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Critiques de Deepti Kapoor (56)
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Age of vice

New Delhi, au beau milieu de la nuit. 5 personnes dormant à même le sol (dont une femme enceinte) sont fauchées par une Mercedes roulant à vive allure. Au volant, non pas le riche propriétaire du véhicule, mais un domestique, en état de choc, incapable d'expliquer les faits.

L'histoire sombre de ce roman met en scène trois personnages : Sunny, héritier au charisme fou vivant dans l'ombre de son père, Neda, jeune journaliste perdue entre son devoir et ses désirs, et Ajay, domestique dévoué, vendu enfant par sa famille.

Leurs destinées se croisent, faites d'alliances ou de trahisons, entre les bas-fonds indiens et les villas luxueuses dans lesquelles le champagne coule à flot et la coke embrume les esprits.



Étonnant, violent, brûlant, étrange, captivant, un peu fou, les adjectifs ne manquent pas pour décrire les émotions ressenties à la lecture de ce roman fleuve, à la structure originale, faite d'allers-retours constants, aux personnages flamboyants, au rythme effréné.



Ce texte permet une véritable plongée dans la civilisation indienne. En ce sens, il est très réussi : couleurs chatoyantes, géographie démesurée, climat rude et incroyablement changeant, vie tumultueuse, castes, inégalités sociales, mafia... Au-delà de la fiction, j'ai l'impression d'avoir voyagé aux côtés de l'auteure. Beaucoup de notes en bas de pages pour parfaire le côté « touristique » (envie d'un petit resto indien d'ailleurs) .



On sent chez cette dernière un plaisir immense d'écriture (et un grand talent) jusqu'à en être un peu bavarde. Certains dialogues interminables ont bien failli avoir raison de ma persévérance. Oui, persévérance, il en faut pour border cette lecture exigeante non pas par sa langue, mais par le foisonnement d'images, de lieux, de faits, traités avec la même intensité, un texte qui part dans tous les sens, mais qui retombent habilement sur ses pieds.



Un récit énergique, un peu dingue, comme si lui-même était sous substance. Qui ne laisse pas indifférent, c'est sûr. Qui donnera des avis très tranchés, sûrement.



Je le conseille ? Un grand oui !

L'ai-je aimé ? Un petit non...

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Age of vice

Notre Pris Grenette Annonay Rhône agglo

Age of vice Deepti Kapoor un roman haletant, envoûtant.











L'Inde des castes où le statut hiérarchise la société.



Trois destins :



-Celui d'Ajay, l'intouchable. La chèvre qu'il devait surveiller a brouté le jardin du voisin. Les frères Singh règnent sur le village, ils y rendent la justice et en punition violent sa sœur. Ajay est trop jeune et pleutre pour défendre la famille, sa mère le répudie et le vend. Son intelligence lui permettra de devenir le secrétaire particulier de Sunny.



-Celui de Sunny Wadia entouré d' amis qui n'en sont pas, ils sont achetés par l'argent du père et profitent de l' atmosphère de luxe, de faste, de coke et d'alcool. Sunny vit dans un vide abyssal mais a pourtant de temps en temps un idéal.



Les rêves paternels de grandeur qui voudraient un fils combatif se perdent dans une corruption, une violence et des bagarres sanguinaires sans fin pour la domination d'un clan sur l'autre.



-Celui de Neda, journaliste des temps modernes qui oscille entre sa morale et son amour pour Sunny. Elle pourrait sauver Sunny mais elle ne fait pas partie du plan du père de Sunny. qui contrôle tout.







Tout en haut de la pyramide du syndicat Wadia : Bunty Wadia et son frère Vikram dit Vicky.



Un pouvoir de clan, une toile aux ramifications invisibles,



Chaque personnage tente de gravir les échelons, un coup de canif à gauche, un coup de canif à droite.



On s'adapte ou on meurt, la première scène donne le ton des injustices.



Un roman déroutant, haletant, captivant comme l'addictologie de Sunny, j'ai réellement été captivée par cette fresque habilement construite.
Lien : https://annemariequintard.fr
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Age of vice

Deepti Kapoor nous offre un tableau acide de l’Inde contemporaine composée de villages aux coutumes arriérées et d’une vie urbaine clinquante. Elle brosse trois portraits – Ajay, le domestique esclave au fond de l'Uttar Pradesh ; Sunny, le jeune héritier débridé et Neda la journaliste rebelle – et ajoute des aplats de drogue, de violence et de corruption.



