AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Dominique Pagnier (35)


Il y a deux sortes d'écrivains : ceux pour qui le langage est le but, et ceux pour qui il n'est qu'un outil. Ces deux races sont irréconciliables. Flaubert incarne le premier type. Son art de taxidermiste ne laisse rien au hasard. Ses phrases ont les yeux de verre des animaux empaillés. Toujours l'Université polira sa statue, toujours elle ignorera le rossignol. Avec beaucoup de travail on peut devenir un Flaubert, mais on ne peut pas devenir un Bobin, une Dickinson ou un Grosjean, parce qu'ils ne sont "personne". Rien que le souffle de leur écriture traversière --- mais plus contagieux qu'une rougeole !
La flûte enchantée est d'un bois ordinaire. C'est seulement quand celui qui en joue a le coeur limpide sue le miracle advient. C'est par un souffle de cristal que les soufis atteignent le ravissement. Un air de flûte éclaire secrètement l'écriture de Bobin. Un simple feutre noir est la flûte dont il tire les airs qui aimantent les lecteurs. (préface de Lydie Dattas)
Commenter  J’apprécie          273
Les livres. Ils sont sur ma table. Je les ai ouverts, au hasard. Je les ai feuilletés.
Un apaisement est venu […] Un bonheur de lire, dont je ne savais pas avoir besoin, antérieur à l’acte même de lire […] Puis j’ai fermé les livres. Plus tard. La lecture viendrait plus tard, bien plus tard.
Christian Bobin – L’enchantement simple
Commenter  J’apprécie          152
L’école lui apparaît comme un univers d’incompréhension où règne la froideur du collectif. Les propos des maîtres ne le concernent pas et ce qui intéresse ses condisciples le laisse indifférent. Les premiers quinze jours qu’il y passe, il ne fait que « hurler avec l’effroi de ne rein comprendre à ce qui réjouissait les enfants de son âge ». Il ajoutera : « A l’abattoir de l’école maternelle, j’ai compris une fois pour toute ce qu’était le monde. »
Commenter  J’apprécie          155
Rarement une écriture aura donné un tel sentiment de plein air et de liberté que celle de ce poète qui n’a jamais quitté sa chambre.
Commenter  J’apprécie          140
Mon pays, c'est l'écriture. Mon pays est minuscule. Il fait vingt et un centimètres de large sur vingt-neuf de long. Mon pays c'est la page blanche et elle seule.
Commenter  J’apprécie          140
Le passé de chacun est comme la traîne que tire derrière lui un roi exilé; elle est brodée d'animaux et de fleurs héraldiques en fil d'or, mais elle est également souillée et percée.Elle s'use à mesure que l'on avance et qu'on essaie de la ravauder avec des souvenirs plus ou moins justes.
Commenter  J’apprécie          140
…il sait quelle tyrannie exercent les images et combien elles aveuglent plus qu’elles ne font voir.
Commenter  J’apprécie          130
Il se lie à peine avec ses condisciples : toujours cette crainte du collectif.
Commenter  J’apprécie          120
Ayant fait mienne cette idée du dramaturge anglais Marlowe : "Il n'y a pas de beauté sans quelque chose d'étrange", je suis peu sensible à la beauté canonique des femmes : m'intéresse toujours qu'un léger défaut, un léger déséquilibre dérange la perfection et, dans le cas de cette femme, c'étaient cette monture et des verres épais qui enchâssaient comme les veines d'une agate des yeux très bleus.
Commenter  J’apprécie          127
[…] le génie de la langue française réside dans la phrase courte. […] il esquisse des scènes, des instantanés, comme soudain saisis par un éclair nocturne.
Commenter  J’apprécie          112
Les livres que l'on écrit, ils se perdent dans les bras des lecteurs dans les rivières de leurs yeux, dans la forêt de leurs songes. Ils ne reviennent plus jamais vers l'auteur, qui n'existe plus. L'auteur, c'est le lecteur, il n'y en a pas d'autre.
Commenter  J’apprécie          110
[Le] dieu de Christian Bobin n’a aucun rapport avec celui des religions, il est simplement l’abîme intérieur de chacun.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai de l'encre dans les poumons. J'ai de l'encre dans le coeur. J'ai de l'encre dans le sang. Sans écriture, il y a longtemps que j'aurais cessé de respirer.
Commenter  J’apprécie          100
Le Creusot devient un lieu de pèlerinage; on veut voir celui qui a trouvé le mot juste pour cautériser une plaie, bannir une malédiction. Les lettres, surtout les lettres, s'entassent chaque matin....
Une partie de son travail d'écriture est désormais consacrée à cette correspondance quotidienne. Il ( Bobin) reconnaît: " Je sui tellement heureux de me lier en écrivant à d'autres humains, que je suis conscient quand j'écris des osselets puis de la fine poussière en quoi se résoudra ma main."
Commenter  J’apprécie          100
Un 31 décembre, l'un des derniers. Depuis le début de l'après-midi, il neige sur Vienne et le paysage s'assourdit peu à peu. Dans les rues, les voix sont bues par l'atmosphère et n'ont plus la force du moindre écho. Les bruits des pas des marcheurs se sont effacés et celui des sabots ferrés des chevaux sur le pavé a laissé place aux grelots et au chuintements des traîneaux armoriés qu'en la circonstance les maisons aristocratiques ont sortis de leurs écuries.
Commenter  J’apprécie          90
Cette vertu merveilleuse de Ghislaine, Bobin en a noté les effets à plusieurs reprises. Paris, que le poète qualifie de " grande ville barbare", devient accueillante pourvu que la jeune femme l'y accompagne. Mieux encore, tout e que notre civilisation a pu produire de décor sinistre, comme une grande surface commerciale, est enchanté par la présence de la petite fiancée nervalienne.Ne nous y trompons pas, il ne s'agit pas d'une transformation romantique mais de ce que Bobin appelle lui-même " l'enchantement simple"..
Commenter  J’apprécie          80
On dirait que le monde se bat pour qu'il n'y ait plus aucun coeur. C'est peut-être ce que j'ai voulu faire en écrivant: sauver une noisette, un sourire, une feuille d'arbre. En fait : sauver le monde.
Commenter  J’apprécie          70
L'écriture a par essence une tendance autistique. Le poète est un autiste qui parle.
Commenter  J’apprécie          70
Bobin écrit pour échapper à la cruauté du monde:" Les livres écartaient les murailles de la nuit. C'était l'aventure du presque rien, une aventure très puissante."
Commenter  J’apprécie          50
Contempler la photographie d'un être, c'est faire le constat de son absence.Si cet être se tenait vraiment là devant nous, à quoi bon cette photographie? Et l'absence, lorsqu'il s'agit d'un être aimé, c'est la souffrance. L'évocation d'un être par l'écriture n'a pas cet inconvénient.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Dominique Pagnier (77)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Harry Potter (difficile:1-7)

De quoi la famille Dursley a-t'elle le plus peur?

des voisins curieux
des hiboux
de Harry
de tout ce qui peut les faire paraître étranges

20 questions
8186 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}