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EAN : 9791034902613
400 pages
Liana Lévi (03/09/2020)
3.82/5   95 notes
Résumé :
Le Mississippi. Un fleuve mythique qui descend du lac Itasca dans le Minnesota jusqu’au golfe du Mexique, en passant par Saint-Louis et La Nouvelle-Orléans. Impétueux et dangereux, il charrie des poissons argentés, des branches d’arbre arrachées, des tonnes de boue, mais aussi l’histoire du pays et les rêves d’aventure de ses habitants.
À l’âge de trente ans, Eddy décide de répondre à l’appel de l’Old Man River, de suivre en canoë son parcours fascinant pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Old man river, Mesipi « le grand fleuve » en langue indienne, le Mississippi coule dans les veines de Eddy L. Harris.
A 30 ans, dans les années 1980, il réalise son rêve d'enfance qui le tenaille au corps et à l'âme, descendre le Mississippi, du Minnesota à la Louisiane en canoë, rien que ça ! C'est un rêve d'enfance, son rêve américain.
le Mississippi est tout pour cet homme qui ne se définit pas par la couleur de sa peau. le fleuve Mississippi, c'est son pays, ses racines, son histoire.

C'est vraiment un livre passionnant qui m'a fait découvrir les yeux écarquillés les dangers d'une telle entreprise mais oh ! combien gratifiante par ses rencontres humaines au coin des bars des villes fluviales les confidences laissées au bord du fleuve, des anecdotes poignantes de gens simples, fantômes squelettiques d'un passé, l'invite bienvenue d'un remorqueur quand la fatigue s'abat. Tout ceci est empreint de mélancolie comme dans un tableau de Hopper.
Des images et des souvenirs éternellement figés sur le cours du fleuve.

C'est un canotage insolite, très dangereux et grandiose qui fait défiler des paysages changeants du lac Itasca au nord, à la source du fleuve au Sud le plus profond de la Louisiane avant que le Mississippi ne se jette dans le Golfe du Mexique.

J'en ai vu des Etats, des noms dont la seule prononciation me fait rêver, Minnesota, Iowa, Arkansas avec ses forêts de pins et ses falaises, Bâton Rouge, Louisiane avec ses bateaux à aubes, ses joueurs de poker et les ombrelles. Sans oublier le principal et le plus tragique, le chant des légendes indiennes et la sueur des esclaves sur cette route maritime mythique.

J'ai été émue dans ce récit magistral par les magnifiques descriptions lyriques et symphoniques touchant la nature, les oiseaux rares, les loutres, les renards sauvages, la vie du fleuve belle et sauvage encore à l'abri des regards. le passage dans les écluses est totalement captivant et nouveau pour moi, il m'a fait frisonner. J'étais véritablement dans le canoë.

Il y a au creux de cette fantastique aventure humaine des accents de tristesse très perceptibles et touchants quand Eddy L. Harris évoque les écluses, ponts et barrages qui entravent le fleuve comme un esclave. J'ai repéré son admiration pour Ernest Hemingway et les premiers pionniers Lewis et Clark.

L'auteur passe par des états extrêmes selon ses conditions physiques, il ressent de la colère, de la peur, du découragement, de l'amour. Il n'est jamais indifférent au fleuve Mississippi. C'est son cheval de mer, sa bataille et sa victoire. L'âme du fleuve est plus haut et grand que tout, Il est et restera le Mississippi « le grand fleuve », le Old man river, celui qui forge une Amérique dans toute sa diversité et sa complexité.

Après l'écriture de ce récit qui suivait son exploit, Eddy L. Harris a de nouveau descendu le Mississippi et je suis très curieuse de savoir ce qu'il en a pensé dans un nouveau livre, je l'espère.
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On le nomme "père de eaux", "berceau des rêves de l'Amérique" ou "coeur battant des États-Unis".
C'est un condensé de mythes et d'aventures solidement ancré dans l'imaginaire collectif, il court sur près de 4000 kilomètres en traversant 10 états (avec ses affluents il en couvre même 31, ainsi que 2 provinces canadiennes, ce qui en fait l'un des bassins fluviaux les plus grands du monde !).
Riche d'une faune et d'une flore d'exception (une végétation très variée, 260 espèces de poissons, 45 espèces d'amphibiens et de reptiles, des couloirs aériens de migration pour de nombreux oiseaux), il inspira Mark Twain, William Faulkner ou Herman Melville : vous me voyez venir, c'est le Mississippi.