J’ai beaucoup aimé la première partie – le récit d’Ajay – qui est vive et prenante. Puis la lecture s’enlise, alourdie par les redites intrinsèques à la construction du roman : les destins des trois personnages s’enchevêtrent à tel point que les scènes sont rejouées à travers les deux autres points de vue. Il aurait fallu beaucoup plus de finesse pour créer par ce procédé de la substance plutôt que de la longueur. Et ce n’est que le tome 1 !
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Age of vice

C'est un roman qui commence par un horrible événement. Ajay est désigné coupable d'une tuerie dont il n'est pas l'auteur. Nous repartons donc en arrière pour comprendre comment le passé a pu faire naitre une histoire si sombre. Nous suivons alors Ajay, mal né, vendu à une pseudo famille, qui survit en rendant service. Il est si parfait dans cette tâche, personnalisant chaque action pour les autres, qu'il attire le regard d'un jeune homme riche à souhait, Sunny. Cette rencontre ne laissera personne indemne. Très prenant dès les premières pages, je me suis laissée vite portée par la vie difficile d'Ajay, personnage phare du roman. Il y a une candeur infinie dans ce jeune homme, je m'y suis fortement attachée. Cependant, au milieu du roman, il est possible de perdre pied tant les affaires financières et familiales de Sunny s'embourbent. J'ai eu du mal à y voir clair. Je regrette ces différentes temporalités du récit qui ne m'ont pas permis de suivre sereinement. La fin a cette qualité : elle remet les choses en place pour nous laisser dans l’attente frustrante d'une suite ... prochaine ?
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Age of vice



C'est d'abord l'histoire d'Ajay, petit garçon pauvre de l'Uttar Pradesh vendu par sa famille après la mort tragique de son père à une riche famille pour devenir esclave. Intelligent, il vapeu à peu gravir tous les échelons et devenir indispensable à son maitre, Sunny, jeune héritier d'un empire basé sur la corruption. Sunny cherche à s'opposer à son père qui a pourtant la main sur tous les rouages du pays. Contre l'avis de son père, Sunny va tomber amoureux de Neda, journaliste énergique et charismatique, pleine de contradiction, qui tente de survivre dans ce monde impitoyable.

J'ai trouvé le début de ce roman totalement envoûtant et les personnages très attachants. Je n'avais jamais lu l'Inde contemporaine racontée sans concession, entre population survivant dans une misère totale et monde du luxe, du vice et du superflu. J'ai cependant trouvé la deuxième partie un peu moins prenante et la dernière trop longue. Un bon roman néanmoins.

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Age of vice

Derrière l’image folklorique du Bollywood et la quiétude des temples hindouistes, se cache la facette sombre de l’Inde.

Celle d’un pays où la caste fait la loi.

Celle d’un pays où les riches vivent dans l’opulence, sur fond de fêtes, drogues et débauches. Celle d’un pays où les riches usent de leur pouvoir entre manigances, violence et crimes organisés.

Celle d’un pays où les pauvres meurent de faim, sont expulsés. Celle d’un pays où les pauvres et leur vie ne valent rien.

Deepti Kapoor, dans ce livre entre thriller et portrait d’une société à l’atmosphère viciée, nous dépeint l’Inde d’aujourd’hui, où les traditions se confrontent à la modernité, où la corruption fait la loi, où les droits humains sont bafoués, où la morale et l’humanité n’existent pas.

Ce livre est un portrait glaçant et percutant de l’Inde moderne.

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Age of vice

Age of vice

Deepti Kapoor

roman

traduit de l'anglais (Inde) par Michèle Albaret-Maatsh

Robert Laffont, 2023, 580p





C'est un très gros livre, de 580 pages, avec une couverture noire peu engageante, le titre et le nom de l'autrice en jaune avec de petits harpons qui semblent sortis de l'enfer. Avec ce livre, on entre dans l'Inde moderne, « ce pays de traîtres et d'agents doubles » où les routes ne sont pas sûres : on y vole les voitures en se servant d'armes. La ville de Dehli fait peur. Il ne fait pas bon du tout s'y aventurer. C'est l'ère du vice, Kali Yuga. On en sortirait vite de ce pays, mais il y a les petites gargotes où ce qu'on mange est appétissant, et les splendides paysages, de montagnes entre autres. On la traverse, cette Inde, du Nord au Sud, et on va même jusqu'à la mer et à Goa. On croise des pauvres, très pauvres, opprimés, et des gens scandaleusement riches, oppresseurs.

