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Michèle Albaret (Traducteur)
EAN : 9782266321747
768 pages
Pocket (22/02/2024)
3.8/5   87 notes
Résumé :
New Delhi, 3 heures du matin. Une Mercedes roulant à vive allure manque un virage et, en un instant, cinq personnes sont tuées. C'est la voiture d'un homme riche. Mais lorsque la poussière retombe, le chauffeur s'avère n'être qu'un domestique en état de choc qui ne peut expliquer l'étrange série d'événements qui a mené à ce crime. Tout comme il ne peut prévoir le drame qui est sur le point de se dérouler.
À l'ombre de propriétés luxueuses, de soirées extravag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 87 notes
A Delhi, en 2004, une grosse Mercedes roulant trop vite écrase cinq personnes qui dormaient au sol sur le bord de la route, dont une femme enceinte. Au volant, non pas un riche homme d'affaires mais un simple domestique, Ajay, complètement désorienté, avec à ses pieds une bouteille de whisky vide. Il est arrêté et conduit en prison, où il lui faut faire allégeance à un gang afin d'être « protégé », mais il refuse. Dans la rixe qui s'ensuit avec trois détenus il a le dessus, montrant une force, une agilité et une efficacité au combat extraordinaires, et, appelé dans le bureau du directeur de la prison, ce dernier, avec déférence, lui dit qu'Ajay aurait dû préciser d'emblée qu'il appartenait au « Clan Wadia ». A partir de ce moment, il va être traité avec maints égards, avoir un régime de faveur, et être respecté par les autres détenus. ● Dès le début du roman, une analepse nous permet de comprendre qu'en 1991 Ajay était un petit garçon misérable de l'Etat d'Uttar Pradesh. Il était chargé de surveiller la chèvre de la famille, leur unique bien, mais l'a laissée divaguer dans le champ des voisins où elle a mangé des épinards. le chef du village, appelé par la partie lésée, tue la chèvre et le père d'Ajay est violemment battu. La mère emprunte de l'argent pour le transporter à l'hôpital, mais cela ne sert à rien, le père meurt. Pour rembourser la dette, la mère n'a d'autre choix que de vendre son fils, qui est alors emmené pour une destination inconnue. ● L'autrice a un sens extraordinaire du romanesque dans ce superbe récit qui nous transporte dans une Inde profondément violente où l'extrême pauvreté côtoie la richesse la plus fabuleuse. Elle tresse les destins de trois personnages magnifiquement incarnés : Ajay, d'abord, celui pour lequel j'ai éprouvé le plus de sympathie, un garçon d'une grande intelligence qui sait rester maître de lui en toutes circonstances et qui va se trouver mêlé à des aventures incroyables ; Sunny Wadia, un héritier richissime qui, bien que vivant dans l'opulence la plus fastueuse et aussi dans la drogue, l'alcool et le sexe débridé, a des états d'âme, rêvant de villes idéales et de mécénat (« J'adore la beauté. J'ai envie de créer de belles choses »), dans un monde où cela constitue une faiblesse et qui ne cesse de guetter l'approbation et de quêter l'amour de son père, l'hyperpuissant Bunty Wadia que tout le monde craint, le maître occulte de l'Uttar Pradesh qui méprise son fils ; et Neda Kapur (oui, presque le même nom que l'autrice qui s'appelle Kapoor), une journaliste sans concession dont l'intégrité va être mise à rude épreuve. ● Je me suis délecté des presque 600 pages de cette fresque éblouissante qui se lit avec grande hâte, même si, lorsqu'on quitte Ajay comme personnage principal, au milieu du roman, il y a une petite baisse de rythme et si la fin est un peu trop abrupte. ● On se dit que l'Inde devrait être livrée à des personnages comme Ajay pour s'en sortir, tellement il est intègre et