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Citations de Cormac McCarthy (955)


Il n'y a pas de Dieu et nous sommes ses prophètes (p. 147).
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Le pays avait été pillé, mis à sac, ravagé. Dépouillé de la moindre miette. Les nuits étaient mortellement froides et d'un noir de cercueil et la lente venue du matin se chargeait d'un terrible silence. Comme une aube avant une bataille.
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Tout mon coeur est à toi. Il l'a toujours été.
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Il y a des choses qu'on oublie, non ?
Oui. On oublie ce qu'on a besoin de se rappeler et on se souvient de ce qu'il faut oublier.
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Jadis, il y avait de cela très longtemps, quelque part tout près d’ici il avait vu un faucon descendre en piqué le long mur bleu de la montagne pour plonger sur une volée de grues sauvages et de la pointe de son bréchet briser celle du milieu et l’emporter pantelante et désarticulée en bas vers la rivière avec son plumage défait et hirsute flottant derrière elle dans l’air immobile de l’automne.
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Il se retourna. Une fois encore il passa la lame devant lui d'un geste de faucheur el le regardant comme s'il lui posait une question. Et comme s'il allait peut-être y répondre à la fin.
C'est ce qui t'a amené ici et ce qui vous amènera toujours. Les gens de ton espèce ne peuvent pas admettre que le monde est quelque chose de banal. Qu'il ne contient rien que ce qu'il y a devant nous. Mais le monde des Mexicains n'est que décor et rien d'autre et en-dessous il est assurément très ordinaire. Tandis que votre monde à vous - il avança et recula la lame, l'avança et la recula, comme une navette sur un métier à tisser - votre monde à vous vacille au bord d'un incroyable labyrinthe d'interrogations. Et nous finiront par vous dévorer, mon ami. Vous et votre empire incolore.
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L'autre se tait. Comme s'il réfléchissait à ce qu'il va répondre. Il demande à l'aveugle s'il peut pleurer. L'aveugle dit que tout le monde peut pleurer mais ce que l'homme veut savoir c'est si les aveugles peuvent pleurer des larmes qui coulent là où étaient autrefois les yeux. Le peuvent-ils ? Il n'en a aucune idée. Il tire une dernière bouffée de la cigarette et la jette dans la rivière. Il répète que le monde dans lequel il se déplace est bien différent de ce qu'imaginent les hommes et qu'à vrai dire c'est à peine un monde. Il dit que d'avoir les yeux fermés ne nous apprend rien. Pas plus que le sommeil nous apprend quelque chose de la mort. Que le monde soit ou non une illusion est sans importance. Il parle des étendues arides du barrial et du fleuve et de la route et des montagnes au-delà et du ciel bleu au-dessus des montagnes et il dit que ce ne sont là que des divertissements pour tenir le monde à distance, le monde vrai et sans âge. Il dit que la lumière du monde n'est que dans les yeux des hommes car le monde lui-même se meut dans une éternelle obscurité et l'obscurité est sa vraie nature et sa condition et que dans cette obscurité il tourne avec une parfaite cohésion de toutes ses composantes mais qu'il n'y a rien à voir. Il dit que le monde est sensible jusqu'à son noyau et plus noir et secret que ce que peuvent imaginer les hommes et que sa nature ne dépend nullement de ce qui est visible ou pas. Il dit qu'il pourrait contempler le soleil jusqu'à ce qu'il se couche et à quoi cela servirait-il ?

Ces paroles semblaient imposer silence à son ami. Ils étaient assis côte à côte sur le pont. Le soleil tombait droit sur eux. Finalement l'homme lui a demandé comment il en était arrivé à de telles idées et il a répondu que c'était des choses dont il se doutait depuis longtemps et que les aveugles avaient bien des choses à méditer.
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Ils attendaient, assis sur le remblai. Rien ne bougeait. II passa le revolver au petit. Prends-le toi, Papa, dit le petit.
Non. Ce n'est pas ce qui était convenu. Prends-le toi.
II prit le revolver et le garda sur ses genoux et l'homme descendit.
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Ils attendaient, assis sur le remblai. Rien ne bougeait. II passa le revolver au petit. Prends-le toi, Papa, dit le petit.
Non. Ce n'est pas ce qui était convenu. Prends-le toi.