Un pauvre. 1991 : Après la mort de son père, Ajay, 8 ans, est enlevé à sa mère, une manière de payer les obsèques, emporté vers les montagnes de l'Hymalaya, vendu à un homme pour qui il travaillera contre sa nourriture (abondante) et un coin pour dormir. C'est un garçon intelligent qui comprend où est son intérêt, même s'il regrette un peu sa famille. Il apprend à lire et à écrire, quelques mots d'anglais.

Son patron meurt, il est chassé de la maison.

Il se fait employer par un homme puissant, du clan des Wadia, qui a hérité de l'empire de son père, un ex petit truand. Très vite, il gravit les échelons. Le voilà garde du corps. Si son maître a besoin de se moucher, il lui prêtera sa manche si nécessaire. Il est muet, anonyme, heureux.

Dans ce livre, il est question de pouvoir. Le pouvoir s'obtient par la force, l'absence de scrupules et d'humanité, la pince à billets. Trois hommes sont ambitieux, Bunty Wadia, sûr de lui, Ram Singh qui n'a pas de cran, sert Bunty, a un fils soucieux de démocratie, emblématique de ce nouveau monde, comme pourrait l'être le fils de Bunty s'il était moins désespéré, et Vicky Wadia, le frère aîné de Bunty, que son neveu adorait mais dont le comportement l'a déçu , Les deux premiers achètent des terrains agricoles à vil prix, et y construisent de somptueux hôtels. Mais Bunty veut toujours accroître son pouvoir.

A l'inverse, son fils qui manque de dureté et qui humilie les autres, s'anéantit lui-même : alcool, drogue. Il fait pitié, il est pathétique. Ses serviteurs les plus fidèles, Eli qui trouvait qu'Ajay manquait de violence en lui, Ajay qui est devenu un tueur, se lassent de lui, à qui ils servent de baby-sitter et rêvent de recouvrer leur liberté.Sunny et Ajay sont des jumeaux de souffrance. Sunny n'a pas su défendre Neda, la jeune femme qu'il aimait apparemment et qui attendait un fils de lui ; n'a pas aidé Ajay alors qu'il lui en avait fait la promesse. Et cependant Ajay s'est sacrifié pour sauver Sunny de la prison. En effet, Sunny, drogué, conduit une Mercedes. Il tue cinq personnes. C'est Ajay qu'on retrouvera au volant de la voiture, complètement désorienté. Sunny profite de cet accident pour obliger la famille respectée des Gathore à vendre leurs terres.

2006. Le jour du mariage de Sunny, les comptes vont être réglés.

L'autrice distribue son livre en cinq parties, traçant l'histoire d'Ajay, de Neda, une femme issue de l'élite culturelle, au père aimant, de Sunny, un riche, très riche. Puis elle centre son propos sur la lente déchéance de Sunny. La disposition des lignes sur la page change. Enfin le récit n'est plus linéaire, mais se divise en séquences, comme dans un film policier. On a hâte de savoir ce qui va arriver, la tension monte.

On a aimé suivre le parcours d'Ajay, on voulait connaître la fin. Mais l'atmosphère est étouffante : trop de violence, d'infamies, de sang, d'excès, de désespoir. Et le livre est long. Ce n'est pas fini, puisque c'est le premier tome d'une trilogie. Verra-t-on Ajay récompensé de sa loyauté, un Sunny qui saura enfin ce qu'il veut et se donnera les moyens d'arriver au bonheur. Neda quittera-t-elle Londres où elle a été amenée pour la séparer de Sunny ?

Trois livres parlent de l'inde, Le soleil rouge de l'Assam, La princesse insoumise et celui-ci.

