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Critiques de David Foenkinos (5303)
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La délicatesse

Délicatesse ??? HA HA, j'ai trouvé ce bouquin aussi délicat, poétique et subtil qu'un mode d'emploi de perceuse à percussion sans fil. Cohérent cependant car, avec un sujet aussi larmoyant, l'écriture aussi est à pleurer, ultrabasique et d'une platitude qui relève de l'exploit.



Les personnages, eux, brillent par leur inconsistance, et les événements se succèdent sans inspiration à la cadence d'une chaîne de montage.



Bref, un objet-à-pages désopilant de niaiserie.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Charlotte

Une grande joie de parcourir les ressentis positifs et enthousiastes des uns et des autres, je vais tenter d'ajouter un signe de ma propre émotion.



Le destin tragique de Charlotte, son talent, sa douleur de vivre… m'ont habitée fortement grâce à l'auteur. Ce qui m'a troublé et passionnée parallèlement c'est la narration de David Foenkinos concernant la maturation très longue de ce texte qui habitait « notre auteur » depuis de longues années…ses doutes, son obsession persistante concernant Charlotte Salomon, sont de très beaux passages sur les étapes complexes de la création …



En plus de l'émotion ressentie grâce à M. Foenkinos, je lui suis reconnaissante de « m'avoir découvrir » cet artiste, ainsi que la rencontre fortuite , secondaire de Aby Warburg , en parallèle.





Je suis encore sous le choc de l'émotion et de la beauté du texte, entre poésie et prose. Ces courtes phrases, ponctuées chaque fois d'un point… qui induit un rythme sont une formidable idée. Très belle idée d'inciter le lecteur à une lenteur dans la lecture, en optant pour une certaine respiration.En réalité l'auteur nous explicite ce besoin régulier de point à chaque phrase, pour reprendre sa propre respiration...



Il ne me semble pas nécessaire de rentrer dans l'histoire et le détail du parcours de cette jeune femme talentueuse, silencieuse, et totalement habitée par son art…Son art qui lui fait combattre le désespoir, la barbarie de son époque.



J'ajoute deux extraits de David Foenkinos, qui me touchent infiniment, signifiant si fort, combien la symbiose, la fusion avec cette femme, son art, et tout ce qu'elle peut représenter ont submergé, nourri l'écrivain, l'ont habité si longtemps



« le sentiment d'avoir enfin trouvé ce que je cherchais.

Le dénouement inattendu de mes attirances.

Mes errances m'avaient conduit au bon endroit.

Je le sus dès l'instant où je découvris -Vie ? ou Théâtre ?

Tout ce que j'aimais.

Tout ce qui me troublait depuis des années.

Warburg et la peinture.

Les écrivains allemands.

La musique et la fantaisie.

Le désespoir et la folie.

Tout était là.

Dans un éclat de couleurs vives.

La connivence immédiate avec quelqu'un.

La sensation étrange d'être déjà venu dans un lieu.

J'avais tout cela avec l'oeuvre de Charlotte.

Je connaissais ce que je découvrais. (p.70) »



Très attentive , bien évidemment à la trop brève et dramatique existence de Charlotte narrée par Foenkinos, mais également aux notations de l'écrivain quant à la genèse de ce livre délicat….



‘« Pendant des années, j'ai pris des notes.

J'ai parcouru son oeuvre sans cesse.

J'ai cité ou évoqué Charlotte dans plusieurs de mes romans.

J'ai tenté d'écrire ce livre tant de fois.

Mais comment?

Devais-je être présent?

Devais-je romancer son histoire?

Quelle forme mon obsession devait-elle prendre?

Je commençais, j'essayais,puis j'abandonnais.

Je n'arrivais pas à écrire deux phrases de suite.

Je me sentais à l'arrêt à chaque point.

Impossible d'avancer.

C'était une obsession physique, une oppression.

J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer

Alors j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi »





Toute ma reconnaissance et mes remerciements à l'auteur pour ce moment unique d'émotion et de rencontre. Lecture importante que je ne désirais pas quitter , c'est-à-dire laisser ainsi « sans façons », « Charlotte », aussitôt le livre refermé… J'ai poursuivi avec la rédaction de cette chronique », et une liste de références que j'ai dénichées, pour prolonger la découverte émue de cette « belle artiste »…et poursuivre d'autres lectures !



© Soazic Boucard- Tous droits réservés- 12 octobre 2014

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Le mystère Henri Pick

Où est passé l'auteur du Potentiel Erotique de ma Femme ? A un moindre degré celui de la Délicatesse et de Je vais mieux? Est-il en train de postuler pour la bibliothèque des manuscrits refusés?

Parce que là on a une super bonne idée de base, un lieu où les auteurs recalés pourraient déposer le cadavre de leur production sur une étagère en compagnie de leurs compagnons d'infortune. En plus on y ajoute un zeste de mystère : un manuscrit semble sortir du lot, et intrigue Delphine, qui travaille chez un grand éditeur parisien. D'autant que l'auteur présumé était un pizzaïolo peu communicatif (même pour écrire le menu de son restaurant). On a quand même de la matière pour entraîner le lecteur sur toutes ces pistes.