Mais si l'en est un qui le connaît comme personne, si l'en est un qui peut s'enorgueillir d'avoir dénombré chacun de ses méandres et de ses îlots, d'en avoir franchi tous les barrages et écluses, c'est bien Eddy L. Harris ! Lui le citadin, lui l'écrivain sédentaire jusqu'alors largement inconnu se lance au milieu des années 1980 un pari un peu fou : celui de descendre le fleuve, en solitaire et en canoë, depuis sa source au lac Itasca (Minnesota) jusqu'à son embouchure de Louisiane.
Projet pour le moins osé de la part d'un homme qui n'a rien d'un Mike Horn, qui ne connaît rien à la pêche ni à la navigation, mais qui décide presque sur un coup de tête de répondre à l'appel du fleuve, qu'il assimile à "la colonne vertébrale de la nation, un symbole de force, de liberté et de fierté, de mobilité, d'histoire et d'imagination."
Alors un matin Eddy grimpe dans son canoë, comme ça, juste pour se libérer "des lois qui nous ficellent de l'intérieur" et connaître le frisson du risque ("N'est-ce pas le sel de la vie ? Sans le risque de la défaite, où est le triomphe ?"), juste pour le plaisir de se surpasser, de voir de quel bois il est fait ... et de s'assurer que ce bois flotte !

De son aventure incroyable est né ce livre passionnant par bien des aspects, mais aussi un peu longuet par moment et dont la lecture ne s'est pas faite sans effort... Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai autant lutté avec mes 300 pages que l'auteur sur son embarcation de fortune, mais je dois bien avouer que comme lui, je suis passé par tous les états.
Un certain émerveillement d'abord devant l'ampleur du défi et la beauté des paysages traversés, puis un vif intérêt pour tout ce que ce périple nous dit de l'Amérique (ses rêves et ses désillusions, les disparités économiques entre les régions, les différentes façon de s'approprier les eaux d'un fleuve superbe et destructeur, de les dompter ou de les craindre, de considérer les étrangers et de recevoir les voyageurs tout au long de ce parcours Nord/Sud entre "là où il n'y a pas de Noirs" à "là où on ne [les] aime toujours pas beaucoup") et enfin, hélas une certaine lassitude...
Comme Eddy L. Harris, j'ai souffert sur les derniers kilomètres, j'ai eu hâte d'arriver à La Nouvelle-Orléans, de poser les rames et de passer à autre chose.

Il faut dire que sur l'eau les jours se suivent et se ressemblent, et que les mêmes séquences se répètent avec une régularité parfois trop monotone : le passage d'une écluse, l'évitement d'une barge ou d'un remorqueur, un lever de soleil porteur d'espoir, un orage et l'inévitable découragement qu'il induit, une rencontre et quelques échanges avec un quidam sur la rive, une soirée à terre dans un "diner" ou un café partagé dans un mobil home, une nuit sous la tente et le lendemain tout recommence.
C'est beau et impressionnant, c'est émaillé de jolies réflexions sur la nature et son assujettissement par l'homme ("le fleuve est aussi un symbole de notre époque, car il mène une bataille perdue contre le Corps des ingénieurs de l'armée américaine qui refuse de lui laisser libre cours [...], qui le combat avec son intelligence brutale et sa technologie pour le conformer aux besoins de la société, [...] le rendre navigable et le dépouiller de son pouvoir, de sa volonté et de sa dignité. Personne ne lui a demandé son avis. le fleuve, qui aspire à la liberté, enrage de l'obtenir"), ça évoque le dépassement de soi et le goût de l'effort ("chaque jour sur le fleuve, je me défais un peu plus de mon enveloppe extérieure jusqu'à me découvrir radicalement seul face à moi-même, à ma colère, à mon agressivité, à ma peur souvent"), mais à longue on s'ennuie un peu.  

