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Citations de Daniela Krien (47)


Peter calme aussitôt le jeu. "Laissez-là ! Elle a deux jeunes enfants à gérer.
- Elle a un mari qui se ferait couper en rondelles pour elle.
- On dirait que tu es jalouse.
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Elle sonne à la porte. Un homme ouvre et la prie d’entrer. On entend un air de piano venant d’une pièce tout au fond. Judith reconnaît le premier mouvement de la Pathétique de Beethoven. Les murs sont couverts de gravures, de dessins, de photographies.
Dans la chambre une femme est couchée dans le lit. Un foulard bariolé en turban autour de la tête, la table de nuit encombrée de médicaments. Elle lève faiblement la main, elle a du mal à parler.
Ma femme Maja, dit l’homme, et il se présente, Wenzel Goldfuss.
Judith s’assied et écoute le mari. Maja souffre d’un cancer du sein à un stade avancé. Elle s’est réveillée dans la nuit avec une sensation de fièvre. Elle a des difficultés à avaler et de violents maux de tête. Elle n’a même pas réussi à aller toute seule aux toilettes.
Nous ne voulons pas aller à l’hôpital, dit-il, c’est pour ça que nous avons appelé le médecin de garde.
Judith prend son temps pour l’ausculter. Elle donne à cette femme une cinquantaine d’années. La chimiothérapie l’a affaiblie. L’infection s’est déclarée à cause de la diminution de ses défenses immunitaires.
(…) Il faut que vous consultiez votre oncologue dit-elle, en fait je devrais hospitaliser votre femme sur-le-champ. (...)
Demain. Promis.
Judith acquiesce. Elle considère la plupart des patients comme des irresponsables placés sous sa protection et qu’il faut traiter avec sévérité en cas de doute. Mais ces deux-là ont l’air de savoir ce qu’ils font.
(…) En descendant l’escalier à côté de Basti, elle se rend compte qu’elle éprouve un sentiment dérangeant. Elle est jalouse de la femme malade. Maja Goldfuss va mourir. Pourtant Judith n’a jamais rien perçu d’aussi fort que le lien qui unit ces deux êtres.
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Il écouta Brida sans l’interrompre. La suivit dans la cuisine, s’assit à table et la laissa parler. Plus elle en disait, plus elle avait l’impression que les mots de Judith perçaient sous les siens, et au moment où elle s’apprêtait à retirer une partie de ce qu’elle venait de dire et atténuer ses reproches, il l’arrêta d’un geste.
N’avait-elle jamais songé qu’elle en demandait trop ? Demanda-t-il, et sa voix tremblait. Croyait-elle qu’on pouvait tout obtenir sans limites, sans renoncement ?
Pensait-elle sérieusement qu’elle aurait tout, les enfants et l’art et la culture et les amis et le mari et l’amour et le sexe et du temps pour lire du temps pour ne rien faire et la possibilité de s’échapper à sa guise et Dieu sait quoi encore, sans devoir en payer le prix ?
Je n’arrête pas de tenir compte des autres ! hurla-t-elle.
Il y a un temps pour tout, Brida, dit-il.
Après ça il n’ouvrit plus la bouche pendant des jours.
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L’aptitude de Judith à comprendre une situation en quelques secondes, à l’analyser et à proposer une solution, incitait Brida à s’en remettre entièrement à son jugement dans les moments d’épuisement total.
D’après Judith, c’était Götz le problème. Il limitait Brida, bridait sa personnalité et sous-estimait son travail artistique. Il voulait la rabaisser au rand de ménagère et faisait passer ses intérêts avant ceux de sa femme. Brida avait beau sentir que ce n’était pas exact, que la vérité était ailleurs, elle ne la contredisait pas, elle décrivit même Götz comme jaloux, possessif et mesquin. Quand Judith ouvrit des yeux ronds avec sur le visage une expression glaciale, elle ne défendit pas Götz, et quand Judith déclara « Quitte cet homme. Il ne te fait pas de bien, elle se tut.
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Ses hurlements dilacéraient la moindre pensée de Brida. Quand elle avait réussi non sans mal à l’endormir et qu’elle se glissait sans bruit jusqu’à sa table de travail, elle pouvait être sûre que la petite voix stridente ne tarderait pas à retentir à travers la maison, l’obligeant à interrompre le travail à peine commencé.
Au début elle arrivait encore à écrire des passages assez courts, mais bientôt ses personnages cessèrent de parler et de bouger.