L'inde est grande, corrompue, mystérieuse, inquiétante ; des gens heureusement veulent la faire tourner dans le bon sens, abolir les castes, faire disparaître les inégalités extrêmes, en finir avec la corruption.
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Age of vice

Ce livre commence par une scène qui nous met tout de suite dans l’ambiance de ce pays fracturé surpeuplés où les pauvres sont très nombreux et hyper pauvres et les riches peu nombreux hyper riches et je l’espere pas tous corrompus :



Un véhicule a New Delhi percuté 5 sans abris qui dormaient a même le trottoir. Au volant du véhicule il y a un homme …Ajay hautement alcoolisé qui va se retrouver dans les geôles indiennes et ce ne sera pas une partie de plaisir (corruption etc….).



Ce livre dépeint avec une certaine justesse (du moins je le pense) les problèmes de ce pays ou les pauvres sont tellement pauvres et les riches tellement riches.



On suit essentiellement 3 personnages :

-Ajay le très pauvres qui essaie de s’en sortir en bossant comme un fou

-Neda la belle jeune fille issue d’un famille de la bourgeoisie moyenne qui suit ses études a l’université

-Sunny le fils d’un très riche trafiquant qui ne sait pas faire grand chose d’autre que la fête à longueur d’année, drogue alcool et volupté



Ces 3 personnages vont se croiser dans ce pays où la loi du plus fort est monnaie courante



Alors oui, il y a quelques longueur dans ce livre de près de 600 pages. Oui on s’attache ou pas aux personnages qui de toutes façons ne peuvent laisser indifférent



Ayant toujours été intéressée par ce pays, j’ai tout de suite adhéré à ce livre et éprouvé beaucoup de plaisir à sa lecture. Une suite ……





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Age of vice

Après Un mauvais garçon (Seuil, 2015), la journaliste indienne Deepti Kapoor signe un thriller imprégné de toute la poussière de Delhi. Parfois émouvant et sensuel. Effrayant le plus souvent.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Age of vice

