AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Christophe Honoré (101)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ton père

Un petit livre, un témoignage sûrement autobiographique à peine scénarisé pour les besoins de la convention romanesque. Un peu moins de 200 pages .



Je l'ai ouvert hier soir, très tard.



Un brûlot.



Il m'a réveillée en pleine nuit et j'ai dû l'achever à toute force. Ou plutôt c'est lui qui m'a achevée.



Une histoire simple, à la limite de l'insignifiance: le cinéaste et romancier gay, Christophe Honoré, trouve, punaisé sur la porte de son appartement parisien, un message écrit à la main : "Guerre et paix : contrepèterie douteuse ".



Guerre et paix... Père et gay, c'est son cas: voilà l'objet du harcèlement, de la persécution, car d'autres attaques suivront, tout aussi cruelles, tout aussi anonymes.



Le vrai intérêt de ce récit fulgurant est moins dans l'énigme à éclaircir, le coupable à trouver et à neutraliser, que dans les interrogations, les mises en perspective qu'elle suscite.



L'auteur n'a jamais renié son homosexualité mais c'est son homoparentalité qu'on lui reproche: il élève à mi-temps une petite fille, conçue naturellement avec une amie hétéro et célibataire, dans une parfaite harmonie éducative et affective, avec vacances estivales communes. Mieux et plus reposant que bien des divorces hétéros.



Scénariste et cinéaste de talent, auteur de littérature enfantine et de romans pour adultes, Honoré semble hors de portée de l'homophobie à front de taureau qui torturait, par exemple, un Eddy Bellegueule, avant sa notoriété.



Pourtant ce harcèlement réveille en lui toutes les souffrances: la négation où l'a relégué son père, (heureusement) tôt disparu, celle tout aussi pernicieuse, quoique plus feutrée, où le tient sa soeur (une scène d'une rare violence...vous ne lirez plus Ouest-France de la même façon!)



Un vertige le prend: le désespoir d'une époque sans horizon, marquée par le terrorisme , la montée des fascismes, la corruption politique, les années sida, et surtout, dans son cas, les manifestations anti-mariage pour tous, ce désespoir le précipite dans une vraie crise existentielle, une interrogation sur son appartenance, ses trahisons éventuelles, ses petites lâchetés quotidiennes.





Un flot de questions le submerge.



Les livres qu'il a lus, tel ce Gide décoré aimablement d'une merde de chien, sur son paillasson, lui deviennent suspects : plus de 200 livres écrits par des homosexuels, il doit s'en séparer! Nuit de paranoïa et de folie qui donne la mesure de son désarroi.



Finalement, après le questionnement , après le vertige, se restructure le père gay, pourtant fortement mis à mal : il convoque ses divinités tutélaires, sa fille - qui ne se prénomme pas Orange...encore une scène d'un humour grinçant assez inoubliable! - dans une lettre magnifique, et ses amis cinéastes ou écrivains, morts du sida , dont les portraits érigent une galerie protectrice , émaillant les pages de ce roman-récit-essai.



Éprouvant, sincère, percutant. Et remarquablement bien écrit. Fureur, humour, mais aussi esprit de finesse, et esprit de géométrie: Pascal serait content!



A lire et à faire lire, si on en connaît, à tous ces pompeux imbéciles prompts à dénier aux autres leur droit au bonheur au nom de dieu sait quelle loi "naturelle".
Commenter  J’apprécie          4410
Ton père

Christophe Honoré, c'est le cinéaste de magnifiques films comme "Plaire, aimer et courir vite", : "les chansons d'amour", le sous estimé mais splendide "les Biens aimés" et celui à venir de Chambre 212, présenté lors du dernier festival de Cannes que j'ai eu la chance de voir en avant première avant sa sortie en octobre 2019 et qui confirme tout le bien qu'on pense de ce cinéaste aussi inventif que sensible et délicat.



Cette sensibilité, elle est à l'oeuvre largement dans Ton père, qui marquait à la rentrée 2017 son retour aux affaires littéraires, lui qui l'avait un peu délaissé pendant une dizaine d'années à cause de ses productions cinématographiques ou théâtrales particulièrement prolixe



S’ouvrant sur la découverte par sa fille un matin d’un mot malveillant l’accusant d’être un mauvais père, Ton père est un très beau texte ou se mêlent souvenirs, récit sous forme d'un petite enquête pour découvrir le calomniateur et autobiographie en pièces détachées d’une jeunesse bretonne où son homosexualité va se réveler peu à peu



Pour suivre l' .insidieux cheminement d’une calomnie et d’attaques homophobes qui, s’en prenant violemment à un père gay et à sa fille, l’autobiographie du cinéaste se fait à la fois porteuse de rage et de mélancolie qui oblige le père qui ne cesse de douter à revenir sur lui-même et à sa propre histoire.