Le bébé la réclamait entièrement. Toutes ses ressources étaient pour lui. Quand ses besoins étaient satisfaits pour un temps trop court, Brida se sentait vidée au point qu’elle n’avait plus qu’une envie, se reposer, dormir. Elle réalisait un peu plus chaque jour à quel point sa vie avait changé.
Sa liberté n’avait jamais été qu’apparente, provisoire.
Comme une friandise qu’elle aurait juste eu le droit de goûter avant qu’on la lui enlève définitivement
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Désormais, elle sait elle aussi apprécier le calme. Se sentir comme enveloppée dans
du coton et diriger son écoute vers l’intérieur, ne plus devoir être prête à se lever
la nuit, ça fait du bien après vingt ans ou presque passés à élever des enfants.
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Même si c’est faux ; la victoire lui importe peu, c’est
le combat qu’elle respecte.
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Il est tout à fait conscient de son état, la création artistique c’est terminé pour
lui. Sa motricité fine est détruite, manier des outils est devenu impossible. La neurologue
et le physiothérapeute lui ont laissé quelques espoirs, mais l’échéance lointaine
qu’ils évoquent l’a découragé.
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La boîte de Pandore serait ouverte, Selma se
noierait dans l’auto-apitoiement, personne n’y gagnerait.
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Le silence s’est fait dans la chambre des
enfants. Peter va bientôt se lever et se retirer pour faire la sieste. Elle entend
les mots avant qu’il les dise, et en effet il les dit, se lève et rentre dans la maison.
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Les analystes commencent par le protoplasme, ce qui signifie dans le cas de Selma :
troubles de l’attachement dans la petite enfance.
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Secret médical
ou pas, il finira tôt ou tard par lâcher lors d’une rencontre avec d’autres thérapeutes
que la psychologue et psychothérapeute Rahel Wunderlich a complètement bousillé sa
propre fille.
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Selma avait dix-neuf ans, à ses yeux il était un homme, un vrai, et quand elle a
annoncé vouloir l’épouser quelques semaines seulement après leur rencontre, Rahel
a d’abord été stupéfaite, puis soulagée. Vince était comme un filet invisible qui
empêche une balle en caoutchouc de rebondir n’importe où.
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Être la mère de deux jeunes enfants ne l’a
pas marquée. Son rouge à lèvres cerise est éclatant comme toujours, elle a maquillé
avec soin des cils déjà épais au naturel – c’est une jeune mère ravissante.
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Dans la posture du
chien tête en bas, ses plantes de pied sont bien à plat sur le tapis. Elle savoure
l’étirement intense. Elle répète le cycle quinze fois, fait quelques pompes et quinze
sit-up, et se sent bien vivante.
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Presque était le mot qui décrivait le mieux sa mère. Elle était une presque-danseuse, une
presque-actrice, une presque-épouse et aussi une presque-mère, malgré la réalité incontestable
de ses deux accouchements.
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Son
style provocant, ses longs cheveux indomptés, son rouge à lèvres cerise formaient
un contraste absurde avec l’apparence falote de ces gamins faire-valoir qui lui permettaient
de briller d’autant plus. Elle ne tardait évidemment pas à s’ennuyer et rompait dès
qu’elle commençait à les mépriser pour leur soumission.
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Pour couronner le tout, Selma a démarré sa vie amoureuse à quatorze ans. Ses victimes
se ressemblaient. C’étaient soit des garçons plus âgés et inaccessibles, soit d’autres
qui lui vouaient une admiration sans borne et qu’elle exploitait sans limite. Son
style provocant, ses longs cheveux indomptés, son rouge à lèvres cerise formaient
un contraste absurde avec l’apparence falote de ces gamins faire-valoir qui lui permettaient
de briller d’autant plus.
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Non, elle n’est pas tombée dans un trou quand Selma a quitté la maison. Elle n’a éprouvé aucun vide ni aucun regret. Face à Peter elle a décrit le ccmoment où
la porte s'est refermée sur Selma comme un soulagement, comme la fin d’un combat.
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Pendant ses années d’enfance et d’adolescence,
il ne se passait quasiment pas une semaine sans un drame existentiel quelconque. Si
Selma était malade, elle souffrait atrocement. Si Selma avait des peines de cœur, le suicide lui apparaissait comme la seule issue. Si elle avait des déboires avec des professeurs, elle était le seul être au monde que personne ne comprenait et que tout le monde traitait injustement.
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