loyal, contrairement à Bunty Wadia ou à son frère Vicky ou à tous les politiques, qui sont corrompus jusqu'à la moëlle, et ne visent que leur propre enrichissement, au-delà de toute raison, de toute mesure. Ceux-ci mettent l'Inde en coupe réglée, détournant les fonds publics, s'arrogeant toutes les richesses, sans un regard pour la misère qu'ils génèrent car les autres ne comptent pas pour eux, ils sont dénués de toute empathie, de toute morale. « Les hôpitaux n'ont pas de médicaments. Pourquoi ? Ils sont volés et revendus au marché noir. À qui ? À des hôpitaux privés ? Qui les vole ? Qui les revend ? Qui est à la tête des hôpitaux privés ? Tu sais qui. On devine le système derrière tout ça. Tout ce qui est public se retrouve réduit à sa plus simple expression, vendu, enlevé. En revanche, que trouve-t-on à profusion ? de l'alcool. L'alcool de ton père, depuis la canne à sucre qu'il cultive jusqu'aux distilleries qu'il possède, à la distribution qu'il contrôle en passant par les magasins où il l'écoule. » ● Et pourtant, ils savent se faire apprécier du peuple qui vote pour eux : « Ces hommes, disait Dean, sont les héros des gens qu'ils dépouillent, dont ils détruisent l'existence même. » ● C'est « l'Ere du vice » du titre (« c'est Kali Yuga, l'ère de la perte, l'ère du vice »), qui n'aurait pas été moins efficace en français plutôt que de laisser une fois encore le titre anglais, dans un marketing paresseux. ● Sunny est ballotté entre ce vice qui lui vient de sa famille et ses pauvres tentatives pour aller vers la vertu, et cela l'empêche d'être heureux, comme un enfant au milieu de trop nombreux jouets acquis malhonnêtement ( « Pourquoi tu n'es pas fichu d'être heureux », lui demande-t-on.) ● « Il faut toujours avoir cinq cents hommes à disposition pour tout saccager. Mais, le plus important, ce sont les dix mille hommes derrière eux, tous des lâches. » ● « L'argent est une calamité, disait-il. Ça saborde tout le bon boulot qu'on peut faire. Avant, il fallait que tu sois gentil, marrant ou sympa. Intéressant, intelligent. Il fallait prendre le temps de connaître les gens. Tu avais une solidarité avec eux. Puis tu deviens riche. Ça bousille tout. Tout le monde est sympa avec toi. Tout le monde recherche ta présence. T'es la personne la plus populaire qui soit. C'est tellement facile d'être charmant quand t'es riche. Tout le monde rigole de tes plaisanteries, tout le monde est suspendu à tes lèvres. Tu oublies et tu crois que tu y es pour quelque chose. Puis, des fois, tu vas quelque part et tu ne dépenses rien, et c'est tellement pénible, c'est tellement horrible de revenir à la case départ, et, toi, t'as oublié comment gagner la confiance ou l'amour de quelqu'un, mais tu sais que c'est plus facile avec un raccourci ou deux et, du coup, tu finis par sortir ton cash, la liasse, la pince à billets, la carte et tu prends encore plus ton pied, parce que avant ils ne savaient pas, et que, maintenant, oui. T'es riche. C'est toi le patron. Ils t'aiment. L'argent est une calamité. » ● « As-tu une idée de ce que ça fait que d'avoir du pouvoir ? Un vrai pouvoir. D'être subitement assis dans les roues des énergies et de foncer à travers la ville, les yeux grands ouverts, en observant tout, en regardant tout droit dans les yeux – c'était grisant. » ● Je recommande vivement ce roman qui m'a fait vibrer !
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Moi qui n'y connais pas grand-chose à l'Inde et n'y ai jamais mis les pieds, j'ai beaucoup appris dans cet ouvrage. L'auteure nous dépeint un pays gangréné par la corruption, où les droits humains sont bafoués, particulièrement pour les personnes les moins bien nées.