L'écriture est sobre et très factuelle, sans surprises ni fioritures, largement descriptive.
Certains passages m'ont beaucoup plu, notamment ceux où l'auteur, façon Antoine de Maximy, relate ses rencontres avec des inconnus aux profils très divers (quelques-uns deviennent des amis, d'autres se montrent beaucoup moins accueillants...), ou ceux dans lesquels il personnifie "son" fleuve de manière très imagée, se disputant et se réconciliant avec lui, maudissant ses courants piégeux ou louant la multiplicité de ses bienfaits ("pour certains, il veut dire industrie, pour d'autres, beauté ou navigation de plaisance ou chasse aux canards, mais c'est toujours le même fleuve, libre et au service de tous").
D'autres chapitres m'ont au contraire semblé inutilement détaillés (les fastidieux passages d'écluse, les nombreuses descriptions des barges, bateaux-citernes, remorqueurs et autres pétroliers du delta...). Ceux-là heureusement ne suffiront pas à ternir le bon souvenir que je garderai de cette épopée très instructive* !
Grâce à la carte en fin d'ouvrage, j'ai pris plaisir à naviguer de Minneapolis à Dubuque et de Memphis à Bâton-Rouge, et à visualiser la progression de notre kayakiste-amateur, dont je salue le courage et la ténacité !
Dos en compote, épaules douloureuses et même dent cassée : que le voyage fut éprouvant ! Ce livre est pourtant celui d'un homme heureux, ramant à la rencontre de ses rêves, fier d'avoir si vaillamment livré bataille et marqué à jamais par cette aventure unique qui lui aura permis de mieux "sentir le pouls de la nation".

Un témoignage étonnant, qui ouvre la porte à bien des réflexions et qui invite à dompter les courants, à affronter les vagues et les intempéries, et à toujours aller de l'avant.
Dans la vie comme sur le fleuve, on ne revient pas en arrière.


- - - - - - - -
* J'ai même appris que si l'on compare les tronçons du Missouri et celui du Mississippi avant qu'ils ne se rejoignent à Saint-Louis, le premier est plus long que le second, dont il est pourtant considéré comme un simple affluent. Par conséquent, il peut y avoir débat sur le nommage des eaux qui se jettent dans le golfe du Mexique ! Si l'on se réfère aux règles hydrologiques en revanche ("lorsque deux cours d'eau se rejoignent, c'est celui qui possède le plus gros débit à cet endroit-là qui est considéré comme le cours d'eau principal"), le Mississippi aurait dû s'appeler Ohio !
De la même manière, la Seine est battue en longueur par la Marne, et en débit par l'Yonne à leur point de de confluence : ce n'est donc pas la Seine qui coule à Paris !
On m'aurait menti ?
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La vie est bizarre !

Me voilà,
Moi
Blanche européenne,
Sédentaire par la force des choses
À descendre le Mississippi
Le plus légendaire des fleuves d'Amérique
Peut-être
Le plus légendaire des fleuves
Tout court
Me voilà en train de rêvasser
Devant cette carte
Des sources du fleuve
Au lac Itasca
Montana
Jusqu'à son estuaire
Dans le Golfe du Mexique
Traversant
État après État,
Ce pays étonnant
Ce pays fascinant
Ce pays inquiétant.

Je suis avec ce Noir
Eddy L. Harris
Plus âgé que moi
Qui m'emmène sur son fleuve
Tantôt indompté
Tantôt complétement industrialisé
Ce Noir
Qui me montre
Son Amérique
Celle d'un Noir éduqué
Diplômé
Mais paumé.

Un Noir
Une Blanche
À plusieurs milliers de kilomètres
De distance
À plusieurs décennies
D'écart.
La vie est bizarre, non ?

Tout les sépare
Et pourtant
C'est la même soif d'amitiés
C'est la même soif de donner
Un sens à sa vie
De ne plus faire qu'un avec le fleuve
De ne plus faire qu'un avec la vie

C'est la même urgence
De se sentir vivant

Et humain.
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Comme un défi à lui-même, Eddy, grand jeune homme noir de trente ans, ancien élève de la prestigieuse Stanford University va pagayer sur un fleuve totalement mythique.