Honoré écrit en mettant ses pas dans ceux des écrivains homosexuels qui se sont contraints à la sincérité inhérente aux récits autobiographiques, d'André Gide à Hervé Guibert .



S'inscrivant en porte à faux dans une situation politique et sociologique réactionnaire et violemment homophobe qui domine la France depuis la Manif pour tous "Ton père" s’affirme avant tout plus comme une brillante et poignante réflexion sur l'affirmation de soi que comme un pamphlet militant et contestataire, ce qui en fait tout son prix.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          320
Un enfant de pauvres

Ce roman graphique est une vrai démarche littéraire pour arriver avec « le moins de mots possible » à raconter, à la première personne, la vie d'un jeune enfant confronté à la pauvreté.

C'est le regard de l'enfant qui constate que les objets qui brusquement disparaissent de l'appartement, le départ du père, l'auto-exclusion, l'installation dans le garage d'une amie de la mère, sans misérabilisme, la lecture permet au lecteur de se mettre en situation et de développer son sens critique sur le développement des inégalités.


Lien : http://www.liresousletilleul..
Commenter  J’apprécie          220
La Douceur

Dans une colonie de vacances, Jérémy, un garçon de dix ans en tue un autre, Antoine. Il demande à son ami Steven de l’aider à se débarrasser du corps.

Histoire racontée par Steven, par son frère, par sa mère, par la directrice de la colo.

Mais que c’est glauque !

Pourquoi suis-je allée au bout de ce livre que j’ai failli refermer maintes fois ?

Les relations entre les enfants sont malsaines

Je ne suis pas prude mais leurs propos m’ont choquée

Tous les personnages semblent détraqués.

Je ne sais passe ce qu’il peut y avoir dans la tête d’un auteur pour qu’il ait envie de raconter une telle histoire.

Quant au titre « La douceur », je ne l’ai vraiment pas compris.

Un livre à se débarrasser, vite.

Commenter  J’apprécie          200
De quoi avons-nous peur ?

Ouvrage collectif divisé en chapitres. Historiens, philosophes, écrivains, comédien, artiste, parlent de ce que la peur représente, sa place en chacun de nous ou au sein d'une société; d'où vient-elle, par qui vient-elle, pourquoi est-elle véhiculée ou pourquoi est-elle si présente.



Le sujet me semblait intéressant mais certains chapitres étaient difficiles à ma compréhension et donc rébarbatifs. Par contre, j'ai bien aimé les passages où un artiste de cirque parle de son métier, et un chapitre dans lequel l'auteur fait référence à de nombreux films de cinéma. C'était plus concret.
Commenter  J’apprécie          190
Scarborough

Honoré l'écrivain m'irrite toujours un peu dans ses provocations, un vrai gamin qui aurait pissé dans son slip et qui mettrait la main dedans (désolé je n'ai pas trouvé spontanément de métaphore plus classe et en même temps tout est là, l'innocence, le kiki et la souillure régressive).

Ici, pourtant, même si nous sommes souvent en plein dedans, même si la structure du roman n'est pas parfaite, quelque chose vibre et palpite violemment. Son écriture glauque et lyrique à la fois en fait une expérience littéraire hors de tout réalisme. Ce texte recèle parfois de vrais moments de grâce. Néanmoins, Honoré devrait abandonner certaines de ses provocations, forcées comme des bravades infantiles.

S'il veut atteindre une vraie littérature de l’obscénité (au hasard Bataille ou Genet), il lui faudrait faire moins de poses.
Commenter  J’apprécie          163
Ton père

Quel regard porte la société sur l'homme qui s'affirme dans son homosexualité et qui a choisi d'être père? dans son roman, Christophe Honoré s'offre au lecteur avec beaucoup de sincérité, dans son oeuvre et ses choix, sa fragilité et son autorité. Sont cités ici de nombreuses personnalités du cinéma, de l'écriture, du théâtre et le livre est illustré de photos, portraits et clichés insolites. Une bonne lecture, une belle réflexion sur l'affirmation de soi.
Commenter  J’apprécie          120
La Douceur

Christophe Honoré avant d'être le cinéaste reconnu était un romancier prometteur. La preuve avec ce roman.