Le livre tourne autour de cette vision d'une société divisée en plusieurs catégories d'êtres humains : d'une part, des nababs qui se défoncent et s'éclatent dans un luxe indécent, d'autre part, des pauvres qui vivent en esclaves ou se font expulser de leurs bidonvilles, rasés sans faire de sentiment. D'ailleurs c'est l'impression générale qui se dégage du récit : celle d'une société sans pitié, impitoyable.

Alors bien entendu, il s'agit d'une fiction, et du reste l'intrigue est bien menée, enlevée, malgré le fait que ce soit un roman choral (je ne suis d'ailleurs pas très fan de cette mode, qui favorise les répétitions et allonge parfois un peu trop le propos : sur les presque 600 pages, il eut été possible d'en extraire une substantifique moelle de 400 sans rien retirer à l'intrigue. Bon, je dois reconnaître que l'aspect "choral" apporte une exploration des sentiments et des parcours de chacun qui est plutôt bien menée par l'auteure, malgré certains passages qui donnent un peu trop dans le sentimentalisme à mes yeux de pauvre mec lisant essentiellement des romans un peu "bourrins" héhéhé).

Conclusion : très bon ouvrage, je relirai du D. Kapoor avec grand plaisir à l'occasion. Et ne mettrai sans doute jamais les pieds en Inde :). de toutes façons, ce n'est ni dans mon budget, ni envisageable dans mon état de santé :(.
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Delhi, ville tumultueuse au double visage, quinze millions d'âmes adeptes du Bollywood regardent en face, sans ciller, la misère périphérique qui gangrène, en totale transparence, les lieux aux bidonvilles rasés des multiples quartiers pour promouvoir un "fleuron du pays ".
Les castes s'empiffrent, les intouchables flirtent avec la famine, du charme féerique d'une Inde fascinante émerge le monde du chaos.
Age of Vice est l'histoire d'une culture aux multiples facettes, ensorcelante et terrifiante, Age of Vice, c'est une des voix de l'Inde des années 2000.

Ajay, tout jeune garçon issu d'une famille pauvre est vendu comme travailleur par sa mère suite au meurtre de son père et le viol de sa soeur par deux caïds.
D'une vie de boy en Uttar Pradesh jusqu'à Goa, il devient la chose attitrée d'un puissant, Sunny Wadia... Jusqu'à un accident tragique à bord d'une Mercedes, puis la prison...
Mais qu'est ce qu'être enfermé entre quatre barreaux quand on a été privé de liberté depuis toujours ?

Deepti Kapoor décrit la noirceur de l'inde ancrée dans cette culture des castes qui, contrairement aux idées reçues ne sont toujours pas abolies.
Forte ambivalence (ou hypocrisie ? ) du pouvoir qui pourtant dans sa constitution de 1950 prône l'égalité des citoyens en interdisant la discrimination liée aux castes... Sujet de tension permanent face aux quotas dictés par un gouvernement visant l'insertion qui ne font que diviser une société en pleine expansion.
C'est par le biais d'une écriture saisissante que Kapoor s'empare de ce sujet et dresse le tableau d'une mégapole des extrêmes faite de violence, de corruption et d' exploitation.
Apparaît au milieu de ce désordre les blessures profondes qui, elles, ne font aucune distinction de classes, chacun appartient à quelqu'un, tous rêvent de naître ou renaître, plus forts pour certains, plus riches pour d'autres.
Les chemins se croisent et tissent une toile commune dans laquelle l'araignée se confond avec la mouche dans le but d'obtenir pouvoir, réparation et vengeance.
Est-ce le drame des mal nés pour qui le mot "destin" est un vague concept toujours en 2023 malgré quelques exemples bien choisis afin d'alimenter une communication positive, qui poussent les dalits ( les intouchables) à cette éternelle soumission proche de l'esclavage, s'interdisant tout rêve au relent d' imposture , ou, le drame des puissants portant le poids d'une caste à maintenir à flot au milieu de leurs semblables prêts à tout pour régner, l'avillissement du pouvoir gangrenant leur propre raison et actions ?
Fracture d'un système, maladie chronique d'un ordre établi qui tangue dangereusement.
L'inde n'arrive pas à se défaire de son cancer généralisé.