II prit le revolver et le garda sur ses genoux et l'homme descendit.
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Quand on sera tous enfin partis alors il n'y aura plus personne ici que la mort et ses jours à elle aussi seront comptés. Elle sera par ici sur la route sans avoir rien à faire et personne à qui le faire. Elle dira: Où sont-ils tous partis ? Et c'est comme ça que ça se passera. Qu'y a-t-il de mal là-dedans?
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D'une longue suite de pareilles nuits ce fut une des plus longues de toutes celles dont il pouvait se souvenir. IIs étaient allongés sur le sol trempé au bord de la route sous les couvertures avec la pluie qui tambourinait sur la bâche et il tenait le petit contre lui et au bout d'un moment le petit s’arrêta de trembler et au bout d'un moment il s'endormit. L'orage s'éloignait vers le nord et les grondements cessèrent et il n'y eut plus que la pluie. Il s'endormait et se réveillait et la pluie faiblissait et au bout d'un moment elle s'arrêta. Il se demandait s'il pouvait être déjà minuit. Il toussait et ça empirait et ça réveillait I'enfant. L'aube fut longue à venir. De temps à autre il se soulevait pour regarder vers l'est et au bout d'un moment il fit jour.
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Une heure plus tard ils étaient sur la route. Il poussait le caddie et tous les deux, le petit et lui, ils portaient des sacs à dos. Dans les sacs à dos il y avait le strict nécessaire. Au cas où ils seraient contraints d'abandonner le caddie et de prendre la fuite. Accroché à la barre de poussée du caddie il y avait un rétroviseur de motocyclette chromé dont il se servait pour surveiller la route derrière eux.
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Des années plus tard il s’était retrouvé dans les ruines carbonisées d’une bibliothèque où des livres noircis gisaient dans des flaques d’eau. Des étagères renversées. Une sorte de rage contre les mensonges alignés par milliers rangée après rangée. Il ramassa un livre et feuilleta les lourdes pages gonflées d’humidité. Il n’aurait pas cru que la valeur de la moindre petite chose pût dépendre d’un monde à venir.
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Il essayait de trouver quelque chose à dire mais il ne trouvait rien. Il avait éprouvé ce sentiment-là avant, au-delà de l'engourdissement du morne désespoir. Le monde se contractant autour d'un noyau brut d'entités sécables. Le nom des choses suivant lentement ces choses dans l'oubli. Les couleurs. Le nom des oiseaux. Les choses à manger. Finalement le nom des choses que l'on croyait être vraies. Plus fragiles qu'il ne l'aurait pensé. Combien avaient déjà disparu? L'idiome sacré coupé de ses référents et par conséquent de sa réalité. Se repliant comme une chose qui tente de préserver la chaleur. Pour disparaître à jamais le moment venu.
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Il le regardait lécher le couvercle de la boîte. Très minutieusement. Comme un chat léchant son reflet dans un verre.
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Quand tu rêveras d’un monde qui n’a jamais existé ou d’un monde qui n’existera jamais et qu’après tu te sentiras de nouveau heureux, alors c’est que tu auras renoncé. Comprends-tu ? Et tu ne peux pas renoncer. Je ne te le permettrai pas. 
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J’en ai terminé avec tout ça maintenant. Depuis des années. Là où les hommes ne peuvent pas vivre les dieux ne s’en tirent pas mieux. Vous verrez. Il vaut mieux être seul. Alors j’espère que ce n’est pas vrai ce que vous venez de dire parce que se trouver sur la route avec le dernier dieu serait quelque chose de terrible, alors j’espère que ce n’est pas vrai. Les choses iront mieux lorsqu’il n’y aura plus personne. 
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Les gens passaient leur temps à faire des préparatifs pour le lendemain. Moi je n’ai jamais cru à ça. Le lendemain ne faisait pas de préparatifs pour eux. Le
Lendemain ne savait même pas qu’ils existaient. 
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On dit que les femmes rêvent des dangers qui menacent ceux dont elles prennent soin et les hommes des dangers qui les menacent eux-mêmes.  
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La neige en tombant chuchotait dans le silence et les étincelles fusaient et
s’éteignaient et mouraient dans l’éternelle obscurité. 
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Il y a des petits feux partout
Il est inondé
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