Mais voilà le soufflé retombe vite, dès les premières pages, en raison d'un style d ‘écriture d'une grand indigence. J'ai eu l'impression de feuilleter un de ces romans régionaux, pseudo-polars censés se passer dans ces stations balnéaires où l'on passe des vacances : Meurtres à La Rochelle, Les mystères des grottes bleues de Douarnenez…

Et encore, souvent dans ce style de production, on a l'avantage de profiter de la description des lieux. Ici, même pas. Crozon, sans la mer, sans les sentiers, sans les couchers de soleil, juste une petite incursion au cimetière, qui pourrait être n'importe quel cimetière . Ce n'est pas moi qui le dis, mais l'auteur lui-même :

« A Crozon, ce jour-là, il pleuvait démesurément, on ne voyait rien, si bien qu'on aurait pu être partout ailleurs » !

Même chose pour les passages à Rennes, aucune identification possible des lieux.



Les propos sont lourdement commentés, avec des notes en bas de pages inutiles, pour lecteur débile. Elles n'auraient pas alourdi un texte aussi léger.



Certes quelques phrases se veulent humoristiques. Certaines même y parviennent, mais quand on lit :



«  Il commanda à son tour un verre de rouge et ils se mirent à parler sans le moindre blanc »



Faut-il en rire? ou en pleurer…



Et des dialogues quand même étonnants :



« Non je n'ai rien caché. Après toi, il n'y a eu personne. J'aurais pu mais je n'ai pas pu »



La psychologie des personnages se fait à la truelle.



Et puis des drôles de personnifications :



« Le liquide se retrouve donc confronté à deux routes dans le corps et doit choisir; chez Rouche, il avait emprunté le chemin négatif agrémenté d'une pointe de dénigrement ».



Pas compris. Et puis zut, on est dans la collection Blanche de Gallimard, quand même!



Quant au mystère, il n'est pas bien difficile à élucider.



L'auteur semble hésiter à choisir un genre : humour, analyse sociologique du milieu de l'édition, bluette sur fonds de littérature, polar…



Bref une grosse déception, alors que j'ai été très fan des écrits de Foenkinos. A un tel point que je vais relire ceux que j'ai aimés pour voir si c'est lui ou moi qui ai changé.
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Vers la beauté

C'est toujours difficile d'exprimer sa déception à un auteur pour lequel on éprouve une réelle sympathie, un auteur que l'on suit depuis longtemps et auquel on doit de très beaux moments de lecture. Pourtant, c'est bien ce que je me décide à faire alors que je me suis précipitée sur le dernier opus de David Foenkinos dûment dédicacé dimanche au Divan après quelques échanges sympathiques, comme d'habitude. Je n'avais même pas imaginé être déçue...



Avec un titre pareil, un sujet aussi intense (la guérison par la beauté...) et l'univers si virevoltant de l'auteur, je m'attendais à passer un super moment. Pas un grand moment mais de ceux qui vous font oublier le réel et le quotidien pendant quelques heures. Las. J'ai éprouvé un sentiment de malaise dès les premières pages que j'ai trouvées poussives, plates, convenues. Sentiment qui a persisté pendant toute la première moitié du livre, tandis que j'attendais que tous ces personnages prennent un tant soit peu de consistance, que le décor s'anime, qu'on entre enfin dans le vif du sujet en perçant cette couche épaisse de superficialité. Certes, la deuxième moitié permet de faire entrer un peu d'émotion mais c'est presque trop tard et, là encore, c'est souvent poussif. Il ne suffit pas de dire que l'Art et la beauté soignent. Il ne suffit pas de décréter qu'untel ou unetelle est un artiste. Où est la suggestion ? Où sont les effets ressentis ? Comment le lecteur fait-il pour s'identifier aux personnages si on reste en surface ?



Pour être sincère, j'ai eu l'impression d'une intrigue bricolée en tentant d'exploiter des ingrédients qui avaient bien fonctionné dans d'autres romans à succès de l'auteur. Malheureusement, la légèreté d'où naissait l'émotion dans La délicatesse (que j'ai adoré !) n'est ici qu'une vaine tentative qui sonne faux. Idem pour ce qui faisait le charme poignant du sublime Charlotte : la sincérité de l'admiration de l'auteur pour l’œuvre et le destin de Charlotte Salomon se ressentaient à chaque ligne et il trouvait les mots, les images pour faire éprouver au lecteur les émotions, les peurs et les obsessions de l'artiste autant que de la femme. Alors qu'ici, on reste de marbre face à l'artiste Camille (je ne parle pas du drame qui la frappe mais bien de sa réalité d'artiste), on n'imagine pas une seconde son travail tout simplement parce qu'il ne nous le donne pas à voir. Bien sûr on ne peut qu'être d'accord avec l'énoncé du problème : contempler le beau peut aider à guérir les blessures de l'âme. Encore faudrait-il creuser un peu, plutôt que se contenter de cette constatation.



Franchement, si l'auteur avait été un inconnu, je n'aurais même pas pris la peine d'écrire un billet. Là, il faut quand même que je dise à quel point je suis déçue par le manque de sincérité et surtout par la facilité qui se dégage de l'ensemble. Cher David, vous pouvez faire beaucoup mieux que ça, d'ailleurs vous l'avez déjà fait. J'avais trouvé qu'avec Le Mystère Henri Pick vous vous étiez habilement sorti de cette période de folie qui avait présidé à l'énorme succès de Charlotte. C'était piquant, très différent mais en tout cas subtilement sincère derrière une apparente naïveté. Malheureusement on voit trop le procédé de fabrication de Vers la beauté, depuis le premier bâti jusqu'aux finitions, c'est vraiment dommage.