Débauches décomplexées dans le luxe rutilant jusqu'aux geôles insalubres,
sévices étouffés par les petites mafias véreuses aux mains des dominants,
excès criminels sur des âmes déchues qui ne valent plus rien.
Ainsi va la plaque tournante du crime organisé à tous les niveaux.

Deepti Kapoor nous offre une trame à plusieurs voix dont la rythmique effervescente et le style incisif nous plongent dans les contradictions qui habitent les esprits. Sa critique étayée de tout un système met en exergue les contestations diverses, des divergences dont naissent les réflexions, le paradoxe et le non-sens d'un appareil qui broie.
Ses personnages ne sont pas en reste et c'est avec une profonde maitrise que chacun ajoute sa pierre à cet édifice avec cette grandeur qu'elle leur apporte, cette perfection dans les dialogues jamais vides de sens.
Kapoor ne s'économise pas, elle attaque de front un chantier aux multiples visages à une cadence endiablée et déchaînée à l'image d'un Dehli en permanence sur les feux ardents dont personne ne sait si la lumière brûlera jusqu'à demain...

Je crois que le ton est donné...
J'ai été fascinée par ce livre et sûrement que le fait de connaître ce pays m'a permis de le vivre une immersion bien plus intense.
Certes ce livre n'en évoque que la noirceur et le parti pris est complètement entendable d'un point de vue politique doublé d'une structure se basant sur le thriller , mais toujours entre les lignes résonne le clairon d'une culture bien plus complexe dont la beauté philosophique des traditions n'a que peu d'égal.
L'Inde, que j'affectionne, est revenue me chatouiller et Deepti Kapoor par sa justesse du rendu m'a littéralement impressionnée.

600 pages de pure réussite.
Un coup de coeur monumental pour ce livre aussi éloquant qu'imposant.


Extrait.
"C'est Kali Yuga, l'ère de la perte, l'ère du vice . Les gens au bord de la route ne ressusciteront pas. le bébé ne verra pas le jour. Les Gautam de ce monde prospéreront. Les Ajay de ce monde trinqueront toujours pour les autres. Et Sunny? Je ne sais pas. Je ne sais plus rien. La roue va continuer à tourner vers la dissolution qui nous engloutira tous. "




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Age of vice
Deepti Kapoor
roman
traduit de l'anglais (Inde) par Michèle Albaret-Maatsh
Robert Laffont, 2023, 580p