A Delhi, en 2004, une grosse Mercedes roulant trop vite écrase cinq personnes qui dormaient au sol sur le bord de la route, dont une femme enceinte. Au volant, non pas un riche homme d'affaires mais un simple domestique, Ajay, complètement désorienté, avec à ses pieds une bouteille de whisky vide. Il est arrêté et conduit en prison, où il lui faut faire allégeance à un gang afin d'être « protégé », mais il refuse. Dans la rixe qui s'ensuit avec trois détenus il a le dessus, montrant une force, une agilité et une efficacité au combat extraordinaires, et, appelé dans le bureau du directeur de la prison, ce dernier, avec déférence, lui dit qu'Ajay aurait dû préciser d'emblée qu'il appartenait au « Clan Wadia ». A partir de ce moment, il va être traité avec maints égards, avoir un régime de faveur, et être respecté par les autres détenus. ● Dès le début du roman, une analepse nous permet de comprendre qu'en 1991 Ajay était un petit garçon misérable de l'Etat d'Uttar Pradesh. Il était chargé de surveiller la chèvre de la famille, leur unique bien, mais l'a laissée divaguer dans le champ des voisins où elle a mangé des épinards. le chef du village, appelé par la partie lésée, tue la chèvre et le père d'Ajay est violemment battu. La mère emprunte de l'argent pour le transporter à l'hôpital, mais cela ne sert à rien, le père meurt. Pour rembourser la dette, la mère n'a d'autre choix que de vendre son fils, qui est alors emmené pour une destination inconnue. ● L'autrice a un sens extraordinaire du romanesque dans ce superbe récit qui nous transporte dans une Inde profondément violente où l'extrême pauvreté côtoie la richesse la plus fabuleuse. Elle tresse les destins de trois personnages magnifiquement incarnés : Ajay, d'abord, celui pour lequel j'ai éprouvé le plus de sympathie, un garçon d'une grande intelligence qui sait rester maître de lui en toutes circonstances et qui va se trouver mêlé à des aventures incroyables ; Sunny Wadia, un héritier richissime qui, bien que vivant dans l'opulence la plus fastueuse et aussi dans la drogue, l'alcool et le sexe débridé, a des états d'âme, rêvant de villes idéales et de mécénat (« J'adore la beauté. J'ai envie de créer de belles choses »), dans un monde où cela constitue une faiblesse et qui ne cesse de guetter l'approbation et de quêter l'amour de son père, l'hyperpuissant Bunty Wadia que tout le monde craint, le maître occulte de l'Uttar Pradesh qui méprise son fils ; et Neda Kapur (oui, presque le même nom que l'autrice qui s'appelle Kapoor), une journaliste sans concession dont l'intégrité va être mise à rude épreuve. ● Je me suis délecté des presque 600 pages de cette fresque éblouissante qui se lit avec grande hâte, même si, lorsqu'on quitte Ajay comme personnage principal, au milieu du roman, il y a une petite baisse de rythme et si la fin est un peu trop abrupte. ● On se dit que l'Inde devrait être livrée à des personnages comme Ajay pour s'en sortir, tellement il est intègre et loyal, contrairement à Bunty Wadia ou à son frère Vicky ou à tous les politiques, qui sont corrompus jusqu'à la moëlle, et ne visent que leur propre enrichissement, au-delà de toute raison, de toute mesure. Ceux-ci mettent l'Inde en coupe réglée, détournant les fonds publics, s'arrogeant toutes les richesses, sans un regard pour la misère qu'ils génèrent car les autres ne comptent pas pour eux, ils sont dénués de toute empathie, de toute morale. « Les hôpitaux n'ont pas de médicaments. Pourquoi ? Ils sont volés et revendus au marché noir. À qui ? À des hôpitaux privés ? Qui les vole ? Qui les revend ? Qui est à la tête des hôpitaux privés ? Tu sais qui. On devine le système derrière tout ça. Tout ce qui est public se retrouve réduit à sa plus simple expression, vendu, enlevé. En revanche, que trouve-t-on à profusion ? de l'alcool. L'alcool de ton père, depuis la canne à sucre qu'il cultive jusqu'aux distilleries qu'il possède, à la distribution qu'il contrôle en passant par les magasins où il l'écoule. » ● Et pourtant, ils savent se faire apprécier du peuple qui vote pour eux : « Ces hommes, disait Dean, sont les héros des gens qu'ils dépouillent, dont ils détruisent l'existence même. » ● C'est « l'Ere du vice » du titre (« c'est Kali Yuga, l'ère de la perte, l'ère du vice »), qui n'aurait pas été moins efficace en français plutôt que de laisser une fois encore le titre anglais, dans un marketing paresseux. ● Sunny est ballotté entre ce vice qui lui vient de sa famille et ses pauvres tentatives pour aller vers la vertu, et cela l'empêche d'être heureux, comme un enfant au milieu de trop nombreux jouets acquis malhonnêtement ( « Pourquoi tu n'es pas fichu d'être heureux », lui demande-t-on.) ● « Il faut toujours avoir cinq cents hommes à disposition pour tout saccager. Mais, le plus important, ce sont les dix mille hommes derrière eux, tous des lâches. » ● « L'argent est une calamité, disait-il. Ça saborde tout le bon boulot qu'on peut faire. Avant, il fallait que tu sois gentil, marrant ou sympa. Intéressant, intelligent. Il fallait prendre le temps de connaître les gens. Tu avais une solidarité avec eux. Puis tu deviens riche. Ça bousille tout. Tout le monde est sympa avec toi. Tout le monde recherche ta présence. T'es la personne la plus populaire qui soit. C'est tellement facile d'être charmant quand t'es riche. Tout le monde rigole de tes plaisanteries, tout le monde est suspendu à tes lèvres. Tu oublies et tu crois que tu y es pour quelque chose. Puis, des fois, tu vas quelque part et tu ne dépenses rien, et c'est tellement pénible, c'est tellement horrible de revenir à la case départ, et, toi, t'as oublié comment gagner la confiance ou l'amour de quelqu'un, mais tu sais que c'est plus facile avec un raccourci ou deux et, du coup, tu finis par sortir ton cash, la liasse, la pince à billets, la carte et tu prends encore plus ton pied, parce que avant ils ne savaient pas, et que, maintenant, oui. T'es riche. C'est toi le patron. Ils t'aiment. L'argent est une calamité. » ● « As-tu une idée de ce que ça fait que d'avoir du pouvoir ? Un vrai pouvoir. D'être subitement assis dans les roues des énergies et de foncer à travers la ville, les yeux grands ouverts, en observant tout, en regardant tout droit dans les yeux – c'était grisant. » ● Je recommande vivement ce roman qui m'a fait vibrer !
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Age of vice