Bon, tout ça n'est pas bien grave. Ce petit billet passera inaperçu au milieu des chroniques louangeuses qui entourent déjà la parution de Vers la beauté. Même si je suis à peu près certaine que d'autres auront le même avis que moi, qu'ils l'expriment ou pas. Tout ceci ne m'empêchera pas de guetter le prochain Foenkinos, persuadée qu'il retrouvera l'inspiration, la vraie.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Charlotte

Comment ne pas être ému, touché, bouleversé par ce récit?

Il retrace la vie de Charlotte Salomon, née en1917 dans une famille juive de Berlin, réfugiée dans le sud de la France peu après la nuit de cristal fin 1938.



Charlotte, hantée par les suicides de sa famille, devient une artiste totale, chantant, peignant, écrivant.

Réalisée entre 1940 et 1942 la trilogie de huit cent gouaches accompagnées de textes et de partitions musicales appelée "Vie"?ou "Théâtre"?est son œuvre, sa trace ultime, une œuvre picturale fascinante, "un tourbillon de puissance et d'inventivité"!



En 1943, elle fut dénoncée, arrêtée,déportée à l'âge de 26 ans, enceinte de quatre mois....

Avant de partir, elle confia ses toiles à son médecin en lui disant :"c'est toute ma vie", elles sont conservées aujourd'hui à Amsterdam.

Ce trés bel ouvrage expose le destin de la jeune fille surdouée, de la renfermée,

de l'artiste hantée, de l'amoureuse...

David Foenkinos lui rend un magnifique hommage comme si elle avait été sa sœur, son amour, sa mère...une obsession..une identification...

Ce qui m'a le plus frappée dans ce témoignage- hommage- c'est la forme, une structure parfaitement maîtrisée,une sorte de long poéme en prose,humain,authentique,empreint d'humilité, d'une subtile élégance, d'une gravité mesurée, le point fixe de l'imaginaire de David Foenkinos, sa quête et sa hantise de cette artiste, sa recherche, - les étapes de celle -ci s'immiscent dans le récit-, l'émotion, l'audace, un aboutissement pour lui, une souffrance maîtrisée à l'évocation du portrait saisissant de cette femme exceptionnelle au destin tragique!

Une belle œuvre Extrêmement forte aboutie!

Une émotion indicible!

Rien à voir avec les autres livres de cet auteur, à mon avis!
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Numéro deux

Ouvrir un nouveau livre de David Foenkinos est pour moi l’assurance de passer un moment hors du temps où l’ennui et la morosité n’ont aucune prise sur moi.



Fébrile, peur de la déception, j’ouvre ce Numéro deux.

D’abord, je suis intriguée et émerveillée de découvrir les coulisses du roman phénomène Harry Potter. Ces gens de l’ombre qui ont contribué à l’immense succès de cette saga.

Le début du livre raconte comment Joanne alias JK Rowling est devenue une telle célébrité. Mais c’est surtout auprès de Martin que nous allons cheminer dans cette odyssée. Dix ans, il ressemble déjà tellement à Harry. Quand David Heyman, producteur, cherche l’enfant parfait pour le premier volet cinématographique d’Harry Potter, Martin a toute les chances de remporter le rôle. Jusqu’à l’arrivée de Daniel Radcliffe, reléguant définitivement Martin dans le rôle de celui qui a failli être Harry Potter.



Ensuite, c’est une pléiade d’émotions qui me tombent dessus. Martin est comment dire, marqué à vif par cet échec. Harry Potter l’obsède, le persécute, l’entaille au plus profond de lui.



On va cheminer avec Martin durant une longue partie de sa vie. Son enfance, son adolescence, sa vie d’homme. Avec Harry Potter partout, à la télé, dans toutes les librairies, les chambres d’amis, les dentifrices, pauvre Martin.



J’aurai aimé que cette histoire dure encore tant j’étais bien auprès de Martin. Ce môme m’a émue, bouleversée même, l’auteur m’a souvent fait rire ou questionnée car qui n’a pas été un jour celui qui a failli… le numéro deux.



David Foenkinos a du devenir fou avec ce livre tant il fourmille d’anecdotes sur l’univers du sorcier le plus connu au monde. C’est avec beaucoup d’empathie que Foenkinos imagine ici la place du second choix, celui qui aurait pu devenir une star et qui au final, ne parvient qu’à attirer le mauvais sort.



Un excellent moment de lecture ! Un roman empli d’empathie, d’émotions, parsemé d’un peu d’humour qui vous fera voir Harry Potter sous un autre jour.

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La famille Martin

Qui ose tout ce foin pour Foenkinos ? Que c’est mauvais !

Lieu d’achat : Carrefour (symboliquement, j’y tenais). Coût : 19,50 euros ; à la fin de cette chronique, je vous dis tout ce que vous pouvez acheter avec 19,50 euros. Temps de lecture : 3h15 ; à la fin de cette chronique, je vous dis tout ce que vous pouvez faire en 3h15 de votre précieux temps.

