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Citations de Eddy L. Harris (163)


Pour être un gagnant, il faut se comporter comme tel ; pour être un champion, il faut en avoir l’air.
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Rien ne vaut mieux pour surmonter ses difficulté que des difficultés plus grandes. p. 17
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Nous avons élu un Noir comme président. Deux fois. Je sais que cela signifie quelque chose. Mais je ne sais pas quoi. Avons-nous changé pour de bon la façon de nous voir les uns les autres et nous-mêmes, ou cette élection était-elle une aberration, une réaction contre le précédent président ? J’ai peur que la prochaine élection soit un retour de manivelle contre l’actuel. Parce que nous avons élu un président noir, on pourrait croire que nous sommes à la fin d’une ère et au début d’une autre, mais les choses peuvent facilement revenir en arrière ou empirer. Si on n’y prend garde, le retour de manivelle pourrait être pire.
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Cela semble le bon moment pour une méditation sur la peur. Je pourrais tout aussi bien réfléchir à la mort. La peur ultime étant celle de la mort, il est inutile de penser aux deux. La peur est plus fondamentale. La mort arrête tout. La peur de la mort est celle de l’inconnu, ou plutôt la fin de ce qui est connu. La peur, quelle qu’elle soit, arrête la vie. On a peur de l’inconnu, de ce qui pourrait arriver, pour lequel on ne serait pas prêt. La peur arrête le progrès. La peur immobilise. Aller de l’avant, c’est aller vers l’inconnu. Ce qu’on ne connaît pas est parfois terrifiant.
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À l’approche de l’enfance du fleuve, le lac commence à se vider et, comme la gravité, un courant des plus légers attire le canoë à lui et le propulse dans le voyage des voyages.
On a placé des petits rochers en travers de l’exutoire ; ils marquent l’endroit où le lac Itasca s’achève et où le Grand fleuve entame son voyage de trois mois vers l’océan. Une goutte de pluie théorique, une feuille ou une brindille, qui tomberait ici et ne rencontrerait pas d’obstacle, arriverait au golfe du Mexique dans quatre-vingt-dix jours. Je suppose qu’il en irait de même pour un homme en canoë s’il pouvait voyager nuit et jour, sans interruption, et sans l’aide d’une pagaie.
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Ce sont toujours les hommes noirs que les flics blancs semblent craindre le plus, qui leur paraissent les plus dangereux, qu’ils sont disposés à abattre : l’Emmett Till que nous sommes tous au fond de nous.
Avec ce passif, on peut s’étonner que les Noirs ne craignent pas davantage les Blancs et la police. Qu’ils ne tirent pas les premiers (et posent des questions après).
Rien n’est plus américain que la haine raciale. L’apple pie et le baseball arrivent loin derrière. Seules les armes et la violence sont presque aussi universelles que le racisme. D’une côte à l’autre, d’une frontière à l’autre, l’obsession raciale domine notre psyché, sans elle nous ne serions pas qui nous sommes. La question raciale sous-tend nos débats nationaux. Elle est notre hymne, notre cauchemar, notre obsession, notre passe-temps. Elle est le sport national de l’Amérique et son plat préféré, et ce d’autant plus que nous prétendons qu’il n’en est rien. Nous sommes tels des alcooliques dans le déni.
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Pour une partie des Américains, l’élection de Barack Obama a été plus que bénéfique, une brise rafraîchissante après cent cinquante ans de chape de plomb, deux cent cinquante ans d’hypocrisie nationale, quatre cents de racisme, quatre siècles de lutte raciale, d’esclavage, de lynchages, de lois Jim Crow et Bull Connor, de statut de seconde classe, de lignes rouges et de déni du droit de vote et d’une foule de délits et de crimes contre l’humanité.
C’était comme si nous étions en route pour la Terre promise et que, arrivés ensemble à la mer Rouge, il ne nous restait plus qu’à la traverser ensemble pour échapper à l’armée de Pharaon. Pour une autre partie des Américains, l’élection d’un homme noir à la présidence des États-Unis a juste paru invraisemblable. Ces Américains-là n’ont pas eu le sentiment d’une réussite commune.
Le soir de l’élection de Barack Obama, le candidat battu a évoqué dans son discours l’importance particulière que cette élection représentait pour les Noiraméricains et la fierté qui l’accompagnait. Il ne se trompait pas, mais il n’a pas su dire l’importance que le moment revêtait pour tous les Américains et la fierté qu’ils auraient tous dû ressentir après ces quatre longs siècles. Réserver l’importance, la fierté ou la honte d’un moment particulier à une partie seulement de la population perpétuait une sorte d’apartheid historique et culturel. La mer Rouge était déjà en train de se refermer.