Steven onze ans vient de commettre avec Jérémy un meurtre horrible dans un centre de vacances. Quelques années plus tard, Steven, son frère ainé et la directrice du centre essaient de mettre des mots et comprendre si celà est possible sur cette barbarie. Honoré d'une écriture tendue, crue, sans complaisance mets le lecteur en face de ces interrogations et de ces peurs, comment peut-on basculer de l'innocence de l'enfance vers une telle violence? Y a t'il une réponse rationnelle ? Un roman qui dérange et interpelle.
Commenter  J’apprécie          110
Je ne suis pas une fille à papa

Lucie a deux mamans : Delphine et Solange. Elle n'est pas la seule dans ce cas dans sa classe : Cécile, dont les parents sont divorcés, a une mère et une belle-mère ; quant à Marie-Laure (orpheline ?), elle a été successivement recueillie par différentes femmes qu'elle considère comme autant de mamans. Aucun problème pour Lucie, donc. Sauf que ses sept ans approchent, et Delphine et Solange ont décidé de lui révéler, le jour de son anniversaire, laquelle est sa mère biologique, "par honnêteté", disent-elles. Mais Lucie ne veut rien savoir, de peur de ne plus les aimer autant toutes les deux...



Evoquer les couples parentaux homosexuels dans un roman destiné aux CE-CM ? L'idée me semble bonne. Il s'agit en tout cas d'un bon tremplin pour en discuter avec ses enfants. Mais quelques éléments me gênent dans ce petit récit, me font même grincer des dents :

- Lucie appelle ses deux mères 'maman', de manière indistincte. Ouch... Autant affubler des jumeaux d'un prénom identique, non ? On a bien affaire à deux personnes, même si le couple parental apparaît parfois comme une entité indissoluble (ici ou dans un couple hétéro). Il me semble important de les différencier dans la façon de les désigner, d'une manière ou d'une autre.

- Les femmes décident de révéler une information à la fillette contre son gré. Toute vérité n'est pas bonne à dire aux enfants de tout âge, attendons qu'ils soient prêts à l'entendre, NOTRE vérité. Laissons-les se forger la leur, qui leur convient, qui les rassure, tant qu'ils n'en demandent pas davantage.

- Lucie et ses camarades de classe me semblent bien mûrs pour leur âge supposé (sept ans). J'aurais plutôt vu des pré-ados dans ces rôles, a fortiori lorsqu'il est question d'en débattre en classe...



Bien sûr, il s'agit là d'avis purement personnels, je n'ai pas été confrontée directement à la question de la parentalité homosexuelle, ni de près ni de loin... Les autres aspects, en revanche, concernent et interpellent la mère que je suis.

Je reste donc très dubitative sur ce roman, malgré un intérêt indéniable sur le thème général.



Chaque chapitre est joliment précédé d'illustrations en noir et blanc d'Antoine Guilloppé.
Commenter  J’apprécie          111
Le ciel de Nantes

"Le ciel de Nantes" c'est l'histoire du film que Christophe Honoré n'a pas fait. Il souhaitait raconter sa famille avec ses morts et ses vivants et il met tout cela en scène parce que le théâtre permet de parler du cinéma.

La scène se situe donc dans une salle aux beaux fauteuils rouges avec six membres de la famille venus voir ce qu'ils pensaient être le film de Christophe. De spectateurs ils deviennent acteurs.

Autour de la grand-mère Odette, il y a Roger, un des fils de son premier mariage, son second mari Domenico Puig avec qui elle a eu huit enfants dont Jacques, Claudie et Marie-Do, la mère de Christophe.

Le contexte historique a une place non négligeable mais il est surtout question de condition sociale, d'amour et de tragédie familiale.

Si Marie-Do est la seule à être encore vivante, Roger et Claudie se sont suicidés. Ils expliqueront pourquoi puisqu'ils sont sur la scène.

Sans quitter la salle de cinéma, on se retrouve autour de la table chez Odette heureuse d'habiter en HLM après s'être séparée de son mari. Elle y reçoit ses enfants et petits-enfants et cela fait de beaux souvenirs même si des disputes parfois violentes éclatent.

