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Critiques de Dawn Dumont (13)
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On pleure pas au bingo

“ - Maman, j’ai mal au ventre, j’ai trop faim.

- T’as manqué un numéro.

- C’est pas juste.

- La vie est injuste.



Mon ventre a grondé, il était d'accord.



J’ai fixé les yeux sur ma carte. Les numéros se sont brouillés devant moi, je sentais les larmes jaillir et tomber sur ma feuille. Ma tante m’a tendu un Kleenex.



- Arrête-moi ça! Tout le monde te regarde, a-t-elle murmuré d’une voix colérique. T’es pas censée pleurer. On pleure pas au bingo. Le grand bonhomme, là-bas, il va venir te voler.”



Voici une petite partie de l’histoire du Bingo, raconté par Dawn, jeune autochtone des Plaines de la Première Nation okanese en Saskatchewan au Canada. Dawn est aussi l’auteure de cette autobiographie. À chaque chapitre elle nous dépeint: sa famille, complicités, rivalités et jalousies entre frère et soeurs; sa mère souvent monoparentale à cause d’un père alcoolique et absent; l’école publique, où elle côtoie des blancs pas toujours très gentils envers les autochtones; son amour des livres qui la fait rêver d’un prince charmant, et lui apportent également une culture générale assez impressionnante; sa grande solitude, ses complexes, etc. Tout ça souvent avec humour ….



J’ai adoré ce roman ! Oui cela se passe sur une réserve mais je crois que tous peuvent se retrouver en Dawn et sa famille. Un livre que l’on referme avec un grand sourire et des souvenirs de notre jeunesse ...

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La course de Rose

Une histoire de femmes qui donne dans le fantastique et même l’horreur.



Un roman qui présente un mélange de genres, d’abord l’histoire d’une femme qui vit dans une réserve autochtone en Saskatchewan. Elle est victime d’une relation plus ou moins toxique, elle essaie tant bien que mal de s’en sortir et en parle avec beaucoup d’autodérision. Elle a aussi le béguin pour un ancien confrère de classe et elle a décidé de faire un marathon (la course à pied n’occupe cependant pas beaucoup de place dans le livre).



Le roman change graduellement de ton, avec l’intervention de fantômes bienveillants de Rose, mais aussi d’une sorcière meurtrière. Un combat contre les forces du mal, un tout autre genre de course !



Un livre intéressant, un roman de situations psychologiques et sociales pathétiques, mais qui joue sur l’humour et qui va même puiser dans le surnaturel alimenter ses prises de position.

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On pleure pas au bingo

« Okanese veut dire « bouton de rose » en langue crie. La réserve n’a pas vraiment de surnom, bien que beaucoup l’aient rebaptisée « Le trou du cul de l’univers », souvent après avoir perdu une élection. »

Dawn Dumont donne sa voix à ce récit autobiographique qui déroule petits et grands souvenirs d’une enfance et d’une adolescence au sein d’une famille autochtone de la Saskatchewan. Une mère, par intermittence monoparentale, un père alcoolique parfois violent, trois sœurs et un frère, tous élevés à la débrouillardise et à l’autodéfense, parlée et physique. Ici, aucun apitoiement, seulement une forte envie de vivre et d’exister envers et contre tous, avec cet humour bravache teinté d’ironie et de causticité d’une narratrice qui se livre sans retenue.

Comme dans son roman Les poules des prairies partent en tournée, Dawn Dumont évoque des thèmes sensibles propre aux habitants des réserves indiennes avec une verve qui ne se dément pas et avec l’aplomb de l’expérience.

Un récit plein d’entrain sur des scènes de la vie quotidienne croquées sur le vif par une plume aiguisée et drolatique.

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Les poules des prairies partent en tournee

« - C'est quoi une poule des prairies?

- Un oiseau. Une espèce de petite dinde obèse.

- C'est gracieux?

- Ça vole pas, mais ça se déhanche en masse. »

Juin 1972 : la saison des festivals de musique autochtone bat son plein. La troupe des Poules des prairies s'apprête à s'envoler vers l'Europe dans une tournée qui l'amènera à Stockhölm, Hambourg et Rome. Sauf que la directrice, Nadine, et ses danseurs se relèvent péniblement d'une attaque carabinée de gastro. Impossible de prendre l'avion. Un plan B est vite mis sur pied par le chef de la réserve de Fineday en Saskastchewan. On improvise une nouvelle troupe composée d'un rancher Cri, John, d'une fille à papa, Desiree accompagnée de son chaperon de tante, Edna et d'un danseur étoile Hunkpapa, Lucas Pretends Eagle, venu des États-Unis. L'odyssée des remplaçants sera semée d'embûches, de rencontres dérangeantes et de révélations inattendues.

