Citations de David Foenkinos (5722)
S’il rêvait que son père le voie comme un homme, il voulait surtout que son père le regarde tout court
Au bord de la sensualité somnolait la violence. Il n’y avait rien que l’acte. Les soupirs faisaient penser à des gorgées d’eau dans le désert. On ne pouvait pas savoir qui prenait le plus de plaisir, l’omniscience s’arrêtait devant les orgasmes possibles.
La sensualité évidente, la saveur brigittienne, toutes ces nouvelles sensations avaient un point commun : l’unicité. Il n’existait qu’une Brigitte comme la sienne, et en tombant en adoration devant un objet unique, l’objet de son amour, il se sevrait de son angoisse d’accumulation
Quand on sort de convalescence, on aimerait habiter en Suisse. Ou, mieux, être une femme dans un harem.
Il avait remarqué que la réussite allait de pair avec la beauté ; certaines avocates avaient des seins et des jambes qui leur promettaient de sublimes plaidoiries.
Son père soupirait de temps à autre, et c’est dans ces soupirs que l’on pouvait puiser la quintessence de son implication dans l’éducation de son fils.
C'était lui le patron. C'était lui qui décidait du montant des tickets-restaurants, ce n'est pas rien quand même. Non vraiment, il devait se ressaisir [...] On n'en finit jamais de nos passions.
Le Larousse s'arrête là où le coeur commence.
Etonnant comme parfois on prend des résolutions, on se dit que tout sera ainsi dorénavant, et il suffit d'un mouvement infime des lèvres pour casser l'assurance d'une certitude qui paraissait éternelle. Toute la volonté Markus venait de s'effondrer devant l'évidence, celle du visage de Nathalie.
- C'est si dur que ça d'être suédois ?
- Vous ne pouvez pas imaginer. Quand je retourne là-bas, tout le monde me dit que je suis un boute-en-train. Vous imaginez ? Moi, un boute-en-train ?
- Effectivement.
- Là-bas, être sinistre est une vocation.
Elle n'avait jamais vraiment cessé d'être féminine, y compris dans les moments où elle voulais mourir.
Ce trouble qu'elle était toujours incapable de définir. Le larousse s'arrête là où le coeur commence.
Mon père a trouvé une place de stationnement rapidement, et comme toujours cela le mit en joie. Je pense qu'on pouvait positionner le fait de se garer facilement dans le trio de tête de son panthéon du bonheur. Quelque part, c'est si symbolique ; mon père a toujours voulu avoir une vie rangée.
" La fatigue est souvent au coeur de toute audace " p69
La meilleure façon de se soulager de la douleur, c'est de l'accentuer.
On dit que l'on voit les plus beaux moment de sa vie défiler avant de mourir. Il paraît ainsi plausible que l'on puisse voir les ravages et ratages du passé défilé au moment ou le bonheur est là.
Quand un rendez-vous se passe bien, on est fou de joie. Et puis, progressivement, la lucidité vous pousse à anticiper la suite des événements. Si les choses se passent mal, au moins, c'est limpide: on ne se revoit plus.
Notre horloge biologique n'est pas rationnelle. C'est exactement comme un chagrin d'amour: on ne sait pas quand on s'en remettra.
Il y a dans le deuil une puissance contradictoire, une puissance absolue qui propulse tout autant vers la nécessité du changement que vers la tentation morbide à la fidélité au passé.
Il y a des couleurs, des voix, des instants qui sont comme des avancées dans notre mémoire balbutiante ; ces images sont des spéléologues capables de creuser dans la roche intacte de l'enfance.