim Bradstreet (illustrateur des couvertures des séries Punisher d'Ennis), mais la ressemblance s'arrête là. La scénariste joue vraiment le jeu, en présentant cette femme. Elle ne fait pas pitié, mais elle son existence ne semble passer que par ses enfants et la tenue du foyer. Elle fait pâle figure par rapport à d'autres femmes au foyer plus actives, plus sportives. Son mari est parti pour des motifs professionnels. Son jeune fils n'a que faire de ses démonstrations de tendresse. Sa fille est une adolescente bientôt majeure ayant du mal à supporter la tutelle maternelle. Le dessinateur parvient à maîtriser es élans : April est discrètement empâtée sans être obèse, avec une tenue vestimentaire confortable qui ne la met pas en valeur, une femme dont l'apparence reflète une vie au service de sa famille, sa personne passant au second plan.



Scénariste et artiste sont en phase pour une narration factuelle, ancrée dans le pragmatisme de la vie quotidienne. Mike Deodato réalise des dessins très réalistes, parfois même photoréalistes. Certains environnements semblent intégrer des photographies : les rayonnages du supermarché avec les produits, la cuisine tout équipée, les modèles de voiture, le bureau de travail de l'inspecteur Ekland, la rue avec ses pavillons bien alignés avec leur pelouse sur le devant, une vue du dessus d'une rue de la ville, un entrepôt désaffecté avec des murs de brique où il n'en manque pas une, le drone utilisé, etc. Le lecteur sent bien que le dessinateur a pu intégrer certains éléments photographiques retouchés ou utiliser un logiciel de modélisation 3D pour les bâtiments, avec application de textures. Pour autant, ces éléments ne jurent pas par rapport au reste des dessins, et ils apportent à la fois la consistance de vrais lieux, et leur banalité du quotidien. Ces lieux ordinaires constituent l'ordinaire de la vie d'April Walters, montrant son quotidien de responsable d'un foyer de famille, et devant assurer les tâches logistiques dans toute leur diversité.



Christa Faust indique dans la postface qu'elle a intégré des remarques de mères de famille avec qui elle a pu discuter pour nourrir son récit. Elle en fait le portrait d'une personne dévouée à sa fonction, faisant preuve de débrouillardise, d'adaptation, avec une capacité d'adaptation, et un pragmatisme à toute épreuve. En découvrant que sa fille a été enlevée par une organisation criminelle bien rôdée, April Walters fait l'expérience de l'inertie de la police qui doit attendre 48 heures avant de considérer une personne comme étant portée disparu, de l'absence de l'homme de la maison qui est en voyage d'affaires : c'est une situation qui sort de l'ordinaire, comme beaucoup d'autres dans la vie de tous les jours de cette femme, et elle s'emploie à y trouver une solution avec les moyens du bord, et les ressources de son quotidien. D'un autre côté, on peut compter sur Mike Deodato pour insuffler une dramatisation visuelle pertinente dans chaque scène. La première page montre April constatant qu'il lui faudrait une taille plus grande, et le plan de prise de vue montre le constat du bouton qui ne ferme pas, la mine dépitée d'April, son départ du magasin sur un mode presque héroïque devant l'échec. Les courses se font dans des cases de la largeur de la page, insistant sur le quotidien, mais aussi la durée d'une telle tâche. Par la suite, la mise en scène met en avant la solitude de la mère de famille : elle parle à la boîte vocale de son mari, son fils s'échappe de son étreinte, sa fille la repousse et va s'isoler.



L'artiste est tout aussi à l'aise pour les scènes sortant de la banalité, certaines passant dans le registre de l'action : la découverte des cadavres, la pauvre Taylor ligotée, la discussion entre la maman et le gros malabar à l'entrée du laboratoire de crack, la tentative d'étranglement, etc. Il sait se tenir à l'écart des conventions visuelles des comics de superhéros, pour rester entre la banalité du quotidien, et la tension du thriller, avec un savoir-faire très impressionnant du découpage et de la mise en scène. Le lecteur constate avec plaisir qu'April Walters ne se transforme pas en un ange exterminateur invincible, insensible à la douleur, et capable de prouesses physiques pour infliger une douleur sadique, qu'elle reste une personne normale qui refuse le rôle de victime, et qui sait faire preuve de ressource. La scénariste montre bien qu'il en va aussi ainsi de Taylor qui refuse d'être cantonnée au rôle de victime passive d'un enlèvement. Elle sait également intégrer des particularités des relations familiales au cours des affrontements, par exemple la manière dont la responsabilité des parents dans l'éducation crée des liens uniques, ainsi qu'une ténacité peut commune.