D’abord l’intrigue, bancale : un romancier qui ne trouve pas l’inspiration et apostrophe un quidam dans la rue, en désespoir de cause (p14).

Ensuite le titre : une grosse ficelle marketing car Martin étant le nom de beaucoup de Français, il y aura bien un « cœur de cible » pour dire « on l’achète ils s’appellent comme nous ». L’avantage avec la banalité du nom (et la vie qui va avec), c’est que Foenkinos peut encore parler de lui (exemples édifiants p104 et p127), parfois avec une certaine lucidité (p15) mais sans autodérision - il ne faut pas exagérer. C’est un livre qui ne démarre jamais, tout entier dédié à l’ébauche du projet. Les clichés pullulent, les anecdotes sont des potins et le style, d’une rare platitude (voir le dialogue p131). Les sujets ? Conventionnels (naufrage du couple, vieillesse nostalgique) et mieux traités par d’autres auteurs, comme l’adolescence que Riad Sattouf raconte si bien (sur un temps long) dans les cahiers d’Esther ou Lagerfeld, examiné avec talent par Raphaëlle Bacqué.



Le Masque et la Plume l’avait pourtant prévenu (il y fait allusion) : « il faut travailler plus, M. Foenkinos ». Mais la spécialité de David, ce sont les plateaux de télé (il est si sympathique) et les plateaux de petits fours qu’on lui sert dans les cocktails mondains.

Le dernier roman de David Foenkinos, c’est comme une chouquette, elle est trompeuse, et finit par gaver. Sucrée en surface, vide à l’intérieur, elle n’en est pas moins bourrative.

Faux départ, fausse modestie, fausse mise en abyme, fausse intrigue, tout sonne faux dans ce livre, avec au final cette confession confondante et mielleuse, comme un aveu d’échec : « J’avais compris que la vie demeure le plus puissant des antidotes à la fiction ». Ah oui ? Alors cessez de faire l’écrivain.



Bilan : 🔪🔪🔪



Pour 19,50 euros, vous pourrez acquérir : 800 grammes de chouquettes, un vibromasseur multi vitesses avec ventouse, un tube d’autobronzant Garnier ambre solaire, une entrée pour le musée d’Orsay + une bouteille d’Évian, un abonnement mensuel sur Netflix…



En 3h15, vous pourrez : revoir le film « La liste de Schindler », appeler votre ex, courir le marathon de New York, aller en train jusqu’à Canterbury (UK), faire cinq fois le tour du périphérique en écoutant votre musique préférée, patienter dans la file d’attente du bureau de poste…
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La délicatesse

Franchement je n'ai pas bien compris l'engouement qu'a suscité ce livre.

Le sujet est distrayant, le style est bien enlevé mais je n'ai pu m'empêcher de ressentir un immense "creux" après la lecture de ce livre.

Pour de multiples raisons: la maigreur du sujet, la superficialité des rapports humains évoqués ici, une vision de l'entreprise très déconnectée du réel, des rapports sociaux dans l'entreprise décrits ici d'une manière complètement surréaliste.. entre autres...

Voilà en gros de quoi il s'agit: une jeune femme est recrutée dans une entreprise suédoise par un patron français. Celui-ci se sent dès le début irrémédiablement attiré par cette jeune femme.

Il se tient néanmoins tranquille jusqu'à ce que la pauvre dame perde son mari dans un accident stupide, renversé par la camionnette d'une fleuriste partie livrer des fleurs pour le compte d'un monsieur qui voulait faire une demande de mariage à sa douce amie... Cet accident va rendre veuve la pauvre Nathalie héroïne du livre et le monsieur remettra sa demande à plus tard devant ce funeste présage..

Ensuite tout semble tiré par les cheveux: le patron harcèle Nathalie, on semble loin de toute réglementation en la matière!

Le monde de l'entreprise est décrit comme un monde où les démêlés sentimentaux ont plus d'importance que les enjeux économiques; les harceleurs peuvent embrasser à pleine bouche des salariés, sans crainte de procès pour harcèlement!! Etonnant, surréaliste!! et franchement, heureusement que les choses ne se passent pas comme cela dans la réalité!

J'allais oublier les poncifs qui s'égrènent dans ce récit, par exemple les nombreux clichés sur la Suède et les Suédois.

J'ai vécu et travaillé dans ce pays, et franchement pour moi la Suède c'est autre chose..

Peut-être devrait-on conseiller à M.Foenkinos de voyager un peu: un stage en entreprise en Suède peut-être? pour mieux savoir de quoi on parle.

En tout cas, un livre "facile " comme celui-ci a sans doute l'intérêt d'encourager les vocations à l'écriture: moins de complexes à écrire après cela..
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La famille Martin

Dévoré, englouti, savouré, je n’en ai fait qu’une bouchée de La famille Martin.

Un pur régal. C’est frais, c’est singulier, c’est bon et beau à la fois. Je dis bravo.