Les liens de famille sont forts quoi qu'il arrive et sont notre héritage.

Ce qui est surtout poignant c'est cette façon vivante de nous faire cohabiter avec les morts, comme pour nous montrer que ce qui compte c'est ce que l'on a vécu ensemble.

Un beau spectacle de Christophe Honoré, à la fois triste et joyeux, à voir en ce moment à l'Odéon au théâtre de l'Europe à Paris.





Challenge Riquiqui 2022

Challenge ABC 2021-2022

Commenter  J’apprécie          80
Ton père



Christophe Honoré, écrivain, cinéaste, gay et père d'une petite fille ... Quelque chose vous dérange en lisant cette première phrase ? Ca tombe bien, c'est aussi la préoccupation de l'auteur qui, alors qu'il menait une vie ordinaire et tranquille, retrouve un dimanche matin, punaisé sur la porte d'entrée de son appartement, un bout de papier sur lequel on avait tracé ces mots : " Guerre et paix, contrepèterie douteuse ? " ( Père et gay, pour ceux qui ne fréquentent pas l'album de la comtesse du canard enchaîné ).

A partir de ces quelques mots ressentis comme une agression insidieuse dont la violence va s'insinuer peu à peu dans son esprit, va naître un questionnement, une mise à plat de sa vie, de son statut d'homme, du regard de la société face à la parentalité...surtout la sienne. Dans un texte où vont se mêler souvenirs, récit un peu fictionnel sous la forme d'un petite enquête pour découvrir l'auteur de ce mot, moments intimes ou présentés comme tels, photos, apparaissent surtout au fil des mots le désarroi, l'abattement, la colère de cet homme, parisien privilégié. Son quotidien, au final bien ordinaire, se trouve assailli par un sentiment de peur, peur des regards malveillants, résurgence d'une manif pour tous et de son cortège haineux qui continue à déverser ses pensées obtuses et violentes. Cette parentalité, voulue, souhaitée, vécue banalement, soudain lui saute au visage comme non conforme aux normes établies et finit par ressentir plus intensément ces regards fuyants ou ces dialogues détournés devant les grilles de l'école de sa fille, cette crainte de parents lorsqu'elle veut inviter une copine à la maison. Le " Mais pourquoi ne viendrait-elle pas plutôt chez nous ? " s'enfonce comme un poignard dans l'esprit de ce père. Car voyez-vous, même à Paris ( et sans doute dans un quartier favorisé) , pour beaucoup gay signifie pédophile ! ( Faut dire que l'appellation courante " pédé " n'aide pas non plus à tuer les préjugés). Sans chercher, ni à se justifier, ni à plaider sa cause, Christophe Honoré nous ouvre la porte pour se présenter à nous, tel qu'il est dans sa vie de père gay parisien. Il évoque son enfance et son adolescence bretonne où sa découverte de la sexualité n'a jamais été envisagée sans la possibilité d'avoir des enfants, quitte à passer pour un traitre aux yeux d'une communauté gay (comme hétéro) aux diktats parfois binaires. Il raconte sans fard son projet de mettre un enfant au monde, naturellement, avec une amie proche et le quotidien qui suivit avec cette garde partagée, sans heurt, avec un amour et un respect évidents et réconfortants. ( vie que beaucoup d'enfants n'ont pas , même en rêve !).

La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          81
Tout contre Léo

Beaucoup l’ignorent, mais le célèbre et très talentueux réalisateur Christophe Honoré [...] est également un auteur prolifique, notamment de littérature jeunesse. Tout contre Léo est sans doute son roman le plus célèbre parce qu’adapté en téléfilm et présent sur la plupart des rayons des CDI de collèges. On y suit le parcours d’un enfant confronté à un trop lourd secret de famille qu’il doit porter seul.



La maladie, la mort et, surtout, les non-dits sont au cœur de ce court ouvrage très émouvant. Ce sont par ailleurs des thématiques que l’on retrouve très souvent dans l’œuvre littéraire et cinématographique de Christophe Honoré. Ce « Petit Marcel », âgé de 11 ans, qui refuse obstinément de voir mourir son frère loin de lui, est un personnage très attendrissant. Mais on voit surtout à quel point les silences et les secrets de famille sont destructeurs pour l’équilibre psychologique d’un enfant.