J'ai adoré cette histoire formidablement racontée par Dawn Dumont, parcourue de dialogues piquants et d'un humour ravageur. Ce dernier point donne le ton au roman qui n'est pas sans profondeur, il faut le dire. Le propos de la cause amérindienne et des autochtones du monde entier est toujours aussi sensible et ce roman l'appréhende avec une façade de légèreté sous-tendue par une vérité implacable. Un beau tour de force! Prochaine lecture : On pleure pas au bingo.

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Les poules des prairies partent en tournee

Quand Nadine a pensé la tournée des Poules des prairies, elle avait pour vocation de faire rayonner sa culture au delà des frontières du continent américain. Les danses traditionnelles portées par de grands danseurs autochtones du Canada à la hauteur de ses exigences devaient ainsi se rendre en Suède, en Allemagne, puis en Italie.



Son sens de l'organisation avait tout prévu sauf l'épidémie de gastro qui les terrassa tous.

Tout aurait pu s'arrêter là mais la portée politique de l'événement n'avait pas échappée à Amos. Et le voici qui monte une nouvelle troupe faite de bric et de broc, à commencer par son frère, John, qui aurait préféré rester dans son ranch avec ses chers chevaux. Il y a aussi la ténébreuse Desiree, fille de chef, envoyée supposément loin des tentations charnelles sous la surveillance de sa bigote de tante Edna, et puis le mystérieux Lucas un hunkpapa talentueux venu en renfort des États-Unis.



Tiens donc... On s'attendrait presque à un roman léger, bourré d'humour qui nous raconterait comment l'aventure humaine renforce les liens et qu'avec de bons amis on peut tout affronter. Mais c'est pas Disney ici, c'est Dumont ! Alors il s'agira surtout d'aborder les trajectoires individuelles, de confronter les êtres à la place qu'ils occupent dans le monde. "Le simple fait de naître autochtone est un acte politique", s'entendra dire John en Suède. C'est vrai. Mais vivre ne se limite pas à incarner sa culture. Après les avoir parés de leurs regalias, l'autrice dépouille ses personnages de tous leurs apparats. On revient à l'humain, dans la grandeur de son insignifiance. Les masques tombent, les secrets enfouis frémissent, le passé et le futur se toisent pour savoir qui aura le plus de poids.



Cette tournée aurait pu n'être qu'une aventure avec un début et une fin. Mais c'est une branche de vie. On perçoit son tronc, ses racines. On remarque surtout ses bourgeons. Peut-être qu'on s'octroie même le droit d'imaginer de futurs fruits.
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La course de Rose

J'ai adoré l'humour de ce roman, le personnage de Rose, découvrir la vie de cette réserve de la Saskatchewan et ses petsonnages hauts en couleur, son fonctionnement très aléatoire. Mais ça part en vrille sur la fin, hélas, et ça a fait retomber mon enthousiasme.
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La course de Rose

Rose, mère de deux filles, une ado et une pré-ado vit dans une réserve indienne canadienne. Elle découvre son mari au lit avec sa cousine dans sa propre maison (de toute façon c'était un musicien toujours sur la route, ni très bon mari, ni très bon père), elle perd son emploi et se retrouve bien malgré elle engagée dans pour le prochain marathon de la réserve alors qu'elle n'a pas fait de sport depuis des années. Et voilà que le nouveau chef de la réserve est son amoureux de primaire, et les femmes de la réserve commencent à avoir un comportement étranges... Bref c'est le bazar dans la vie de Rose et dans la réserve.

J'ai passé un agréable moment lors de cette lecture, assez fraîche qui m'a fait mettre un pied dans l'organisation d'une réserve...





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On pleure pas au bingo

L’auteure y raconte sa jeunesse qui se déroule au Saskatchewan dans une réserve indienne. Elle y raconte son quotidien, la réalité sur la réserve, ses dynamiques familiale et sociale en tant qu’élève autochtone fréquentant une école dite « mixte ». J’ai beaucoup aimé le ton qui, à l’inverse de plusieurs récits autochtones, n’est pas misérabiliste, mais plutôt teinté d’humour, quoique très réaliste et sans flafla. On arrive très bien à se mettre dans la peau de Dawn et à se figurer les personnages du récit.



Roman sans vague, constant. Je ne l’ai pas dévoré mais j’en ai apprécié la lecture. J’ai toutefois eu un coup de coeur pour l’attachante Dawn, son style et son authenticité; cela m’a donné envie de lire davantage de ce qu’elle a déjà écrit.
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La course de Rose

J'ai malheureusement été déçue par ce livre. Un livre que j'ai dû me forcer à terminer. Le commencement étant pourtant non dénué d'intérêt: les tribulations d'une femme vivant dans une réserve autochtone en Saskatchewan. La première demie du livre tourne autour d'elle, de sa vie et de celle de ses proches dans la communauté et de son projet de course. Le livre prend ensuite un tournant fantastique faisant intervenir des personnages surnaturels et disons-le, ennuyants. Je n'ai pas suivi l'autrice dans ce changement et je n'ai pas compris pourquoi elle l'a fait. Manque d'inspiration peut-être? Ou un élan créatif un peu douteux? La course qui semblait au départ être le thème central du livre est devenue tout à fait secondaire et encore une fois, je ne comprends pas quelle en est la raison. Bref, ce livre m'a déçue et je ne recommande pas sa lecture.
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On pleure pas au bingo

C’est le récit d’une enfance, que l’on devine être celle de l’auteure, ce que suffit d’ailleurs à confirmer un bref coup d’œil à sa biographie.