Le lecteur ressort de ce thriller avec un grand sourire. L'intrigue en elle-même n'est pas très originale, ni pour le point de départ, ni pour les rebondissements. En revanche, la narration visuelle est d'une grande qualité, à la fois dans l'attention portée au réalisme, à la fois dans la fidélité à l'intention de l'autrice. Celle-ci a construit un thriller rapide et efficace, dont la dynamique repose sur le sentiment maternel, la débrouillardise de la femme au foyer devant résoudre toute sorte de problème et sa ténacité.
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Money shot

Amis puritains, passez votre chemin sinon :"OH My GOD , I'M SHOCKED",vous voilà prévenus !



"Rappelez-vous, avant d'en prendre plein les mirettes, il faut montrer les pépettes."



Par ici la monnaie,pour entrer dans l'antre de la perversion sexuelle. Avec seulement 17€50 ,tu vas t'en prendre plein les yeux.



Voici la terrible histoire de Gina Moretti ,une Nana plus connue sous le nom d'Angel Dare . Actrice de film X dans sa jeunesse,mais désormais c'est du passé. Pourtant à la demande d'un ami elle se laisse attirer par un money shot (Plan à fric) .



Serait-ce la tentation d'un fruit tout jeune qui réveille ses vieux démons ou une façon de voir si sa jeunesse qui se fait la malle, plaît encore ? Hélas,cet écart de conduite ne va pas l'emmener au paradis mais tout droit en enfer .



Angel se rendra vite compte que le coffre d'une bagnole comme scéne de jeu,ce n'est pas le top....



"On pourrait croire qu'il existe un stade, passé lequel,le corps humain souffre tant, en tellement d'endroits,qu'il décide d'accrocher à sa porte une pancarte COMPLET et refuse d'accueillir toute nouvelle douleur. Visiblement, il n'en est rien ."



Avec l'aide de Malloy ,elle va entamer une véritable vendetta pour retrouver ceux qui l'ont mis dans cette galère .



"Une rage folle et étouffante se remit à bouillonner en moi, plus forte que jamais.J'avais envie de tout pêter ."



L'univers du Porno est un milieu bien pourri,ça on s'en doute. Même s'ils se vautrent dans la soie , rien n'est fait dans la dentelle. La violence est partout,et ce roman noir la dépeint avec un réalisme surprenant. L'envers du décor est vraiment peu reluisant.



"le Sex Shop...Beaucoup de gens sont surpris que de tels endroits continuent de prospérer, compte tenu du fait que tout est disponible sur Internet. La vérité,c'est qu'il y a encore des tas de mecs qui partagent leur ordinateur avec leur femme,certains qui n'en sont pas équipés et d'autres encore qui préfèrent tout simplement payer leur porno en liquide."



Christa Faust nous plonge dans ce milieu du X avec une narration remarquable. La tension monte crescendo . Angel ,l'héroïne n'a pas froid aux yeux, elle est même plutôt coriace .Et sa soif de vengeance n'a pas de limite. Une bombe féministe ,indépendante ,futée,et terriblement courageuse.



Un roman noir puissant,une verve pleine d'humour, une tension présente tout le long du récit,un rythme soutenu ,et même si parfois, vu le contexte c'est insoutenable ,la plume de l'auteure donne au roman une force exceptionnelle .



Christa fait une entrée remarquable et remarquée chez Gallmeister ,et même si elle laisse ses talons au vestiaire,elle est à la hauteur des pointures déjà bien dans la place.



Messieurs,une grande dame du noir vous a rejoint chez NEONOIR ,faites-lui la place qu'elle mérite, soyez courtois,et faites gaffe quand même,sous sa plume se cache une sacrée Nana .



Son premier chez Gallmeister ,mais déjà onze romans à son actif.Il me tarde de les découvrir.Je ne peux que vous inciter à découvrir ce "porno-livre ",et l'histoire d'Angel,belle féministe rebelle avec une sacrée paire de c....... Si si,vous verrez ....





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Money shot

Bienvenue dans l’univers X, plus précisément du porno. Tout de suite ça peut gâcher un peu l’entrain, mais il ne faut pas s’y arrêter. Ex-star de films pour adultes, Angel Dare a aujourd’hui une petite entreprise qui book les futures stars de ce milieu aussi dangereux qu’un autre. Peut-être même plus, au vu de ce qu’il va lui arriver.