Car le Mississippi n'est pas un cours d'eau comme les autres, frontière naturelle de plusieurs états du Nord au Sud, il transporte aussi toute l'histoire des États-Unis.

Mondialement connu grâce aux aventures de Tom Sawyer et Huckleberry Finn, le fleuve est un roman à lui tout seul.

Du début de l'automne à Minneapolis jusqu'à Thanksgiving à La Nouvelle-Orleans, Eddy, canoéiste parfaitement néophyte, tentera de domestiquer cette rivière indomptable...voir la suite sur le webzine

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Quand un écrivain de 30 ans, se cherchant un peu, décide d'affronter le fleuve le plus mythique des Etats-Unis. Défi physique car il le fait en canoé mais aussi personnel : sa jeunesse lui ayant semblé trop facile, il veut voir jusqu'où il peut aller.
Une difficulté de plus : il est Noir et il va aller "de là où il n'y a pas de Noirs" (du lac Itasca au Minnesota) "à là où on ne nous aime toujours pas beaucoup" (La Nouvelle Orléans en Louisiane).
Un récit surprenant, de par la richesse et la variété de la faune et de la flore que le narrateur nous présente, de par la vitalité économique qui tranche avec la pauvreté la plus profonde, de par la gentillesse et l'abnégation de certains face à la bêtise et à la méchanceté crasse d'autres.
Les Etats-Unis dans toutes leurs dichotomies.
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critiques presse (3)
LeMonde
29 septembre 2020
L’écrivain, enfant du Missouri, s’est installé en Charente en 2005. Non sans avoir parcouru le monde, dont son pays natal, comme en témoigne « Mississippi Solo », récit de sa descente du fleuve, seul et en canoë.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LePoint
18 septembre 2020
Une descente du fleuve qui en dit long sur l'Amérique des années 1980.
Lire la critique sur le site : LePoint
LaLibreBelgique
16 septembre 2020
Paru aux Etats-Unis en 1988, "Mississippi Solo" est le fabuleux récit de voyage qui lança la carrière d’écrivain d’Eddy L. Harris.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Un renard roux se faufile jusqu’au bord de l’eau et court le long de la rive. Il se met à mon allure et semble me regarder, en restant à ma hauteur. Je n’ai encore jamais vu de renard à l’état sauvage. Je ne veux pas qu’il s’en aille. Je ne veux pas que cette journée s’achève. Cette sensation. Rien que quelques années encore. Rien que quelques heures de plus, quelques minutes, quelques instants. J’espère qu’à l’heure de ma mort, j’aurais ces mots sur les lèvres : rien qu’une minute encore. Non par peur de la mort pou par désir de vivre indéfiniment, mais parce que cette vie m’aura tant émerveillé, sans que sa laideur et ses peines aient assombri en riant la chaleur, l’éclat de la paix et la joie comme cette matinée sur le fleuve, et j’en demanderai seulement quelques minutes de plus.
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Ici, le lac est une toile bleue immobile.
Aussi bleue que le ciel. (Minisota : mot de la langue amérindienne dakota signifiant "eau peinte de la couleur du ciel".)
De grands arbres le bordent et le protègent du vent. Ils montent très haut, mais ils gisent aussi à l'envers dans l'eau. Le lac est un miroir. Je vois tout en double.
Un nuage de huards rase la surface puis s'élève haut dans le ciel, décrit une courbe et disparaît. Leur cri est bruyant et sauvage.
Le soleil descend, les ombres s'allongent, tout s'enveloppe de nuance de jaune et d'or.
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Je regarde le Mississippi et j’y vois le symbole de l’Amérique, la colonne vertébrale d’une nation, un symbole de force, de liberté et de fierté, de mobilité, d’histoire et d’imagination. Le fleuve est aussi un symbole de notre époque, car il mène une bataille perdue contre le Corps des ingénieurs de l’armée américaine qui refuse de lui donner libre cours. Le Corps du génie combat le fleuve avec son intelligence brutale et sa technologie, afin de sauver les habitations qui sinon seraient submergées, le rendre navigable et le dépouiller de son pouvoir, de sa volonté et de sa dignité. Personne ne lui a demandé son avis. Le fleuve, qui aspire à la liberté, enrage de l’obtenir.