J’ai été très ému par ce personnage et cette histoire que je vous conseille. [...]
Lien : http://lionelfour.wordpress...
Commenter  J’apprécie          80
Je ne suis pas une fille à papa

Je dois bien confesser un très grand respect pour l"œuvre de Christophe Honoré : en tant que réalisateur, écrivain, écrivain pour la jeunesse...

Il dépeint ici un univers amoureux empreint de douceur. La tendresse et le sens partagé des responsabilités dont font preuve Solange et Delphine, les deux mamans de Lucie, invitent à l'empathie et à la compréhension des couples homosexuels. Les deux mamans se questionnent : peuvent-elles faire grandir leur fille toutes les deux ? Ne risque-t-elle pas de souffrir de sa condition d'enfant de deux femmes ?

C'est pourquoi, lorsque Lucie leur ment et prétend subir à l'école des réflexions désagréables de ses camarades pour couper court à la volonté des deux femmes de lui dévoiler qui est sa maman biologique, car l'enfant craint de ne plus les aimer autant toutes les deux, Solange et Delphine envisagent de se séparer....

Ce roman est avant tout une histoire d'amours : Lucie aime profondément ses deux mamans, et ne souhaite pas faire de différences entre elles, lien biologique ou pas. Solange et Delphine s'adorent, mais elles sont prêtes à faire passer le bien être de leur fille avant tout, et même avant le fort lien qui les unit. Une beau moment de tendresse !
Commenter  J’apprécie          80
L'infamille

Grosse déception !

Je suis dans une période où je regarde les films de Christophe Honoré dont les chansons sont signées Alex Beaupain. Je les aime beaucoup.

J'ai voulu lire son premier roman pour voir s'il savait aussi écrire sur ses sujets filmés, des relations familiales ou des amours compliquées dans un univers chantant mais souvent mélancolique.

La réponse est Non car non seulement ce n'est pas très bien écrit mais l'histoire est un prétexte à décrire des scènes de sexes réelles ou fantasmées qui n'apportent rien.

Guillaume est un jeune homme dont le grand frère Thomas est mort, suicidé dans sa baignoire avec un sèche-cheveux et cela n'a rien à voir avec Claude François.

La seule chose que l'on sait c'est que Thomas a écrit deux romans qui ont fait explosés sa famille.

Le sujet de "L'infamille" aurait pu être intéressant d'autant plus que Guillaume est convié à la morgue pour voir le cadavre de son frère et que cette épreuve aurait pu être l'occasion de parler de Thomas. Mais Guillaume ne fait que parler de lui et de ses frasques notamment à Tenerife ou il gagne de l'argent dans l'immobilier en dépouillant des clients crédules. Pas très beau tout ça... et ses histoires de bites n'ont vraiment aucun intérêt parce qu'après avoir lu deux tiers du roman, on n'en sait moins que ce qu'il y a écrit sur la quatrième de couverture.

Je n'ai pas pu continuer ce livre vraiment décevant. Je préfère la caméra de Christophe Honoré.





Commenter  J’apprécie          70
Violentes femmes

N°965– Septembre 2015



VIOLENTES FEMMES – Christophe Honoré – Actes Sud.



La découverte d'un auteur inconnu de moi passe souvent par le choix d'un livre sur le rayonnage d'une bibliothèque. Pour cela je m'en remets souvent au hasard, parfois aux nouveautés de l'année littéraire. La lecture de la 4° de couverture guide souvent mon emprunt et j'ai rencontré comme cela nombre d'écrivains dont je ne connaissais pas l'existence et qui maintenant enchantent mes lectures. Ici, le nom de l'éditeur me semblait un gage de qualité, alors pourquoi pas ? Le titre était à la fois dans l'air du temps et paradoxal, notre époque est effectivement marquée par la violence et les femmes sont traditionnellement l'image inverse de celle-ci, plutôt associées à la grâce, à la tempérance, à l’apaisement (ne dit-on pas que si tous les chefs d'état étaient des femmes il n'y aurait plus du guerre?). Mon expérience personnelle m'a cependant enseigné qu'il faut se méfier des idées reçues et des apparences.