Tabassée puis violée, meurtrie dans son égo et dans sa chair, elle est laissée pour morte. Ne comprenant pas ce pour quoi cela lui est tombé dessus, elle va chercher qui s’en est pris à elle et dans quel but. L’argent, bien entendu. Mais si seulement il ne s’agissait que de cela …



Dans un milieu sexuel où la femme n’est qu’une viande fraîche qui se gâte vite ou qui se silicone pour s’arranger aux critères voulus, les visages défilent. Véritable industrie où l’argent coule à flot, où la drogue nappe les plateaux, un trafic énorme a été mis en place sous le nez de tous. Et qui dit tous implique leur participation pour goûter une part du gâteau avec son glaçage sucré. Prostitution, enlèvement, viols, addiction forcée aux drogues, le monde du X est obscurci et va être blanchi par Angel Dare en leur mettant un bon gros coup de talon aiguille dans les miches.



À l’humour noir et caustique, Money shot se lit comme un Vernon Sullivan avec l’excédent graveleux en moins. On parle de porno sans trop en faire, il n’y a pas de sexe outrageux puisque la seule scène véritable est délicatement censurée, et les tournages sont vite expédiés avec cette façon d’en parler qui détend le propos et fait sourire par son sarcasme et son ironie. Roman noir avec un soupçon de policier, on se laisse entrainer sur les traces rougies du sang des malfrats d’Angel Dare.
Lien : https://cenquellesalle.wordp..
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Money shot

Je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions Gallmeister pour ce nouveau thriller qui vient s'ajouter à leur belle collection Neonoir. Une collection qui me tient à coeur, aussi noire qu'addictive et qui emmène généralement le lecteur dans les endroits les plus sordides de l'Amérique. Celui-ci ne fait pas exception, j'ai adoré cette petite excursion dans la pornographie !



Outre ce thème plus ou moins discutable, Christa Faust nous conte l'histoire d'angel Dare, ancienne star du porno qui se retrouve, bien malgré elle, dans une sale histoire de réseau d'esclavage sexuel d'Europe de l'est, de fric perdu et de personnages corrompus. Vous comprendrez bien, que le sujet traité, est des plus hideux et quand on parle de telle chose, il est indispensable que la plume de l'auteur n'enfonce pas plus le lecteur dans la tourmente. Ce qu'elle fait avec brio en y joignant un certain humour dont je raffole tout particulièrement.( D'ailleurs je trouve la verbosité poilante assez semblable à celle de Todd Robinson dans Cassandra.)



Une lecture au rythme rapide qui suit les traces de notre héroïne à la verve plutôt comique. Des personnages attachants, des blondes siliconées plutôt étranges et des méchants enfoirés qu'on aimerait bien décapiter.



En conclusion, une superbe lecture que je vous souhaite de découvrir très vite !
Lien : http://avoslivres.canalblog...
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L'ange gardien



L’ange gardien.

Christa FAUST (traduction Christophe Cuq)



Depuis 2 ans et son témoignage au procès de trafiquants sexuels, Angel Dare vit sous le programme du wit

Elle travaille comme serveuse à Yuma, Arizona, dans un diner et à l’occasion elle couche avec le proprio.

Angel n’a pas changé, toujours plus à l’aise elle prodiguant des faveurs sexuelles qu’en se liant d’amitié…

Et c’est le retour d’un de ses anciens amants, Vic la brique (devinez pourquoi ce sobriquet)qui va la remettre en fuite sur la route.

Vic se fait descendre sous ses yeux alors qu’il vient juste de faire connaissance avec son fils Cody (qui a hérité des mêmes attributs que son père).

Les derniers mots de Vic sont pour Angel à qui il demande de prendre soin de son fils.

Entre coups de poings, vol de drogue, coups de couteaux, vol de voiture,balles qui sifflent et pinces qui torturent Angel va faire de son mieux.



Une bonne suite de « Money shot ».

Toujours une ambiance très tendue, sanglante et sexy.

Ce qui me plaît le plus c’est la façon qu’à @christafaust de s’adresser directement à nous.

Je trouve dans ce style un petit quelque chose de la série Clair de lune que j’adorais.

J’aimerais tellement un autre roman de cette auteure !



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