Le temps qu’Obama vienne prononcer son premier discours de politique générale devant la Chambre et le Sénat, l’immense soupir de soulagement que beaucoup pensaient avoir entendu s’est mué en un gémissement angoissé. Pendant l’allocution, le représentant de la Caroline du Sud, Joe Wilson, a hurlé qu’Obama était un menteur. Bientôt, le chef de la majorité au Sénat, le républicain Mitch McConnell, promettait de tout faire pour que le premier mandat d’Obama soit aussi le dernier, et un échec. Le pitre des ondes, Rush Limbaugh, chantait à ses auditeurs « Barack, le Nègre magique ». Le rugissement de la mer Rouge qui se refermait était assourdissant. Nous étions parvenus à ses rives, mais étions dans l’impossibilité de la traverser.
La page blanche qui s’ouvrait sur l’élection d’Obama ouvrait en réalité un nouveau chapitre de peur. Élu président, il représentait pour certains une menace, facilement exploitable par d’autres. Ses opposants les plus farouches avaient peur sans savoir de quoi, ni pourquoi.
La réaction était trop viscérale et inexplicable pour n’être que politique. C’était une peur tapie dans la psyché et l’âme, gravée dans les gènes. Ça ne pouvait être que la peur ancestrale des Noirs assimilés à d’effrayantes créatures de la nuit, horribles et dangereuses.
Obama a remporté un second mandat. La fin du monde n’est pas arrivée. Il n’y avait donc rien à craindre, mais la peur est restée. Les préjugés et les appréhensions n’ont pas disparu, ni changé. L’occasion de montrer ce dont nous étions capables, la capacité à surmonter notre Histoire et à prouver que nous étions ce que nous disions, ont été balayées.
Pendant que je me préparais à repartir sur le fleuve, Michael Brown, un jeune homme noir désarmé âgé de dix-sept ans, a été abattu par un policier blanc à Ferguson, non loin de l’endroit où j’ai grandi à Saint-Louis. Le flic a dit qu’il s’était senti menacé. Les gens ont eu le sentiment qu’un système judiciaire dans lequel un badge de policier pesait d’un tel poids ne ferait pas justice à la victime. Ils ont pensé qu’ils n’auraient pas voix au chapitre, qu’ils n’avaient aucun recours et que ce meurtre était celui de trop. Le baril de poudre a explosé. Les gens sont descendus dans la rue. Les manifestations pacifiques ont tourné à l’émeute et au pillage. La police a riposté. Ferguson a pris l’allure d’un théâtre de guerre. La police ressemblait à une armée d’occupation.
Les manifestations et les émeutes se sont multipliées au cours des semaines et les mois qui ont suivi, les épisodes racistes se succédant en rafales : tour à tour ont été abattus ou frappés par des flics blancs un gamin noir âgé de douze ans, un jeune homme noir de vingt-deux ans en train d’acheter un jouet, un motard noir de trente et un ans arrêté sur le bas-côté d’une route, un joueur de tennis professionnel noir, un homme noir qui vendait des cigarettes au coin de la rue, un homme noir arrêté pour défaut de ceinture de sécurité.
Les flics abattent « par erreur » trop d’hommes noirs, et trop souvent les peines prononcées sont trop légères au prétexte que la peur, étant plus forte que la formation, la retenue et le discernement de la police, justifie les tirs. Tire d’abord et occupe-toi ensuite des victimes et des conséquences, s’il y en a.
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Je veux vivre délibérément, comme Henry Thoreau, conscient de chacune de mes pensées et de chacun de mes choix. Il ne s’agit ni de confort, ni de souffrance, ni de privilégier l’un ou l’autre, mais de me sentir vivant, sous quelque forme ou manifestation que ce soit, sincèrement, sans fard, ni excuse. Ici, il faut choisir et assumer, comme toujours. Impossible de se mentir à soi-même. « […] vivre délibérément, ne faire face qu’aux faits essentiels de la vie, et voir si je ne pouvais pas apprendre ce qu’elle avait à enseigner, et non découvrir, quand je viendrais à mourir, que je n’avais pas vécu. »
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C’est la beauté que je cherche cette fois, pas celle de la routine mais celle cachée qu’on ne voit pas toujours, que ce soit dans le calme, la nature ou un sourire, le mien aussi parfois. La nature est un antidote à la mort de l’âme, aux bruits incessants qui engourdissent. Dans la nature, on est mis à nu, on se dépasse et on est porté au-delà de l’organisé et du prédéterminé, vers ces instants où rien n’est prédestiné, où tout dépend de chaque décision prise, tout est aventure, même le silence. Sous les pas, chaque craquement de brindille surprend. Chaque bruit venant des bois ou du fleuve dans la nuit est plus étrange que le précédent. L’obscurité n’est jamais aussi obscure.