De l'aveu de l'auteur, ce texte évoque la tuerie intervenue en 1989 à l'école polytechnique de Montréal par un homme qui aurait souhaiter éliminer des étudiantes-ingénieures au seul motif qu'elles étaient plus instruites que lui et qu'elles voulaient en quelque sorte faire un métier d'homme, c’est à dire sortir du rôle traditionnel dédié aux femmes. Marc Lépine, l'auteur de ce massacre, se suicida ensuite. Il était en outre question pour Christophe Honoré d'associer deux phrases, d'une part celle de l'assassin qui avait avoué s'en prendre à ces femmes parce qu'elles étaient féministes, parce que les féministes avaient gâché sa vie et d'autre part, notre auteur souhaitait évoquer une série d'apparitions qui avaient eu lieu en 1947 dans la petite commune de l’Île Bouchard en Touraine. La Vierge Marie y serait en effet apparue à de jeunes enfants et leur aurait demandé qu'on priât pour la France qui en avait bien besoin ! Ce genre de manifestations qui, ici se sont accompagnées de miracles, de marques de ferveurs populaires, de mysticisme et sûrement de conversions, est toujours de nature à gêner la hiérarchie catholique qui, au-delà de l'indispensable vérification, se recommande volontiers des manifestations divines quand elles sont légendaires ou historiques mais les rejette quand elles se déroulent devant elle. Bref, on mit ainsi en cause les allégations des enfants, celles d'Odette en particulier, on les soumis à force questions pour déceler une éventuelle mythomanie et pour finir par admettre en 2001, cette petite commune française comme un lieu de culte marial. Ça, c'est pour les apparitions.

Entre l'évocation des ces événements qui bouleversèrent ce petit bourg, ce qui est une pièce de théâtre qui évoque au départ la tuerie de Montréal où il est question du féminisme, le thème s'affine quelque peu et on y parle de sexualité, d'orgasme retardé, d'éjaculation précoce, de la famille dont les valeurs traditionnelles disparaissent, du rejet de ce qui cimente les sociétés humaines, du besoin de liberté des femmes, de la nécessaire égalité des droits et des devoirs entre hommes et femmes, du constat qu'elles subissent la violence mais aussi s'en rendent coupables… On en vient à conclure que le féminisme est moins une doctrine qu'une sentimentalité, parce que les hommes et les femmes se ressemblent tellement qu'ils ne peuvent que s'aimer.

Ces deux événements en impliquent un troisième qui donne la parole à l'actrice Romy Schneider qui raconte son parcours, sa notoriété, ses interrogations et ses aspirations, évoque ses rencontres, ses amours, ses joies, ses peines, ses déceptions, ses films et le drame de sa vie, avec le temps qui passe et les rides qui vont avec... Ce sont trois destins qui sont évoqués ici mais je n'ai pas vraiment trouvé de lien entre eux, même si la violence fait partie de nos vies à tous et que si elle est souvent le fait des hommes contre les femmes, l'inverse est également vrai. J'ai eu pourtant du mal à comprendre comment ces trois moments s'articulaient entre eux. Que le féminisme, comme tous les courants de pensée contestataires, souhaite remettre en question les idées établies et les faire changer, jusque y compris avec une forme de violence, je l'admets volontiers mais je vois mal le rapport avec les apparitions de Touraine et l'actrice Romy Schneider



Je ne sais si j'ai bien compris mais j'ai surtout le sentiment d'être passé à côté de quelque chose.

Hervé GAUTIER – Septembre 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          62
L'infamille

Scarborough était dans ma bibliothèque mêlé à d’autres livres après un déménagement, « On » l’a acheté et je lis Christophe Honoré sur la couverture, et je pense aux" chansons d’amours" et à" la belle personne".

Mais là on est dans le très noir, l’incestueux poussé vers l’horrible. Heureusement ça ne dure pas trop longtemps et ça n’est pas racoleur et sale comme seule sait l’être Christine Angot.



Je lis après « l'infamille » rangé à côté et je comprends mieux Scarborough. Un premier livre est une confession, celui-là à des moments terribles (la scène de la morgue par exemple » mais justifie le second, halluciné et poétique.



Quel parcours en tout cas de ces noirceurs littéraires vers un cinéma et un théâtre finalement beaucoup plus légers.



Seul Pasolini a osé filmer Salo...