David Foenkinos est en panne d’inspiration pour son prochain roman, les fictions l’ennuient, il se met en tête d’accoster la première personne qu’il croisera dans la rue et d’écrire son roman. La première tête croisée sera Madeleine Tricot, une dame âgée de quatre-vingt ans. L’écrivain fera ensuite la connaissance de sa fille Valérie, son mari Patrick et leurs deux enfants Jérémie et Lola. Voici la famille Martin au complet.



Partant en quête de l’intimité de ce petit monde, l’écrivain trouvera plus que de l’inspiration, que la vie est tout de même bien meilleure que la fiction. La famille Martin est somme toute banale, chacun faisant écho à tout un chacun.



L’écrivain avec le plus grand naturel va nous faire côtoyer une famille comme une autre. La magie opère car l’auteur fait preuve d’humour, de tendresse, d’empathie et qu’au final ce petit monde s’apportera beaucoup mutuellement. On craint le pire, on envisage le meilleur mais surtout on sourit et on se sent bien. Ne serait-ce pas merveilleux d’avoir un écrivain célèbre motivé à écrire sur nous ? Toute vie est passionnante sitôt qu’on s’y attarde, toute vie peut devenir romanesque. Et avec peu de choses, un peu de lui, un peu des autres, David Foenkinos nous offre un livre cinq étoiles riche en émotions. Un excellent moment de lecture.
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La délicatesse

À vif... ivre de cette délicatesse qu’empruntent Markus et Nathalie dans cette histoire à fleur de peau. C’est beau. C’est incommensurablement doux, chaud, bienveillant. Ce livre est une caresse, un murmure merveilleux à chaque page...



Je me sens bien.

Heureuse d’avoir lu cette délicatesse...



Nathalie est belle, d’une beauté simple et évidente qui trouve son essence dans l’authenticité de la vie. Nathalie est passion. Nathalie est émerveillement, quiétude. Nathalie est en vie, dans la vie, pleine de vie.

Jusqu’au jour où son mari François décède brutalement, renversé dans la rue. Nathalie devient cendres. Elle se consume dans l’anéantissement, le deuil, la perte, le vide. Les années passent et sur Nathalie s’est figé le voile de la tristesse. Arrive Markus, un employé de sa boîte, un homme insignifiant que personne ne voit et ne connaît vraiment. Markus est pourtant à lui seul l’incarnation même de la vie. Il a cette délicatesse pour toutes choses. Il a ce regard si particulier pour l’invisible, l’insoupçonnable.

Deux êtres un peu mal dans leur peau qui vont pourtant ensemble sur la pointe des pieds, composer la plus délicate des histoires.



Ce roman est juste merveilleux tant par la poésie élémentaire qu’il regorge, son regard si sensible sur l’art d’aimer, le besoin d’être aimé, l’envie d’aimer. Il touche l’âme sensible pour déposer un océan de caresses et de douceurs. Ce n’est pas un roman niais d’une romance, c’est un roman hymne à la vie et à l’espoir, aux accords toltèques oscillant entre la souffrance et la joie. C’est un nid douillet où s’endort la délicatesse et rien que cela, c’est un bien fou.



J’avais déjà beaucoup aimé le film avec François Damiens et Audrey Tautou mais le livre est tellement lumineux que l’un comme l’autre, je vous conseille de ne pas passer à côté de cette petite pépite.
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Deux soeurs

Mathilde, professeur de français au lycée est en couple avec Étienne depuis cinq ans. Ils projetaient de se marier et d’avoir un enfant mais Étienne retrouve par hasard son grand amour, Iris. Il n’en faut pas moins pour détruire en quelques secondes cinq années de couple et par la même occasion, détruire une femme laissée au pas de la porte, abandonnée à errer seule.



Mathilde s’effondre. La veille, elle était aimée, le lendemain elle est abandonnée, comment ne pas sombrer...



Mathilde sombre, de plus en plus loin, elle va de plus en plus mal.



David Foenkinos dresse un portrait glaçant d’une femme prise dans les tourments de son abandon. Il autopsie la souffrance, le rejet, la douleur, la déchéance avec justesse. Le mal être est palpable, la douleur saigne, le cœur s’emballe. Mathilde souffre le jour comme la nuit.



Accroupie dans sa douleur, sa sœur Agathe décide de l’héberger. Mais peut-on se reconstruire devant le film incessant du bonheur d’un autre couple ?



J’aime beaucoup David Foenkinos, ses romans sont en général très lumineux et d’une sensibilité à fleur de peau. A peine sorti, j’ai sauté dessus en m’attendant au meilleur. Dans Deux sœurs, l’auteur change de registre et s’aventure dans un registre bien plus noir. Il nous sert en entrée, en plat et en dessert de la souffrance en veux-tu en-voila. Ça frise un peu l’overdose et la désespérance.

Pour au final offrir un roman qui n’a pas été à la hauteur de mes espérances.
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Charlotte

C’est un très beau texte, un long poème en prose pour parler d’une jeune femme dont la peinture et les dessins ont subjugué l’auteur. David Foenkinos nous fait une très belle description de la tragédie familiale, une famille de bipolaires avec des suicides multiples et un lourd secret pour Charlotte.