C'est un très gros livre, de 580 pages, avec une couverture noire peu engageante, le titre et le nom de l'autrice en jaune avec de petits harpons qui semblent sortis de l'enfer. Avec ce livre, on entre dans l'Inde moderne, « ce pays de traîtres et d'agents doubles » où les routes ne sont pas sûres : on y vole les voitures en se servant d'armes. La ville de Dehli fait peur. Il ne fait pas bon du tout s'y aventurer. C'est l'ère du vice, Kali Yuga. On en sortirait vite de ce pays, mais il y a les petites gargotes où ce qu'on mange est appétissant, et les splendides paysages, de montagnes entre autres. On la traverse, cette Inde, du Nord au Sud, et on va même jusqu'à la mer et à Goa. On croise des pauvres, très pauvres, opprimés, et des gens scandaleusement riches, oppresseurs.
Un pauvre. 1991 : Après la mort de son père, Ajay, 8 ans, est enlevé à sa mère, une manière de payer les obsèques, emporté vers les montagnes de l'Hymalaya, vendu à un homme pour qui il travaillera contre sa nourriture (abondante) et un coin pour dormir. C'est un garçon intelligent qui comprend où est son intérêt, même s'il regrette un peu sa famille. Il apprend à lire et à écrire, quelques mots d'anglais.
Son patron meurt, il est chassé de la maison.
Il se fait employer par un homme puissant, du clan des Wadia, qui a hérité de l'empire de son père, un ex petit truand. Très vite, il gravit les échelons. le voilà garde du corps. Si son maître a besoin de se moucher, il lui prêtera sa manche si nécessaire. Il est muet, anonyme, heureux.
Dans ce livre, il est question de pouvoir. le pouvoir s'obtient par la force, l'absence de scrupules et d'humanité, la pince à billets. Trois hommes sont ambitieux, Bunty Wadia, sûr de lui, Ram Singh qui n'a pas de cran, sert Bunty, a un fils soucieux de démocratie, emblématique de ce nouveau monde, comme pourrait l'être le fils de Bunty s'il était moins désespéré, et Vicky Wadia, le frère aîné de Bunty, que son neveu adorait mais dont le comportement l'a déçu , Les deux premiers achètent des terrains agricoles à vil prix, et y construisent de somptueux hôtels. Mais Bunty veut toujours accroître son pouvoir.
A l'inverse, son fils qui manque de dureté et qui humilie les autres, s'anéantit lui-même : alcool, drogue. Il fait pitié, il est pathétique. Ses serviteurs les plus fidèles, Eli qui trouvait qu'Ajay manquait de violence en lui, Ajay qui est devenu un tueur, se lassent de lui, à qui ils servent de baby-sitter et rêvent de recouvrer leur liberté.Sunny et Ajay sont des jumeaux de souffrance. Sunny n'a pas su défendre Neda, la jeune femme qu'il aimait apparemment et qui attendait un fils de lui ; n'a pas aidé Ajay alors qu'il lui en avait fait la promesse. Et cependant Ajay s'est sacrifié pour sauver Sunny de la prison. En effet, Sunny, drogué, conduit une Mercedes. Il tue cinq personnes. C'est Ajay qu'on retrouvera au volant de la voiture, complètement désorienté. Sunny profite de cet accident pour obliger la famille respectée des Gathore à vendre leurs terres.
2006. le jour du mariage de Sunny, les comptes vont être réglés.
L'autrice distribue son livre en cinq parties, traçant l'histoire d'Ajay, de Neda, une femme issue de l'élite culturelle, au père aimant, de Sunny, un riche, très riche. Puis elle centre son propos sur la lente déchéance de Sunny. La disposition des lignes sur la page change. Enfin le récit n'est plus linéaire, mais se divise en séquences, comme dans un film policier. On a hâte de savoir ce qui va arriver, la tension monte.
On a aimé suivre le parcours d'Ajay, on voulait connaître la fin. Mais l'atmosphère est étouffante : trop de violence, d'infamies, de sang, d'excès, de désespoir. Et le livre est long. Ce n'est pas fini, puisque c'est le premier tome d'une trilogie. Verra-t-on Ajay récompensé de sa loyauté, un Sunny qui saura enfin ce qu'il veut et se donnera les moyens d'arriver au bonheur. Neda quittera-t-elle Londres où elle a été amenée pour la séparer de Sunny ?
Trois livres parlent de l'inde, le soleil rouge de l'Assam, La princesse insoumise et celui-ci.
L'inde est grande, corrompue, mystérieuse, inquiétante ; des gens heureusement veulent la faire tourner dans le bon sens, abolir les castes, faire disparaître les inégalités extrêmes, en finir avec la corruption.
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« Donc, la morale de l'histoire, c'est on s'adapte ou on meurt ».

Age of vice débute par un accident de la circulation, à New-Delhi, qui coûte la vie à cinq sans-abris. Ajay, le garde du corps de Sunny Wadia, le riche héritier d'un empire lié à la corruption, en endosse la responsabilité. le roman va ensuite retracer, de New Delhi à l'Uttar Pradesh, les vies d'Ajay, de Sunny et de Neda, une journaliste qui hésite, à leur contact, entre amour et morale.