Age of vice est un roman captivant dans lequel nous suivons trois personnages: Ajay, Neda et Sunny. Tous trois très différents, ils sont néanmoins liés les uns aux autres. Jay est un petit garçon intelligent né dans une famille pauvre de l'Uttar Pradesh. A la mort de son père, il est vendu comme esclave à une famille très riche qui l'élève et l'éduque. Jay sait tout faire. A l'âge adulte, il se retrouve livré à lui-même, jusqu'au jour où sa route croise celle de Sunny. Sunny, qui porte si bien son nom... C'est un jeune homme riche, dont le père est très puissant. Il fait ce qu'il veut de sa vie et décide un beau jour d'aider Jay et le prend à son service. Puis arrive Neda, une journaliste brillante, qui a à cœur de mettre à jour les malversations et le vice qui pourrit l'élite de son pays. En rencontrant Sunny, elle est loin de se douter que sa vie va prendre une toute autre tournure...



J'ai été fascinée par ce roman qui ne m'attirait pas plus que cela au premier abord. Mais dès les premières pages, on se laisse embarquer dans la vie des ces trois protagonistes très attachants. On découvre la vie en Inde, entre misère et luxure, honnêteté et malversations, modernité et tradition, drogue et violence, soumission et cruauté.



C'est un roman foisonnant, les récits s'imbriquent les uns dans les autres au fur et à mesure que le lecteur avance dans l'histoire, mettant ainsi à jour les points de vue de chacun des personnages. Trois visions, trois vécus, une même histoire : un roman que j'ai beaucoup aimé!!
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Age of vice

L’auteur nous présente une fresque socio-politique de l’Inde d’aujourd’hui à travers trois personnages - Ajay, domestique pauvre qui a été vendu par sa mère quand il était enfant ; Sunny, fils à papa d’une famille mafieuse très riche et puissante ; Neda, journaliste qui appartient à une caste “supérieure” mais sans fortune. Avec un regard socio-anthropologique (plutôt que psychologique), Deepti Kapoor parle d’une jeunesse partagée (perdue ?) entre ses rêves et ses “obligations” sociales dans une Inde moderne où le système de caste subsiste déguisé en différentes classes sociales.
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Age of vice

Age of vice est un roman que j'ai dévoré !

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Première scène du roman : une voiture manque un virage et fauche cinq personnes. C'est une voiture de luxe appartenant à une grande famille de la société indienne, les Wadia. Pourtant le conducteur qui sort de la voiture est le domestique de la famille, Ajay, qui semble complètement hagard et ne parvient pas à s'exprimer. De là, nous allons partir sur les traces du passé d'Ajay. Issu d'une famille pauvre mise au ban de la société pour leur caste, vendu à des hommes pour travailler, Ajay est un garçon touchant qui tente de s'en tirer en étant bon et donnant le meilleur service à ses employeurs. Il est cependant hanté par l'image de sa mère et de sa sœur qu'il n'a jamais revu suite à son enlèvement. Un jour dans les montagnes, il rencontre Sunny, un jeune héritier dont tout le monde tente d'obtenir les faveurs. Il va donc se retrouver au service de Sunny et de sa famille par extension. Ajay et Sunny développent alors une relation de confiance. Neda, une journaliste intègre, débarque au milieu de tout cela, et noue une relation intime avec Sunny. Ces trois personnages vont se retrouver à lutter entre leurs désirs et leurs convictions, ils se débattent dans un monde chaotique, et leurs vies sont liées au clan Wadia.

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Age of vice nous entraîne à New Delhi au sein du clan Wadia, dont la simple mention du nom suffit à faire trembler les gens. On ne peut qu'être emportée par la plume vive de l'autrice, par l'amplitude de son histoire et par la force de ses personnages. Dès les premières lignes, on est plongé dans l'histoire, on ne peut décrocher du récit tant la narration est bien construite. Nombreux bonds dans le passé, différents points de vue des trois personnages principaux. Il est difficile de ne pas s'attacher à eux et de ne pas vouloir connaître la suite de l'aventure, surtout quand on connaît la fin !