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Comme dit le proverbe, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Entrez dans le fleuve comme dans un quelconque moment du temps qui passe, et le fleuve et le moment s’enfuient aussitôt. Peu importe qu’elle se précipite en torrent ou qu’elle glisse oisive en prenant son temps, l’eau dans laquelle on entre et dont on sort ne sera plus jamais celle dans laquelle on se baignera à nouveau. Comme chaque seconde et chaque minute qui passent et chaque instant vécu, elle aura passé pour toujours.
L’eau a changé dans l’intervalle, et on a soi-même changé. Celui qu’on était à ce moment-là ne sera plus vraiment. Ce qu’il reste du passé et de ce qu’on était avant d’être marqué par le temps et l’expérience se fond dans la mémoire immédiate, faillible et infidèle, puis dans l’idée de ce qui a été, et bientôt dans une sorte de nostalgie, un désir de cette époque où l’on était jeune, hardi et de plus belle allure, où la vie elle-même, du moins telle qu’on s’en souvient, se comportait mieux. Le bon vieux temps, celui que mon père recherchait, je crois, lors de nos balades en voiture dans son ancien quartier, n’est plus.
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Un grand moment peut être un très bon moment, et même un moment très important, mais ce n’est qu’un moment. Comme un mariage qui part en vrille, quand c’est fini, c’est fini. Il est impossible de le prolonger. De le falsifier. De le ressusciter. Un faux est un faux, un point c’est tout. Quant à tenter de revivre un grand moment, c’est comme attraper deux fois la même truite. Le poisson qui nous a donné du fil à retordre la première fois, n’est plus qu’un animal hébété la seconde. Le plaisir n’est plus le même.
Cette soirée détrempée avait été un moment magnifique. Un parfait alignement de planètes. Mais un moment ne fait pas une amitié. Les amitiés sont comme les histoires. Il faut les dire, les redire et les redire jusqu’à ce qu’elles aient pris assez d’épaisseur pour durer.
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J’allais descendre le Mississippi en canoë pour la seconde fois mais ce serait une première. Comme l’est chaque occasion, chaque instant si on le vit à fond. Chaque tentative produit son histoire, son expérience et ses souvenirs, elle est à chaque fois nouvelle. Il n’y a pas de seconde chance. Chaque occasion est une occasion de réussir. Chaque fois est une première fois.
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Tout le monde criait, sauf moi. Je me bouchais les oreilles et j’attendais le plouf. Il n’est jamais venu. Je me suis toujours réveillé, toujours en vie pour rêver ce rêve encore et encore, dans mon sommeil, mais aussi quand nous traversions le fleuve.
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Le voyage est souffrance et plaisir, déception, apprentissage et perte. Il est ce qu'on découvre, ce qu'on laisse, les gens qu'on rencontre, ce qu'on prend et ce qu'on donne, ce qu'on pense.
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Je voulais partir. J'étais bien plus à l'aise et serein sur l'eau, loin des horreurs que les êtres humains fabriquent avec ce qui devrait être beauté et abondance.
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" Ne les écoute pas. Ils n'ont pas d'imagination. Pas de vision. Et ça les rend jaloux, parce que toi tu en as et ils vont essayer de t'empêcher, essayer de te changer. Mais ne les laisse surtout pas faire "
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Il laissa simplement la partie blanche de lui-même faire la conversation ; les apparences et les suppositions firent le reste.
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L’important est qu’il soit né en un temps où la puanteur de l’esclavage, aboli depuis cinquante ans, stagnait encore dans toutes les mémoires, surtout dans le Sud.
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Ce que je considère comme un variant génétique superficiel, d'autres le voient comme la preuve de l'existence de races. C'est le puits sans fond du comportement angoissé et violent de l'Amérique, de ses complexes et complexités et de ses contorsions politiques. C'est le prisme par lequel les Américains voient, mesurent et définissent pratiquement tout. Le couleur de peau est notre mesure réciproque. Elle colore notre politique et notre économie, nos désirs, nos attentes, nos possibilités, nos sports, notre comportement social et à peu près tout le reste.
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Alors que ma vie commence à s'étioler, je veux me sentir vivant une fois encore. Je veux toucher de mes yeux et de mon âme la beauté, ce miroir du spectateur que sont sous toutes leurs formes l'art et la nature quand ils font vibrer une corde intime.
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