Il s’agit, ici aussi d’une exo fiction, l’auteur se mettant en scène lui-même, ce qui semble être à la mode pour cette rentrée littéraire 2014 (Cf. Patrick Deville et Eric Reinhardt). L’auteur intervient ici pour expliquer son attachement à Charlotte Salomon, son art mais aussi son histoire puisqu’il suit ses traces, revient sur les lieux où elle a vécu, rencontre des témoins qui l’ont côtoyée, ou leurs descendants il met ses pas dans les siens. Il y a donc un gros travail de recherche.

L’écriture est belle, il a choisi d’aller à la ligne à la fin de chaque phrase pour se laisser et nous laisser respirer, ce qui permet de ne pas se laisser submerger par l’émotion parfois. Dans les périodes difficiles, les phrases deviennent très courtes, parfois un ou deux mots, et il est même obligé de sauter des lignes tellement c’est dur : par exemple dans la scène immonde où le grand-père de Charlotte, fier de sa propre famille, vomit sa haine de la dépression mélancolique et du suicide ; en gros, c’est lui seul qui souffre, il n’a rien compris à cette maladie et il est tellement hors de lui qu’il crache la vérité sur le secret.

On s’attache à Charlotte, on sent qu’elle ne s’en sortira pas, l’auteur n’en fait jamais mystère, donc on vit chaque instant de la vie de cette artiste secrète, taiseuse, à Berlin puis en exil, probablement atteinte de la maladie elle-aussi.

David Foenkinos décrit bien les droits bafoués, l’antisémitisme, l’exclusion : Charlotte se voit peu à peu exclue de tout, surtout des Beaux Arts, où elle avait réussi à rentrer quand-même, désignée pour le premier prix, mais ne pouvant pas le recevoir car elle est juive.

Ici, il est envoûté par la jeune femme, dont il est tombé amoureux, au travers de la peinture ; il trouve ce qu’il a toujours cherché, c’est une reconnaissance, comme s’il avait déjà vu et vécu tout cela ; et la façon de l’écrire s’impose à lui d’elle-même. Mais doit-il chercher à tout savoir sur elle ? Il a su mettre une limite à son investigation.

J’ai beaucoup aimé et ce livre rejoint les quelques élus du coup de cœur de la rentrée 2014. Encore un livre qui fait réfléchir, sur la souffrance de la maladie, de l’exil, du rejet de la haine. L’enfermement dans la maladie mentale alors qu’une Maladie bien plus grave avance, le Nazisme.

Il a reçu le prix Renaudot et le Goncourt des lycéens

Note : 8,4/10


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Le mystère Henri Pick

"Le mystère Henri Pick" m'a été offert par une amie venue dîner à la maison la semaine dernière. N'ayant encore rien lu de l'auteur, je me suis tout de suite dit qu'elle m'offrait là bien plus qu'un roman : une belle opportunité de me faire ma propre idée sur un auteur à succès.



Verdict : j'ai apprécié cette lecture.



Tout d'abord, l'écriture m'a interpellée. Pleine de délicatesse, d'une fausse simplicité régulièrement éclairée par de très jolies tournures, proches de mots d'esprit, la fatuité en moins.



Ensuite le récit. Les parcours croisés des nombreux personnages m'ont intéressée, j'y ai même déniché quelques souvenirs personnels, l'écho lointain de séparations et ou encore le mirage de plusieurs cas de bonheur. Des personnages qui ont tous la tête de l'emploi et une trame au fort potentiel érotique.



J'ai particulièrement été enchantée de voir les personnages secondaires devenir au fil des pages les personnages principaux, dans un tour de passe-passe aussi audacieux qu'original.



Finalement, la seule chose que je reproche à David Foenkinos, c'est la complaisance du narrateur. Elle s'exprime aussi bien vis-à-vis du lecteur que des personnages, un petit quelque chose de l'ordre de la retenue, comme l'envie d'égratigner sans l'oser, sortant les griffes pour rapidement les rétracter, de peur de blesser, de déplaire… d'être moins populaire, peut-être. Du coup, même son petit clin d’œil à son dernier livre - Charlotte – manque de subtilité, comme une blague à deux sous. C'est un détail, passons.



Un roman bien amené, un style maîtrisé, une narration rondement menée et une lecture qui vous fait dire, après une journée trop remplie : "Je vais mieux " et c'est déjà beaucoup.





Challenge MULTI-DÉFIS 2016
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Vers la beauté

UN immense coup de coeur !!----Une lecture aussi jubilatoire que remplie d'émotions !



Antoine Duris, brillant professeur aux Beaux-Arts de Lyon, décide de tout

quitter du jour au lendemain : son appartement, sa ville, son travail

d'enseignant qu'il adore pourtant...



Le morceau visible de l'iceberg ...est une rupture amoureuse très douloureuse mais on pressent qu'une autre peine violente mine notre "héros"... Il se présente à un poste sous-qualifié, au Musée d'Orsay, comme gardien.



Il est accueilli et embauché par une D.R.H, Mathilde, femme bienveillante,

et fort intriguée par la singularité...de son nouvel employé !!



Besoin de silence et de beauté...spécialiste de Modigliani, Antoine Duris, spécialiste et auteur d'une thèse sur cet artiste... débute justement son contrat au Musée d'Orsay, au moment d'une rétrospective sur ce peintre...Il parle le matin aux tableaux et plus spécialement au portrait mélancolique de "Jeanne Heurtebise", compagne et muse de l'artiste....