Une enfance passée dans des réserves indiennes du Saskatchewan et d’ailleurs, en mouvement perpétuel. Les petits Dumont ont appris très tôt l'art de savoir quoi mettre dans leur valise et de gérer leur consommation de liqueurs en fonction des pauses pipi (même si des accidents arrivaient quand même). Ce nomadisme n’était pas une manière de perpétuer la tradition d’une lignée crie qui, suivant les troupeaux de bisons qui assuraient subsistance, abri et vêtements, bougeaient au fil des saisons. C’était le moyen par lequel leur mère se soustrayait à la brutalité dont elle jugeait son époux capable lors des périodes où il s’adonnait à la boisson plus que de raison.



Hormis cette propension au nomadisme, c’est une enfance sans grands événements. Il n’est ici question ni de drames indépassables ni de joies inoubliables, plutôt d’un quotidien que l’on pourrait qualifier d’ordinaire mais qui prend sous la plume de l’auteure une couleur singulière, qui le rend aussi touchant que divertissant.



L’environnement dans lequel évoluent Dawn et ses proches n’est pourtant guère propice à la gaieté. La vie dans les réserves est une vie de débrouille, de fins de mois difficiles. Violences conjugales, alcoolisme, grossesses précoces sont le lot de nombreux autochtones, qui subissent par ailleurs dès l’école ségrégation et mépris. Et puis Dawn est une fillette maladroite et peureuse, boulotte et bourrée de complexes, notamment vis-à-vis de sa sœur Céleste, plus jeune mais plus jolie, plus athlétique, plus populaire. C’est une enfant qui se réfugie dans la lecture, qu’elle pratique de manière compulsive, et une élève disciplinée, travailleuse, qui tente de conquérir auprès des enseignants une attention que la plupart de ses camarades lui refusent.



Pour autant, le récit n’est jamais plombant. Il en émane une énergie constante, celle des disputes et des jeux que partagent les enfants Dumont ou qui les mêlent à leur myriade de cousins et cousines, celle des soirées de bingo où leur mère -qui en est complètement accro-, leurs tantes et leurs voisines oublient leur quotidien en étalant leur expertise de professionnelles ; celle, enfin, déployée pour échapper aux clichés des pauvres et ne pas passer pour une "poupoune de réserve", en évitant les tatouages, de porter des espadrilles avec ses jeans, ou de se montrer en public avec un T-shirt d’AC/DC…



Et puis il y a le personnage de cette mère justement, qui constitue pour Dawn un modèle, et lui donne des raisons d’être fière d’être femme et autochtone. Une mère indépendante et solide comme le roc, qui a toujours occupé deux ou trois emplois à la fois tout en prenant soin de ses enfants et des nombreux membres de la famille hébergés à la maison, capable de changer un pneu et de siphonner de l'essence, et dotée d’un sens de l'humour très cru lui permettant de rester à l'écart des conflits.



La narratrice elle-même se montre souvent très drôle, en évoquant avec sincérité et une bonne dose d’auto-dérision cette enfance dont il se dégage, malgré les coups durs, sa solitude et ses complexes, quelque chose de frais et de positif, propre à susciter une grande tendresse pour la jeune Dawn.



A lire.


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Les poules des prairies partent en tournee

Lu en anglais.

J’ai adoré ce livre qui pour moi a été idéal à lire pendant le temps des Fêtes. Il est très drôle — j’adore le sens de l’humour de l’auteure —, mais il touche également à des sujets très sérieux. Maintenant, je veux lire les trois autres livres de Dawn Dumont et j’espère qu’elle en écrira bien d’autres.

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Les poules des prairies partent en tournee

Nous retrouvons encore une fois l'humour de l'autrice dans ces péripéties parfois aussi absurdes qu'improbables. J'avoue avoir préféré le contexte plus terre à terre d' On ne pleure pas au bingo ou La course de rose, mais la lecture reste agréable avec une plume qui est maîtrisée.
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Perles de verre

Ode au réconfort de l’amitié et au puissant pouvoir de l’autodérision, Perles de verre témoigne finement des doubles injonctions avec lesquelles doivent composer les personnes autochtones qui vivent hors des réserves, à qui l’on demande de renoncer à leur identité tout en les réduisant trop souvent à leur autochtonie.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
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