Citations de Edgar Kosma (45)
Et pourquoi je ne postulerais pas dans une bibliothèque ?
[...] En fait, je n'ai jamais mis un pied dans une autre que celle d'ici. Ça pourrait le faire. Je tenterai ma chance. Au début, je pourrais toujours ranger les livres. C'est un métier d'avenir, ça. Des livres, y en aura toujours, non ?
Le plus étrange dans une longue attente, c’est qu’une fois que ça se termine, on ne se rend plus bien compte du temps que ça a duré.
(p. 13, “03:30”).
Le hasard est une chose dont nous ne connaissons que le nom.
Même si les choses nous SEMBLENT parfois relatives, il n'est pas très exact de dire que tout EST relatif. Cela n'a pas beaucoup de sens, car les choses sont relatives ENTRE ELLES, et non de manière aboslue.
...
"Tout est relatif" est un pur non-sens. Ce n'est rien moins que le paradoxe de la relativité absolue,
A un autre niveau - ni supérieur, ni inférieur ; rien d'autre qu'autre - ce bonheur candide atteignit son paroxysme lorsque Cédric, évoquant son prénom, remarqua que celui commençait et se terminait par la même lettre : un "c", comme dans "consonne". De plus, le "c" est la troisième lettre de l'alphabet et les deux syllabes de son prénom comptent chacune trois lettres. Et encore : quel que fut le sens de la lecture de ce prénom, sa composition restait identique : consonne, voyelle, consonne, consonne, voyelle, consonne.
À la fin du dernier slow, je suis parti pisser. En traversant la piste, j'ai cherché Nancy du regard mais je ne l'ai aperçue nulle part. Cela faisait d'ailleurs un bon moment que je ne l'avais plus vue. Le DJ a lancé un tube de la Compagnie créole et tout le monde s'est mis à crier en levant les bras. Y'en avait même déjà un qui essayait de former une farandole mais les autres semblaient lui faire comprendre qu'il était trop tôt.
La fille semble attendre une réaction de ma part. Ne sachant trop que faire, ni quoi lui dire, je l'embrasse rapidement. Cela me laissera du temps pour réfléchir. Ses lèvres sont chaudes, son parfum enivrant. Plutôt que de réfléchir, je glisse ma main sous sa robe et constate, avec extase et confusion, qu'elle ne porte ni culotte ni string. Est-ce intentionnel ou le fruit d'un oubli ? Ai-je moi-même déjà oublié un seul jour de mettre un slip ? Hommes et femmes ne sont décidément pas produits dans le même moule.
Au-dessus de moi, une meute de mouettes rieuses tournoie. Leurs ricanements sont comme des couteaux aiguisés lancés vers moi. Combien de temps s'est écoulé ? Je me lève. À quelques pas, un jeune garçon vise les volatiles avec un boomerang. J'observe cette scène d'un mauvais œil et, plutôt que de m'en mêler, m'en éloigne prudemment. Étourdi par l'appel langoureux de la mer.
Des éléphants, il n’y en a finalement qu’un. Comme c’est le premier que je rencontre, je ne sais trop quoi faire. Lui parler ? Pour lui dire quoi ? Si c’était un canard, je lui donnerais un bout de pain mais je me vois mal donner un bout de pain à un éléphant. Une carotte ? J’enfonce ma main dans ma poche mais n’en ressors ni bout de pain ni carotte. Juste un téléphone. De ça, même un canard n’en voudrait pas.
Cédric Eugen est un être humain. Parmi une multitude d’autres choses, toutes aussi diverses les unes que les autres, cela signifie qu’il n’a pas toujours existé, qu’il n’existera pas toujours et qu’il n’existe donc pas de manière absolue. Cela signifie aussi qu’il vit perpétuellement face au choix suivant : se séparer de son existence au moment où il le décide ou attendre que la mort vienne l’en déposséder au moment qu’elle trouvera opportun. Pour l’instant, Cédric Eugen n’a pas encore fait son choix. Son existence, bien qu’elle n’ait pas existé pendant des milliards d’années et qu’elle n’existera bientôt plus pendant d’autres nouveaux milliards d’années, se contente tout simplement d’être vécue.
S'il y avait bien une chose que détestait Justine par-dessus tout, c'était d'être dépossédée du pouvoir de l'argent.
Fin d'une vie, quelque part, et début d'autres, un peu partout.
La musique s'arrête, la lumière s'éteint et Constance quitte la salle. Sans se faire remarquer. Après un mariage de raison de quatre-vingt-deux années, Constance se sépare de la vie et la vie se sépare d'elle. A l'amiable.
Afin que cela devienne une tradition familiale qui perdure. Qu'ils soient morts ou vivants, tous les Eugen seront liés. Liés par le sang et par les chiffres. Liés pour l'éternité par la quête de l'infini.
La perpétuité est l'éternité de l'homme et personne n'est capable de remplir cette éternité de sa seule existence spirituelle.
Est-il possible de produire un nombre illimité d'oeuvres avec un nombre illimité de mots ? D'une certaine manière, il semble bien que oui : il suffit de regarder les tonnes de productions littéraires qui engloutissent nos bibliothèques avec seulement ving-six lettres différentes.
L'inacceptable condition de l'Homme - qu'il est cependant contraint d'accepter s'il veut vivre - consiste à ne pas toujours exister et, surtout, à ne pas exister de manière absolue. Pour ceux et celles qui, durant une période d'une durée relative, sont violemment projetés dans un monde sans qu'on leur ait demandé leur avis, entre le suicide et la mort involontaire, il n'existe aucune alternative.
C’est alors que je me réveille. J’attrape mon ordinateur, veillant au pied du lit. Et c’est en ouvrant le capot que je constate que mon pouce a disparu. Point de sang ni de cicatrice. Juste un trou béant à l’extrémité de ma main.
C'était des mots de passe
À n'en plus finir
Avec en corollaire
Cette sempiternelle question
Toujours utiliser le même
Ou varier les combinaisons
C'était derrière ces séries de chiffres
De majuscules, minuscules
Et d'au moins un caractère spécial
La peur d'être victime d'un.e néo-pirate
Qui prendrait possession
De nos data-excroissances
C'était prendre conscience
Que tout pouvait être trouvé
Via Google
C'était réaliser
Que plus rien
Ne se cherchait ailleurs
C'était se demander
S'il existait encore une question
Qui n'y connaisse pas
Un semblant de réponse
C'était googler cette question
Obtenir 215.000 résultats
Pour n'en lire que les trois premiers
En diagonale