De magnifiques passages sur l'apaisement qu'offre la contemplation

du "Beau", des oeuvres... Dans cette fuite dans l'Art, Antoine Duris met sa vie entre parenthèses...tente de se "réparer"... Car dans ce roman, il s'agit bien de personnes abîmées de failles et de chagrins, que l'Art, la contemplation du Beau vont aider à "tenir debout", à dépasser leurs peines...!



"Elle demanda à ses parents de passer quelques jours à Paris au lieu de filer directement vers la Bretagne.

Ils ne pouvaient rien lui refuser; ses envies étaient de la vie. Elle voulait tant revisiter les musées de la capitale, celui d'Orsay notamment. (...) Elle comprenait la puissance cicatrisante de la beauté. Face à un tableau, nous ne sommes pas jugés, l'échange est pur, l'oeuvre semble comprendre notre douleur et nous console par le silence, elle demeure dans une éternité fixe

et rassurante, son seul but est de vous combler par les ondes du beau. Les tristesses s'oublient avec Botticelli, les peurs s'atténuent avec Rembrandt, et les chagrins se réduisent avec Chagall". (p. 172-173)



Une autre vie "blessée" , celle de Camille, va entrer en scène...Jeune fille,

étudiante en Art, peignant elle-même avec beaucoup de talent et d'originalité...cache un drame... et les destins de Antoine Duris et de Camille, vont se croiser !



Une double histoire poignante, où l'Art, la peinture ont une place de

choix...et même une nécessité vitale dans l'existence de "nos"

protagonistes...



" Quoi ? Comment j'en suis venu à enseigner l'histoire de l'art ?

- Oui

-Par hasard aussi. Je ne sais pas comment est venu mon amour de la peinture. Le simple plaisir de me promener dans les musées, un peu comme vous, je crois bien. Fuir une adolescence compliquée. C'étaient les endroits qui m'apaisaient le plus.

- Oui, la beauté apaise..." , fit Camille avec une gravité subite." (p. 188)



Je ne ferai pas plus de commentaires sur cette lecture "tourne-boulante"

afin de ne pas réduire l' intense émotion et poésie qui s'en dégagent ,et

qui nous prennent aux coeur et aux tripes !!..



"Jeanne [Heurtebise] lui faisait survoler les heures. Il continuait parfois à lui parler, comme à une confidente. Cela lui faisait du bien. Chacun cherche son propre chemin vers la consolation.

Peut-on se soigner en se confiant à un tableau ? On parle bien d'art-thérapie (...) Pour Antoine, la contemplation de la beauté était un pansement sur la laideur. (...) Quand il se sentait mal, il allait se promener dans un musée. Le merveilleux demeurait la meilleure arme contre

la fragilité. "(p. 30)





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Je vais mieux

Moyennement tentée mais néanmoins curieuse comme fille, j'attaquai « Je vais mieux » en attendant de recevoir l'alléchant roman promis par Babelio pour le masse-critique de mai (oui, là c'est ma vie que je raconte).



Hélas, enquiller Foenkinos (c'est pas une contrepèterie, j'en vois déjà qui pouffent) après Alice Ferney (voir critique précédente pour ceux qui auraient envie de suivre), c'est passer d'un déjeuner chez Gagnaire à un plateau télé jambon-beurre-cornichons : sur un malentendu on peut s'adapter mais ça prend du temps (entendons-nous bien, je n'ai rien contre le jambon-beurre-cornichons, j'ai moi-même de très bons amis cornichons). Et du temps, disais-je, je n'en eu que fort peu car par la grâce de Babelio qui me pris sans doute en pitié, l'alléchant ouvrage susmentionné me parvint miraculeusement dès le lendemain, alléluia.



C'est donc page 75 que s'achevait, dans un soulagement définitif, ma dernière expérimentation foenkinienne. Soixante-quinze pages de digressions aimablement inconsistantes qui auront suffi à me convaincre que 1/ j'ai bien fait de ne pas acheter ce bouquin, 2/ je n'ai pas dû louper l'oeuvre du siècle en abrégeant ma lecture.



De toute façon on connait déjà la fin : il va mieux.

Enfin je crois.

Enfin je crois… que je m'en fous un peu.






Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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La délicatesse

Peut - on encore aimer après un grand amour , peut-on ressentir de l'attirance pour quelqu'un d'insignifiant , de terne , qu'on n'aurait pas remarqué au premier abord ?

Voilà les questions que nous pose l'auteur avec un style bien à lui , original .

David Foekinos jongle avec nos émotions , nos contradictions , nos paradoxes .

Il sait qu'une femme peut tomber amoureuse d'un homme qui ne lui plait pas physiquement mais qui va l'émouvoir ; la toucher par son côté différent des autres , un homme qui comprend intuitivivement beaucoup de choses , qui ne croit pas à sa chance .

J'ai aimé ce tournant dans le roman , ce qui paraît invraisemblable mais qui arrive car une jolie femme intelligente peut avoir des sentiments pour cet homme , le jeune Markus que personne ne voyait ou dont on se moquait .

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le livre et puis me suis laissée emporter par le style qui a quelque chose d'innovant , je comprends que les avis soient si différents .