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Age of vice

"Age of vice" rime avec sacrifices, substances illicites, mafia et corruption 😵.



Dans le premier tiers du roman, on suit l'évolution du jeune Ajay. Issu d'une famille pauvre du Nord de l'Inde, il perd son père dans d'atroces conditions et se retrouve seul avec sa mère et sa sœur. Mais pas pour longtemps puisque quelques jours plus tard, tout juste âgé de neuf ans, il est vendu comme "boy" (domestique) à une riche famille vivant à des centaines de kilomètres de là. Il y restera pendant quelques années jusqu'à ce qu'un nouveau drame surgisse dans sa vie et l'oblige à fuir la demeure cossue. Après quelques péripéties, Ajay trouvera refuge à Delhi chez Sunny Wadia, le fils d'un riche homme d'affaires, où il sera embauché comme homme à tout faire et surtout homme de confiance. Oui mais voilà, ce que le candide Ajay ignorait, c'est que le clan Wadia est une famille de mafieux... 😱



Dès le début de ma lecture, j'ai beaucoup apprécié suivre les aventures de ce jeune Ajay qui nous fait découvrir l'Inde profonde et traditionnelle, celle où la vie humaine n'a que peu de valeur, surtout lorsqu'on naît dans la mauvaise caste. L'auteure, de par sa plume et ses descriptions nous embarque dans les villages de l'Uttar Pradesh, dans la grouillante Delhi et l'apaisante Goa. Un véritable voyage !



Puis tout cela se gâte avec l'arrivée de personnages qui de secondaires deviennent omniprésents et qui n'ont que peu d'intérêt. L'histoire de "je t'aime moi non plus" entre Sunny et Neda est exaspérante et d'un ennui 💤😴... Et le pire c'est que cela dure et perdure sur des pages et des pages. On se croirait à Bollywood !



Au milieu de tout ça, l'auteure arrive à aborder les problèmes de corruption dans le secteur de l'immobilier. Expulser les pauvres des bidonvilles pour récupérer les terrains dans la juteuse perspective de bâtir de luxueux et lucratifs immeubles... Tout un programme bien qu'assez banal dans bon nombre de pays. Pour le palpitant, on repassera !



Pour résumer, je n'ai apprécié que le premier tiers du livre et l'histoire d'Ajay. Le reste m'a laissée de marbre, comme le Taj Mahal. 😉

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Age of vice

Avec un démarrage sur les chapeaux de roues, nous voici embarquées au sein de la mafia indienne du début du XXIe siècle. Impossible de refermer ce roman sur les deux cents premières pages, tant le destin et l’histoire des personnages nous captent. Chaque vie construit une histoire passionnante. Maître incontesté dans l’évitement des descriptions ennuyeuses, Deepti Kappor parvient à nous plonger avec une précision d’horloger dans les ambiances contrastées de l’Inde, où se côtoient les personnalités complexes et en constante évolution de ses trois personnages principaux et de leurs acolytes. Une fois le récit mis en place, le mystère dévoilé, j’aurais aimé que les événements se succèdent avec plus de nervosité. Mais malgré l’émoussage de ma curiosité, l’écriture harmonieuse et incroyablement animée de Deepit Kapoor (au sens où elle semble donner réellement vie aux personnages) m’a accompagnée jusqu’à la cinq cent quatre-vingt-unième page de cet incroyable roman. J’en redemande. À quand le prochain ?
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Age of vice

Très partagé sur ce livre.

Le début et l'évolution d'Ajay m'a captivé.

La suite se perd en longueurs, se complique et m'a perdu.

Une fresque toutefois interressante de la vie à New Dehli et dans l'Inde moderne, c'est malheureusement à peu près tout ce que j'en retiendrai
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Age of vice

Apprêtez-vous à entrer dans la vie de Ajay, Sunny et Neda tout au long de ces 592 pages. L’autrice nous emmène dans les méandres de la société indienne, en révélant les vices les plus sombres de cette société.

Ajay a été vendu par sa mère quand il était garçon, toute sa vie a été une vie de soumission, de travail sans rémunération, une vie confiée à ses maitres successifs.