Commenter  J’apprécie          60
Tout contre Léo

J'ai aimé le style vif, d'abord amusant, puis de plus en plus grave, grâce auquel on s'immerge d'emblée dans ce récit poignant. Beaucoup d'émotion entre ces pages : ce garçon de dix ans tenu à l'écart d'un drame familial, qui fait le pitre pour faire diversion, joue les délinquants pour exprimer son désespoir, puis décide de se murer dans le silence. Marcel est bouleversé de voir son père pleurer pour la première fois, s'interroge sur la mort, essaie d'imaginer ce que sera sa vie sans le grand frère adoré, est blessé d'entendre des adultes parler de la "culpabilité" des séropositifs (p. 88)...
Commenter  J’apprécie          60
Les Malheurs de Sophie : Le roman du film

Suite à ma lecture du roman originel de la Comtesse de Ségur, Les Malheurs de Sophie, je me suis lancée dans cet ouvrage, qui est la retranscription écrite du film sorti le 20 avril dernier.



Ce livre est découpé en plusieurs parties. D'une part, nous avons l'histoire originelle des Malheurs de Sophie, avec notre petite Sophie, qui, comme à son habitude, fait tout un tas de bêtises. D'autre part, la seconde et dernière partie du livre raconte l'histoire d'un autre roman de la Comtesse de Ségur, Les petites filles modèles, qui est la suite logique des Malheurs de Sophie.



Comme je connaissais déjà le récit des Malheurs de Sophie, je peux affirmer que ce roman adapté du film est parfaitement fidèle au récit originel de la Comtesse de Ségur. Les bêtises de Sophie sont retranscrites presque à l'identique ; néanmoins, il y en a beaucoup moins que dans l'ouvrage source. L'atmosphère générale est respectée, avec notamment la mise en forme des dialogues sous forme de répliques de théâtre.



Quant aux Petites filles modèles, que je n'ai jamais lu, j'ai été très contente de découvrir cette suite. Après le décès de la mère de Sophie lors de leur traversée de l'Amérique, son père, avant de mourir, s'est remarié avec Madame Fichini, qui deviendra la belle-mère de Sophie. Une belle-mère qui englobe tous les stéréotypes des belles-mères : acariâtre, méchante, perverse, violente et tout un tas d'autres qualificatifs négatifs. On a vraiment de la peine pour cette pauvre Sophie, qui a connue les pires horreurs, alors même qu'elle n'est encore qu'une enfant.



Car, si vous ne le savez pas, apprêtez-vous à passer du rire aux larmes avec Sophie. On rit des blagues et bêtises faites par la jeune fille, mais on s'émeut du malheur qui s'abat sur sa petite existence. C'est vraiment poignant...



Ce qui est bien avec ce roman, c'est que des images, tirées du film, sont incorporées un petit peu partout dans le livre. Les photos (en couleurs !), en plus d'être d'une netteté remarquable et d'une beauté inouïe, elles permettent d'illustrer le texte et de donner un avant-goût aux lecteurs qui souhaiteraient visionner l'adaptation cinématographique. Illustrations que je n'ai pas trouvé dans Le livre de la jungle, le roman du film, qui auraient pu apporter plus de dynamisme au récit.



En définitive, ce roman du film est bien écrit, fidèle au récit de la Comtesse de Ségur, et enrichi de magnifiques photos. Il ne me reste plus qu'à aller voir le film, pour vérifier si le roman colle parfaitement avec l'adaptation cinématographique !
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
Commenter  J’apprécie          53
Mon coeur bouleversé

Attendrissant, attachant.. Fait partie d'une sélection pour ado mais n'en reste pas moins sincère, honnête, tranchant et vivifiant. La perte d'un frère parti trop jeune... La quête de la vérité du "ptit Marcel", ses coups de gueule, son amour pour Cécile, ses découvertes, son humilité... Ecriture ronde, douce et rude à la fois : intéressante découverte.
Commenter  J’apprécie          50
Tout contre Léo

C'est l'histoire de Léo qui est atteint du sida. Son petit frère a surpris sa famille discutant de la maladie de Léo alors qu'il ne devait pas être au courant ne pouvant pas en parler il accumule les bétises...

J'ai trouvé ce livre très triste il montre que l'on peut perdre un proche bêtement.

Mélissa 6eme
Commenter  J’apprécie          51




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Christophe Honoré (497)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Star Wars

Comment s’appelle la mère d’Anakin

Sabé
Shmi
Leia
Jobal

10 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : George LucasCréer un quiz sur cet auteur

{* *}