Hélas ! Le temps nous manque – au fleuve, à moi, à nous tous. Le monde se referme sur nous.
Informatisé, mécanisé, numéroté, formalisé et, pire encore, standardisé. Lois qui nous ficellent à l’intérieur et nous isolent de l’extérieur, qui nous réduisent et nous uniformisent. Chaines d’hôtels et de fast-food standardisent le voyage et la nourriture. Dallas ou Denver, Tacoma ou Tallahassee, du pareil au même. Voyager, c’est désormais retrouver un chez-soi loin de chez soi. Ni surprise, ni désastres à table, ni déconvenues, ni excitation. Juste un pouls réguliers et des regards vides.
De quoi écumer de rage, non ?
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Une fois qu’ils ont atteint un certain âge, les rêveurs ne sont plus tenus en grande estime. On les raille, au contraire, on les traite de fous et de feignants. Même leurs amis. Surtout leurs amis !
Les rêves sont délicats, tissés de fils de la Vierge. Ils s’accrochent légèrement à la brise, comme suspendus au néant. Le moindre coup de vent les déchire. Mon rêve a été brisé par mes amis. C’est quoi le but ? Qu’est-ce que tu veux prouver ? Pourquoi pas les chutes du Niagara en tonneau, tant que tu y es ?
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J'entends le cri matinal des buses à tête rousse, le glatiment des aigles royaux qui cherchent les premiers courants ascendants et flottent dessus. Le soleil monte dans le ciel, l'air se réchauffe et le jour brille d'un bleu éclatant. Les faucons exultent d'être en vie et savent qu'ils peuvent voler et pas moi. Leur huissement n'est pas aussi strident que leurs cris au travail. Il est plus doux, moins perçant, plus joyeux. À cette heure du jour, les rapaces décollent de leur nuit solitaire et donnent ces quelques coups d'ailes vigoureux qui les propulsent en altitude, le seul effort parfois qu'ils fourniront pendant des heures. Un bref instant, ils jouent. En groupe de deux ou trois ou plus, ils planent en cercles toujours plus larges, gaiement. Puis ils se déploient et se détachent un à un pour s'élever et chasser en solitaire.
Ce jour-là, comme les aigles, j'exulte vraiment d'être en vie.
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Vidéo de Eddy L. Harris
Organisée par la Médiathèque le Point d'Interrogation du Bourget, cette rencontre s'est tenue en ligne dans le cadre du festival Hors limites 2021.
En 1985, alors qu'il va sur ses 30 ans, Eddy L. Harris – qui n'en est pas à sa première aventure à travers le monde – se lance à lui-même un défi aussi grandiose que déraisonnable : descendre en canoë les 4000 kilomètres du fleuve Mississippi près duquel il a grandi. Seul. Pour cet auteur « noir américain », comme il aime se définir, ce voyage initiatique revenait à sonder le coeur des États-Unis en passant par l'aorte : du Nord au Sud, depuis le Minnesota jusqu'au golfe du Mexique.
Frontière naturelle de nombreux états et marquant la séparation entre l'Est et l'Ouest, élément fondamental de la culture nord-américaine et de son histoire, intimement lié au roman d'aventures (on pense bien sûr à l'oeuvre de Mark Twain) et lié aux légendes amérindiennes et à l'esclavagisme, emprunter le fleuve mythique revenait, pour le jeune homme qu'il était, à éprouver « la confiance qu'il a en lui-même et celle qu'il a dans son pays ». Par chance, cette route maritime des plus périlleuses déboucha sur un chef-d'oeuvre de la creative non-fiction – enfin traduit en français grâce aux éditions Liana Lévi – mais surtout, confirma Eddy L. Harris dans sa vocation d'écrivain et irrigua toute son oeuvre – au point qu'il retentât l'expérience, pour un film documentaire cette fois, en 2014 !
#médiathèque #SeineSaintDenis #festival #littérature #rencontrelitteraire
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