Sunny est le fils de Bunty Wadia, en quelques sortes Dieu lui-même, Sunny a toujours vu l’argent couler à flots, il ne s’est jamais soucié pour son confort. Il a à son service des domestiques, des gardes du corps, tout un personnel à sa disposition.

Neda est journaliste, elle fait partie d’une famille déchue, qui a été riche, reste aisée mais ce n’est plus la même vie qu’avant.

Chacun des personnages a des vices : l’alcool, le sexe, la drogue, la soumission, l’envie de tuer.



J’ai beaucoup aimé la plume de l’autrice et le format narratif : à la fois roman choral, permettant de connaitre le point de vue des différents personnages, mais également divers retours en arrière, articles de presse. Malgré ce pavé, je me suis complètement plongée dans l’histoire et avais envie de continuer avec les personnages encore pendant longtemps.



J’aime beaucoup ces récits qui, à travers une fiction, nous font parcourir les us et coutumes d’une société. Deepti Kapoor dépeint la misère, le système très injuste des castes indiennes, l’opulence, la corruption, les arrangements. Je connais très peu la société indienne, ce livre m’a donné envie d’en découvrir plus.
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Age of vice

Quiconque vénère depuis longtemps la littérature indienne et ses romans foisonnants, écrits par Seth, Ghosh, Adiga, Mistry (liste loin d'être exhaustive), et dignes des grands auteurs russes du XIXe siècle, ne peut qu'être alléché par le résumé de Age of Vice de Deepti Kapoor. Et effectivement, la première partie du livre, qui, après une entrée en matière fulgurante, raconte en flashback l'histoire d'Ajay, garçon pauvre vendu durant son enfance et devenu le factotum d'un riche héritier, est assez éblouissante. Après cela, l'ouvrage part un peu dans tous les sens, s'attardant tour à tour sur le maître d'Ajay et une journaliste fascinée par le susdit, entraînée dans l'enfer de sa dérive existentielle. On a dans Age of Vice toutes les caractéristiques attendues d'un roman indien contemporain, reflet d'une réalité exacerbée du grand écart entre la misère des masses et l'aisance éhontée des nantis, des sans foi ni loi, qui ont bâti leur insolent pouvoir sur le meurtre et la corruption. Pour décrire ce microcosme pourri, l'autrice ne lésine sur rien et surtout pas sur la violence et la débauche, dans un océan de whisky et de cocaïne. Elle multiplie les personnages de second plan, sans nous perdre tout à fait, mais pas loin, et si son but est de nous inspirer du dégoût, elle y parvient sans mal. Les phrases courtes sont efficaces, les dialogues lapidaires aussi, mais il y a cette impression de trop plein qui vient assez vite et qui ne fait que s'amplifier. On en viendrait presque à se désintéresser des protagonistes principaux, hormis Ajay, qui bien que pas très moral lui non plus, reste le seul a à peu près conserver un visage humain. Age of Vice cherche à nous maintenir en tension permanente et à nous violenter ad nauseam mais le livre aurait sans doute gagné à ne pas être en surchauffe permanente et à accorder au lecteur estourbi quelques oasis de tranquillité, dans cette déferlante sauvage et inextinguible.
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Age of vice

Ce n'est pas un roman policier classique avec meurtre et enquête mais l'histoire d'une famille mafieuse dans l'Inde actuelle, avec les conflits de génération, les histoires d'amour, les rackets et les crimes, la corruption des politiciens, la misère des pauvres... Outré bien sûr, un peu trop long sans doute, mais c'est une immersion dépaysante et intéressante. Et le parcours du jeune Ajay semble parfois croiser celui de Kim...
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Age of vice

Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont de m’avoir permis de découvrir « Age of vice » de Deepti Kapoor lors d’une masse critique.



Dans cette fresque au cœur de l’Inde, on suit l’histoire de Ajay, un garçon pauvre, de Sunny, un riche héritier et de Neda, une femme journaliste.



A travers ce roman, Deepti Kappor nous plonge au cœur de l’Inde actuel avec ces grands écarts de richesse, le meurtre et la corruption.



Après une première partie totalement maîtrisée, la suite du roman me paraît plus confuse et malheureusement, elle m’a parut longue, trop longue.



Malgré une belle écriture, il vous faudra de la persévérance pour aller au bout de ce roman.
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