Et peut-être que j'ai été influencée par la personne qui m'a prêté le livre , c'est une toute jeune femme que j'apprécie beaucoup et ce livre est un de ses coups de coeur , j'ai essayé de lire ce livre à travers son regard . Merci à A. qui m'a permis cette lecture .
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Charlotte

" On peut tout quitter sauf ses obsessions. "

Tout est là ou presque, essentiel.

Ce récit pourrait presque se résumer à cette phrase, simple, évidente.

Elle m'a sautée aux yeux en cours de lecture.

Pour finir par prendre tout son sens.



Le dessin, la peinture, l'amour, mais aussi l'absence, insondable.

Les nombreux suicides au sein de la famille de Charlotte, tournoyant comme une sarabande infernale au-dessus de sa tête en permanence.

L'obsession de l'auteur aussi pour la vie de cette jeune femme.

Sa longue quête pour découvrir " les lieux et les couleurs, en rêve et dans la réalité."

Deux vies donc, Charlotte, David.

La peinture de Charlotte qui crée un choc, obsède David, l'écrivain.

Puis les recherches, les tâtonnements, l'écriture épurée, comme sous tension permanente.

Accéder à un formidable hommage posthume.

Trouver comment appréhender les contours de la vie et du talent de l'artiste.

Au-delà des années et du malheur de cette jeune existence brisée par la guerre.





Je referme doucement ce testament littéraire, émue c'est assez rare, en ayant eu le privilège d'assister à une belle rencontre entre deux artistes. David a pris son temps, c'est palpable, pour approcher l'œuvre et la sensibilité de Charlotte.

Tout est évident dans ce livre, l'expression simple et juste, la forme, particulière et si adaptée finalement - une succession de phrases courtes, enchaînées au rythme d'un long poème d'amour et d'admiration.

La marque des livres rares, inspirés.

Non seulement ce récit m'a permis de découvrir Charlotte Salomon et son oeuvre, mais aussi la double illustration de la définition de Kandinsky :

" Créer une oeuvre, c'est créer un monde. "

Le monde de Charlotte grâce aux mots de David.



Une lecture marquante sous le signe de l'amitié, je remercie chaleureusement fanfanouche sans qui je n'aurais probablement pas lu ce roman.

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La Vie heureuse

David Foenkinos est un auteur que j’apprécie énormément et avec lequel s’est tissé un lien particulier avec la lectrice sensible que je suis. C’est un auteur que je ressens de profondément humain et généreux. Ses histoires sont un peu les nôtres, elles nous ressemblent et souvent nous parlent.



La vie heureuse ne déroge pas à cette habitude de l’auteur de nous toucher en plein cœur.



L’histoire c’est celle d’Eric et d’Amelie, deux anciens camarades de lycée. Éric c’est monsieur et madame tout le monde, l’homme qui bosse dans la routine du boulot-métro-dodo. Il traîne sa peine. D’un mariage raté, d’un fils qu’il ne voit qu’à l’occasion, d’une mère qui lui fait chaque jour regretter d’être né.



Amélie, c’est la vitalité, la carriériste, la force constante, l’ambitieuse qui vit pour et par son travail.



Ces deux-là vont se rencontrer sans savoir que derrière cette rencontre se cache un renouveau sans précédent.



David Foenkinos nous livre une histoire touchante, optimiste, soupoudrée d’humour et teintée de réalisme, de sujets de société plus qu’actuels pour in fine nous questionner tout du long sur le sens de notre vie.



Il campe deux personnages de la vie moderne rattrapés par les pressions et aléas de la vie, se débattant dans une épuisante comédie a être tout sauf soi.



La vie heureuse a résonné en moi plus que jamais. Laissez-vous tenter car vous pourriez en sortir plus vivant qu’avant…



« L’homme heureux est celui qui aime ce qu’il a ».
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La délicatesse

Un très bon moment de lecture avec ce roman que l'on m'a offert et qui porte très bien son nom. Un livre plein de pudeur qui traite un sujet difficile, peut-on encore tomber amoureuse alors qu'on a perdu l'homme de sa vie?



Les personnages sont attachants et l'on fait un petit bout de chemin avec eux, le tout sur fond de poésie et rythmé par une écriture très belle (je pense que même sans avoir ouvert ce roman, on peut le constater avec les 181 citations relevées pour ce livre).



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La famille Martin

Après quelques lectures éprouvantes (Les impatientes ; Bilqiss), quel plaisir de plonger dans un bain d’optimisme en découvrant la famille Martin et ses soucis quotidiens qui semblent, en prime abord, d’une grande banalité et qui sont réglés avec sérénité, notamment par la délicieuse grand mère. Mais au fil des pages, nous découvrons la toxicité de Stéphanie, une soeur exilée, et le harcèlement subi par Patrick dans son entreprise. Et de la comédie, nous basculons dans la tragédie.



La révolte de Patrick, l’écho que Jérémie lui donne sur les médias sociaux, et la victoire qui en découle, tirent le rideau sur l’épouvantable Desjoyaux pour le plus grand plaisir du lecteur.



Sans avoir l’air d’y toucher, David Foenkinos égratigne les tares de notre époque et nous livre un conte aussi moral que positif.

Un récit porte bonheur avec une intrigue originale, des héros emphatiques et une écriture cultivée offrent une agréable détente estivale.
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