L'Inde contemporaine est décrite sans concession. La richesse des princes a été remplacée par celle issue de malversations et de l'exploitation de la pauvreté. L'alcool et la drogue sont partout. le luxe côtoie la violence, les armes, les démonstrations de force.

Le rythme rend ce livre addictif malgré ses presque six cents pages, car il n'y a jamais d'accalmie entre les fêtes nocturnes et les journées autour des projets immobiliers pour remplacer les bidonvilles. Deepti Kapoor nous entraîne dans un tourbillon de destins, avec un certain réalisme et une fin qui ne sera pas heureuse pour tous les protagonistes. Ce roman comprend cependant quelques longueurs puis un dénouement amené très rapidement.

Age of vice met l'accent sur le développement économique source, après les castes, de nouvelles inégalités. A lire pour une autre approche de l'Inde actuelle.

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critiques presse (3)
LeJournaldeQuebec
25 avril 2023
Après l’accident, Ajay, un domestique de 22 ans, sera aussitôt envoyé en prison. À en croire la version officielle, il aurait pris la Mercedes sans autorisation pour aller se balader, une bouteille de Jack Daniel’s à ses côtés. Vrai? Faux?
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeMonde
07 mars 2023
Après Un mauvais garçon (Seuil, 2015), la journaliste indienne Deepti Kapoor signe un thriller imprégné de toute la poussière de Delhi. Parfois émouvant et sensuel. Effrayant le plus souvent.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
10 janvier 2023
Trois personnages, trois destins vont s’entremêler, se chercher, se détruire et s’aimer dans une mégalopole tentaculaire, New Delhi.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’Ajay n’était qu’un gamin de huit ans, mal nourri. Sachant à peine lire. Vigilant depuis le fond du fond de ses yeux. Sa famille était pauvre. Ravagée par la misère. Vivant au jour le jour dans une hutte, colmatée avec des herbes sèches et des morceaux de plastique, bâtie sur un monticule au-dessus de la plaine inondable près des roseaux à quenouilles à quelques jets de pierre du village.
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Ils vivent au jour le jour, d’une heure à l’autre, travailleurs pauvres, ils bataillent pour survivre. Reviennent dormir dans ce lieu désert une fois la nuit tombée, à côté du Ring Road et près de Nigambodh Ghat. À deux pas des bidonvilles rasés de la Yamuna Pushta où ils vivaient avant.
Mais les journaux ne s’attardent pas sur ces trois hommes. L’aube venue, leurs noms s’effacent avec les étoiles.
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- Je veux retrouver ma vie
- Personne ne retrouve sa vie
Personne ne la retrouve jamais. La vie nous fuit, un point c’est tout. Elle ne revient jamais, malgré tous nos efforts, malgré toute notre volonté. C’est quelque chose qu’on doit garder présent à l’esprit. On s’adapte ou on meurt.
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Il aime courir au milieu des arbres, jouer avec les chiens de ferme, s’asperger la figure d’eau froide, s’asseoir avec maman le soir à côté du feu. Et il découvre autre chose : il a plaisir à faire plaisir, il a plaisir à anticiper tout désir éventuel, pas seulement ceux de maman et papa, mais de tout le monde, des commis de ferme, des bêtes, des commerçants. Il ne s’agit pas seulement de faire plaisir, pas vraiment, ça ressemble davantage à une façon de panser une blessure, de contenir la marée, à un sacrifice pour abolir le traumatisme de sa naissance.
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Tu seras libre, dans les limites du raisonnable. Et on oubliera cette malheureuse affaire avec ces autres types. On pourrait les punir. Mais tu l’as déjà fait, pas vrai ? Quelle démonstration de force. Oh, et cet argent, il est à toi. Tu aurais dû dire quelque chose.
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Vidéo de Deepti Kapoor
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